PUBLICATIONS

Un casque bleu chez les Khmers rouges

Plongée dans une opération de rétablissement de la paix

Le Cambodge était ma première « mission extérieure », j’étais un jeune capitaine de 27 ans lorsque j’ai débarqué, en 1992, dans ce pays ravagé par vingt années de guerre. Avec les soldats de la mission de paix de l’ONU, nous devions faire appliquer les accords de Paris, en commençant par désarmer les différentes factions. Plus facile à dire qu’à faire.

Un casque bleu chez les khmers rouges, journal d’un soldat de la paix, Cambodge 1992
collection Mémoires de guerre, Les Belles Lettres, mai 2021


J’ai découvert un Cambodge dévasté, couvert de mines et plongé dans le chaos. Le tiers de sa population avait disparu, en grande partie durant le génocide perpétré par les Khmers rouges. Et pourtant c’est justement avec certains de leurs chefs que je devais discuter pour les amener à déposer les armes.

Chef de patrouille et observateur militaire, à la frontière du Laos et de la Thaïlande, nous avons cheminé au cœur des ténèbres de la jungle et de l’humanité, avec des soldats de la paix venus de Chine, d’Amérique, du Népal, d’Italie ou d’Uruguay.

Extrait du livre, édité aux Belles Lettres

J’ai essayé de raconter, avec mes mots, la réalité de ces missions compliquées, chaotiques et incertaines, raconter aussi la détermination de ces hommes à rétablir la paix dans un pays ravagé par la guerre. Raconter enfin les dérives et les travers de ces opérations.

Dans ce troisième livre, peut-être plus personnel que les premiers, j’ai souhaité témoigner de mon cheminement, de mes errements aussi, aux tréfonds de la jungle et d’une humanité démantelée, dans « cette forêt sans fin dont on ignore les chemins ».

Débats et interviews, critiques et indications pratiques dans cet article dédié

Un témoignage sur les limites de la paix onusienne, par Antoine Flandrin, Le Monde


Rwanda, la fin du silence

Pour que le silence ne devienne pas amnésie

Rwanda, la fin du silence est le témoignage d’un officier sur l’opération Turquoise en 1994, l’intervention militaire française pendant le génocide des Tutsi au Rwanda.

Rwanda, la fin du silence, témoignage d’un officier français, collection Mémoires de guerre, Les Belles Lettres, mars 2018

J’étais capitaine dans la Force d’action rapide, détaché
au sein d’une unité de combat de la Légion étrangère.
Je devais guider les frappes aériennes – les opérations de bombardement des avions de chasse – pendant cette opération « humanitaire »…

Je ne crois pas que nous ayons dit la réalité sur le rôle de la France dans ce conflit et j’ai donc voulu témoigner des opérations auxquelles j’ai directement participé. Je raconte dans ce récit, qui est construit comme mon journal d’opérations, ce que nous avons fait.

Ce livre est un témoignage sur la réalité de cette opération. Ce n’est pas une critique de mes compagnons d’arme, dont j’ai admiré le courage et le professionnalisme, mais un récit des situations inextricables dans lesquelles nous avons été plongés par l’aveuglement des décideurs politiques de l’époque qui continuent de raconter, aujourd’hui encore, une fable aux Français.

Depuis 25 ans, je me demande comment nous avons pu intervenir au Rwanda sans jamais nous en prendre aux génocidaires. J’espère que ce témoignage permettra aux Français de décider qu’il est temps de savoir ce qui s’est passé dans cette opération menée en leur nom, que les archives seront enfin ouvertes et qu’un débat puisse avoir lieu sur notre rôle dans le dernier génocide du XXº siècle qui a fait 1 million de morts en 100 jours.

Je témoigne sur ce sujet pour que les choses soient dites et que nous puissions juger par nous-mêmes sans laisser à d’autres le soin de nous expliquer ce qu’il faut en penser.

Merci aux Belles Lettres de cette publication dans la collection Mémoires de guerre, qui a permis que le silence ne devienne pas amnésie.

[Au Rwanda, Le livre est disponible en version papier à Kigali auprès de la librairie Ikirezi. Contact : client@ikirezi.biz ]

PS : Après d’âpres débats et des promesses jamais tenues d’ouverture des archives, le président Emmanuel Macron décida en 2019 de réunir une commission d’historiens qui conclut au bout de deux années de travaux à la « responsabilité accablante de l´Elysée […] dans ce désastre français » que fut le soutien apporté aux génocidaires du Rwanda.
Le président de la République se rendit alors à Kigali pour prononcer le 27 mai 2021 un discours historique et demander « le don du pardon » aux rescapés du dernier génocide du XXe siècle.
Ce témoignage a contribué à rétablir la vérité sur cette affaire qui avait terni pendant trois décennies l’honneur de la France et de son armée.


Vent glacial sur Sarajevo

L’aveu d’impuissance d’une politique catastrophique

Vent glacial sur Sarajevo est un témoignage sur le siège de Sarajevo.

J’ai participé à l’opération d’interposition de l’ONU en 1995, la ville était encerclée depuis déjà trois ans et sa population soumise aux tirs quotidiens des canons serbes. Je dirigeais une équipe spéciale chargée de guider sur le terrain les frappes aériennes contre ces canons. Nous étions intégrés dans un bataillon de la Légion étrangère.

Vent glacial sur Sarajevo, témoignage, collection Mémoires de guerre, Les Belles Lettres, mai 2017

Un vent glacial ; c’est ce que j’ai ressenti quand nous avons pris conscience que la mission que nous devions mener n’était pas celle à laquelle nous étions préparés, et que nous nous sommes retrouvés pris au piège.

Vent glacial sur Sarajevo est un témoignage sur la réalité de cette opération qui a marqué ma génération. J’ai pris le temps de raconter ces soldats professionnels, mes compagnons d’arme, leur courage, raconter ces situations inextricables et cette capitale assiégée que nous n’avons pas su protéger.

Remerciements aux Belles Lettres, dont la collection « Mémoires de Guerre » publie des témoignages nécessaires à l’intelligence collective, remerciements spéciaux à Stéphane Audoin-Rouzeau, grand historien des conflits armés, qui a bien voulu préfacer ce livre dont je recommande la lecture à ceux qui aiment se faire leur propre opinion.



Vents sombres sur le lac Kivu

Un roman préfigurateur des témoignages

En 1994, la France est intervenue politiquement et militairement au Rwanda dans le dernier génocide du XXe siècle.
J’étais officier dans la Force d’Action Rapide et j’ai participé à cette opération « Turquoise ». Depuis longtemps, je souhaitais écrire sur ce sujet, et c’est une période de « transition professionnelle » qui m’a donné le temps de construire ce récit, sous forme de roman.  Il avait pour seule ambition de donner un éclairage sur la réalité d’une opération, au cœur de la Légion étrangère et au cœur de l’Afrique des Grands Lacs.

Vents sombres sur le lac Kivu, roman, TheBookEdition, février 2014

Ce témoignage a provoqué une vif débat car les faits qu’il relate ne sont pas compatibles avec la version officielle de l’opération Turquoise.
Alors qu’il devait s’agir d’une opération « purement humanitaire », la réalité des missions militaires que j’ai menées sur le terrain était des plus ambiguës. Alors que nous pouvions stopper les génocidaires, nous n’avons eu de cesse de freiner leurs ennemis. Alors que nous pouvions sauver des rescapés de Bisesero, nous n’avons même pas été sollicités pour leur porter secours. Alors que nous pouvions empêcher de nuire des criminels, nous leur avons permis de s’échapper et nous les avons réarmés dans des camps de réfugiés.
Je ne doute pas un instant que mes compagnons d’arme suivaient les ordres fixés par les responsables politiques de l’époque (gouvernement de cohabitation Mitterrand-Balladur) mais comment comprendre ce qui s’est passé et s’assurer qu’un tel drame ne puisse se reproduire si on ne connaît même pas les pièces du puzzle ?
J’ai conscience de n’apporter qu’une bien modeste contribution à la connaissance de la réalité, il faudrait beaucoup d’autres témoignages et l’ouverture réelle des archives pour que des historiens puissent enfin nous dire quel a été le rôle de la France dans le génocide des Tutsis, un million de victimes.

[Après ce roman, j’ai écrit l’intégralité de mon témoignage dans un récit aux Belles Lettre, Rwanda, la fin du silence, publié en mars 2018 et expliqué plus haut dans cet article]

7 commentaires sur “PUBLICATIONS

  1. Merci Guillaume pour ce livre. De la récupération du gilet de ton camarade Belge, à l’opération d’exfiltration de la famille Moreia, en passant par la « mise en sécurité » des voitures de l’évêque, un bon moment de lecture.
    Un grand moment de réflexion aussi sur les attitudes humanitaires de mon pays.
    En mémoire de tous ceux qui n’ont pas survécu à ce GÉNOCIDE.

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  2. J ai dévoré ce livre, très facile à lire malgré quelques références techniques sur le matériel qui pourraient frustrer certains lecteurs. Ce que j’en retiens, c’est d’abord quelques détails comme cette recherche permanente d un pseudo-confort, un toit, une douche et surtout le coup du groupe électrogène emprunté à une chaine tv.
    Le moment fort du bouquin est, pour moi, le passage décrivant le face à face avec la milice et le coup de bluff pour éviter l’affrontement.
    Et puis enfin, une surprise pour moi, une autre facette de la guerre, ce qu’on voit rarement dans les reportages des journalistes, cette oasis comparée à la côte d’Azur réservée à quelques privilégiés au milieu d’un champ de bataille. Très surprenant.

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  3. Très beau livre que « Vents sombres sur le lac Kivu », Guillaume ANCEL sait nous faire découvrir la réalité quotidienne du militaire, ses grandeurs et ses malheurs qu’il côtoie
    dans une guerre dont le sens nous échappe quelque peu!
    Ce livre se lit d’une traite et on attend sinon la suite, du moins un autre livre sur les vécus d’un officier hors normes!

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