
Le propre d’une « crise » est de créer une situation instable dont on essaye de sortir. Personnellement – comme la plupart d’entre nous –, j’ai géré de nombreuses crises, avec plus ou moins de succès. Elles s’imposaient dans la sphère familiale, professionnelle et parfois existentielle. J’ai même connu cette cruelle expérience de sentir le souffle de la mort.
Nous en gardons un souvenir plus ou moins marqué, et nous savons tous que l’humilité est la principale qualité pour essayer de « gérer » des crises. Mais le plus difficile est de renouveler à chaque fois son regard pour ne pas se laisser enfermer dans une situation qui aurait évolué plus vite que nous.
D’autres vagues sont devant nous…
Après deux années de pandémie et tandis que nous traversons en France sa cinquième vague, force est de constater que cette situation sanitaire n’est plus à proprement parler une crise, mais qu’elle devient une forme de constante dans notre environnement.
Nous avons tous espéré « en finir », un jeune président nous a même parlé de guerre, laissant croire que nous pourrions la gagner… Mais nous réalisons désormais que la Covid s’est installée durablement dans notre paysage, il est donc temps que nous l’intégrions dans notre vie normale.
Nous avons bien compris que la vaccination en limitait considérablement les effets graves (par 20 dans les dernières estimations en France) mais qu’elle n’empêchait pas sa propagation.

Quant à l’espérance d’une « immunité collective », la capacité de mutation du virus l’a rendue inaccessible : « L’attendre » devient une impasse.
Nous avons besoin de gérer différemment cette affaire qu’il ne faut plus considérer comme une crise temporaire, mais bien comme une situation normale au sens de courante.
Une situation courante qui peut bloquer toute notre société
La « crise » actuelle de l’école en est l’illustration, le système actuel n’est pas capable de gérer ce phénomène de contamination et il se bloque, avec des répercussions douloureuses pour la société. Les conséquences pourraient même dépasser par leur impact l’engorgement temporaire des structures hospitalières… Le simple chiffre de 12 millions d’élèves suffit à évoquer l’enjeu.
En fait notre société est désormais face à un défi qui n’est plus de combattre la pandémie, mais de vivre avec, en limitant autant que possible ses effets.
Revenir au carnet de vaccinations
Nous avons acquis pour cela quelques atouts. Le vaccin bien sûr qui diminue suffisamment la dangerosité de ce virus pour le rendre presque anodin. Les Anti Vax ne devraient plus être, dans ce contexte, un sujet de crispation dès lors qu’il s’agit d’un choix délibéré de leur part. Ils peuvent mourir du Covid quand les vaccinés seront simplement malades, c’est leur choix.
Imposer un pass vaccinal devient un combat inutile puisque cette vaccination a vocation à rejoindre un simple carnet de vaccinations permettant à chacun d’entre nous de vérifier notre situation pour l’ensemble des affections que nous pouvons éviter ou limiter.
Le distanciel est devenu usuel
Le développement du distanciel nous a ouvert des horizons et rappelé aussi notre formidable besoin de sociabilité. D’ailleurs sommes-nous prêts à renoncer à dîner au restaurant pour éviter d’enlever notre masque ? Ou bien de dîner en tête à tête en distanciel ?
Avant cette pandémie, nous sous-estimions notre capacité à ne pas nous déplacer. Nous avons maintenant mis à notre service des outils qui existaient mais que nous utilisions peu. La nécessité a fait loi et nous sommes désormais bien armés sur ce sujet, même si nous devons encore en mesurer les conséquences, car nous n’en avons qu’une expérience réduite dans le temps et dans les différents aspects de notre société.
L’importance des réflexes d’hygiène
Les gestes barrières pourraient redevenir ce qu’ils étaient à l’origine, des réflexes d’hygiène : réservons les masques aux situations particulières, notamment celles où nous sommes contaminants. Gardons en revanche ces habitudes de lavage des mains, en particulier avant les repas. Personnellement j’apprécierais pouvoir embrasser les personnes qui me sont chères plutôt que de leur donner un coup de coude… mais cela est sans doute à examiner aussi. Car si nous regardons notre actualité, elle a été kidnappée par cette crise qui n’en est plus une.
Libérer notre jeunesse
Nous avons enfermé notre jeune génération sous les contraintes, limité leurs activités, leurs relations, leurs expériences… tout cela n’était supportable que temporairement, allons-nous leur infliger une troisième année de restrictions, au risque que ces dernières se transforment en normes pour leur vie en devenir ?
Accompagner nos aînés
Nous avons voulu préserver la génération de nos anciens, mais pour ce faire nous les avons isolés de la société qui les attirait encore. Maintenant qu’ils sont massivement vaccinés, en particulier des dommages collatéraux de la gestion de crise, nous pourrions leur permettre de vivre bien leurs dernières années. Dans leur esprit, vivre ne peut pas se résumer à se protéger de ce virus.
Dépenser notre énergie et notre intelligence sur notre avenir
Alors que nous sommes confrontés à des défis gigantesques, l’avenir même de nos sociétés face au réchauffement climatique, aux déséquilibres économiques et sociaux, et à la sombre menace des extrémistes de tout poil qui font de la haine leur principal énergie, nos débats sont monopolisés par la « gestion de crise » de la Covid.
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Alors que nous devrions débattre des grands enjeux de la présidentielle en France, nous commentons le dernier mot utilisé par le président de la République pour s’intéresser aux Anti Vax, comme si notre sort dépendait d’eux.
Indigent ce débat phagocyté par la Covid. Désormais, le risque le plus important pour notre société n’est plus la pandémie mais ses impacts. Et si la Covid est devenue un élément de notre environnement, nous devons maintenant vivre avec, comme une normalité plutôt que de nous étouffer en voulant l’éviter.
Comme la sécurité est une notion toute relative et personnelle, la notion de crise en la matière de pandémie de COVID est également toute relative également et une affaire de choix individuel.
L’actualité de l’Ukraine a soudainement éjecté hors de nos mémoires la crise COVID19 démontrant bien toute la relativité de la « menace » sanitaire qui a conduit nos gouvernant à prendre dans le cadre d’une cabale alarmiste des mesures inimaginables en rapport avec la réalité de la menace et mis à rude épreuve les principes démocratiques dans notre pays comme par ailleurs dans la plupart des pays européens.
Oui il est temps après 2 ans de mensonges d’intégrer l’épidémie COVID19 dans notre vie normale d’où comme une bonne grippe elle n’aurait jamais dû être traitée différemment.
N’étant pas scientifique, virologue ou épidémiologiste, je m’abstiendrai de tout commentaire technique sur le virus ou mettant en cause la justesse des mesures de prévention adoptées, cependant travaillant dans le secteur de la santé publique pendant plus de 15 ans à l’échelon supra national, j’ai été témoin de la manipulation des informations sanitaires des changements opportunistes d’indicateurs permettant de maintenir un d’état d’exception, de la négation des principes d’assurance qualité et des règles d’éthiques rigoureuses traditionnellement en vigueur dans le domaine de la recherche pharmaceutique pour des nouveaux produits.
Ayant également observé la planification financière et opérationnelle de la réponse COVID19 dès le début de l’année 2018 je n’ai aucun doute que tout état et dirigeant national étaient informé de ce qui allait se passer, et avait été parfaitement préparé à la gestion de cette « crise » annoncée
Dès lors que l’on assume que l’état est complice d’une opération mis en œuvre par la suprastructure financière et par la même que ce ne sont pas des considérations de santé publique qui ont conduit nos dirigeant à prendre les mesures qu’ils ont prises pendant ces 2 années il est naturel de se poser des questions sur les objectifs encourus.
Dès lors la question de la « normalité » de la situation ne se pose plus en ces termes. En revanche la question vitale n’est pas d’accepter une situation de facto est de savoir comment l’on évite d’accepter une nouvelle fois une manipulation telle que celle que l’on a subie, la séquestration du pouvoir décisionnel au détriment de tous les standards de surveillance épidémiologiques et de la prise de mesure par les mécanismes de prie de décision collective par des comités pertinent et dénués de conflits d’intérêt.
Enfin la prise de pouvoir par le complexe industriel pharmaceutique allié aux lobbies médiatiques doit nous faire penser à celui des complexes militaro-industriel pendant la guerre froide. Il est de même nature, c’est-à-dire le contrôle des populations par la peur. D’ailleurs l’absence totale de transition entre la crise COVID et le spectre d’une nouvelle guerre en Europe illustre bien combien les deux évènements servent le même propos.
Je n’ai aucun doute que si nous renouvelons le mandat de notre président, nous ne sommes absolument pas à l’abri d’une nouvelle « pandémie » de même nature et de novelles privations de liberté.
La démocratie est en réel danger, c’est le rôle de média alternatif d’éveiller les consciences et j’espère que cette plateforme peut y contribuer. Je remercie Guillaume Ancel de nous donner cette opportunité.
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Bravo, Guillaume, excellente analyse de ta part comme d’habitude. Et bravo Eric Plasman pour cette réponse pleine de bon sens aussi. Espérons que ce bon sens et la logique l’emporteront afin que nous puissions sortir enfin de cette situation ubuesque. En effet, c’est parfois rageant de voir que la solution est là, à portée de main, mais que beaucoup n’en veulent pas sous prétexte de « liberté individuelle »… Que dire alors de notre liberté qui s’arrête là où celle des autres commence ? Où est le respect d’autrui et la protection des plus faibles ? Serions-nous devenus une société où le » moi d’abord » prime ? De tout coeur, espérons que non.
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Pas de problème, j’ai vu, je ne publie que le dernier commentaire qui me semble complet.
Merci à toi
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Bonjour Guillaume,
Je le pense aussi. Il faudra vivre avec elle et avec ses évolutions. Un peu probablement de la même manière que nous le faisons avec la grippe. Mais, tu l’as remarqué, je m’exprime toujours au futur simple. Car la phase d’accalmie qui nous permettrait de l’intégrer dans notre quotidien redevenu « normal » (ou presque…) n’est selon moi pas encore d’actualité. Il faudra très probablement passer par un décision politique courageuse d’obligation vaccinale. Action anti démocratique pour certains mais, pour moi, de protection sociétale. Nous avons maîtrisé, dans le passé, d’autres maladies hautement mortelles via cette vaccination. Car pour l’instant, notre société tourne en rond en n’osant pas… Et en prenant des mesurettes inefficaces, parfois incohérentes et souvent discriminatoires, nos politiques indisposent de plus en plus de monde, tout en ne solutionnant (in fine) rien du tout.
effectivement cela doit absolument changer :-). Je pense que ce genre de crise montre les limites de nos systèmes politiques européens devenus tellement démocratiques que plus personnes ne sait, ne peut, ne veut prendre de vraies décisions. Toujours selon moi (mais qui suis-je …) une autre déviance de notre de notre démocratie poussée à l’extrême, est cette communication (à tout va et dans toutes les directions) de personnes qui savent (et de personnes qui ne savent pas … mais croient savoir) qui soufflent en permanence le chaud et le froid et remettent en permanence en question le message « officiel » (message officiel qui doit être courte et nuancé, doit intégrer plusieurs aspects de notre vie en société et qui n’est certainement pas applicable à la lettre à tous les cas de la vie courante). Comment voulez-vous que, dans le cadre de cette infobésité malsaine, la population s’y retrouve et adopte une attitude solidaire et salutaire.
Et pour être totalement honnête, je ne suis pas réellement contre les anti-vax. Ces personnes n’ont actuellement aucune obligation de se faire vacciner… Juste une recommandation et la certitude qu’ils vont se faire « emmerder » si ils ne le font pas… Ils ont donc toujours le choix et ont donc toujours le droit de choisir.
Ce que je critique avec véhémence, c’est la mollesse des gouvernements occidentaux qui n’osent pas imposer cette vaccination obligatoire. Celle-ci reste en effet, selon moi, la meilleure (ou mieux, la plus rapide) porte de sortie de cette crise. Et oui, je vous le concède, ce vaccin n’empêche pas d’être malade ni même d’être contagieux mais il abaisse la létalité du virus en le transformant presque en « simple grippe ».
De plus, une raison supplémentaire d’en sortir au plus vite de cette foutue crise est qu’elle n’est pas/plus seulement sanitaire, elle est aussi économique, psychologique et j’en passe …
Et pour conclure, je ne suis pas non plus anti démocratie … Elle a fait et fait toujours partie des mes valeurs les plus profondes. J’ai d’ailleurs consacré à son service plusieurs dizaines d’années de ma vie. Mais une crise qu’elle soit sanitaire ou autre ne se gère pas dans la rue (je n’ai pas dit sur le terrain, ce qui est différent …) mais bien à partir d’un centre de crise bien informé et qui, après avoir pris les avis des bonnes personnes, prennent les décisions les moins mauvaises et les font appliquer.
EricP
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Je suis completamente d’accord avec cet article. Nous devons vivre et combattere pour la communauté
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