Valérie Nivelon, dans la marche du monde sur RFI-Radio France Internationale, met en perspective les trois récits que j’ai publiés sur ces opérations militaires dont notre société française connaît si peu, et que mes compagnons d’armes ont appris à éviter de raconter.
L’application d’accords de paix dans un pays démantelé par la guerre civile et par la folie des Khmers rouges au Cambodge, la protection des génocidaires au Rwanda sous prétexte d’une opération humanitaire parce qu’ils étaient les alliés de l’Elysée d’un président Mitterrand agonisant, l’incapacité à protéger Sarajevo et à empêcher les massacres de Srebrenica du fait d’une realpolitik délirante : autant d’opérations dont il faut raconter la réalité si nous voulons comprendre et débattre des engagements militaires d’aujourd’hui qui engagent la France et ses soldats, au-delà des discours partisans – et souvent lénifiants – de ceux qui en ont décidé, et du silence amnésique de la Grande muette.
Des récits pour lire, des questionnements pour réfléchir, des témoignages pour partager et comprendre…

Remerciements spéciaux au professeur Stéphane Audoin-Rouzeau qui a préfacé chacun de mes récits, aux Éditions Les Belles Lettres qui les ont publiés avec un art consommé de la qualité, et bien sûr à l’équipe de Valérie Nivelon, Sophie Janin et Delphine Moreau qui ont préparé et produit cette émission.
Ces récits sont aussi un hommage au courage et au professionnalisme de mes compagnons d’armes, que ces opérations mènent aux portes de l’enfer.
C’est bien volontiers que je répondrai aux questions que vous laisserez en commentaires de cet article ou que vous pouvez m’envoyer sur mon mail ancel.guillaume@laposte.net
Félicitations Guillaume pour votre engagement et vos écrits ! Il faudrait plus de personnes comme vous au pouvoir.
C@ro
J’aimeJ’aime
Bravo pour vos positions et votre engagement. Ceux qui aiment vraiment notre pays, la France, devrait également pouvoir reconnaître et accepter ses fautes et ses erreurs. Elle n’en sortirait que grandie.
SC
J’aimeAimé par 1 personne
Bonjour Guillaume.
Je m’appelle Edouard Bizimana diplomate et apprenti écrivain burundais. En suivant votre émission avec Valérie Nivelon (que je suis régulièment sur rfi), j’ai été frappé par une certaine simultude entre vos écrits et mon récent livre » Au service de la diplomatie burundaise 2004-2020. Contribution d’un diplomate loyal et libre d’esprit ». Bien sûr ce que je dis ici aurait plus de sens si c’était quelqu’un d’autre qui le remarque et le dit. Vous êtes resté loyal et libre d’esprit malgré les exigences du métier. Vous avez pu dire la vérité sans faillir à votre mission et à votre métier de militaire. En parlant, vous vous exposez à une mort sûre et assurée (« deux balles dans la tête ») parce que la parole est perçue par certains comme une trahison. Le métier de diplomate ou de militaire (le militaire et le diplomate poursuivant les mêmes objectifs mais avec des moyens et méthodes différents) oblige à avaler sa colère et gommer les aspérités pour respecter les exigences du métier. Tout comme vous j’ai choisi de parler avant de » mourir ». J’explique bien dans le livre de quelle mort je parle (p.21) d’ou l’usage des guillemets.
Le diplomate comme le militaire » ça la ferme ou ça démissionne » disent certains et pour moi l’une ou l’autre option a des conséquence tant au niveau personnel (un peu plus) qu’au niveau du métier ou du corps dont on fait partie. Mais à un certain moment il faut qu’il ait des gens courageux pour dire la vérité et éclairer l’opinion et les décideurs politiques pour éviter la répétition d’erreurs. La plus grande trahison c’est de laisser les gens dans l’obscurité de l’ignorance. Refuser un ordre insensé ce n’est pas trahir mais un acte courageux.
Cordialement.
Edouard.
J’aimeAimé par 1 personne