Menace nucléaire de Poutine et engagement dans la guerre en Ukraine, à quelles peurs sommes-nous confrontés ?


Le débat porté et animé en France par Emmanuel Macron sur la guerre en Ukraine a obligé notre société, ainsi que pratiquement toute l’Europe, à sortir d’une relative torpeur que la durée de ce conflit ne pouvait plus qu’alimenter.

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Après deux années de guerre en Ukraine sans issue évidente, après la consternation d’une attaque terroriste de grande ampleur déclenchée par le Hamas contre Israël et en riposte une opération punitive sans fin contre les Palestiniens de Gaza, après le retrait des Etats-Unis comme acteur militaire essentiel pour protéger l’Ukraine – et probablement notre sécurité en Europe –, nous sommes confrontés à une situation particulièrement dangereuse qu’il s’agit de considérer avec une certaine froideur. 

Froideur ne veut pas dire silence, ce silence qui a entouré les 32 guerres auxquelles la France a participé depuis celle d’Algérie sans jamais le dire. La guerre en Ukraine est donc la 33eme dans laquelle l’armée française est impliquée et il est juste regrettable que mes compagnons d’armes aient pris si peu la peine de le raconter à la société française qui, il est vrai, leur a porté assez peu d’intérêt jusqu’ici. 

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Poutine nous menace explicitement d’une attaque nucléaire qui signerait son propre suicide

Au grand dam de ceux qui voulaient que nous gardions la tête dans le sable – je pense notamment au Rassemblement national poutinien –, le « maître du Kremlin » a encore froidement menacé la France et d’autres pays européens d’utiliser son puissant arsenal nucléaire si nous osions nous opposer à ses conquêtes dévastatrices. 

La simple évocation de l’arme nucléaire nous renvoie au pire cauchemar, dont la catastrophe de Tchernobyl ne serait qu’une infime représentation. C’est oublier qu’une confrontation nucléaire n’a aucun sens : une arme nucléaire n’est pas une arme de guerre, c’est un système de destruction massive qui ravage tout du fait de sa puissance dévastatrice. 

En effet, « l’arme nucléaire » est tellement puissante – son unité de mesure est mille fois supérieure à la plus puissante des bombes « classiques » utilisées par les militaires pour faire la guerre –, que le territoire visé serait intégralement dévasté. Cela donne des frissons dans le dos, cela fait peur mais constitue en même temps la limite même de son emploi : utiliser une arme nucléaire, c’est détruire intégralement un espace qui ne présenterait donc plus aucun intérêt, mais c’est surtout assurer son propre suicide.

Lire aussi : pourquoi Vladimir Poutine nous parle encore d’armes nucléaires ?

Quelle que soit la modernité et la puissance de l’arsenal de Poutine aujourd’hui, il est incapable de détruire la capacité de riposte nucléaire de sa cible. La France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis ont déployé en Europe des armes de riposte nucléaire qui dévasteraient à leur tour la précieuse Russie de Poutine. Autrement dit, il n’y a pas de place à une confrontation nucléaire parce que c’est une arme de suicide collectif, pour la cible comme pour l’agresseur. 

Le fait de disposer d’un système de dissuasion nucléaire (principalement des sous-marins porteurs de missiles qui ne sont pas interceptables à ce jour) neutralise la menace, sauf à ce que l’agresseur signe sa propre destruction en voulant rayer de la carte son adversaire. C’est pour cette raison que la bombe nucléaire est souvent qualifiée d’arme de « non-emploi ». 

la bombe nucléaire est une arme de « non-emploi »

Et si Poutine brandit régulièrement cette menace nucléaire – tous les mois depuis le début du conflit –, c’est justement parce que cette arme est inutilisable, sauf pour impressionner et faire céder ceux qui ne l’ont pas compris ou qui veulent nous empêcher de comprendre.

Nos enfants vont-ils devoir se battre pour l’Ukraine ? Allons-nous être mobilisés en cas d’escalade de la guerre ?

Comme l’a rappelé le président Macron dans son interview du 14 mars, c’est Vladimir Poutine qui décidera d’escalader ou pas ce conflit. Aucun pays européen n’a exprimé l’ombre d’une menace contre la Russie de Poutine (n’en déplaise à Ségolène Royal qui semble vivre sur une autre planète) et la stratégie européenne consiste à défendre l’Ukraine dans ses frontières, pas à aller attaquer un empire menaçant et sûrement pas le Kremlin. 

La situation sur le front en Ukraine est difficile et nécessite clairement une implication plus importante des pays qui la soutiennent, toutes les formes d’engagement sont envisagées, sauf celles qui sont dénoncées par des leaders politiques manquant singulièrement de culture militaire…

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Personne en France n’ira mourir contre son gré « pour le Donbass »

Nous avons vu fleurir dans cette période de débat sur notre engagement en Ukraine des déclarations aussi émouvantes que grotesques : « je ne veux pas mourir pour le Donbass », avec son produit dérivé pour ceux qui pensent d’abord à leurs enfants « je ne veux pas qu’ils aillent mourir pour l’Ukraine ». 

Cela fait référence à un engrenage de la guerre qui obligerait la France, dans une escalade militaire digne de 1914, à mobiliser ses citoyens pour aller se battre… 

Mais nous ne sommes plus au vingtième siècle, nous n’avons plus en France – comme dans pratiquement toute l’Europe – de système de mobilisation d’une armée. Nous n’avons plus (et c’est ma génération qui s’en est occupé) les moyens de « mobiliser » nos concitoyens : ni unités militaires, ni équipements, ni armements pour « lever une armée de masse » et s’enterrer dans des tranchées. 

Cela pose question pour l’avenir, probablement qu’un système intermédiaire de garde nationale européenne serait très utile pour mieux protéger nos sociétés. Mais en attendant, il n’y a aucune autre armée en France que celle formée par des professionnels qui sont tous volontaires et qui sont par ailleurs régulièrement engagés sur plusieurs théâtres d’opération.

A Pascal Boniface et Pierre Lellouche, mes vieux professeurs de Saint-Cyr qui s’emparent encore de ce slogan « je ne veux pas mourir pour le Donbass », je réponds simplement qu’il n’en n’a jamais été question – outre leur âge avancé qui justifierait une « retraite » méritée – et qu’il est simplement déplacé de vouloir effrayer notre société avec une menace qui n’existe pas. Un cauchemar inutile dont je ne comprends pas l’intérêt, si ce n’est d’alimenter la peur qui est l’essence même du pouvoir de Poutine.

A ce jour, ce sont les Ukrainiens qui résistent, sommes-nous capables d’en faire autant ?

Comme l’a rappelé Volodymyr Zelensky, le président ukrainien qui s’exprimait sur ce débat autour de l’engagement des pays européens, la réalité sur le terrain est que ce sont les Ukrainiens qui se battent pour résister à l’agression de Poutine. Et que ce sont des armes et des munitions dont ils ont besoin. 

Lire aussi : après 2 années de guerre contre la guerre, qui ne veut pas perdre ?

Pour ma part, comme ancien officier français qui a connu de multiples guerres et traversé trois génocides, j’estime que ce débat initié par le président Macron est indispensable : indispensable pour nous faire réfléchir à notre propre sécurité, que nous avons négligée ces dernières décennies et qui est pourtant de notre responsabilité. 

Je me réjouis que Donald Tusk, le premier ministre polonais, se soit retrouvé à Berlin avec le président Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz, pour afficher maintenant que la force de l’Union européenne réside dans sa capacité à s’unir face à l’empire de Poutine qui ne cesse de nous menacer. 

N’ayons pas peur de Poutine et de ses relais, nous ne sommes pas seuls, et nous sommes bien plus forts que nous le croyons dès lors que nous sommes unis.


PS : le Rassemblement national s’est fait représenter par Thierry Mariani pour le premier débat des élections européennes sur Public Sénat : son dirigeant le plus proche de Vladimir Poutine, tout en nous affirmant qu’il soutient le peuple ukrainien… probablement qu’ils ont à la même approche de la liberté que Poutine lorsqu’il affirme « libérer » l’Ukraine.




Pour approfondir, 

Emmanuel Macron et Olaf Scholz affichent leur « unité » à propos de l’Ukraine après des semaines de tensions (Le Monde)


Russie et Ukraine, quelles relations ? (Pierre Verluise, Diploweb) 


Napoléon Solo (Michel Goya dans la voie de l’épée)


Cartes, 2 ans de guerre en Ukraine (AB Pictoris sur Diploweb) 

28 commentaires sur “Menace nucléaire de Poutine et engagement dans la guerre en Ukraine, à quelles peurs sommes-nous confrontés ?

  1. Puisque de sombres descendants du brillant Tolstoï (qui lui, serait contre cette vilaine guerre) veulent anéantir Paris avec du nucléaire, pourquoi ne pas proposer d’envoyer la réponse nucléaire sur Vladivostok ?

    Ca aurait l’intérêt de toucher la Russie, la Chine (pour les faire réagir) et la Corée du Nord (pour s’en débarrasser).

    Qu’en pensez-vous ?

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  2. Bonjour Monsieur Ancel,

    Comme d’habitude, j’aime bien vous lire d’ici, au Canada.

    Vous apportez un point de vue qui est réaliste, pragmatique et fondé sur les enseignements de l’Histoire, et qui devrait réveiller les consciences de nos dirigeants.

    Et, aujourd’hui , je vous suis particulièrement reconnaissant d’expliquer à tous les inconscients l’ABC de l’armement nucléaire et des risques qu’il pose ET, surtout, ne pose pas.

    Je sais, je me répète, mais il faudrait bien qu’un jour, plus tôt que tard, les « grands décideurs » de ce monde comprennent les objectifs de Poutine et cessent de croire en l’utopie de la négociation.

    Poutine n’a pas de parole (il l’a déjà démontré à de nombreuses reprises), et la dernière chose dont le monde a besoin, c’est d’un autre « accord » comme celui de Munich.

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  3. Ce débat est probablement indispensable, mais il a été posé par quelqu’un qui n’a jamais été crédible, non seulement à l’intérieur, après tant de grands débats, cahiers de doléances, concertations avortés ou d’engagements et rendez-vous non respectés, comme le dernier cas de l’avenir de nos agriculteurs qui semble éloigné (encore que concernant les produits ukrainiens ?) avec la signature du CETA, qu’à l’extérieur en Afrique, au Liban, sur l’Arménie ou Gaza (sans aller jusqu’en Haïti). Comme je l’ai écrit il s’est révélé le meilleur propagandiste pour Putin et ne lui déniera pourtant pas le titre qu’il vient de se réattribuer.

    Comme l’a expliqué hier Sergueï Jirnov, seuls les pays qui n’ont pas été impliqués directement ou non par le nazisme, le fascisme ou le franquisme pourraient nous suivre dans cette défense active que nous permet l’article 51 de la charte de l’ONU, même en cas de veto de son CS. Si vraiment nous étions crédible, puisque nous n’avons pas les obstacles institutionnels ou délibérés de ces pays, il faudrait vraiment nous mettre en économie de guerre (mieux que lors du COVID) et enfin consacrer plus de moyens à nos armées comme le fait la Pologne (même si, pour conclure à l’intérieur, nous nous révélons incapables d’assurer les soins hospitaliers après tous les chèques d’appoint du COVID).

    De temps en temps paraissent les quantités non classifiées de matériels de notre armée de terre (pour ne parler que d’elle) en obusiers (non blindés), drones et chars, sans compter nos missiles, notre PAN, notre AWACS…etc. Qui pouvons nous effrayer tous seuls même si ce Putin le prétend avec le non-emploi de nos bombinettes (qui devraient néanmoins mieux nous garantir que tous nos autres alliés de l’UE) ?

    Il nous faut donc convaincre d’autres partenaires mais pas par de sempiternels discours (surtout en les traitant de lâches) mais par des actions, même symboliques comme l’envoi de gardes frontières, en lisière de la Transnistrie par exemple, et l’implantation d’une défense aérienne sur le Dniepr et en frontière de la Roumanie, pour défendre les côtes d’Odessa et le nord-ouest de l’Ukraine.

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  4. Merci pour votre façon de nous rassurer sur l’avenir de cette guerre aux portes de l’Europe.

    Où s’arrête la volonté de certains de vouloir détruire ses voisins ?

    S Cazeneuve

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  5. Ma vision est que ce sont d’abord les armées limitrophes de l’Ukraine et voisins des pays Putinien qui prendraient les armes, Pologne par exemple, qui mobilise à tout va ! Aidé militairement et certainement avec des contingents europeens. L’anticipation serait de savoir quels pays feraient défection et rejoindraint le bloc russe ! J’espère pas de trop et ce sont les propos du Président Macron actuellement qui peuvent permettrent de la prise de position de ces pays qui prendraient trop confiance avec cette Russie Victorieuse… Second point, le RN s’est abstenu lors du vote en soutien à l’Ukraine et la NUPES à voter Contre ! Pourquoi ce « rebattage » des cartes ??? Mes respects mon colonel.

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  6. Pour comprendre Poutine il faut , sous son autorité, avoir volé, assassiné, confiqué, violé et torturé. Visiblement ce n’est pas dans le programme de Science Po ni de l’ENA ! Poutine a peur comme tout mafieu qui a réussi, en connait le coût et l’issu. Son éternel discours sur l’arme nucléaire est conçu pour faire peur aux européens faibles et angoissés mais aussi au peuple russe pour affirmer son autorité face aux « ennemis qui encercle la Russie » Il apparait ainsi comme le protecteur infléxible de la Russie éternelle. En période « d’election » tout est bon pour le maquillage. L’armée russe présentée par bon nombre de correspondants à Moscou comme terrifiante ( démonstration toujours impressionnate par le défilé traditionnel) a démontré en Ukraine sa redoutable inefficacité et le magistrale irrespect de la vie humaine des siennes comme celles des autres. Cette armée est conrompue du haut en bas, sa sauvagerie sert d’épouventail aux âmes sensibles bien plus que son efficacité. La Russie a peur et le premier d’entre eux surtout. Nos sociétés occidentales ont annihilé la peur comme signe existentiel mais oublié son corollaire ; le courage. Là est la force de Poutine ! Maris LePen et Mélenchon déroulent le tapis de la soumission. Ce n’est pas une raison d’y entrainer la nation.

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  7. Sommes-nous prêts pour la guerre ? C’est le titre du dernier livre de Jean-Dominique Merchet paru aux éditions Laffont en début de cette année. Guillaume Ancel avait d’ailleurs attiré notre attention sur cet ouvrage à l’occasion d’un de ses billets sur la guerre en Ukraine.

    C’est sur le titre de ce livre que je veux surtout rebondir dans ce commentaire. Qu’est-ce que cela veut dire être prêts pour une guerre et en particulier celle que Vladimir Poutine impose à l’Ukraine et qu’il nous impose d’une certaine manière, que nous le voulions ou non ?

    L’Ukraine a été agressée militairement par la Russie de Poutine à plusieurs reprises dont la dernière est la plus totale en ce sens qu’elle ne visait pas seulement à amputer l’Ukraine d’une partie de son territoire comme par le passé, mais à tenter le renversement de son gouvernement légal et à annexer tout le pays pour reconstruire un empire disloqué pour cause de faillite à la fin du siècle dernier.

    Il n’est pas difficile de deviner les intentions futures de l’autocrate installé au Kremlin, ce d’autant plus qu’il ne s’en cache pas vraiment.

    Il n’est pas plus difficile de mesurer les conséquences que pourrait avoir une victoire de Poutine dans ses entreprises à l’encontre de l’Ukraine.

    Il devient dès lors facile de prendre la mesure des menaces qui pourraient peser sur plusieurs pays membres de l’Union européenne et donc, par simple mise en œuvre des traités qui nous lient les uns aux autres, sur nous-mêmes.

    Sommes-nous prêts pour la guerre ? Il ne s’agit en aucune manière d’une formule rhétorique de « va-t-en guerre », mais une des question que je crois deviner derrière la formule de Guillaume Ancel quand il nous invite à regarder la situation avec…froideur.

    Être prêts pour une guerre. C’est en accepter l’éventualité. C’est d’en envisager l’inéluctabilité afin de tout faire pour l’éviter et nous en épargner les terribles conséquences.

    Être prêts pour une guerre. C’est de prendre conscience de ce que cela implique très concrètement sur le plan économique, tant pour ce qui des exigences d’une industrie capable de soutenir un conflit armé, que pour ce qui relève des sacrifices susceptibles d’être demandés à chacun de nous. Et je ne parle pas d’une vie que nous consentirions à donner ou à refuser pour le Dombas, la Crimée, la Transnistrie ou l’Estonie.

    C’est de toutes ces questions pressantes que Jean-Dominique Merchet nous entretient dans son livre qu’il est de plus en plus urgent de lire et de méditer.

    Il appartient au président de la République de tout faire pour préserver la paix même si à un moment donné un engagement militaire plus poussé s’avèrait nécessaire pour la préserver. Il appartient au président de la République d’exposer les enjeux d’un conflit existant et qui pourraient nous conduire à un niveau d’engagement plus important. Il appartient au président de la République et à son gouvernement de recueillir avis et assentiment de la représentation nationale pour les décisions qui s’imposent dès lors à nous.

    Il me semble que c’est ce que le président Macron a entrepris ces derniers temps.

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    1. « exposer les enjeux d’un conflit existant »

      A ce jour, c’est peu ou mal exposé dans les médias, y compris dans les émissions spécialisées et les débats maîtrisés. Exception, une intervention récente d’Elsa Vidal (rédactrice en chef RFI langue russe) lors d’un Ccesoir sur F5.

      Pas simple, car cela exige un cheminement du raisonnement, mais pourtant indispensable pour espérer un soutien réfléchi, durable, et majoritaire à la cause européenne face à l’impérialisme agressif de la Russie poutinienne. Et cela commence en Ukraine.

      Fabrice

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  8. Un effroi me travaille sans cesse, comme nous tous: comment bloquer la montée en puissance de l’immonde RN porté par Mme le Pen, complice masquée du boucher du Kremlin. Son Tableau géant (( présentant trois visages blêmes, aryens, en costumes noirs, V. Poutine/Mme Le Pen au centre, la Reine/ D. Trump )) c’est Elle, c’est sa vanité, sa férocité, sa monstruosité nazie dissimulée.
    J’entendais hier qu’elle connaissait le centre de commandement de notre Armée !

    Je sursautais. Ne pourriez-vous, avec vos paroles limpides que nous apprécions tous, Alerter rapidement, en votre double qualité de militaire/écrivain, les françaises et français du terrible danger de porter au pouvoir une complice de l’Exterminateur Poutine, connaissant les procédures de déclenchement d’un conflit de très haute intensité, je veux dire nucléaire ? J’aimerais lancer pour faire court: Mme Le Pen pourra glisser les codes nucléaires au Tyran/ ou ne déclenchera rien contre lui/ ou sa main tremblera/ ou cette monstrueuse s’entendra en sous-main avec lui…).Je me permet cette suggestion.

    Le Vote RN est à mes yeux un Suicide Collectif de la France, de l’Europe, une trahison de l’Ukraine martyrisée, un ricanement sauvage de V. Poutine. C’est intenable.

    De nouveau Merci !

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    1. Il est trop tard pour bloquer le RN. Il aurait fallu arrêter de s’enterrer la tête dans le sable au sujet des pseudos bienfaits de l’immigration de masse qui ne sert que les besoins du grand marché, avide de main d’oeuvre corvéable à merci. C’est l’égoïsme et l’égocentrisme de nos classes dirigeantes, de nos élites industrielles et financières alliées à l’idéologie mortifère et jusqu’au-boutiste de l’universalisme droit-de-l’hommiste de gauche qui nous ont conduit tout droit à cet extrême. Nos élites ont tout simplement oublié l’existence culturelle, historique et factuelle des peuples qu’elles prétendent représenter. Un humain n’est pas une feuille vierge, c’est un être sensible fait de culture, il n’est pas une machine que l’on peut reprogrammer à souhait. Seule une nouvelle force politique républicaine de gauche pourrait contrecarrer réellement le RN, mais cette force n’existe pas et il n’y a personne à l’heure actuelle pour l’incarner… Peut-être Zemmour pourrait-il être une alternative moins dangereuse au RN poutinien…

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      1. « l’existence culturelle, historique et factuelle des peuples »

        un aspect ignoré voire nié par la plupart des professionnels du monde de la Culture, d’après ce que l’on peut entendre sur France Culture ou lire dans les revues culturelles.

        Trouvez l’erreur… A mon avis, ils vivent le multiculturalisme avec leurs homologues des cultures étrangères, un monde des idées qui dépasse effectivement les nationalités.

        Alors que le citoyen lambda le vit au quotidien comme un mélange de l’huile et du vinaigre. Plus il y de différences culturelles, plus il y a matière à frictions dans les relations et échanges, sauf à ce qu’une culture soit largement dominante et que les arrivants s’y convertissent. Ce qu’a été l’intégration à la française dans le passé. Un passé révolu deplus près de 50 ans.

        La Russie impériale a fonctionné de la sorte, et cela y perdure jusqu’à nos jours.

        Fabrice

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  9. Comme écrit dans mon courrier, le risque N’EST PAS nucléaire :

    1. le pouvoir exécutif français a, ne l’oublions pas, torpillé les SNLE, passant de 1 tous les 4-5 ans à 0 en 20 ans. Donc notre « capacité nucléaire » est plus que ridicule.

    2. le risque est ce qu’ils sont en train d’organiser, comme prévu lors de l’entente de Biarritz faite sur le modèle de celles de La Hague et de Munich : OTAN contre BRICS, soit 1.000.000.000 à 5.000.000.000 de victimes.

    Ce qui m’afflige est de voir se répéter les mêmes débilités qu’en 1910 et 1930, à savoir : « il n’osera pas : on lui fait peur ! »

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    1. Il conviendrait d’arrêter de fantasmer sur les « BRICS » ! Il ne s’agit nullement d’une alliance militaire. C’est un rapprochement commercial entre des nations/puissances qui ont parfois des intérêts extrêmement divergents, comme l’Inde et la Chine par exemple. Quant à la Chine, elle représente le seul véritable danger géostratégique pour la Russie qu’elle finira par grignoter que celle-ci le veuille ou non. Le Dragon Chinois a un appétit insatiable et il regarde avec avidité et nostalgie ses anciens territoires perdus au profit de la Russie impérialiste, il n’a rien oublié…

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      1. « il regarde avec avidité et nostalgie ses anciens territoires perdus au profit de la Russie impérialiste »

        A l’échelle du territoire de la Fédération de Russie, le territoire anciennement chinois, c’est l’Extrême-Orient russe, ex Mandchourie septentrionale. Vraiment marginal.

        Ce que la Chine regarde avec une avidité compréhensible, c’est la Table de Mendeleïev que recèle la Sibérie (jamais chinoise dans l’Histoire). Mais elle se satisfera d’y avoir un accès économiquement privilégié. Pas besoin d’une guerre pour cela.

        De même que la Chine prend doucement l’ascendant en Asie Centrale, sans offenser l’orgueil de l’ancien tuteur russe.

        Fabrice

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    1. Soit c’est son âge avancé qui explique la position limite Poutinienne de Pierre Lellouche depuis le début de cette invasion, soit c’est autre chose (pour ma part je pencherais pour ça). Mais ça n’est certainement pas sa sagesse. Car il devrait le savoir vu son expérience, reculer devant un homme tel que Poutine revient à s’auto acculer !

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    2. J’ajouterais à la modeste liste des pré-retraités que cite l’auteur, ceux qui vivent encore au XXe siècle et sont souvent sollicités par certains médias : Védrine, Chevènement et Guaino, mais ceux là n’ont pas enseigné à St Cyr…

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  10. Encore merci Guillaume.
    Je suis peut être un peu optimiste, mais serais tenter de penser qu’une coalition entre plusieurs pays de l’Otan semble se dessiner. Plusieurs paramètres d’actualité y contribuent et concordent rien que ce weekend:

    • l’élection fantoche de Putine;
    • l’aide à l’Ukraine qui risque encore d’être bloquée au congrès américain;
    • la confirmation de la candidature de Trump aux prochaines présidentielles US;
    • la dangereuse fragilité des Ukrainiens sur le front;
    • La prise de conscience des Etats européens, de la Grande Bretagne, des USA et du Canada que la victoire de Putine n’est définitivement plus permise;
    • les incidents, provocations et crimes de guerres répétés (cibles civiles, 1er ministre grec, avion du ministre anglais, cyberattaques, désinformation, etc, etc…);
    • les tensions en Moldavie avec la Transnitrie.

    Cette avalanche de faits a de quoi renforcer les convictions, les craintes et surtout la prise de conscience de l’Occident qu’il est plus que temps d’AGIR, en particulier pour les états frontaliers de la Russie, et on pourrait dire de l’Ukraine, qui sont au premières loges.
    Il en ressort la formation de plus en plus probable d’une coalition réunissant La Finlande, Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, et peut être même Grande Bretagne, France et pourquoi pas Canada, sous la protection du bouclier OTAN.
    Dans un tel scénario, Biden aurait aussi la possibilité de prendre des « mesures initiales » spécifiques sans consulter le Congrès, telles que des missions de déminage, humanitaires ou de protection des civils sur les territoires non occupés.
    Concernant la menace nucléaire, encore une fois ce n’est qu’une provocation grotesque sans fondement que Poutine agite régulièrement afin d’effrayer les opinions publiques les plus naïves, le plus affligeant étant que ça fonctionne encore…
    Personne ne veut envahir la Russie et les territoires annexés illégalement ne sont reconnus par personne, y compris la Chine, violant toutes les lois internationales.
    Et puis comme tu le dis si bien, Guillaume, ce serait un suicide collectif auquel Poutine lui même ne tiendrait pas: Ce piètre chef mafieux a démontré maintes fois sa paranoïa et sa peur de la mort…

    Bref, tout cela pour dire que cela me semble personnellement le scénario le plus plausible, ou le plus espéré peut être…

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  11. Quand est-ce qu’on va se rendre compte que les paroles de Poutine n’ont absolument aucune valeur et qu’il n’y a aucune relation entre ses paroles et ses faits?
    Si jamais il fait quelque chose, ce n’est pas à cause qu’il l’a dit.
    Lorsque son régime essaye de convaincre le monde de quelque chose, c’est à cause que la réalité est fort probablement à l’opposée.

    Au début de son « opération spéciale » il nous menaçait, sur un ton qui se voulait très convaincant, que si jamais on va interférer avec ce qu’il va faire en Ukraine, on va voir quelque chose jamais vu dans l’histoire.
    On a déjà dépassé depuis longtemps et de beaucoup le stage d’interférence en Ukraine. Qu’est-ce que fait Poutine « pour défendre la Russie »?
    Quant à l’envoi de troupes occidentales, il dit maintenant que « ça ne changerait pas la situation », ce qui veut dire qu’il a peur que ça change beaucoup.

    J’ai toujours considéré illogique l’affirmation selon laquelle il y aurait une relation entre le type d’aide fourni à l’Ukraine et le risque d’escalade de la part de Poutine.
    Pour Poutine, la seule chose qui compte vraiment c’est qu’il perd la guerre ou qu’il ne peut pas la gagner et qu’à cause de ça son pouvoir est en danger. Il sait très bien que dans tous les cas c’est à cause que l’Ukraine est aidée par l’occident, peu importe de quelle manière elle est aidée.
    Donc si on a peur d’une possible escalade de Poutine, la seule manière d’éviter ce risque est de laisser Poutine gagner la guerre ou le laisser obtenir quelque chose qu’il puisse utiliser pour justifier la guerre, les crimes et les sacrifices, pour rester au pouvoir.

    En tant qu' »ancien » agent du KGB, Poutine a très bien appris comment mentir, comment faire semblant, comment menacer, comment intimider, comment bluffer. Mais ce qu’il a appris là n’est plus suffisant.

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  12. E. Macron a eu raison de réveiller les consciences. Fort d’un plébiscite incontournable Poutine n’aura aucun mal à convaincre les Russes qu’ils doivent se porter au sauvetage des peuples d’occident des griffes des nazis. D’ailleurs en auraient-ils le choix ? Les russophones des pays baltes feront-ils son jeu ? Comme ceux de la Transnistrie ? Comme ceux du Donbass ? Il est urgent de réagir. E. Macron a raison.

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    1. Je suis d’accord .Mais si Poutine est aussi puissant qu’il le proclame,pourquoi n’est il pas en mesure de détruire Kiev par des armes conventionnelles ?

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      1. Merci Guillaume.Je suis très peu au fait des questions militaires.Votre avis est précieux.Notamment pour trier dans les multiples opinions émises ici et là.Merci encore.

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      2. « C’est probablement maintenant qu’il est le plus fragile »

        Plutôt il y a un an, lorsque les différentes coalitions d’armement à l Ukraine coagulaient et que Wagner et l’armée russe s’épuisaient à Bakhmout. A l’époque, les Républicains trumpistes n’avaient pas coupé le robinet et l’UE se faisait fort de fournir 1 millions d’obus par an.

        Sans parler de l’équipée Prigojine sur Moscou.

        Depuis 2 mois, l’Ukraine est entrée dans une phase des plus périlleuses militairement.

        Fabrice

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    2. « Comme ceux du Donbass ? »

      Seulement une partie des russophones du Donbass, car si tous avaient été pro-Russie poutinienne, l’affaire y aurait été réglée dès 2014. Contrairement aux affirmations de sa propagande. Pas même sûr que cela soit la majorité de la population locale.

      On constate d’ailleurs que seuls les plus âgés restent dans les villes prises par l’armée russe. (au passage, cela dément la thèse d’une population opprimée par l’État ukrainien, pas de déportation, pas de charnier…) D’une part, ce sont les moins à même de s’adapter à une nouvelle vie loin de chez soi. D’autre part, ils étaient les plus exposés à la propagande poutinienne, ne s’informant que via les chaînes publiques russes.

      C’est bien pour cela que la Russie a introduit au Donbass en 2014 agents (cf. Strelkov/Girkin) et mercenaires (ce qui deviendra la milice Wagner).

      Fabrice

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    3. « Les russophones des pays baltes feront-ils son jeu ? »

      L’impérialisme agressif de la Russie poutinienne n’a besoin que d’un prétexte. La seule présence de russophones suffit pour sa propagande intérieure, leur soutien est accessoire, même si une petite 5e colonne n’est pas inutile au tout début d’une « opération militaire spéciale ».

      Fabrice.

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