Face à la guerre en Ukraine, les masques politiques tombent


Alors que l’entrée dans une troisième année de guerre en Ukraine laissait craindre une forme de lassitude face à un conflit qui s’était solidement enlisé, le président Macron anime depuis deux semaines maintenant un débat crucial pour la sécurité de la France et de toute l’Europe.

Lire aussi : Ukraine, le président français met les pieds dans le plat

Avec une forme de provocation assumée, avec une arrogance qu’il ne sait oublier, le président Macron met au pied du mur les groupes politiques français, les pays européens et la Russie de Poutine. 

Le régime de Poutine est fragile face à une mobilisation européenne 

Commençons par ce dernier, le maître du Kremlin qui est à l’origine de cette guerre et qui se comporte comme un assassin de masse au nom d’un empire fantasmé. Son régime réagit très mal aux propos du président français et fait délivrer des menaces explicites par ses nervis, des médias officiels russes à l’ancien président Medvedev, qui brandissent une fois encore (en fait une fois par mois) la menace nucléaire…

C’est surtout la démonstration que les arguments français affectent directement le régime de Poutine, après l’avoir trop longtemps laissé de marbre par une approche ambiguë à souhait du « en même temps ». Poutine craint la tension créée par le président Macron qui devient un véritable obstacle à ses desseins impériaux.

L’objectif stratégique du président-dictateur (la prochaine élection est une farce digne de Bokassa, un autre « empereur ») est de poursuivre ses aventures dévastatrices qui seules lui permettent de justifier l’effort de guerre qui rend exsangue sa propre société. Et pour poursuivre, Poutine a besoin… d’un cessez-le-feu. Car son armée est trop abîmée par ces deux années de guerre pour conquérir en l’état l’Ukraine et soumettre ce voisin qui ne lui avait rien demandé mais qui n’est pas prêt à se laisser martyriser. Poutine exerce donc une pression maximale sur le front, au prix de pertes colossales, alors que les Ukrainiens souffrent du désengagement américain depuis décembre et de l’incapacité jusque là des Européens à prendre le relais pour qu’ils puissent se défendre. 

Des Européens qui réalisent enfin que leur prospérité ne garantit pas leur sécurité 

Si les Européens ont réussi à construire le plus grand espace de prospérité du monde, ils découvrent consternés qu’ils ne sont pas pour autant exemptés de guerre. Ils s’étaient « désarmés silencieusement », comptant éternellement sur le parapluie américain quitte à acheter un peu de leur armement et sans jamais s’entendre sur le plan militaire au sein de cette Union européenne (UE), ce qu’ils avaient pourtant su faire dans tous les autres domaines, de la culture aux affaires. 

Avec le retrait de fait des Américains et la menace explicite de Poutine de s’attaquer à toute volonté de résister, les Européens ont désormais le choix entre « se coucher » ou s’allier pour assurer leur propre sécurité. Le président Macron les emmerde avec ses propos provocateurs à souhait, mais il les oblige à réagir face à cette guerre qui ne concerne pas que l’Ukraine mais chacune de leur destinée et donc l’avenir de l’ensemble. Discrètement, les pays les plus à l’Est de l’Europe, ceux qui sont les premiers menacés par la Russie de Poutine, se rassurent qu’enfin l’UE prenne la mesure du danger que le dictateur du Kremlin fait peser sur eux, sur nous tous. 

Emmanuel Macron, président de la république, et le chancelier allemand Olaf Scholz participent à une conférence de presse après un Conseil des Ministres franco-allemand au Palais de l’Elysée à Paris, dimanche 22 janvier 2023 – 2023©Jean-Claude Coutausse pour Le Monde

Le président tchèque est ainsi en train de récupérer des stocks de munitions sur le marché international pour approvisionner l’Ukraine très démunie en ce moment, tandis que les Polonais, les Scandinaves et les pays baltes – pour ne citer qu’eux – mobilisent des moyens financiers et militaires supplémentaires pour soutenir l’effort de guerre ukrainien dont ils savent que l’issue est vitale.

Des partis politiques français qui n’arrivent pas à (ou qui ne veulent pas) mesurer la gravité de la situation 

La réaction des (nombreux) opposants politiques au président Macron révèle surtout leur in-conscience de la gravité de la situation internationale. Focalisés sur les gauloiseries habituelles, de la crise des agriculteurs aux menaces de grève lors des prochains Jeux Olympiques, les partis politiques français sont consternés de devoir se positionner brutalement face à une situation qui a, pour l’essentiel, échappé à leur attention et qu’ils ont gravement sous-estimée. 

Tous affichent leur attachement à la paix, mais en oubliant (ou en ignorant) que la paix se défend et que l’armée française a déjà été engagée dans 32 conflits depuis la guerre d’Algérie, l’Ukraine étant le 33eme. La plupart des partis politiques mettent en avant leur volonté « d’imposer une négociation » entre Poutine et Zelensky, reconnaissant de fait qu’ils ne saisissent rien de la situation : Poutine n’attend que cette opportunité pour nous menacer pire encore dès lors qu’il aura reconstruit son armée, deux à trois années lui suffiront.

Tous affichent de même leur crainte d’affronter une puissance nucléaire comme la Russie en oubliant que la France est aussi une puissance nucléaire et que nous n’avons pas de raison de nous coucher devant les grognements de l’ours russe. Ce n’est pas l’escalade qu’il faut craindre, c’est notre incapacité à arrêter Poutine.

Quand le RN nous enjoint de ne pas s’opposer à la Russie de Poutine, pour qui roule-t-il ?

De tous les partis politiques, un seul relaie clairement les arguments de la Russie de Poutine : le Rassemblement national. Non seulement celui-ci s’oppose à toutes les mesures de soutien à l’Ukraine – tout en affirmant le contraire –, mais il fédère au niveau européen les partis qui soutiennent délibérément le régime du Kremlin… Poutine n’a pas seulement entretenu un lien fort avec cette extrême-droite, il a été le modèle de Marine Le Pen. 

Rassemblement de nationalistes poutiniens, les dirigeants du RN nous enjoignent avec un air patelin de faire l’autruche, de garder la tête dans le sable pour ne pas regarder la Russie de Poutine déchiqueter l’Ukraine en même temps que nos libertés. Ces extrémistes se parant subitement de slogans pacifistes sont prêts à tout pour nous endormir face à la dangerosité de leur ami mafieux et assassin, la Russie de Poutine. 

Si Poutine et le Rassemblement national sont furieux des propos du président Macron, alors nous sommes sur la bonne voie : nous avons peut-être une chance de sauver l’Ukraine, l’Europe et notre liberté de penser. Et ne sous-estimons pas la guerre informationnelle qu’ils nous livrent pour nous détourner de ce qui essentiel, notre propre destinée que personne d’autre que nous ne pourra protéger. 

PS : les trolls poutiniens me répètent à l’envie que je suis un dangereux « va-t-en guerre » à envoyer sur le front en Ukraine que les armées de Poutine cherchent à écraser. Ils feignent d’ignorer que j’ai participé à quatre guerres pour défendre justement notre société et qu’il n’y a rien de léger dans la volonté de se défendre, par les armes s’il le faut.
Je n’ai pas été étonné d’entendre rigoureusement les mêmes propos, mots pour mots, d’un député du Rassemblement national alors que je le mettais face à ses ambiguïtés et ses contre-vérités sur un plateau TV…

RN, parti(e) de la Russie Nationaliste ?

(Les trolls sont une espèce assez courante, ils se repèrent par leurs propos stéréotypés et bourrés de fautes, ainsi que par le volume de tweets qu’ils publient, en dizaines de milliers pour ceux cités en exemple)




Pour approfondir :

France-Allemagne, un tandem secoué par l’épreuve de la guerre en Ukraine, par Philippe Ricard et Thomas Wilder (Le Monde)


Quand une poignée d’officiers généraux se font les relais de l’extrême-droite

Sur un site animé par un éminent complotiste, Éric Verhaeghe

La plupart d’entre eux avaient déjà été repérés par le journaliste Jean-Dominique Merchet


34 commentaires sur “Face à la guerre en Ukraine, les masques politiques tombent

  1. Oh, ouiii, les masques tombent, le RN va s’abstenir ce jour à l’assemblée nationale alors qu’il n’est absolument pas question d’attaquer la Russie ! Honte à eux !

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  2. j’aimerais beaucoup que soit retrouvee l’intervention de Marine Le Pen qui expliquait que pour reduire le chomage, il suffisait de reserver les emplois…. aux hommes…. CQFD

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  3. Bonjour Monsieur Ancel,

    Ce que vous venez d’écrire, et sans aucune prétention de ma part, je le répète depuis de nombreux mois sur « X » : « l’insouciance de nos dirigeants, leur irresponsabilité, leur manque d’engagement et leur couardise surexcitent poutler. Ces faiblesses nous rapprochent inexorablement de la 3 ème G.M. « 

    C’est un plaisir de vous lire, à chaque fois renouvelé, même s’il s’agit de choses très graves.

    Bien à vous.

    Roland Martin

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  4. RAPPEL DE QUELQUES DATES

    Mars 1936. Entrée de l’armée allemande en Rhénanie démilitarisée.

    Mars 1938. Après référendum, annexion de l’Autriche par l’Allemagne.

    Septembre 1938. La Conférence de Munich accepte l’annexion par l’Allemagne de la région tchécoslovaque des Sudètes.

    Mars 1939. Occupation par l’Allemagne des provinces tchèques de Bohême et de Moravie et du territoire autonome de Mêmel.

    Septembre 1939. Invasion de la Pologne par l’Allemagne.

    AUTRES TEMPS, MËMES MŒURS

    Avril 1918. Prise de Contrôle du Donbass par l’Ukraine.

    Décembre 1922. Création de l’URSS par quatre Républiques socialistes dont l’Ukraine.

    Septembre 1991. Création de la Communauté des États indépendants par onze États de l’ancienne URSS, dont l’Ukraine.

    Février 2014. Invasion puis annexion de la péninsule de Crimée par la Russie

    Avril 2014.  Prise par des séparatistes prorusses de villes de l’Est du Donbass.

    Avril 2022. Invasion de l’Ukraine par la Russie.

    Septembre 2022. Après référendums, annexion à la Russie de territoires occupés en Ukraine.

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  5. Les leçons de l’Histoire ne servent à RIEN. Je dois reconnaître que quand Poutine a envoyé ses « petits hommes verts » pour annexer la Crimée, je n’ai pas été plus concerné que ça. Tout comme les guerres de Tchéchénie, de Georgie et du Haut Karrabach…

    Après l’offensive de la Russie en Fevrier 2022 je me suis plongé dans le livre de Mark Galeotti  » Les guerres de Poutine » Editions Gremesse 2023. Et je suis tombé de haut ! Poutine est à la manoeuvre pour sa « grande russie » depuis 25 ans !

    Actuellement on est exactement comme dans la situation de 1938, où les français et les anglais ne voulaient pas de la guerre. » Ils ne voulaient pas mourrir pour Dantzig » Alors ils ont signé le torchon de papier à Munich. En sacrifiant les Sudètes !

    Churchill avait lancé alors sa formule choc : « Vous avez voulu éviter la guerre au prix du déshonneur. Vous avez le déshonneur et vous aurez la guerre » !

    Nous en sommes dans la même situation où les « pacifistes bêlants » occidentaux appellent à un « cessez le feu ». Pour permettre, surtout à Poutine de reconstituer ses forces. Avec 14.000 blindés détruits ( dont 3.000 chars lourds), 105 chasseurs bombardiers ( à 35 millions de dollars la bête) et 21 navires et sous marins ( dont le Moskva à 700 millions de dollars) l’addition commence à être lourde pour le Maître du Kremlin.

    La palme de ces « pacifistes bêlants » revient evidemment au RN qui a emprunté 9 millions d’Euros à une banque russe (2014). Cela crée des liens !

    Alors si Poutine envahit le corridor de Suwalki ( qui dessert l’enclave de Kalinningrad ) que vont évoquer ces « pacifistes bêlants » ?

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    1. Bonjour,

      Je suis entièrement d’accord avec vous.

      Ceux qui prétendent que la situation actuelle ne se compare pas avec les années 1930 sont dangereux, surtout s’ils sont au pouvoir ou proche de celui-ci.

      En effet, Poutine a deux buts principaux : 1) se maintenir au pouvoir pour atteindre le deuxième but; 2) recréer la « Grande Russie ».

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  6. Je préférerai toujours les gens qui s’expriment en faisant des fautes d’orthographe à ceux qui les jugent en faisant des fautes d’humanité.

    Claude Semal.

    Pour info, je partage vos analyses et vous regarde dans C dans l’air .L’orthographe n’est jamais qu’un jugement de classe sociale !! Donc éviter de l’utiliser comme marqueur d’opinion.( ou de conviction)

    bien à vous.

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    1. Bonjour,

      oui mais à avoir ce genre de préférence, le glissement face au peu important devient la règle de l’indifférence face au reste. Cependant chacun choisit les détails qui lui sont importants et si le chacun est la majorité, le tous doit avoir peur.
      L’orthographe n’est que très partiellement un jugement de classe sociale mais beaucoup un ciment. Voir l’écriture inclusive qui utilise l’inconfort et le brouillard pour permettre toutes les bêtises.
      Au revoir

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  7. Merci vivement Guillaume Ancel, pour votre alerte limpide, implacable au plus prêt de la Terre d’Ukraine envahie, perforée par le Monstre du Kremlin.

    Comme vous l’exprimez si justement les masques tombent, c’est à présent l’instant décisif, l’instant du choix existentiel de chacun, munichois pour les complices, les métastases galopantes du cancer planétaire, V. Poutine: Orban/RN-Le Pen+Bardella prêts à briser l’Europe unie en juin 2024 puis la France en 2027.

    9 mars 2024, le Pape François vient de choisir le camps du Mal Absolu, suggérant sans honte aux ukrainiens héroïques de hisser le drapeau blanc ! Winston Churchill réplique « If you’re going through hell, Keep going »… »Never, Never, Never Give Up ».

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  8. Il y a déjà un aspect particulier à ce conflit, qui arrive pour la première fois dans l’histoire à ma connaissance et dont le Monde ne semble pas encore réaliser les implications. Il s’agit de la tentative de transformer le chantage nucléaire en arme d’agression.
    Étant donné que Poutine utilise déjà à outrance cette carte inacceptable du chantage nucléaire contre le Monde, si jamais il aboutit par obtenir quelque chose dans ce contexte alors il va inévitablement croire qu’il l’a obtenu grâce au chantage nucléaire. Pas seulement lui, mais Kim Jong Un aussi, par exemple.
    Ça voudrait dire que le chantage nucléaire deviendrait alors une arme d’agression extrêmement dangereuse et de plus en plus puissante, ce que l’Humanité ne se permet pas. La seule manière d’éviter ça est de s’assurer que Poutine n’obtienne rien.

    Si pendant la deuxième guerre mondiale chaque pays avait agi seulement au moment où il aurait été lui-même attaqué (ce que suggèrent aujourd’hui beaucoup de gens manipulés par la propagande de Poutine), alors Hitler aurait gagné la guerre.

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    1. vous avez raison. Et on peut y ajouter l’Iran d’ailleurs.

      La menace nucléaire n’a pas lieu d’être dans ce conflit: il est imperatif de balayer systématiquement ce non sujet!

      Personne ne veut envahir la Russie, point barre. Rien à ajouter.

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  9. Bien avant de connaitre le statut de l’objection de conscience j’étais décidé, par mes convictions personnelles, à ne pas porter d’armes. Je ne savais pas comment faire et je reculais le moment de prendre une décision par le système du sursis . Mon grand-Père qui avait fait Verdun avec conviction était outré par mes orientations et me l’a écrit dans une lettre que je conserve.

    J’ai découvert ensuite les « groupes non-violents » et à travers eux la possibilité concrète de l’objection de conscience. J’ai été soulagé de découvrir ce statut. J’ai aussi commencé à m’intéresser au combat de Gandhi qui en annonçait d’autres, aux USA, en Afrique du Sud… et d’autres moins connus et tout aussi importants.

    J’envisageais aussi de faire mon service national dans la coopération en Afrique. Mais j’ai rencontré à Rennes une association, le CRIDEV qui m’a expliqué et convaincu que si j’optais pour cette solution, je ferai le contraire de ce que je croyais faire.

    Finalement j’ai effectué mon service national comme objecteur de conscience. J’ai porté des repas aux personnes âgées de Marcq-en-Barœul, organisé des groupes de gymnastique du troisième âge, délivré des cartes de transport pour personnes âgées … après avoir été envoyé par erreur au bureau d’aide social de Nîmes.

    Ensuite l’association Survie a traversé la France à pied jusqu’à Paris partie avec des Maires de communes de Haute-Savoie. C’était « la marche des maires » pour tenter de modifier la coopération française en Afrique. Elle est passée par le village où j’étais conseiller municipal. C’est ainsi que j’ai milité 25 ans à Survie.

    A travers Survie j’ai découvert la problématique de l’implication française dans le génocide des Tutsi. Sur ce chemin j’ai rencontré mon épouse rwandaise. Mais sur ce chemin j’ai aussi constaté l’absence des groupes « non-violents », alors que cette implication française était très concrètement un sujet dont les groupes non-violents auraient dû s’emparer. J’ai aussi redécouvert la ville de Nîmes ayant été convoqué en son tribunal par un officier de gendarmerie ayant officié au Rwanda et dont il était le seul enquêteur de personnalité du tribunal. J’ai ainsi découvert ce qu’était un conflit d’intérêt dans une institution de la République. Par contre j’ai rencontré un militaire, Guillaume, dans ce combat. Merci Guillaume !

    Aujourd’hui, face à la guerre en Ukraine, je constate une situation où je n’ai pas de réponses. Les Ukrainiens se font massacrer par une force industrielle incarnée dans une paranoïa métallique rouillée et inflexible. Emmanuel Macron a tenté une ascension par la face nord « non-violente » sans succès apparent et n’exclut plus aujourd’hui une participation militaire au soutien de l’Ukraine.

    Ayant atteint le vénérable âge de 74 ans, je ne risque pas d’être engagé, je ne risque rien. Mon dernier fils qui a 21 ans, peut-être.

    Je découvre autour de moi et à la télévision des gens qui ont physiquement peur des menaces nucléaires du tigre toqué de tik tok et je suis sidéré de les entendre dire qu’il faut négocier à tout prix, évidemment sur le dos de l’Ukraine. Bien sûr qu’il faudrait négocier, mais ils ne comprennent pas que le cancre du Kremlin ne négociera pas tant qu’il pensera pouvoir poursuivre ses objectifs, assis près du radiateur au fond de sa crasse. Il rêve même d’offrir un bouquet de fleurs à sa maitresse d’école pour se faire pardonner par toute l’Humanité.

    Depuis son opération martienne des petits hommes verts, puis son roulement de mécaniques de chenilles processionnaires du 24 février 2022, le jour où mon Papa eu 99 ans, merci pour ce cadeau, le cancre du Kremlin agite la menace nucléaire avec son gang médiatique. Les oiseaux ne s’approchent pas, mais heureusement les paysans ukrainiens savent ce qu’est un épouvantail …

    Il me revient mes lectures de Gandhi et sur Gandhi. Il considérait la non-violence comme infiniment supérieure à la violence, mais préférait la violence à la lâcheté. La mort dans l’âme je constate l’actualité de sa réflexion. Je manque cruellement d’imagination pour choisir la meilleure solution.

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    1. Très touché par votre récit!

      Si je puis me permettre, pourtant différent, votre vie semble vous avoir apporté un point commun avec Guillaume : le pragmatisme.

      Et le fait que bien que je dois avouer personnellement ne pas être vraiment du côté des objecteurs de conscience, je reconnais volontiers qu’au même titre que la Justice, c’est nécessaire et même indispensable pour maintenir l’équilibre de notre monde. Et vous nous le rappelez fort bien: Merci…

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  10. J’ai 35 ans. En 2007 alors que j’avais 19 ans j’étais tenté par la droite très conservatrice (par exemple De Villiers, avec une certaine attirance pour le FN). Il me semble avoir voté P. De Villiers puis Sarkozy à l’époque, c’était très à la mode et j’étais très jeune. Face à la montée des inégalités et des galères, aux profits records, au sacassage de notre planète, soucieux de nos services de santé, de l’éducation, et intégrant l’histoire ainsi que les valeurs humanistes et universelles de la France, petit à petit j’ai doucement glissé vers le centre, voire le centre-gauche. Un jour, je ne sais plus si c’est en 2017 ou en 2022, je fus même assez tenté de voter Mélenchon, donc LFI, car plus rien ni personne ne représentait la gauche. Au final après moultes hésitations je ne l’ai pas fait. Aujourd’hui je dirais que je me positionne plutôt au centre de l’arc républicain, tantôt à droite quand il y a besoin de serrer la vis et de contrer le communautarisme, tantôt à gauche quand il faut libérer les esprits et contrecarrer les effets négatifs de la mondialisation. Certains diront la droiche ou la gaute. Bref je suis un mec on ne peut plus normal et disons concilient. Avec le temps je suis surtout devenu bien français, et avec le contexte mondial multipolaire, très occidental et européen. Je dis tout cela volontairement pour ne pas pouvoir être mal catégorisé dans la suite de mon propos…

    L’avantage avec les moments historiques comme celui que nous vivons, c’est qu’un certain nombre de partis, de mouvements politiques et de personnes publiques sont obligés de se positionner malgré eux. La parole suffit un temps, fait illusion, mais au bout d’un moment les actes viennent et parlent d’eux même. Notamment quand l’esprit de défaite (alors que nous n’avons pas encore combattu) se répand comme une mauvaise maladie.

    Force est de constater que notre pays est miné par les défaitistes, les vendus, les lâches, les troussards et les traitres. Les masques tombent, mais qui sont-ils ? Pas forcement ceux auxquels on aurait pu penser en premier, au contraire, ce sont ceux qui d’habitude clament haut et fort qu’ils sont patriotes, soi-disant les vrais ! Il est clair que des partis comme le RN (ex-FN), les Républicains (ex-UMP) et LFI, leurs associés (Reconquête, Debout la France et compagnie) ainsi que nombre de leurs représentants (Ciotti, Mariani, Le Pen, Fillon, Sarkozy, Mélenchon, Bompard, Panot, Obono, etc, etc…) font clairement parti de ces catégories à vomir. Les exemples sont aujourd’hui trop nombreux pour pouvoir tous les citer. Et je ne suis pas amnésique. A l’avenir jamais je ne voterai pour ces trois « grands » partis ou leurs satellites. Pire je les combattrais si il le faut ! Rendez vous compte, même le parti communiste est plus neutre ou opposé à la Russie que ne le sont ceux-là… Un comble !

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  11. Vous parlez de la menace russe qui pèse sur l’Europe.

    Poutine est aussi une menace pour le Canada (où j’habite), alors qu’il rôde dans l’Arctique depuis plus de 10 ans et qu’il y a même renforcé sa présence en décembre dernier. Inutile de préciser tout ce que le psychopathe du Kremlin y a installé.

    Vous parlez ensuite des trolls qui vous dénigrent. Ma mère était Ukrainienne et nous a élevées, mes sœurs et moi, dans la haine du communisme, faits à l’appui. J’ai passé un été chez mes grands-parents en Ukraine (sous Khrouchtchev), un autre chez ma tante, mon oncle, ma cousine, son conjoint et leurs deux enfants dans un deux pièces à Moscou. Du fait de ma formation et de mon expérience professionnelle, je sais décoder ce qui se dit, je fais preuve de rigueur et me fonde sur les faits. 

    Lorsque je parle de la menace Poutine, on me dit que je suis parano. Ici, au Canada, en Amérique du Nord.

    Avant-hier, un rapport interne du ministère canadien de la défense confirmait que la moitié de l’équipement militaire des forces armées était inutilisable et qu’il nous manquerait plus de 10 000 soldats. Le général Wayne Eyre, CEMD, a même déclaré que le Canada serait « hors d’état de combattre en quelques jours » en cas de conflit, étant donné le peu de munitions dont il dispose. Pourtant, Trudeau ose affirmer devant les caméras que le Canada va protéger les Canadiens et continuer de défendre la démocratie dans le monde, alors qu’il n’a même pas les moyens de défendre la sienne. 

    Lorsque je juxtapose la menace Poutine et le piètre état de nos forces armées, on me traite de parano, alors que le contexte actuel devrait plutôt inquiéter. Et cela n’intéresse personne.

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    1. Bonjour Madame de Luca,

      Je suis moi-même au Canada et je souscris totalement à vos propos.

      Il ne faut pas oublier que la très grande majorité de nos compatriotes, tout comme des Américains et des Européens, ne se doute même pas de la menace que la Russie de Poutine fait peser sur le Canada par l’Arctique, et peu de Canadiens se soucient, malheureusement, de l’état de notre armée.

      Enfin, et je ne cesse de le répéter : peu de Canadiens, d’Américains et d’Européens connaissent vraiment l’histoire et savent en apprendre les leçons qu’elle nous enseigne.

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  12. Bonjour Guillaume,

    Bravo pour ton billet ; un seul regret: tu ne dis rien de la propagande pacifiste de LFI qui a prise, d’après ce que je constate, sur un certain nombre de connaissances.
    Amicalement,
    Anne-Marie

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  13. Bonjour,

    L’analyse est nouvelle et perspicace ! Merci !

    J’ai été vérifié, aucun des partis de tendance « sociale-démocrate » (PS, EELV et MRG) ne prend position sur l’Ukraine dans ses pages d’actualité, et pourtant ce sont à mon avis les moins fascinés et compromis avec le régime russe… Dans les autres partis d’opposition (et pas uniquement le RN), l’un ou l’autre des leaders affiche admiration ou connivence avec la Russie.

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  14. fine analyse, qui positionne l’Europe entre 2 adversités : celle de l’ogre russe qui se joue de l’Ukraine comme d’un abcès de fixation, celle des USA en train de détourner l’OTAN de son rôle de défenseur du vieux continent. Avec un tel environnement, les tergiversations politiciennes françaises paraissent lamentables. Le danger mortel (ou vital) devrait inciter ceux qui se pensent nos élites politiques à plus de responsabilité. Les masques tombent : responsables, fourbes, couards, inaptes ….. chacun a le choix de sa posture.

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  15. Cher Guillaume,

    Le RN n’est pas du tout isolé. Les verts, les républicains, les insoumis, les communistes, se sont tous exprimés contre ce point de vue, quoi qu’on en pense.

    Quand aux Européens, je peux vous dire, moi qui vis à Bruxelles où circulent tous les avis, qu’ils ne sont absolument pas prêts à envoyerdes troupes au sol. Pas plus que les Américains.

    A partir de là, vous pouvez tirer vos conclusions. Vous êtes un homme honnête et je n’aime pas le langage grossier de vos détracteurs. Mais je fais partie de ceux qui refusent catégoriquement que la vie de mes enfants, de mes petits enfants, de mes amis et collègues puisse être menacéepar une posture aventurière face à un adversaire dangereux pour un territoire qui n’appartient ni à l’OTAN ni à l’UE.

    L’arméé française a déployé des avions à la frontière russe et non l’inverse. Qui menace qui ?

    Amitiés François Misser

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    1. @François Misser
      Vous posez le problème de manière très claire et concise. En effet, l’Ukraine ne fait partie ni de l’OTAN, ni de l’UE. Cependant, ce serait faire preuve d’une très grande naïveté (et même d’une totale inconscience) que de ne pas tenir compte des très nombreuses déclarations agressives des dirigeants russes à l’égard de l’occident. C’est dans ce contexte, me semble-t-il, que la France (et l’OTAN de manière plus globale) se tient prête aux frontières de l’agresseur. Personne ne menace la Russie. En revanche, on est en droit d’attendre de la part d’un membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU qu’il respecte le droit international. Depuis 2 ans (et beaucoup plus longtemps en fait), la Russie fait le contraire. Comprenez que dans ces conditions, l’alliance défensive que représente l’OTAN se prépare à toute éventualité.
      Personnellement, je félicite le Président Macron de son arrogance pour une fois très bien venue (comme le souligne G Ancel) et note qu’il a utilement déplacé le débat et créé de l’ambiguïté stratégique au détriment de V Poutine. C’est très bien ainsi.
      Merci à G Ancel pour son excellent article.
      ALL

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      1. Je ne souhaite pas me faire l’avocat de la diablesse (ou de son diablotin incapable de participer à un débat et qui préfère y envoyer une marionnette) mais quel est l’intérêt de soumettre au vote un accord déjà conclu, avec des engagements aussi vagues que nous n’avons jamais respectés, comme de créer ici une économie de guerre à la mode COVID, d’afficher notre sécurité existentielle ou de soutenir sans limite l’Ukraine ? L’ambiguïté stratégique n’a de sens que si elle est crédible et prétendre que nous n’aurions pas de limites conventionnelles (avec nos quelques CAESAR et AMX10RC dont nous ne pouvons même pas assurer la fourniture d’obus !) quand elles sont si visibles depuis deux ans (sans même se référer à notre dotation nucléaire brandie comme un hochet pour refuser une escalade nécessaire) est illusoire, surtout quand, après nos alliés et ses propres discours, ce sont nos propres ministres dont on entend les voix discordantes (que ce soit en terme de défense, mais aussi d’éducation nationale, d’agriculture et surtout de finances, mais j’en passe).

        Certes, nous pourrons encore livrer quelques missiles mais, en écoutant hier soir le président de MDBA (qu’on peut considérer comme un Airbus militaire et que je n’avais paradoxalement pas cité lors d’un de mes précédents commentaires) qui semble-t-il se prépare à plus produire depuis plus de deux ans, combien faudra-t-il encore de temps et d’unités produites pour ne serait-ce qu’écorner le pont de Kertch ou même celui de Tchongar ? On évoque régulièrement les trolls russes et notre cyberarmée mais quand on apprend la fuite de plusieurs dizaines de millions de données de « France Travail » (avec noms, adresses et numéros de SS pour créer autant de cartes dites Vitales que voulu) on ne peut que constater qu’il ne semble pas y avoir eu de riposte et, même si je ne revendique pas la peine de mort, aucune rétorsion envers des assassins sur nos sols qui ont bien dû profiter de nos mansuétudes diplomatiques.

        Aujourd’hui, en ce jour de pseudo-élections, c’est probablement notre président (dont on diffuse en boucle les propos confus dans les salles de vote) le meilleur agent électoral de ce régime mafieux, surtout en jouant ainsi l’imprévisibilité totale pour distiller ainsi de semaines en semaines des prétentions aussi éloignées de ses prises de position antérieures. Après tant de prises de paroles et conférences de presse pour tenter de trouver enfin une juste formulation, qu’en retenir, sinon que ce ne sont pas quelques milliards de plus (que nous n’aurons bientôt plus) qui changeront la donne pour nos soi-disant alliés ukrainiens.

        Nous les soutiendrions donc jusqu’au dernier de leurs soldats ou de nos milliards, alors que nous claironnons les accepter à terme (de quoi ?) dans l’UE et l’OTAN ? On vient enfin de mentionner à Berlin (et pas encore à Munich !) la Moldavie; qu’attendons nous pour nous y emparer des réserves militaires qui seraient si utiles et proches et reconduire à leurs frontières les petits hommes verts qui grenouillent en Transnistrie (sans parler de Kaliningrad qui n’avait jamais été russe et où on peut sans doute trouver quelques indépendantistes pro-occidentaux) ? C’était bien sûr une galéjade, mais pourquoi toujours accepter le pire sans rétorsion conventionnelle ou même par blocus dont certains usent et abusent, alors que nous continuons à acheter des combustibles russes (sans se remémorer la promesse de Lénine) ?

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    2. Il y a quelques jours la télévision russe parlait de manière ironique de raser Marseille, Lyon ou Paris, juste pour voir… Dès que nous ouvrons la bouche, ou même essayons de simplement réfléchir, Poutine et le Kremlin nous menacent avec leur bombe atomique comme si nous n’en avions pas… Ce même Poutine a déclaré il y a quelques mois que les habitants des pays baltes étaient des chiens et qu’il fallait les traiter comme cela (ça me rappelle d’ailleurs sa tirade sur les tchétchène, qu’il fallait aller « chercher » jusque dans les chiote). La Russie à émis un mandat d’arrêt unilatéral contre la Première Ministre estonienne. Medvedev, ancien président de la Russie, à menacé la vie de notre président s’il revenait un jour en Ukraine. Chaque jour qu’il passe ce régime nous attaque sous la ligne d’horizon, par des cyberattaques, par de la désinformation, par ses espions/agents secrets, voire des sabotages (canaux MainStream ?). Que croyez-vous que ce régime fera si contre toute attente il arrive à « manger » l’Ukraine ? Nous serons probablement en guerre ouverte.

      Effectivement, moi aussi je ne veux pas que mes enfants soient menacés ou obligés de force à aller se battre. Alors c’est moi qui vais le faire. Pour qu’ils soient tranquilles, heureux et en paix plus tard, pour des décennies.

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    3. le 30 septembre 1938, la France et le Royaume Uno d’une part, et l’Italie et l’Allemagne d’autre part signent les accords de Munich.

      Par cet accord, Hitler obtient l’annexion d’une région de Tchequoslovaquie, envahie par les allemands, contre la promesse de ces derniers d’en rester là et de ne toucher à aucun autre territoire.

      Parmi d’autres, 2 grands hommes n’y ont jamais cru: Churchill et De Gaulle. On retiendra notamment dans ce chapitre de l’Histoire la célèbre déclaration de Churchill: « Vous aviez le choix entre la guerre et le déshonneur. Vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre« .

      Résultat : 6 mois plus tard Hitler envahit le reste du pays en dépit de tout accord et on connaît la suite…

      Voyez donc comme l’Histoire se répète, encore et encore, et projetez y donc votre raisonnement, juste pour voir… Et tenter, je vous le souhaite, d’y croire et de comprendre..

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    4. Monsieur Misser,

      Moi également je suis Belge et suis à l’opposé de votre vision des choses.

      Le papier de Guillaume Ancel vous concerne intégralement !

      Si le psychopathe terroriste du Kremlin vous lit, il abondera sans limite dans votre sens, en fait son sens .

      C’est pathétique.

      Sans rancune.

      Roland Martin

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    5. Grace ou à cause de l’arme nucléaire, il n’y aura pas de guerre entre la Russie et la France. Et personne n’a réellement discuté d’envoyer des troupes régulières française, européennnes ou américaines affronter les soldats russes.

      Mais posons le problème ainsi : si l’Ukraine tombe aux mains de la Russie, pensez-vous que cela renforcera ou attenuera le charactère belliqueux de Poutine ?

      Quand à la menace, avez-vous entendu un seul politique occidental menacer la Russie ? Une seule personne proposer de raser Moscou ? d’envoyer des troupes sur le territoire russe ? Nous en sommes en démocratie (forcément imparfaite) : pensez-vous qu’une attaque ou invasion de la Russie ait le moindre soutien populaire ? Malheureusement l’inverse n’est pas vrai.

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