L’opération de libération de l’Ukraine n’est encore ni un échec, ni un succès… puisqu’elle est en cours !

Il est intéressant de lire les réactions de Vladimir Poutine qui annonce bien sûr que l’opération de libération de l’Ukraine (par les Ukrainiens) serait une catastrophe (pour les Ukrainiens…), alors que cette offensive n’a fait que commencer et qu’elle se poursuivra sur plusieurs mois. 

Lancée le 6 juin, jour du débarquement des alliés en 1944, cette offensive majeure des forces ukrainiennes est prévue pour des mois, et le franchissement des lignes de défense russes prendra vraisemblablement plusieurs semaines. 

L’affaiblissement des lignes russes

Actuellement, les forces ukrainiennes lancent des assauts répétés, limités dans le temps comme dans la profondeur, contre les lignes russes afin de les affaiblir. 

Ces lignes établies par les armées russes ne constituent pas réellement un mur, comme ne l’était pas plus le « mur de l’Atlantique » dressé par le troisième Reich sur près 4,000 km de côte. Il s’agit en réalité d’un dispositif de défense en plusieurs couches, constitué globalement de trois lignes :

La première ligne est une série d’obstacles (comme les dents de dragon ou les fossés) et de mines destinés à ralentir l’attaquant sur plusieurs centaines de mètre. Mais aucun obstacle n’est à ce jour infranchissable et l’objectif de cette ligne est seulement de freiner l’entrée des forces qui voudraient la franchir, en les exposant aux tirs directs d’unités militaires placées derrière et destinées justement à empêcher l’attaquant d’entamer la première ligne sans s’exposer à des pertes importantes. 

Les unités militaires russes en couverture de ces obstacles sont assez légères, elle se déplacent plutôt à pieds dans un réseau de tranchées et sont armées notamment de missiles anti-chars pour taper ce qui essaye de pénétrer sur la première ligne. Elles sont très exposées et soumises aussi aux tirs de l’artillerie ukrainienne moins nombreuse mais plus précise. Leur difficulté est de ne pas être détectées, ce qui change dès lors qu’elles engagent le combat. 

La deuxième ligne est souvent une réplique de la première, à distance de quelques km. Du fait qu’elle soit en deuxième position, cette ligne est souvent moins linéaire et ressemble plus à une série de points forts qui s’appuient réciproquement avec des armements plus concentrés et plus lourds. Elle dispose aussi de plus de temps pour se préparer à l’assaut des attaquants. 

Une troisième ligne, plus dans la profondeur, regroupe des batteries d’artillerie destinées à frapper ce qui s’aventure sur le front, en se situant à environ 20 km de ce dernier. Mais cette troisième ligne est d’abord une « zone » où stationnent des unités de combat blindées (chars et véhicules de combat d’infanterie) capables de mener des contre-attaques sur les forces qui arriveraient à percer les premières lignes et qui auront donc été décelées lors de leur rentrée sur la première ligne, celle-ci jouant aussi le rôle de dispositif d’alerte. 

Globalement, ce dispositif russe est protégé par une artillerie sol-air dense, pour empêcher les avions ou hélicoptères des attaquants d’approcher facilement de la ligne de front. Et l’ensemble est « couvert » en termes de renseignement et de frappe d’opportunité par des drones de surveillance et d’attaque. 

Les points forts du dispositif russe viennent d’abord du fait qu’ils ont eu du temps pour l’établir, et que leurs armées disposent d’une nette supériorité quantitative dans le domaine de l’artillerie (3 à 4 fois plus dans l’ensemble). Enfin, les armées de Poutine ont aussi appris de leurs échecs de ces 16 mois de guerre : elles manœuvrent plus habilement face à l’agilité des forces ukrainiennes et elles ont réinvesti massivement la guerre électronique pour essayer de brouiller plus efficacement ce qui est guidé, les drones ukrainiens en premier lieu. 

Des assauts ukrainiens répétés et destructeurs

En pratique, les attaques menées par les Ukrainiens consistent à détruire un maximum d’obstacles et une partie des unités des deux premières lignes sur des fronts relativement réduits. Elles permettent à des unités blindées de taille limitée de percer et de créer ainsi une brèche jusqu’à la troisième ligne : ces assauts répétés obligent les unités russes de réserve (troisième ligne) à sortir de leurs abris et à s’exposer à leur tour à des combats et à des frappes qui les affaiblissent à chaque engagement. 

Exemple du front de la région de Zaporijia au 16 juin 2023 © ISW
Les triangles rouges représentent des fortifications russes (bunkers, tranchées,…) Les flèches en bleu sont quelques unes des attaques ukrainiennes, qui se succèdent jour et nuit.

Il est probable que les forces ukrainiennes mènent 10 à 20 assauts par jour (et par nuit) sur 2 à 3 axes principaux, mais toujours sur des endroits différents pour entamer les capacités de résistance de ce dispositif russe, comparable à une vitre blindée multi-feuilles dont il est quasiment impossible de reconstituer les couches entamées tant que les combats se poursuivent. 

En face, les Russes utilisent une tactique défensive assez classique qui consiste à infliger des pertes aux attaquants lorsqu’ils sont sur la première ligne, puis à replier les unités de deuxième ligne lorsque cette dernière est atteinte afin de laisser « le champ libre » à leur artillerie et aux manœuvres de contre-attaque de la troisième ligne.

Autrement dit, les armées russes jouent actuellement sur l’élasticité (relative) de leurs lignes de défense pour « absorber » les assauts Ukrainiens et les obliger à se retirer dès lors qu’ils se trouvent confrontés à des unités plus importantes : celles situées en troisième ligne et disposant de la capacité de se concentrer sur la portion du front qui est attaquée avec un délai lié à la profondeur du dispositif. 

Le point faible de cette défense « élastique » est qu’elle ne peut pas tenir dans la durée sur une ligne aussi longue (plus de 1,000 km) alors que chaque attaque l’affaiblit progressivement : il n’est en effet pas possible de reconstituer la première ligne (en particulier les obstacles endommagés), ni de compenser les pertes de la deuxième ligne sans entamer les réserves de la troisième ligne, sollicitées sur toutes les zones du front attaquées. 

© Le Monde 

Une défense sol-air très dense à défaut d’avions 

Notons au passage que les Ukrainiens disposent aussi d’une artillerie sol-air portable ou mobile très dense qui empêche quasiment les hélicoptères et avions d’attaque russes de venir les engager, d’autant que ceux-ci manquent d’armement guidé permettant de rester hors de leur portée. 

Lire aussi : les armements utilisés dans cette guerre russe contre l’Ukraine

Les vagues quotidiennes de frappes russes contre des centres urbains, par des missiles et des drones, sont sans doute moins destinées à détruire des cibles importantes qu’à scotcher une partie des défenses sol-air ukrainiennes. Ces frappes aériennes obligent en effet les forces ukrainiennes à disperser leurs systèmes de défense anti-aérienne entre les besoins du front et la protection des villes qui sont visées chaque jour. 


De multiples attaques avant la concentration des forces 

La manœuvre actuelle des Ukrainiens vise à créer plusieurs brèches dans le dispositif russe pour que puisse s’engouffrer ensuite le gros des forces blindées encore en réserve, sans doute plus de la moitié des unités prévues pour cette offensive majeure.

Ce principe crucial de la guerre – « la concentration des forces » – s’appliquera dans ce deuxième temps, lorsque les lignes de défense auront été suffisamment entamées et finalement « bréchées » par les assauts multiples et répétées des Ukrainiens. Alors seulement, l’offensive pourra se déployer massivement comme une nappe d’eau se répand une fois les digues franchies. 

La grande faiblesse des armées russes sera alors leur manque d’homogénéité et la médiocrité de leur encadrement. Les unités militaires russes les plus faibles – sans doute la majorité d’entre elles aujourd’hui – partiront en débandade : la plupart des soldats russes sont trop peu motivés, entraînés et encadrés pour résister à la peur d’être submergés par les forces ukrainiennes dès lors qu’elles commenceront à déferler. 

Et les unités les plus aguerries des armées russes ne seront pas suffisantes pour s’opposer aux forces ukrainiennes et pour « en même temps » recoller les plaques de leur dispositif qui commenceront à se disloquer.

Cela a été le cas pendant la bataille de Kherson, obligeant le général Sourovikine à abandonner en novembre dernier la rive droite du Dniepr pour éviter la débâcle. 

Lire aussi : 11 novembre 2022, libération de Kherson


Patience et longueur d’attaques

La difficulté de la manœuvre de dislocation des Ukrainiens est qu’il faut disposer de suffisamment de temps et de forces pour affaiblir assez ces lignes russes sans s’épuiser. Les forces ukrainiennes ont prévu des semaines de combat avant de percer, tout comme les alliés n’avaient percé à Avranches (pendant la deuxième guerre mondiale) qu’après deux longs mois de combat après le débarquement en Normandie. 

La phase actuelle, de « bréchage » de la défense russe, est donc une question de temps et de moyens. Et durant cette période, l’intérêt des Ukrainiens est de ne donner aucune information utile sur la réalité de leurs assauts. Cependant, l’importance de la communication qu’ils maîtrisaient jusqu’ici les obligent à ne pas laisser ce champ (de bataille) libre aux Russes et à diffuser des informations qui sont aussi inexactes qu’imprécises. 

Les déclarations des dirigeants ukrainiens relatent sans risque l’âpreté des combats – on s’en doutait – et revendiquent des résultats insignifiants à ce stade, comme d’avoir « libéré 100 km2 » de leur territoire alors que près 100,000 ont été envahis par les troupes de Poutine. De même, lorsqu’ils citent Bakhmut comme un des axes d’attaque, ils n’y consacrent en réalité que très peu de moyens. 

En fait, durant cette période d’incertitude qui caractérise le bréchage – comment prévoir où ce bloc de glace finira par se fendre ? –, les informations fournies par les Ukrainiens sont anecdotiques et en grande partie trompeuses. A l’inverse, Vladimir Poutine prend la parole directement pour commenter l’actualité « chaude » de cette opération, ce qu’il ne faisait jamais auparavant. Il réaffirme presque au quotidien que l’offensive ukrainienne est une catastrophe pour ces derniers… Elle est pourtant loin d’être terminée puisqu’elle poursuit son cours, et il le sait bien. 

Quelle carte peut encore jouer Poutine pour sauver son pouvoir et sa vie ?

L’enjeu pour le maître du Kremlin n’est plus le succès de son « opération spéciale », mais bien sa capacité à résister à une faillite personnelle dès lors que son armée risque d’être percée, puis mise en déroute par ces Ukrainiens qu’il méprisait. 

Il ne reste plus beaucoup de cartes à Vladimir Poutine. La menace du Nucléaire, qu’il brandit avec une régularité de métronome (16 fois en 16 mois, la Biélorussie étant la dernière en date), n’a plus d’effet : l’OTAN a fait savoir à l’état-major russe, avec qui elle garde un contact permanent, que l’utilisation d’une arme nucléaire – même limitée (l’arme nucléaire dite tactique) – déclencherait la destruction de ce qui reste de l’armée russe en Ukraine par une vague de frappe dans la profondeur des pays alliés, sans recours au nucléaire mais sans autre issue que la disparition de l’armée d’invasion de Poutine… 

Les autres menaces – brûler les matériels livrés par les Occidentaux, s’attaquer aux populations civiles par des frappes de missile et de drones sur les centres urbains, faire exploser des infrastructures cruciales comme le barrage de Kakhovka – ont depuis longtemps été utilisées avec des effets bien limités. Même les armes hypersoniques que Poutine vantait, – « ces poignards que personne ne pourrait arrêter » – s’avèrent pour l’essentiel interceptées par les systèmes Patriot américains…


Une stratégie russe d’enlisement

La Russie de Poutine poursuit désormais une stratégie d’enlisement qui vise à figer la situation et ses gains territoriaux (environ 15% de l’Ukraine). Elle estime visiblement que, si elle peut faire durer ce conflit, le soutien des cinquante pays alliés à l’Ukraine faiblira dans le temps et que le Kremlin pourra installer une situation « de fait » où la Russie resterait le maître du jeu dans un conflit qu’elle pourrait animer régulièrement : un scénario à la Corée qui figerait la guerre sans rien régler du conflit. 

Si les troupes de Poutine arrivaient à contenir l’offensive ukrainienne jusqu’au début de l’hiver, elles épuiseraient de fait l’effort de guerre – considérable – consenti par les alliés et en premier lieu par les combattant(e)s Ukrainiens. L’enlisement signerait l’échec de cette opération de libération de l’Ukraine. 

Mais l’offensive ukrainienne est justement destinée à renverser cet état de fait, en renversant la situation imposée par la violence des armées russes. Si les forces ukrainiennes arrivent à percer, et cela prendra des semaines avant de se réaliser, l’espoir changera de camp : les Russes devront alors s’épuiser à recoller les morceaux pour éviter une débâcle qui ferait inexorablement vaciller le pouvoir du Kremlin. En cela, ce sont les armées russes qui sont désormais menacées de délitement avec cette offensive ukrainienne. 

Lire aussi : Poutine est la clef de la guerre contre l’Ukraine, sa chute est le préalable à toute paix durable 


Une attaque chimique pour sidérer les opinions publiques ?

L’utilisation des armes chimiques par les troupes de Poutine ne serait pas une surprise, elles ont été fréquemment utilisées en Syrie pour massacrer des villages entiers.

« Arme spéciale » qui ne peut pas se comparer aux armes de destruction massive que sont les bombes nucléaires, l’arme chimique pourrait causer un effet de sidération chez les pays alliés, en particulier si leurs opinions publiques devaient découvrir ces images atroces de civils empoisonnés par ces saloperies. 

Il est évident que Poutine accuserait les Ukrainiens, comme il l’a fait pour le barrage de Kakhovka quand bien même ce scénario était ridicule et d’un cynisme total. 

Lire aussi : 6 juin 2023, l’opération de libération de l’Ukraine a commencé 

Et il y aura toujours dans nos sociétés quelques conspirationnistes pour expliquer qu’il s’agissait « à n’en pas douter » du sabotage d’une usine utilisant des produits chimiques par de prétendus néo-nazis ukrainiens dont le seul but serait d’accabler à tout prix leurs pacifiques voisins russes. Le doute serait instillé, les réseaux sociaux affolés, les opinions publiques mitigées…

Dans ces conditions de confusion, il n’est pas sûr que l’OTAN pourrait réagir de manière appropriée, en infligeant une attaque massive et destructrice des envahisseurs de l’Ukraine, comme elle le ferait pour « dissuader » l’option nucléaire. 

Ce scénario de frappe chimique camouflée sous un accident industriel est celui que je crains le plus, d’autant que l’autre option, la menace de destruction de la centrale de Zaporijia, est de moins en moins crédible : elle ne provoquerait pas une catastrophe de type Tchernobyl, mais une pollution relativement limitée du fait que les réacteurs ont été placés depuis des mois en quasi-sommeil. 

L’opération de libération de l’Ukraine poursuit donc son cours et elle devrait montrer des résultats significatifs dans les semaines à venir, mettant alors en grande difficulté le seul déclencheur de cette guerre stupide et meurtrière, Vladimir Poutine.
Par conséquent, nous devons aussi nous préparer à la défaite du « maître du Kremlin » et à ce qu’il voudra tenter pour y échapper. 


PS : 

  1. Merci aux amis de Poutine qui m’écrivent pour me menacer, semaine après semaine, de bien vouloir se relire, car ils sont vraiment pénibles à lire. 
  2. Des crânes de nazis de la seconde guerre mondiale ont été retrouvés dans le réservoir du barrage de Kakhovka qui s’est partiellement vidé après la destruction de l’ouvrage par les troupes de Poutine. Cependant, il ne semble toujours pas que ce soient eux qui aient saboté le barrage, contrairement aux déclarations du Kremlin et de leurs relais en France.



Pour approfondir, L’OTAN dans la guerre, C dans l’air avec Caroline Roux


Lire aussi : la bataille pour la première position, par Michel Goya

17 commentaires sur “L’opération de libération de l’Ukraine n’est encore ni un échec, ni un succès… puisqu’elle est en cours !

  1. Bonsoir,

    votre analyse décrit l’une des hypothèses plausibles de la suite des opérations. Elle soulève des interrogations explosives (quid des réactions de Poutine et de son entourage en cas d’effondrement de l’armée russe et de reprise du Donbass et/ou de la Crimée par l’armée ukrainienne?). Mais il y a d’autres hypothèses, par exemple celle-ci : malgré toutes les limites qu’elle affiche depuis un an et demi, l’armée russe peut s’avérer assez puissante dans la défensive pour stabiliser durablement le front. Quelles perspectives dans ce cas ?

    – une aide militaire encore plus massive des Occidentaux ? (mais le discours sur la non-belligérance – qui est déjà compliqué à tenir quand on sait l’importance décisive du matériel, de la formation et des renseignements occidentaux – ne serait définitivement plus tenable avec tous les risques d’élargissement du conflit que cela implique : certes pour l’instant la Russie n’a jamais fait que surenchérir verbalement vis-à-vis des Occidentaux, mais qui peut être sûr que ce serait toujours le cas le jour où l’aide occidentale ne se contenterait plus de bloquer l’armée russe mais la délogerait de la Crimée ou du Donbass ?)

    – des négociations ? mais sur quelles bases ? Etant donné le prix du sang déjà payé et l’accumulation de proclamations de part et d’autre, on imagine mal Poutine ou Zelensky renoncer à la Crimée et/ou au Donbass (quant à consulter honnêtement les populations des territoires concernés, ce serait non seulement compliqué étant donné les mouvements de population depuis 2014 mais de toute façon inimaginable car aucun des deux Etats belligérants ne le souhaite, l’Ukraine pas plus que la Russie). Les Etats occidentaux pourraient certes forcer l’Ukraine en réduisant la voilure sur l’aide militaire mais cela paraît difficile à vendre politiquement (lâcher les Ukrainiens, ce n’est pas tout à fait comme lâcher les Afghans ou les Kurdes…).

    – un gel provisoire « à la coréenne » ? c’est la perspective qui paraît la plus probable en cas d’échec de l’offensive ukrainienne mais cela ne résoudrait rien…

    A mon sens, dans tout ce désastre, le seul motif d’espoir réside dans les peuples russe et ukrainien et leur capacité à prendre conscience de l’inanité de cette boucherie et à agir en conséquence. Difficile en temps de guerre, mais l’armée russe a déjà fait l’expérience d’une sortie de guerre par le refus de ses soldats de la mener (1917)…

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  2. UN BEL EXEMPLE DE DÉSINFORMATION :
    Je publie ici un mail venant bien sûr d’une adresse anonyme, commençant par affirmer sa neutralité, mais reprenant point par point la propagande du Kremlin.
    Notez au passage les erreurs de grammaire et de syntaxe, traduction automatique de messages préparés dans plusieurs langues.
    Par contre, le ton évolue, jusqu’ici c’était plutôt des injures et des menaces, là une mise en doute de nos propres raisonnements et informations. Cela n’est pas sans rappeler la manière de faire des commissaires politiques (russes) avec qui j’ai dû travailler au Cambodge et dont la culture de la propagande a malheureusement traversé ces décennies….

    ****

    « Je n’ai pas de parti envers l’un ou l’autre des belligérants, juste j’observe ce que disent les uns et les autres.

    Curieux que les journalistes sur le terrain voient les choses tout à fait autrement que vous.

    Curieux aussi que vous ne parlez pas des milliers de soldats de l’armée Otan/Ukraine tués en quelques joursAlors que vous parlez de la tactique d’affaiblissement de l’armée russe, c’est l’inverse qui se produit!

    Vous ne dites rien aussi sur le nombre très élevé de chars et de véhicules blindés livrés par l’Otan et détruits.

    Curieux aussi que naturellement, on a tendance à se rapprocher du ou des vainqueurs et fuir les perdants. Or les pays du monde entier, moins l’Europe, Usa et Canada, se rapprochent de la Russie, économiquement et politiquement. Alors que ces pays devraient craindre des représailles de la part du bloc occidental en cas d’échec de la Russie. S’ils s’en rapprochent, c’est qu’ils sentent que le vent tourne vers un nouveau monde multipolaire. »

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  3. « elle ne provoquerait pas une catastrophe de type Tchernobyl, mais une pollution relativement limitée du fait que les réacteurs ont été placés depuis des mois en quasi-sommeil. »

    D’autant moins que 1) les réacteurs à Zaporijia, en arrêt à froid depuis des mois donc, utilisent l’eau comme modérateur de la réaction en chaîne et non le graphite comme à Tchernobyl (le graphite, ça brûle) et 2) ils sont tous équipés d’enceintes de confinement.

    Au pire, la radioactivité n’irait pas bien loin.

    https://www.irsn.fr/savoir-comprendre/surete/reacteurs-rbmk

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  4. Merci Guillaume pour ton dernier article. Ton analyse est particulièrement précieuse au vu de la volatilité de nos esprits occidentaux, qui semblent se heurter très vite à leurs limites en raison d’un peu de frustration, de vide informationnel, donc d’incertitude. Comme un estomac qu’il faudrait gaver en permanence et qui ne supporterait pas le manque, l’attente. Un estomac qui parfois semble préférer une nourriture toxique à un léger manque, ou plutôt une attente. Je caricature à dessein, mais il y a de ça.
    C’est un effort dans la durée, dans l’adversité, dans l’inconfort.
    Ton blog porte mieux que jamais son nom !

    (salut à nos amis et alliés canadiens ! C’est unis derrière l’Ukraine qu’elle vaincra)

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  5. Bonjour,

    Une chose que je ne comprends pas : vous dites que l’offensive Ukrainienne se poursuivra sur « des mois » ; or j’ai cru lire qu’une offensive était souvent une chose courte, rapide, violente, qui permet de percer rapidement en détruisant l’ennemi ?
    Par ailleurs, que se passerait-il selon vous, militairement et politiquement, si, hélas l’Ukraine ne réussissait pas cette contre-offensive ?

    Bien à vous,

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    1. Je confirme, comme indiqué dans l’article, que l’offensive est prévue sur plusieurs mois. C’est une succession d’attaques qui sont en général assez courtes mais qui se répètent jusqu’à faire céder les obstacles qui sont nombreux.
      Si cette contre-offensive ne fonctionnait pas, nous irions vraisemblablement vers une situation semblable à la Corée…

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  6. Bonjour Merci pour vos articles qui nous renseignent sur ce qui se passe vraiment! Une chance qu’on a la France pour se renseigner car ici au Canada, on n’en parle pas beaucoup malheureusement! Je me demande si le peuple Ukrainien peut en venir à être inquiet à force de recevoir seulement de l’information négative de ce qui se passe sur le front par la Russie puisqu’il n’y a pas de communication de leur pays?

    Encore merci!😊

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  7. Merci pour cette analyse geostrategique d une grande qualité. N oublions pas qu en coulisse se joue l avenir d un monde que « Mr SCWAB » attend avec impatience ..

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