Ukraine, la guerre au sommet de son intensité et au plus bas de son « audience »

Dans le cinquième mois du conflit, une lassitude certaine s’observe dans la couverture de cette guerre en Ukraine par les médias occidentaux. Le sujet ne fait plus la une des journaux, ni l’ouverture des séquences d’information.

Et pourtant la situation est cruciale : les Russes achèvent leur conquête du Donbass (à l’Est du pays) que les forces ukrainiennes se sont évertuées à défendre au prix de lourdes pertes.
La poche de Louhansk, dont la ville de Severodonetsk était le verrou, tombe actuellement aux mains des Russes, elle sur la voie d’être conquise par l’armée de Vladimir Poutine. Celle-ci a consciencieusement matraqué les positions ukrainiennes avec une artillerie et des bombardements aériens qui sont entre cinq et dix fois supérieures aux capacités militaires ukrainiennes.

Comment résister à un tel déluge de feu ?

Malheureusement, en l’absence de bunkers sous plusieurs étages comme à Marioupol et de capacités de contre-attaques (blindés + artillerie massive + aviation), les Ukrainiens sont confrontés à un choix cornélien : résister coûte que coûte comme ils l’ont fait ces trois dernières semaines et voir leur armée se faire laminer par ce rouleau compresseur – soviétique dans le style – ou se retirer pour mener d’autres combats à condition qu’il leur reste suffisamment d’unités opérationnelles.

Dans cette période, les Ukrainiens communiquent beaucoup moins, car il est toujours difficile d’afficher son échec dans cette bataille du Donbass, dont les conséquences peuvent être très importantes pour la suite.
Il est probable en effet que les Russes, une fois la poche de Louhansk conquise, afficheront vouloir s’arrêter et tenter les Occidentaux d’imposer une paix négociée au président ukrainien. Les conséquences économiques, sociales et sécuritaires sont telles dans le monde aujourd’hui (menaces de famine, extension du conflit, récessions économiques) que l’Europe comme les Etats-Unis voudront arrêter là cette guerre désastreuse.

Quelles options pour les Ukrainiens ?

Les Ukrainiens seront alors furieux, il ne leur restera en réalité que deux options : négocier une paix temporaire qui deviendra un ulcère ou lancer des contre-offensives sur les flancs des conquêtes russes, aussitôt qu’ils en auront les moyens.
Les attaques de missiles russes contre Kiev, Kharkiv au Nord et Kherson au Sud ressemblent furieusement à des tirs de semonce de Vladimir Poutine : Arrêtez-vous avec la perte du Donbass, ou craignez notre menace quotidienne qui rendra impossible toute reprise d’une « vie normale » en Ukraine.

Il semble que la bataille du Donbass est sur le point de s’achever, et le sort de la guerre en Ukraine va en dépendre partiellement.