Après plusieurs années de préparation, les extrémistes hutu déclenchaient en 1994 leur « solution finale » contre les Tutsi, qui ne sont pas une ethnie, mais un groupe social. Ils faisaient abattre l’avion du président Habyarimana qui s’était rendu coupable de signer des accords de paix à Arusha, destinés à permettre aux Tutsi de retrouver leur place dans la société rwandaise.
L’assassinat de leur propre président enclencha une mécanique de massacres organisés d’une violence inouïe, la population entière fut réquisitionnée pour détruire les Tutsi qui vivaient au Rwanda, tandis que l’armée de Paul Kagame essayait de mettre fin au génocide en combattant les génocidaires.
La France de Francois Mitterrand, qui jouait depuis 1990 un rôle clef au Rwanda, continua à apporter son soutien au gouvernement dont venait pourtant de s’emparer les extrémistes hutu. L’Elysée accepta de recevoir ses émissaires à Paris, de leur livrer des armes et de leur apporter son aide tandis que ce gouvernement conduisait le génocide sous nos yeux. La DGSE informait, quelques officiers courageux prévenaient mais ils étaient aussitôt écartés par un pouvoir qui s’enfermait dans une « aventure » désastreuse que les Français n’auraient jamais acceptée.
« La France a rendu possible un génocide prévisible »
Soutien international, livraison d’armes, la France lança même une opération militaire, Turquoise, sous couvert d’un mandat humanitaire arraché à l’ONU pour tenter une dernière fois de protéger « ses alliés ». Ainsi, les génocidaires purent se protéger dans un sanctuaire organisé par l’Elysée, un sanctuaire pour génocidaires dénommé sans l’ombre d’un scrupule « zone humanitaire sûre », permettant aux bourreaux d’échapper aux soldats de Kagame qui seuls les menaçaient.
Les organisateurs du génocide purent ainsi s’échapper, sur ordre de l’Elysée, et reprendre « leur travail » à partir de l’Est du Congo qu’ils ensanglantèrent pendant deux décennies.
Le seul génocide que la France aurait pu empêcher et ce n’est pas ce que François Mitterrand a fait
Une poignée d’hommes autour de François Mitterrand, en particulier Hubert Védrine qui était alors secrétaire général de l’Elysée, cachèrent volontairement aux Français la réalité du soutien apporté aux génocidaires et bouclèrent les archives de leur « intervention humanitaire ».
Il fallut attendre 27 ans pour qu’un jeune président de la République, Emmanuel Macron, accepte qu’une commission d’historiens, présidée par Vincent Duclert, puisse accéder partiellement à ces archives. Leurs conclusions furent terribles, « un désastre français ».
Ils établirent la responsabilité « lourde et accablante » du pouvoir de l’époque, mais sans déterminer pour autant qui en était responsable.
Le président Macron est allé à Kigali, capitale du Rwanda, en mai 2021 pour prononcer un discours historique mettant fin à trois décennies de déni.
Hubert Védrine continue à nier les conclusions du rapport Duclert et attaque en justice ceux qui ont interrogé son rôle, comme Patrick de Saint-Exupéry, Annie Faure ou moi-même.
Les organisateurs du génocide réfugiés en France, dont la femme du président Habyarimana, n’ont toujours pas été traduits en justice.
Le pouvoir sans contrôle du président de la République sur les interventions militaires de la France, qui a permis à l’entourage du président Mitterrand de mobiliser les moyens de l’Etat français pour soutenir les génocidaires, n’a pas été modifié.
Les Rwandais, Hutu et Tutsi, ont reconstruit leur pays. La France a rétabli en 2021 ses relations diplomatiques avec le Rwanda et une active coopération avec un pays dont le développement est sidérant : il s’est relevé d’un génocide.
IBUKA, Souviens-toi !

Merci cher Guillaume de continuer à informer le peuple français comme ça nous les témoins, *serons* moins diabolisés. Amitiés Yolande
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