
Le général Thierry Burkhard assume à partir du 22 juillet 2021 la lourde charge d’être le chef d’état-major des armées françaises.
Rappelons qu’il n’est pas le « chef des armées », fonction réservée constitutionnellement au président de la République, Emmanuel Macron. Le raccourci est fréquent entre ces deux appellations, sachant que le président n’occupe cette place que lorsque c’est nécessaire, alors que le CEMA assume une fonction un peu comparable à celle d’un directeur général exécutif dans une (très) grande entreprise, une charge permanente et révocable à tout moment.
Un homme sans dessein politique ou religieux
Le général Thierry Burkhard est une excellente représentation de l’armée républicaine et laïque. Ses convictions religieuses et politiques ne sont pas des préoccupations pour cet homme dont le professionnalisme prime sur tout sentiment personnel.
Marqué par ses années au sein des légionnaires parachutistes, il brille par sa maîtrise de soi et son niveau d’exigence qui en font un militaire intransigeant, et sans ambition politique.
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Sa grande discrétion sur ses propres convictions n’est pas sans rapport avec son expérience dans la Légion où la place n’est pas à l’expression de ses sentiments et de ses états d’âme. Lorsqu’il fut porte-parole de l’état-major des armées, il s’exprimait ainsi de manière précise et laconique. Pas de fioritures, ni de dentelles pour raconter seulement ce qu’il estimait essentiel, avec simplicité.
Rigoriste et droit
Le général Burkhard n’a pas de légende à vendre ou à préserver, mais une conception d’un programme militaire cohérent et sévère dont il sait parfaitement que c’est au pouvoir politique d’en assumer la responsabilité. Lui se chargera de le mettre en œuvre, avec efficacité.
Que ces responsables politiques ne se méprennent pas, Thierry Burkhard ne leur fera pas de cadeaux, pas plus que de coups bas ou de discours inappropriés. C’est un homme droit, un peu rigoriste, austère et simple.
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A mon grand regret, il ne défera pas la « culture du silence » qui abîme l’intelligence collective des armées. Cependant, à défaut de l’exprimer publiquement, il saura dire à nos gouvernants quand leurs décisions sont incohérentes ou déstructurantes pour cette institution militaire vitale à notre société, mais trop souvent décalée au regard de ses évolutions et de ses préoccupations.
L’enjeu essentiel est sans doute là, l’évolution des forces armées pour contrer et devancer les menaces qui se développent, sans mettre en péril la société que les militaires servent, mais qu’ils n’ont pas vocation à transformer.
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