
L’assassinat de Samuel Paty, professeur d’histoire décapité par un fanatique religieux, nous a tous indignés, affectés, interrogés.
Pas assez longtemps sans doute, tant les événements se succèdent à une vitesse étourdissante, joute verbale entre dirigeants en mal de popularité, reconfinement, assassinat à Nice, montée du fanatisme… Mais je suis personnellement mal à l’aise avec la défense, certes en réaction, des caricatures du prophète. J’aurais préféré que la France, à travers la voix de son président, défende plutôt la liberté d’expression – un fondement de notre société démocratique – que les caricatures d’un journal satirique.
Ces caricatures du prophète de l’Islam sont offensantes pour la religion musulmane et donc pour tous les croyants ainsi que pour les non-croyants respectueux dont je fais partie. D’ailleurs le professeur, victime de la folie meurtrière d’un fanatique, ne faisait pas la promotion de ces caricatures. Il expliquait comment se traduisait la liberté d’expression et invitait ses élèves à y réfléchir.
Le respect des autres et le respect de leurs croyances me semble primer dans notre société et, si la défense de la liberté d’expression ne se négocie pas dans une démocratie comme la nôtre, il ne devrait pas y avoir de confusion avec des plaisanteries et des caricatures qui doivent être acceptées, mais par pour autant promues.
Pourquoi appeler « islamisme » les dérives de fanatiques ?
Par ailleurs, je ne comprends toujours pas cette utilisation du terme « islamisme » pour parler d’un fanatisme religieux. Christianisme, judaïsme, bouddhisme n’ont jamais qualifié des extrémismes, comme ceux dont nous parlons et qui s’attaquent désormais à notre société.
Les mots portent des idées et des combats, et c’est manquer de respect aux musulmans que de qualifier d’islamisme les fanatiques qui veulent justifier leur folie meurtrière par des faits religieux, et qui menacent en premier lieu le monde musulman.
Évitons la confusion, et la maladresse de propos qui ne nous aident pas à trouver des équilibres indispensables à la vie en société. Respecter les croyances des uns et des autres, c’est se respecter soi-même.