Laissons Netanyahou dévaster la bande de Gaza et Poutine écraser l’Ukraine ?


En réclamant une « victoire totale » de l’armée israélienne à Gaza, Benyamin Netanyahou poursuit une logique impitoyable dont les conséquences seront de rendre le territoire palestinien inhabitable en l’état.


Netanyahou veut aller jusqu’au bout, mais de quoi ? 

Après avoir dévasté consciencieusement la partie nord de la bande de Gaza, puis ravagé le centre, il ne reste désormais que la partie sud autour de Rafah, à la limite de l’Egypte, comme « refuge » d’une population de plus de deux millions de Palestiniens qui pour l’essentiel ont dû fuir leurs habitations détruites par les bombardements. Ils sont désormais des réfugiés… à l’intérieur d’un camp de réfugiés. 



Rafah, dernière étape de la dévastation de la bande de Gaza

« Il est impossible d’atteindre l’objectif de guerre consistant à éliminer le Hamas et à laisser quatre bataillons du Hamas à Rafah.
En revanche, il est clair qu’une opération massive à Rafah nécessite l’évacuation de la population civile des zones de combat.
C’est pourquoi le Premier ministre a demandé à Tsahal […] de présenter au gouvernement un double plan, à la fois pour l’évacuation de la population et pour le démantèlement des bataillons. » (message du Premier ministre Benyamin Nétanyahou, 09 fev)

En annonçant qu’il avait donné l’ordre à l’armée israélienne de lancer une « opération massive » contre Rafah, Netanyahou fait le choix d’aller jusqu’au bout du carnage d’une offensive militaire au milieu d’une zone qui était l’ultime refuge des Palestiniens de la bande de Gaza. Les bombardements sur Rafah ont commencé depuis deux semaines avec leur absence totale de ciblage puisqu’ils reposent sur des bombes trop puissantes (une bombe de 250 kg détruit un immeuble de 3 étages) et des tirs d’artillerie étendus (une salve de 30 obus de 45 kg rase l’équivalent d’un terrain de football).

Bombardement à Rafah (Le Monde)

L’annonce d’une « évacuation de la population civile » est d’autant plus hypocrite que le reste du territoire a été ravagé. Il resterait donc la minuscule bande côtière (zone d’Al Mawasi) de quelques km2 pour accueillir un million et demi de déplacés ? Autrement dit, les Palestiniens réfugiés dans la zone de Rafah, ultime refuge de cette offensive contre Gaza, vont être décimés par cette nouvelle offensive.

Benyamin Nétanyahou poursuit donc sa logique d’offensive massive sur l’ensemble de la bande Gaza « pour porter un coup fatal au Hamas ». En réalité, ce n’est pas tout à fait l’objectif que nous imaginons, ce ne sont pas les « derniers bataillons » du Hamas qu’il veut détruire parce qu’ils n’existent pas : les miliciens du Hamas ne sont pas organisés en unités structurées. Il est impossible de détruire militairement une organisation terroriste qui ne dispose pas de réelle armée et Netanyahou a suffisamment d’expérience pour le savoir, d’autant que les chefs du Hamas avec qui il cause sont au Qatar…

De fait, l’objectif de Netanyahou de détruire le Hamas consiste à obliger une majorité des Palestiniens à fuir la bande de Gaza, non pas aujourd’hui mais le « jour d’après ». Une fois que la bande de Gaza aura été ravagée sur l’essentiel de sa superficie du Nord au Sud, et qu’il ne restera quasiment plus aucune infrastructure (immeuble, réseaux, hôpitaux…), comment plus de 2 millions de Palestiniens pourraient s’imaginer vivre sur ce champ de ruines ? 


L’objectif visé par Netanyahou est un exode à terme des Palestiniens

Comme Netanyahou l’avait annoncé dans son dernier livre (Bibi : my story), sa solution sera alors de forcer la communauté internationale à accepter d’accueillir ailleurs cette population palestinienne qu’il considère comme une menace. Sans possibilité de vivre dans ce champ de ruines qu’achève l’armée israélienne, la population palestinienne de Gaza partira par tous les moyens. C’est un exode massif des Palestiniens que Netanyahou vise. 

Dans ces conditions, il est bien évidemment illusoire d’espérer que Netanyahou accepte une trêve qui ne ferait que retarder l’achèvement de son objectif : rendre la bande de Gaza inhabitable et ne plus laisser le choix aux Palestiniens que de fuir dès cette offensive terminée. 

Depuis 8 semaines, les efforts des négociateurs américains, égyptiens ou qataris sont vains, et les dizaines d’otages israéliens aux mains du Hamas n’ont jamais été une priorité pour Netanyahou qui poursuit un objectif de sécurisation de l’Etat d’Israel par une expulsion de fait des Palestiniens. De même, Netanyahou incite les colons israéliens de Cisjordanie à chasser les habitants « arabes » de ce territoire. Il est logique avec lui-même et l’accusation de génocide est déplacée à son encontre, c’est plutôt celle de vouloir expulser une population de son territoire qui est en jeu. 

Finir de rendre inhabitable la bande de Gaza

Pour achever la dévastation de la bande Gaza, dont les ¾ ont été effectués en 4 mois de guerre, il ne manque plus à Netanyahou que quelques semaines pour y parvenir, un ou deux mois peut-être. Le bilan sera catastrophique en pertes humaines, l’actuel étant largement sous-estimé puisqu’il n’intègre pas les 8 à 9,000 « disparus » déjà recensés par ce qui reste de l’état-civil de Gaza, auquel il faut rajouter les personnes ensevelies sous les décombres et que personne ne recherche. 

Compte tenu de l’intensité et de la durée des bombardements effectués par l’armée israélienne, une fois « l’offensive massive » sur Rafah achevée, les victimes palestiniennes dépasseront les 50,000 morts. Je parle volontairement de « victimes » car pour 80%, ce seront des civils sans rapport avec les miliciens du Hamas. Il faudra encore multiplier par 3 à 4 le nombre de blessés, soit un total supérieur à 200,000 morts et blessés à la fin de cette offensive israélienne. 

Soulignons la responsabilité partagée de ce carnage avec le Hamas qui entretient, consciencieusement aussi, cette guerre en tirant au quotidien sur Tsahal et sur le territoire d’Israël, co-organisant ainsi le « martyr du peuple palestinien » pour garantir la haine et la vengeance que promeut son organisation.

Aux Invalides, une cérémonie tant attendue de commémoration des victimes françaises de l’attentat du 7 octobre 

French President Emmanuel Macron (C) stands in front of members of the French Republican Guard (Garde Republicaine) holding portraits of the 42 French and French-Israeli citizens killed, during a ceremony to pay tribute to the French victims of the attack by Hamas against Israel on October 7, at the Invalides memorial complex in Paris, on February 7, 2024. The ceremony pays tribute to the 42 French and French-Israeli citizens killed in the attack on Israel by Hamas and the three others still missing, believed to be held hostage. (Photo by Ludovic MARIN / AFP)

Saluons dans ce triste bilan la cérémonie, importante et attendue, de commémoration officielle aux Invalides à Paris des 42 victimes françaises de l’attaque terroriste du 7 octobre perpétrée par le Hamas contre Israël. C’est une des trois attaques terroristes qui a fait le plus de victimes françaises. Il est nécessaire de s’en souvenir quand le Hamas cherche à se faire passer pour l’interlocuteur incontournable des Palestiniens. 

Se posera aussi la question du mémorial en France qu’un tel événement appelle, pour « se souvenir », nous qui finissons par avoir des mémoires de poisson rouge dans la frénésie de l’actualité. 


Poutine nous invite à le laisser écraser l’Ukraine, et Zelensky à nous défendre 

En Ukraine, l’autre conflit qui nous affecte directement, je souhaiterais mettre en lumière deux événements qui me semblent aussi importants que différents : le remplacement du chef d’état-major des forces ukrainiennes et « l’interview » de Vladimir Poutine par un journaliste américain. 

Alors que s’achève en février la deuxième année de cette guerre d’agression déclenchée par la Russie de Poutine – dont on se souvient qu’il nous avait déclaré ne pas en avoir l’intention –, le président Zelensky a décidé de remplacer son chef d’état-major des armées, le général Zaloujny.

Rappelons d’abord que le chef des armées ukrainiennes est « constitutionnellement » le président Zelensky. Mais contrairement à Vladimir Poutine, celui-ci ne se targue d’aucune compétence militaire et a confié la quasi-intégralité de la direction des opérations militaires au chef d’état-major des armées, le général Zaloujny, qui est ainsi une forme de directeur général exécutif. 

Très populaire en particulier dans les rangs militaires, le général Zaloujny n’en porte pas moins la responsabilité de l’échec de l’offensive ukrainienne de l’été 2023 et notamment de ne pas avoir écouté les conseils de ses alliés, même si ces derniers ne se battaient pas à leur côté…

Lire aussi : Ukraine, comment sortir de l’enlisement ?

Avec l’échec de cette offensive ukrainienne et la forte diminution de l’aide américaine du fait de la guerre déclenchée par le Hamas contre Israël le 7 octobre dernier, au moment où le front aurait pu se retourner contre les armées de Poutine qui étaient menacées de débâcle, c’est désormais la Russie qui a « repris l’initiative ». Sur un front de plus de 1,000 km, les armées de Poutine mènent plusieurs offensives, limitées par leurs moyens mais qui mettent à mal les forces ukrainiennes. 

Situation sur le front ukrainien avec Macette @escortet

Le général Syrsky, le nouveau chef d’état-major qui succéde à Zaloujny, a donc comme priorité la défense du territoire ukrainien face à la reprise des offensives russes dans un contexte rendu plus difficile par le manque de munitions mais aussi de bras. Le pouvoir politique ukrainien hésite encore sur la manière de mobiliser de nouveaux soldats afin de remplacer les volontaires durement éprouvés après deux années de guerre. 


Un changement d’ère plutôt qu’une crise politico-militaire 

S’il apparaît toujours « hasardeux » de changer de chef militaire alors que la guerre est en cours, ce remplacement de Zaloujny par le général Syrsky marque ici la volonté du président ukrainien de tourner la page d’un épisode difficile de la guerre où les victoires comme celles de Kherson ou de Kharkiv se sont vues contre balancées par des échecs sanglants, en particulier l’offensive de cet été.  Il est probable que les cinquante pays alliés qui soutiennent l’Ukraine se soient aussi exprimés et qu’ils aient fini de convaincre Zelensky de changer de stratégie militaire, en changeant de stratège.

La question suivante, aussi éloignée que celle du « jour d’après » pour Israël, sera l’opportunité d’une nouvelle offensive ukrainienne alors que les premiers avions de combat occidentaux (F16 et peut-être Mirage 2000) arrivent enfin dans les forces ukrainiennes qui en auront bien besoin. 

Poutine nous invite à le laisser écraser l’Ukraine, avec la complicité de ses réseaux 

Source Le Monde, 09 février

Terminons ce tour d’horizon avec cette interview de Poutine par un journaliste américain, ancien de Fox News et pro Trump, qui a réussi à ne lui poser aucune question digne de sa profession. Peut-être un futur présentateur vedette de Russia Today si Valeurs Actuelles ne lui propose rien avant ?

Il est intéressant de noter le message de fond de Poutine, « arrêtez de soutenir l’Ukraine » qui nous indique bien ce que nous devons faire si nous ne voulons pas être dominés par son empire menaçant. Il faut remarquer aussi qui relaie ce message de Poutine avec frénésie, pour avoir un aperçu de ses réseaux au sein même de notre société, de Thierry Mariani à Elon Musk…





Pour approfondir 

Yaïr Golan, le héros du 7 octobre qui défie Benyamin Nétanyahou, par Lucas Minisini (Le Monde)


Interviewé par Tucker Carlson, Vladimir Poutine déroule sa vision d’une Russie provoquée par Kiev et les Occidentaux, par Benoît Vitkine (Le Monde)


Notre guerre, le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, par Nicolas Tenzer (éditions de l’observatoire)

38 commentaires sur “Laissons Netanyahou dévaster la bande de Gaza et Poutine écraser l’Ukraine ?

  1. A vous lire, j’en suis à me demander si ce ne serait pas Netanyahou lui-même qui aurait commandité l’attaque du Hamas contre Israël ?

    Sinon, en tant que simple citoyen, que peut-on faire ? Encore une fois, on est témoin d’un massacre de civils d’une grande envergure : tout le monde sait, mais personne ne l’arrête ?

    Cela me fait penser à une scène d’un film « Sometimes in April » sur le génocide des tutsis au Rwanda : un débat à l’ONU pour savoir s’il fallait qualifier de génocide ce qui se passait au Rwanda. En tant que spectatrice impuissante, je bouillonnais en me demandant si l’urgence n’aurait pas d’abord été d’arrêter par n’importe quel moyen ce massacre avant de débattre sur comment le qualifier ?

    Merci

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  2. L’actualité m’oblige à réagir envers celui qui vient de dénoncer un « durcissement » du régime russe sans admettre depuis dix ans son amollissement et le notre. Pourquoi signer des accords de « sécurité » quand nous renonçons à des accords de défense envers un pays candidat à l’UE et à l’OTAN qui devrait, nonobstant les articles européen (s’il y en a) ou 5 lui assurer une protection au moins provisoire contre son agresseur ?

    Nous avons des troupes et des avions en Roumanie et en Pologne; à quoi servent-elles de facto, sinon de jure, si nous laissons des régions voisines Crimée, Dombass et nouveaux territoires conquis et annexés sans reconnaissance de la communauté internationale et sans y détruire les armes et troupes agressives contre les populations voisines ?

    Nous n’avions quasiment pas réagi il y a soixante quinze ans pour nous opposer à l’invasion de la Pologne, alors que nous étions voisins du pays agresseur et parait-il protégés par notre ligne Maginot (comme aujourd’hui de notre force de frappe) puis enfin, mais d’une façon très maladroite, contre l’invasion de la Belgique pourtant neutre.

    Faut-il que les assassinats, les agressions et les malheurs à plus grande échelle se répètent pour continuer à protester dans le vide de nos actes (même si notre régime en fait de même à l’intérieur) ? Quand poserons nous enfin un ultimatum de retrait à l’encontre du tsar sanglant ?

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  3. Bonjour Guillaume et encore merci pour cet excellent article. J’aimerais avoir ton avis éclairé sur un sujet d’actualité.

    Poutine a affirmé qu’il préférait Biden à Trump. Sur ces propos, les médias se sont précipités à comparer cette sortie au « baiser de la mort » pour reprendre la réplique de Gallagher Fenwick, compte tenu de ses affinités avec Trump et son entourage.

    Cependant, je ne suis pas certain que pour une fois Poutine n’ait pas dit la vérité. Et cela pour Un mot qu’il a utilisé : Trump est bien imprévisible.

    Car si aujourd’hui c’est dans son intérêt de bloquer l’aide à l’Ukraine pour remporter les primaires républicaines, ce sera bien différent demain pour remporter la présidentielle. Il devra alors rallier les républicains modérés pour espérer l’emporter et devra donc trouver un moyen et un motif de changer radicalement de stratégie sur ce sujet: et si une chose est sûre, vu le personnage, c’est qu’il en est tout à fait capable! Et Poutine doit le savoir. Bref « imprévisible » et Trump vont bien ensemble!

    D’autant que ce mépris pour l’Ukraine n’es pas forcément un bon « investissement » (pardon pour le mot, mais je reste dans l’esprit cynique « Trump »). L’actualité et surtout les faits pourraient bien se retourner contre lui. On peut déjà citer cette menace nucléaire sortie pas plus tard qu’hier par les services de renseignements US.

    Si demain un évènement venait à porter un grave préjudice direct ou indirect à l’Amérique, les républicains en porteraient la lourde responsabilité et Trump en première ligne.

    Voilà, c’est mon avis et je serais ravi d’avoir le votre sur ce sujet qui je trouve a suscité un emballement médiatique un peu trop précipité

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  4. A Gaza, Si les otages sont libérés la guerre s’arrête…. imaginer votre fille otage (une fille a été violée par 67 personnes différentes). Personne ne croit ou ne veut (appelez l’Egypte ) etc… un transfert de Gaza.

    Les statistiques sont contrôlées par l’office du Hama pour l’information.

    Si un chiffre de 40% de ‘combattants’ morts (surtout en civil) s’avère correct ce serait bien moins que le bilan de la coalition à Mossoul.

    Al Ahouri l’a déclaré écemment plus de civils meurent plus on gagne…….

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  5. Comme l’ont formulé très peu de spécialistes, pourquoi le Hamas ne rend-il pas les armes? Il est tragi-comique que l’on doive peser sur l’adversaire pour épargner les populations civiles dont le protagoniste qui en a la responsabilité ne semble pas se soucier. Passons rapidement sur l’Égypte qui bloque hermétiquement sa frontière avec Rafah sans que personne ne s’en émeuve. Danser le tango et faire la guerre requièrent deux partenaires. La vérité est parfois aussi simple que cela.

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  6. Pierre Haski, journaliste, éditorialiste géopolitique de la matinale de France inter raconte :

    « En 1993, lorsque les accords d’Oslo avaient fait naître un réel espoir de paix et de réconciliation, j’avais invité chez moi, à Jérusalem, deux intellectuels (P.H était alors le correspondant résident du quotidien Libération sur place). L’un était israélien, l’autre palestinien, ils ne se connaissaient pas mais avait exprimé le désir de se parler.

    Le palestinien avait voulu ouvrir la discussion à la question mémorielle: chaque peuple devait faire un pas pour comprendre le traumatisme historique de l’autre, avait-il suggéré.

    « Nous les Palestiniens, ajoutait-il, n’avons jamais voulu prendre en compte le poids de la Shoah pour les juifs,nous estimions que c’était un problème européen qui ne nous concernait pas. Mais nous devonsfaiare la démarche de le comprendre, car il détermine vos peurs et vos décisions politiques. »

    Acquiescement ravi de son interlocuteur israélien. »De votre côté, ajoutait -il , vous devez accepter l’importance de la Nakba pour nous ».

    L’Israélien crut que le Palestinien mettait les deux évènements sur le même plan-un génocide et une expulsion forcée-, et le dialogue tourna court ; trop tôt sans doute. La proposition n’était pourtant pas de hiérarchiser les crimes , mais d’évoquer les traumatismes historiques qui façonnent l’inconscient collectif des peuples, leurs peurs et leurs espoirs. »

    Extrait du livre de Pierre Haski, Une terre doublement promise Israel-Palestine : un siècle de conflit,Editions STOCK , (p.27)

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    1. Je complète en pensant que si les souvenirs les plus traumatisants peuvent perdre de leur vigueur dans les esprits avec les années pour qu’une porte s’entre-baille puis s’entrouvre peu à peu pour les générations qui suivent, en Palestine il n’en est rien. Il y a toujours quelques extrémistes dans les deux camps pour remettre une pièce dans le juke box pour que les blessures ne cicatrisent pas et que les haines soient ravivées.

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    2. Bonjour Monsieur Klein,

      La citation est pertinente, sauf qu’il faut maintenant réaliser que la Shoah est terminée depuis longtemps et qu’une nouvelle Nakba est peut-être sur le point de commencer.

      Christian Laroche

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  7. Bonjour Monsieur Ancel,

    je vous remercie pour l’ensemble de vos analyses dont j’apprecie la pertinence et le point de vue éclairé d’un ex-militaire, ce qui me permet d’apprehender la triste actualité avec plus d’affinité.

    J’apprécie egalement vos differentes interventions TV, notamment dans « C dans l’air ».

    Je vous souhaite une bonne continuation , prenez soin de vous.

    François

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  8. En ce qui concerne la politique de Netanyahou, il n’y a que les Etats Unis, qui peuvent faire quelque chose pour contrer le 1er ministre Israélien.

    Problème les Israéliens sont les seuls a pouvoir s’opposer aux Iraniens et à leur volonté de s’équiper en bombe nucléaire. La preuve le Mossad a liquidé ( 2020) Mohsen Fakhrizadeh le père de la bombe A Iranienne…

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  9. ‌guillaume,

    je suis globalement d’accord avec ton analyse mais un phrase concernant netanyahou me pose question « l’accusation de génocide est déplacée à son encontre » .Or la situation actuelle à Gaza a effectivement peu de choses a voir avec le génocide des tutsi sauf l’animalisation des palestiniens dans les discours de certains hommes politiques israéliens ,ce qui rappelle bien sur la manière dont étaient traité les tutsi « cafards  » ou « serpents ». Il y a plus d’éléments comparatifs avec le génocide des herero et des namas en namibie ou les populations étaient déportées et mourraient de faim.L’accusation de génocide ne doit pas être écartée aussi rapidement  puisque même la cour internationale de justice indique que la plausibilité est bien réelle sans être forcement déjà advenue. voir l’analyse de la décision de justice sur le site de Yaani http://www.yaani.fr/post/afrique-du-sud-isra%C3%ABl-premiers-enseignements-d-une-d%C3%A9cision-historique‌ amicalement yves thebault  

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  10. Bonjour Monsieur ANCEL,

    Merci pour votre article.

    Avec la baisse des fournitures d’armes par les États Unis, pensez-vous que l’Europe et le royaume uni vont pouvoir juguler cette baisse ? On a l’impression que les européens sont conscients des enjeux et tirent les leçons de l’avant seconde guerre mondiale. N’est il pas trop tard ?

    Merci d’avance pour votre réponse

    Très cordialement

    Eric Salliot

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      1. J’ai renoncé depuis longtemps à écouter Thierry Breton et ses promesses réitérées d’un million d’obus européens (en espérant pour bientôt une autre CE avec enfin un autre président que la piètre ministre fédérale de la Défense qu’a pu être Ursula VDL), ni à croire à l’accroissement de notre propre effort militaire quand il est parti d’aussi bas, à partir d’un premier livre blanc qui est devenu gris puis si noir que nous n’avons même pas pu vaincre avec des bandes de djihadistes en pick-up sur terrains découverts africains.

        Sur le front palestinien, nous avons nous aussi la possibilité de riposter politiquement et économiquement (même si l’exemple russe montre nos limites) en résiliant les passeports français de certains binationaux franco-israéliens (qui parlent d’ailleurs aussi bien le français que moi l’hébreu !) mais qui se commettent dans l’expansion coloniale israélienne en Cisjordanie et bien sûr en gelant leurs avoirs hors d’Israël (même si je ne souscris pas à l’antisémitisme historique ou ambiant).

        Quand on demande la comparution d’un dirigeant en CPI, même si son pays n’a pas ratifié le traité de Rome comme les EU, la Russie et Israël, pourquoi ne pas faire de même pour tous les criminels actuels ou qu’on a pu connaître (y compris outre atlantique) ?

        La justice qui est un pilier du droit international ne peut être efficace quand elle est durablement à géométrie variable.

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  11. bonjour,
    je viens de lire que la famille du Gal Shyrshy est toujours en Russie…
    il semble qu’une de ses premières décisions (confirmée?) a été de transférer des troupes vers le front d’Adviivka, pour une ville comme Bakhmout où les pertes UKR ont été importantes (moins que celles de russie, mais irremplaçables)
    Espérons que son logiciel de pensée militaire ne soit plus celui de l’ère soviétique

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  12. Bonjour, puis-je vous inviter à changer le titre de ce billet ?

    Parce que le titre actuel est un impératif, qui voudrait imposer le contraire de votre pensée.

    Alors, ‘Laisserons-nous’ serait plus indiqué…

    Vos pensées et vos écrits me conviennent totalement, merci !

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      1. @Guillaume. En utilisant le logiciel « jetpack » pour gérer WordPress, le titre est modifiable. Je ne sais pas si le logiciel vous intéressera, je suggère au cas où…

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  13. Paradoxal !!!

    Au moins 5 millions de juifs ont été exterminés par les nazis mais aucun israélien n’a déclaré la guerre à l’Allemagne ni aller tuer les allemands.

    Une poignée d’hommes (le Hamas) a certes fait une atrocité impardonnable (moins de 1500 morts) mais pourquoi se venger sur les civils palestiniens ??

    Et Poutine, lui, il combat soi-disant les nazis. !!!!

    les américains choisissent de soutenir les israéliens et laisse à l’Ukraine toutes les chances de perdre la guerre !!!

    Quand aux européens, ils restent bien au chaud, circulez il n’y a rien à voir !!!

    Et pour couronner le tout la plus part de ce petit monde revendique leur croyance, naturellement chacun avec sa chapelle

    Je ne voudrais pas être à leur place lors du jugement dernier qui sera sans recours et sans appel

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    1. « 5 millions de juifs ont été exterminés par les nazis mais aucun israélien n’a déclaré la guerre à l’Allemagne ni aller tuer les allemands »

      Comme Israël n’existait pas encore du temps d’Hitler, c’eut été difficile.

      Je gère une liste des Français Libres (ceux qui avaient suivi de Gaulle dans sa résistance) et je peux vous dire que beaucoup parmi eux étaient des Juifs si c’est ce genre de choses que vous mettez en doute. Et il y avait des Juifs dans toutes les armées alliées

      Mais il y avait aussi des Juifs en Palestine qui menaient des opérations terroristes contre les Britanniques …

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  14. Le nouveau commandant de l’armée ukrainienne, Oleksandr Syrskyi, est russe, né en Russie, éduqué en Russie.
    Ce n’est pas du tout une coïncidence, c’est un message très important pour le peuple russe et pour l’armée russe, car l’objectif de l’Ukraine est d’amener un changement de régime au Kremlin, la seule véritable solution.

    Le pouvoir politique en Russie ne peut pas être changé de manière pacifique, « les élections » programmées en mars le prouveront une fois de plus (le prouvent déjà). Pour un nombre croissant de Russes, le meilleur espoir de changement est l’Ukraine, qui s’engagera bientôt de manière décisive dans cette direction, avec la contribution des « légions des russes libres » et avec l’aide essentielle de nombreux citoyens et militaires russes qui souhaitent la même chose.

    L’objectif de l’Ukraine et de l’occident est le changement du régime au Kremlin et l’action décisive aura lieu bientôt, plusieurs indices importants menaient déjà à ça, le changement du commandant de l’armée ukrainienne ne fait que renforcer cette interprétation de la situation.

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  15. Pourriez vous nous éclairer sur les liens entre le Likoud d’Ariel Sharon et de Benyamin Netanyahou et le Hamas?

    En quoi l’attaque du 7 octobre permet à Netanyahou de se maintenir au pouvoir?

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      1. Ce n’est pas un hasard si l’attaque du 7 octobre a été perpétrée le jour de l’anniversaire de Poutine. Une petite signature en passant à l’occident selon moi. On peut ensuite se perdre en conjecture, mais je ne serais pas étonné que la préparation de l’attaque du Hamas ait été à la base suggérée par le Kremlin à l’Iran, dans le 3ème ou 4ème trimestre 2022, du fait de la tournure des opérations en Ukraine et du soutient occidental, dans le but de dévier les forces de soutient US de l’Ukraine vers Israël. C’est une réflexion a posteriori bien entendu, mais qui est cohérente avec les faits actuels.

        Ensuite, ce qui me chagrine est le fait que malgré les nombreux avertissements relativement aux activités du Hamas avant l’attaque, rien n’ai été fait pour contrecarrer cette préparation. J’en suis à penser que « Bibi » a laissé faire pour trouver une justification afin de « nettoyer » la Bande de Gaza de toute présence palestinienne.

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  16. Monsieur Ancel, expliquez nous quelle est la raison qui fait que les médias occidentaux parlent de bombardement ‘terroriste’ lorsque la Russie bombarde des zones résidentielles en Ukraine et que jamais ce terme n’est associé aux bombardements israéliens sur des zones résidentielles de la bande de Gaza?

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