Pourquoi nous ne nous préparons pas à la guerre, alors que nous voulons la paix ?

Le seul char produit à une échelle industrielle en Europe est le Leopard2 allemand…

J’aurais aimé faire un point de situation sur les conflits en Ukraine et au Proche-Orient, mais je dois reconnaître que la situation n’évolue guère. L’analyse de la semaine dernière pourrait être publiée de la même manière, deux guerres qui se prolongent et nous désespèrent, pour des raisons opposées : celle menée par le gouvernement Netanyahou contre la bande Gaza ne sert à rien en dehors des intérêts du Hamas et de Poutine, tandis que la guerre d’invasion de la Russie contre l’Ukraine ne cesse de menacer notre sécurité par manque de mobilisation de notre part. 

Lire : L’Ukraine oblige l’Europe à se réveiller tandis qu’Israël sombre dans le déni

Le gouvernement Netanyahou poursuit son carnage sur la bande de Gaza, faute d’atteindre la « destruction militaire » du Hamas ou d’obtenir la libération d’otages que sa société lui réclame pourtant. Étanche à toute pression et à toute raison, il entraîne Israël dans un abysse, celui de la vengeance aveugle et sans limites, que personne ne pourra justifier dans l’avenir.

La guerre de Netanyahou est un carnage qui menace… Israël 

La Cour internationale de justice, saisie par l’Afrique du Sud, appelle Israël à protéger les Palestiniens contre un « risque réel et imminent » de génocide, sans toutefois ordonner la suspension de l’opération militaire contre Gaza.

Le Monde 27 janvier 2024

La Cour de justice ordonne à Israël d’autoriser l’accès humanitaire à Gaza, une mesure essentielle pour que l’Etat hébreu ne puisse pas être accusé ultérieurement de génocide en menaçant un peuple – les Palestiniens – sous couvert de son opération militaire contre le Hamas. 

Par ailleurs, comme le rappelle Le Monde, les décisions de la Cour sont contraignantes mais elle ne dispose pas de moyens pour les faire appliquer, au-delà du respect du droit. La Cour a ainsi ordonné à la Russie de suspendre sa guerre d’invasion de l’Ukraine, sans résultat…

Le Monde 27 janvier

En effet, 2,000 km plus au nord-ouest, la Russie de Poutine continue consciencieusement de martyriser l’Ukraine : elle la bombarde quasiment au quotidien, car ce sont des bombes qu’elle fait exploser tous les jours sur son territoire en faisant son lot de morts et de blessés, civils pour l’essentiel. L’objectif de Poutine est clair, s’emparer de l’Ukraine, la posséder pour la dominer. 

Poutine redouble d’activité contre l’Ukraine et contre l’Europe

Le régime de Moscou continue à infliger ses « vérités alternatives » à tous les pays qui osent s’opposer à ses conquêtes sanglantes en diffusant des « informations » destinées à déstabiliser nos sociétés et en s’appuyant sur des réseaux de relais qui ne s’en cachent même pas. 

La semaine dernière, le député européen Thierry Mariani m’attaquait directement sur Twitter pour avoir rappelé un élément essentiel de cette guerre en Ukraine, le fait qu’elle nous menace directement 

En effet, il suffit d’écouter les discours du maître du Kremlin et de son entourage pour comprendre que dans leur esprit, « la Russie n’a pas de frontières » et que Poutine s’estime légitime de « prendre des mesures pour protéger les minorités russophones des pays baltes », de récupérer l’Est de la Pologne qui devrait faire partie de son Empire fantasmé ou de « neutraliser » un pays comme la Finlande qui a commis le crime d’adhérer à l’OTAN. 

Un cessez-le-feu en Ukraine permettrait à Poutine de se réarmer pour mieux nous menacer

Certes, l’état actuel de l’armée russe ne lui permet pas d’envisager aujourd’hui de telles expéditions militaires, mais s’il obtenait quelques années de cessez-le-feu en Ukraine, Poutine disposerait d’une réelle capacité de renforcer son outil militaire en mobilisant – comme il sait le faire – son économie. Ses ressources pétrolières et gazières lui garantissent de financer cet effort de guerre sur plusieurs années, tandis que la guerre en Ukraine a permis à l’armée russe de réaliser ses principales faiblesses et probablement de pouvoir y remédier si le temps nécessaire lui était donné. 

Les services de renseignement occidentaux ne divergent que sur la durée nécessaire avant que l’armée russe ne puisse s’attaquer à cette frontière ouest qu’elle méprise : 5 à 8 ans d’après le ministre de la défense allemand, seulement à 3 à 5 ans pour d’autres que je rejoins suffiraient à Poutine pour reconstituer un outil de guerre puissant. 


L’OTAN est une alliance défensive fragilisée par le peu de capacités militaires de ses membres

Mes anciens compagnons d’armes – qui commandent aujourd’hui l’armée française – me répondent volontiers que Poutine ne pourrait pas s’attaquer à un de ces pays européens parce qu’ils sont membres de l’OTAN et qu’il ne sert donc à rien de se préparer à un combat blindé semblable à celui que connaît l’Ukraine… Cette réaction m’étonne, comme si elle était plutôt la manifestation d’une volonté de ne pas interroger une réalité qui remet en cause notre sécurité même. Par nature, un système de défense est conservateur, il a autant de mal à innover qu’un fortin carré dont le pont-levis serait toujours relevé.

Pourtant la menace est avérée, elle tient à nos certitudes : l’OTAN est un club de défense qui rassure en mettant en commun les moyens de ses pays membres, l’ensemble constituant une alliance puissante… sur le papier. Si en 2026, la Russie que Poutine continuera à présider, lançait par exemple une opération militaire spéciale contre la Lituanie « pour protéger ses compatriotes russes et dénazifier un pays sous influence de l’OTAN », les 32 membres de l’alliance atlantique (Suède inclue) seront tenus de réagir… avec les moyens qu’ils voudront bien y consacrer, car l’OTAN ne dispose pas d’armée.

Une armée française sous calibrée et éternelle Grande Muette

Et c’est là que « le bât blesse », l’exemple de l’armée française est emblématique de la situation de l’essentiel des membres de l’OTAN. Celle-ci constitue actuellement l’armée la plus puissante de l’Union européenne avec un effort financier marqué puisque son budget aura été doublé en quelques années par le président Macron. Mais pour s’engager dans un combat contre une armée russe renouvelée, il lui faudrait des chars et des canons, qui constituent le cœur des affrontements actuels en Ukraine. 

Or, la France a prévu de disposer de seulement 200 chars de combat (des Leclerc rénovés à prix d’or) et d’une centaine de canons d’artillerie quand la Russie en déploie aujourd’hui plusieurs milliers de chaque… L’armée de Poutine a tiré plus de 7 millions d’obus d’artillerie en Ukraine durant l’année 2023 quand la France prévoit d’en fabriquer 30,000 pour l’année à venir. 

Mes compagnons d’arme sont résignés sur le sujet. Outre le fait que près de 20% de ma promotion de Saint-Cyr est acquise aux idées d’extrême-droite, de souverainisme anti-européen et d’admiration pour l’autoritarisme de Poutine, le reste est convaincu qu’il ne leur appartient pas de débattre du sujet, ni de dialoguer avec la société qu’ils affichent pourtant vouloir protéger. En fait, des conséquences de la guerre en Ukraine, ils reconnaissent (dans l’intimité seulement) avoir été dépossédés du débat par des dirigeants politiques qui n’ont pas su plus qu’eux réfléchir et adapter leur pensée stratégique. Quant à y associer la société, son absence entretenue de culture militaire et l’impensé de la guerre ne permettent pas d’alimenter un débat pourtant crucial. 

Lire : Saint-Cyr, à l’école de la Grande Muette


La dissuasion nucléaire ne joue aucun rôle dans un combat blindé

S’engager ensemble pour défendre un pays de l’OTAN agressé par Poutine est une excellente idée, mais s’engager avec presque rien ne mènera pas loin, pas plus qu’avec 30 fois peu de choses… Heureusement, dans notre esprit, il reste l’armée américaine, celle dont l’échelle industrielle nous a sauvés lors de deux guerres mondiales. Dans la réalité, sa puissance blindée en Europe a largement diminué depuis la guerre en Irak, et son engagement à nos côtés serait parfaitement illusoire si un timbré comme Trump revenait au pouvoir. 

Alors il ne nous resterait plus que l’illusion de la dissuasion nucléaire pour s’opposer à une offensive blindée russe. Une illusion, car qui peut penser que les États-Unis (ou la France) risqueraient une confrontation nucléaire avec la Russie alors que leurs « intérêts vitaux » ne seraient pas immédiatement menacés ? De fait, notre protection par l’OTAN est fragile face à une menace blindée renouvelée par quelques années de mobilisation d’une industrie russe de l’armement qui reste redoutable et manifestement peu affectée par nos sanctions économiques et technologiques.

Notre sécurité ne peut être renforcée que par notre mobilisation

A ce scénario pessimiste qui verrait Poutine disloquer l’ordre mondial pour imposer celui de la domination et de l’arbitraire, il existe une alternative qui demande de la clairvoyance et de la détermination : si l’Union européenne est capable de se mobiliser – comme elle l’a fait remarquablement pendant la crise sanitaire du Covid – et constitue enfin un système de défense à la hauteur de ses moyens, alors Poutine pourrait être arrêté en Ukraine et donc partout. Il n’aurait plus l’opportunité de nous menacer et il perdrait vraisemblablement le pouvoir qui repose d’abord sur la peur qu’il inspire. 

Lire aussi : Poutine est la clef de la guerre russe contre l’Ukraine, sa chute est le préalable à toute paix durable

Cette possibilité de garantir une paix durable nécessite en premier lieu que nous nous mobilisions pour les élections législatives européennes : nous devons nous concentrer sur les candidats comme Raphaël Glucksmann qui sont capables de porter une politique forte de défense de l’Europe et écarter les relais de Poutine, comme les prétendants du « rassemblement national » qui évitent soigneusement la question de l’Ukraine parce que leur patriotisme affiché camoufle mal leur relation nauséabonde avec Poutine, un des pires dictateurs de notre époque. 




Pour approfondir 

Lire Jean-Dominique Merchet, « Sommes-nous prêts pour la guerre ? »  (Robert Laffont)


« Derrière les tags d’étoiles de David à Paris, un vaste réseau de désinformation russe », une enquête de Maxime Tellier, cellule investigation de Radio France


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25 commentaires sur “Pourquoi nous ne nous préparons pas à la guerre, alors que nous voulons la paix ?

  1. M Ancel, permettez-moi de relevez que vous faites l’impasse sur plusieurs évolutions du champs de bataille ukrainien :
    – Chaque fois que les russes ont lancé une offensive blindé importante, d’abord lors de l’agression du 24 février puis plusieurs fois par la suite, cela s’est conclu par une accumulation de blindés anéantis. On ne le sait pas trop mais j’ai l’impression qu’il s’est passé la même chose lors de l’offensive ukrainienne de printemps, comme le laisse sous-entendre Zaloujny . On voit quotidiennement des vidéos d’un ou quelques blindés qui foncent à l’attaque jusqu’à ce qu’un drone le fasse exploser. Cela relève d’une logique stratégique qui m’échappe mais visiblement les Russes attaquent en permanence et en vain. Certes les Ukrainiens tirent beaucoup moins d’obus mais malgré cela, ils résistent très bien. Les tirs très précis y compris à longue distance jouent sans doute un rôle décisif. Je n’ai pas la compétence pour ordonner ces constatations, c’est bien pour cela que je vous en parle.
    – Par ailleurs, il n’a pas dû vous échapper que dans son dernier bulletin de Strapol , X Moreau vous insulte et vous dénigre et j’espère que vous le recadrerez. Je sais que c’est fastidieux mais je pense indispensable de répondre à cet individu dangereux qui affirme sur le ton de l’expert bien informé une contre-vérité par phrase. C’est si limpide que cela semble plausible et crédible. Je pense que le silence et le mépris ne sont pas des réponses adaptées à cette propagande poutinesque sinueuse.
    – Sincères salutations

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    1. Merci de ces retours,
      Oui les stratégies offensives blindées classiques sont remises en question, mais elles sont menées dans un contexte qui manque singulièrement de capacité à manœuvrer en inter armes et armées, avec l’aviation notamment
      Non je ne suis pas intéressé de répondre aux insultes des extrémistes comme Xavier Moreau, ce serait leur consacrer une énergie qu’ils ne méritent pas. Bon, quand c’est Thierry Mariani, la question est un peu différente car elle est plus politique et il dévoile surtout ce relais assumé de la politique de Poutine.
      Amicalement

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  2. Bonjour,
    Je lis attentivement vos remarques sur la situation actuelle en Europe. Je vis en Finlande et bien entendu, la guerre en Ukraine a une place particulière aux cœurs des Finlandais. Cela leur rappelle la guerre d’hiver de 1939-1940 et leur défiance des Russes au pouvoir, même elle a fléchi un peu entre 1990 et 2010. Au sujet des pays baltes, la Finlande a une nation « sœur » avec l’Estonie ; elles partagent la même langue et ont des liens très forts. Si Poutine envahissait ce pays, il allumerait le feu à toute l’Europe du nord. La Finlande ne resterait pas passive (malgré sa longue frontière). Actuellement, il y a aussi des troupes de plusieurs pays stationnés, à raison. La Suède suivrait, sans parler de la Pologne. Tous se réarment depuis 2014 (Suède et Finlande). Je doute toutefois que Poutine soit capable d’entraîner son peuple sur d’autres « opérations spéciales ». Ces pays sont imbriqués dans d’autres alliances militaires en dehors de l’OTAN (les pays nordiques ont leur propre alliance avec la Grande-Bretagne et les États-Unis). Un tel scénario serait plausible si la Chine s’attaquait à Taiwan et entraînerait une celle de la Corée du Nord au sud. Les moyens pour défendre ces deux pays seraient tels que l’Europe risquerait d’être démunie. Et là, je vous rejoins sur l’impréparation de l’Europe.

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    1. On se demande si Poutine fait du bluff ou pas : il vient de lancer un avis de recherche concernant Kaja Kallas la première ministre Estonienne, pour  » une affaire pénale » le 13 janvier 2024.

      Pour Poutine, les pays Baltes sont des « vassaux » ni plus ni moins.

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      1. « Pour Poutine, les pays Baltes sont des « vassaux » ni plus ni moins »

        Je dirais plutôt, terres irrédentes devant revenir dans le giron de l’Empire (cf. dans l’Empire Russe depuis Pierre le Grand).

        Sans compter que certains russes estiment que ces baltes sont des insolents devant être corrigés.

        Fabrice

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  3. Je vous remercie, Monsieur Ancel, pour cet autre billet qui devrait ouvrir les yeux de tous et de toutes.

    À lire certains commentaires, il appert qu’il y a encore trop de gens qui ne connaissent pas leur histoire et n’ont pas suivi la pensée de Poutine depuis son accession au pouvoir.

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  4. N’ayant connu vraiment que l’US d’avant la chute du Mur (même derrière celui-ci), je ne peux pas prétendre connaître la Russie d’aujourd’hui autrement que de l’extérieur; cependant il suffit de voir le résultat de nos armées et de leurs armes, aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur pour être très inquiet. Depuis la création de notre force de frappe nous avons vécu dans l’illusion que la dissuasion nucléaire stratégique (qui déjà faible en terme de budget, n’a même pas été repensée dans le cadre de l’UE, ni dans la perspective d’un désengagement des EU de l’OTAN) nous préserverait de la guerre au point d’y sacrifier nos forces conventionnelles et même tactiques.
    Nous avons renoncé à des armes sol-sol anti-forces de type Pluton ou Hadès pour des vecteurs air-sol subsoniques et des stratégiques que nous ne pourrons pas utiliser sous peine d’être nous même annihilés simultanément car les vecteurs hypersoniques (que nous avons aussi négligés ou abandonnés comme l’AN supersonique) nous frapperont avant qu’arrive notre première frappe.
    Sur le plan opérationnel, quels sont les résultats de nos forces conventionnelles de ne plus même pouvoir supporter de petits roitelets ou régimes africains ou du moyen-orient qui nous avaient accordé leur confiance ou dans lesquels nous avions une responsabilité historique ? Il est vrai que notre diplomatie n’en était pas plus brillante, faute de crédibilité, continuité ou fermeté, y compris envers des pirates ou des bandes djihadistes.
    A l’intérieur, notre grande Muette qui devait cimenter notre citoyenneté ne joue plus aucun rôle que de patrouiller, tenir la rampe et défiler sans trop de pannes, après des décennies de restrictions et de chiches fabrications franco-françaises.
    Au moins saurons nous refabriquer des Caesar (qui rappelons-le ne sont pas chenillés et s’embourbent en terrain meuble !) mais quid des Leclerc ou équivalents et de leurs munitions en nombre suffisant ? Au rythme de productions des drones, des consommations de missiles et de destruction des aéronefs en Ukraine, la Russie qui monte en puissance sera bientôt en mesure d’affronter n’importe quel petit pays balte, en plus de la Moldavie et de la Géorgie et qui mourra pour eux ?
    L’appétit vient en mangeant et, même sans Poutine d’ici quelques mois ou ans, nous n’avons toujours aucune doctrine contre ces grignotages successifs, à part de prétendus embargos et des discours sans beaucoup d’effets depuis plus de quatre ans envers une « OTAN en mort cérébrale » qui ne se réveille que loin d’ici.
    Quand en plus d’être muette, on ne veut ni voir ni obliger ses responsables à entendre, comme les singes mystiques, on n’en est pourtant pas très sage…

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  5. La France et l’Allemagne doivent mettre en place le futur MGCS…qui ne verra le jour qu’en 2040/2050 ! En attendant l’Allemagne a déjà sorti le « Panther KF51 » qui a été présenté à Eurosatory en juin 2022. Quand a la France elle a sacrifié son seul constructeur de char: sur les 200 Leclerc restant, combien sont en réelles conditions de combat ?
    Enfin les Allemands ont acheté le F35, qui est le seul habilité à porter les bombes atomiques US ( B61)
    Enfin le SCAF ne verra – peut être – le jour qu’en 2040 ! D’ici là…Les russes …

    2) Quand Hitler a lancé son opération « Barbarossa » le 22 juin 1941, il était âgé d’une cinquantaine d’années. Si Poutine voudra envahir le Pologne, les pays Baltes d’ici 2/3 ans il aura autant d’années de plus.

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  6. Merci Guillaume ANCEL… de vos si pertinentes analyses!
    Espérons que l’Europe/ les Européens/Nous se réveillera/se réveilleront avant que Poutine (soutenu -entre autres- par les sbires poutinos-marianistes hélas) ne nous grignote Et notre identité Et nos Pays!

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  7. Problème des partis de gauche, dont le PS de Glucksmann : ils sont viscéralement opposés à l’énergie nucléaire, qui est pourtant une partie de la solution pour réduire la dépendance de l’Europe aux énergies fossiles, en quasi totalité importée, à grand frais… et sans aucune garantie d’approvisionnement. Le désastre de l’Energiewende allemande devrait faire réfléchir.

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  8. Vous devriez avoir honte de publier ce genre d’articles: « la guerre d’invasion de la Russie contre l’Ukraine ne cesse de menacer notre sécurité par manque de mobilisation de notre part.  »
    En quoi la guerre entre Russie et Ukraine menace notre sécurité. C’est leur guerre. Et la Russie a toujours été amie de la France.
    Vous propagez le feu, au lieu de tenter de l’éteindre.
    Les collabos comme vous payeront un jour ou l’autre

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      1. Mille excuses pour la « menace ».
        Vous dîtes « si Poutine prend le contrôle ». Mais il prendrait le controle de quoi?
        Tout ce qu’il veut c’est avoir le Donbass jusqu’à Odessa, pour la richesse de cette région. Aucun intérêt ni stratégique, ni militaire, de prendre le reste de l’Ukraine et encore moins de l’Europe.
        Il a déjà le pays le plus grand du monde, le plus riche du monde, que voulez vous qu’il fasse de nos pays? Sans compter que ça lui demanderait d’entrer en guerre avec l’Europe Occidentale, ce qui détruirait la Russie.

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      2. « Tout ce qu’il veut c’est avoir le Donbass jusqu’à Odessa, pour la richesse de cette région »
        De même qu’en 2014, la conquête de la Crimée se bornait à sécuriser la base navale stratégique de Sébastopol.

        Cela a un nom, la stratégie du saucisson. Satisfaire son appétit tranche par tranche, suffisamment fine pour que cela soit toléré.

        Avec votre raisonnement d’attrait de la richesse économique, on va jusqu’au bout du monde. A la TV russe, ils se contentent d’affirmer vouloir contrôler (sans nécessairement occuper) jusqu’à Lisbonne, face à l’Océan Atlantique. Là est la limite de leur Lebensraum.

        A minima, la Russie poutinienne souhaite restaurer son emprise soviétique, et l’accopagnerait volontiers du glacis est-européen acquis par Staline post 1945. Ce sont des déclarations publiques de représentants officiels de l’État russe, pas de simples propagandistes avinés.

        La Russie ment effrontément en permanence, comme l’avait souligné Soljenitsyne en son temps. Mais dans le fatras de mensonges, elle affirme publiquement ses ambitions, il suffit d’écouter attentivement.

        Êtes-vous aveugle ou volontairement agent au service de cette ambition ? En attendant d’être un collaborateur zélé ?

        Fabrice

        P.S. : rappel, vous pourriez nous éclairer sur votre connaissance de la Russie, y avez-vous mis les pieds, parlez-vous russe, côtoyez-vous le peuple russe ? Ou vous contentez-vous de répéter le pré mâché alimenté par la désinformation russe ?

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    1. « la Russie a toujours été amie de la France »
      C’est pour cela que la Russie communiste a inondé la France de ses espions et agents d’influence, une tradition que la Russie post soviétique a largement développé et amplifié.

      Cette amitié de la Russie pour la France s’est manifestée d’une manière particulièrement touchante ces dernières années en Centrafrique, à Madagascar, et dans tous les États sahéliens.

      Avec de tels amis, on n’a plus besoin d’ennemis.

      Pierre le Grand est réputé avoir déclaré : La Russie n’a que 2 amis, son armée et sa flotte militaire. Depuis, gageons que la Russie s’est découvert un 3e ami, ses forces aériennes et aérospatiales. Mais la France n’est pas au rang des amis, ni hier, ni aujourd’hui.

      Fabrice

      P.S. : ce qui n’exclue pas chez des russes cultivés un amour pour la France et sa culture. J’en ai reçu un témoignage touchant au pied du monastère de Solovki. Pas forcément incompatible avec un impérialisme belliqueux au détriment de ses voisins et rivaux.

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    2. @Pratel.

      La France est dans l’Europe et dans l’OTAN, alliée historique du RU et des USA depuis longtemps.

      Les textes officiels sur les alliances stratégiques sont clairs et nets. La Russie amie de la France et mon cul sur la commode ! Les Tu-160 Blackjack qui ont survolé l’ouest du rail d’Ouessant depuis 2014, c’est pour les préliminaires ?

      L’inflation des prix du pétrole depuis 2020, par réduction des volumes exportés, c’est amical ? Les actions répétées anti-France au Mali, au Burkina Faso, au Niger, c’est amical depuis cinq ans ?

      Vous propagez l’ignorance et la soumission à un autocrate extérieur qui condamne la jeunesse russe. Qui est collabo ?

      Avant de parler « collabos », on lit l’histoire correctement. Les contrevérités de la non menace russe pour l’Europe, donc la France, ainsi que ZERO argument contradictoire correct, relèvent du QI de coquelicot à Mourmansk.

      Bonne journée le patriote oO

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    3. Collabo ?? Vous insinuez qu’il y a un régime nazi en France, et qu’il faudrait nous ‘dénazifier’ … il me semble avoir entendu ça dans la bouche de supposés ‘amis’ qui nous promettent un déluge nucléaire tous les 4 matins. Décidément, les trolls russes sont partout !

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    4. => Pratel : Poutine a toujours dit qu’il voulait conquérir toute l’Ukraine, pas juste le Donbass, écoutez-le, il sait ce qu’il dit quand même ! par contre tu as raison ami trollo, c’est sûr, l’Europe ne représente pas vraiment d’intérêt stratégique.

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    5. Vos propos laissent songeurs… et c’est un euphémisme ! Ceux qui douteraient encore qu’entre les régimes politiques qui ont présidé aux destinées de la Russie sous Staline et sous Poutine; il y a d’étranges similitudes quant aux méthodes et aux intentions, devraient y regarder à deux fois.

      Il y a quelques années à peine, deux cinéastes russes ont été les auteurs de « Le capitaine Volkonov s’est échappé… ». Le film, que les russes n’ont jamais pu voir et que certains ont soigneusement passé sous silence alors qu’ils s’étaient sans doute discrètement faufilés dans la salle une fois les lumières éteintes de peur de lui apporter leur caution, montre ce à quoi vous aspirez sans doute quand vous vous vous affichez en munichois ingénu mais menaçant envers un chroniqueur dont vous ne partagez pas les analyses.

      J’ avais fais la présentation du film qui suit:

      « Le capitaine Volkonov s’est échappé.

      Y a-t-il un ennemi du peuple dans cet immeuble ? Y a-t-il un ennemi du peuple dans cette salle ? Y a-t-il un ennemi du peuple sur ce site consacré au cinéma ?

      Que chacun se livre à une rapide mais saine introspection avant de répondre. La déloyauté, la haute trahison, l’espionnage comme les mauvaises pensées sont autant de raisons de faire immédiatement un pas en avant ou de lever la main.

      Si vous êtes taraudé ou simplement légèrement effleuré par un doute, vous êtes déjà sur la bonne voie et nous saurons vous aider à préciser votre pensée et à mettre de l’ordre dans vos idées avec les méthodes spécifiques que nous maîtrisons parfaitement et qui nous permettrons non seulement de vous faire confesser les fautes réelles que vous avez commises, mais même de vous faire avouer celles que vous pourriez commettre et que vous ignorez encore. L’aveu préventif est toujours salvateur et l’avenir de la cause comme de la mère patrie en dépend, croyez-moi.

      Le capitaine VOLKONOGOV est un officier zélé du NKVD, la police politique de Joseph Staline. La traque puis l’arrestation des ennemis du peuple et de sa révolution sont sa mission ; l’extorsion d’aveux et les exécutions sommaires sa spécialité. Nous sommes en 1938, en Union Soviétique, et le Petit père des peuples règne avec sa douceur légendaire et sa bienveillance incommensurable sur ses sujets.

      L’heure est venue de s’interroger sur la fidélité, la loyauté, la pureté idéologique et l’efficacité du NKVD et cela se traduira par une réévaluation pouvant éventuellement être revue à la baisse de ses membres afin de procéder aux rééquilibrages et aux ajustement nécessaires. En langage stalinien clair cela s’appelle une sainte inquisition accompagnée d’une purge, avec arrestations et exécutions à la clé.

      Le capitaine VOLKONOGOV est de ceux dont l’élimination conduira à coup sûr à la purification et au renforcement. Il ne veut cependant pas se soumettre à cette épuration, ce qui en soi est déjà une preuve de sa culpabilité. Non seulement, il se soustrait aux injonctions de ses supérieurs mais il nourrit le projet absurde à leurs yeux de gagner sa place au paradis en révélant à la famille des bénéficiaires les méthodes spécifiques du NKVD et les conditions dans lesquelles les faux aveux ont été arrachés.

      Le capitaine Volkonogov s’est échappé…et la meute est à ses trousses. Volkonogov fuit, un dossier avec des fiches de police sous le bras. Il ne fuit pas tout droit devant lui, mais de famille en famille pour leur dire la vérité et obtenir leur pardon. Il pense emprunter ainsi le chemin de la rédemption pour échapper à l’enfer dont son collègue Verretennikov récemment exécuté lui a révélé les affres.

      L’irrationalité, l’absurdité même, des purges qui conduisent une dictature à retourner le revolver contre ses propres adeptes et exécutants se font plus criantes encore quand Volkonogov rencontre les membres des familles qu’il veut informer.

      Une petite fille, qui est fière de son père, ancien membre des Brigades internationales qui ont combattu aux côtés de Républicains le fascisme en Espagne, fait le constat que le NKVD est plus efficace que les franquistes. Prisonnier en Espagne, son père n’a pas pas parlé sous la torture. La conclusion de sa petite fille est sans ambages. S’il a parlé sous la main des membres du NKVD, c’est sans doute qu’ils étaient meilleurs tortionnaires que les factieux espagnols. Nous sommes à deux doigts d’une fierté patriotique pour le moins pervertie.
      Un père croit sur parole la propagande officielle qui a fait de son fils un traitre et un félon, ou feint de le croire. Les révélations de l’officier dissident éveillent ses soupçons et ne sont en fait peut être qu’une tentative pour le piéger à son tour. Il assomme et ligote celui qui est peut être un envoyé du NKVD et par précaution le dénonce pour le faire arrêter. Tout est suspect, tous sont des suspects en puissance.

      Une vieille dame, ancienne institutrice et mère d’une ennemie de peuple désormais neutralisée, vit en exil dans le grenier de l’immeuble, abandonnée de tous. Le capitaine Volkonogov lui apporte un morceau de pain, lui dispense quelques soins et fait sa toilette qui devient funéraire car la vieille dame meurt dans ses bras. Avant de mourir elle lui caresse le front. Le capitaine du NKVD se sent enfin pardonné, il peut donc mourir en paix. Alors il s’enfuit par les toits, essuie les coups de feu de ses poursuivants et finit par se jeter dans le vide.

      Ces policiers qui martyrisent, extorquent des faux aveux qu’ils mettront ensuite en scène en vue d’un procès, s’ils ne procèdent pas eux-même dans la foulée à une exécution sommaire par une balle dans la nuque, ne sont pas des monstres. Ces hommes qui veillent ensuite à ce que les suppliciés soient bien agencés dans la fosse commune pour qu’un maximum de corps puissent y tenir, ne sont pas plus barbares que les premiers. Ils sont des fonctionnaires qui obéissent aux ordres et remplissent leur mission avec conscience. Ils sont des membres du parti et ils sont des hommes terriblement ordinaires.

      Ce que Hannah Arendt a écrit après le procès d’Adolph Eichmann s’applique tout autant à tous ceux qui commettaient les exactions dans le camp communiste.

      A cinquante ans d’intervalle, le film de Natalia Merkoulova et d’Alexeï Tchoupov entre en résonance avec l’Aveu de Costa Gavras. A un moment où l’autre bête immonde ressurgit un peu partout en Europe. Ne nous y trompons pas, les régimes soviétiques et nazis étaient des frères jumeaux qui servaient les mêmes fins et étaient donc parfaitement interchangeables.
      Il y a des films qu’il faut aller voir et d’autres à revoir absolument, comme il y a des livres à lire et à relire à intervalles réguliers. Il en est ainsi de Eichmann à Jérusalem : Rapport sur la banalité du mal de Hannah Arendt et de Vie et destin de Wassili Grossman. « 

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  9. Je n’ai aucun doute que les récents et très soudains avertissements de différents responsables militaires de l’OTAN ainsi que « l’exercice » monstre annoncé ont comme cause le fait que bientôt quelque chose va aller très mal pour Poutine (il sera en péril de perdre le pouvoir) et qu’à cause de ça il pourrait être tenté de faire une diversion en escaladant la guerre. Ce n’est en aucun cas à cause que quelque chose risque d’aller mieux pour Poutine. Si c’était le cas, Poutine n’aurait aucun intérêt d’escalader. L’explication selon laquelle Poutine pourrait gagner en Ukraine et aller plus loin est assez ridicule. Il ne peut même pas gagner à Avdiivka.

    L’enjeu de cette guerre n’est pas l’Ukraine (dont l’orientation pro démocratique, pro occidentale, ne peut plus être changée), l’enjeu est le régime de Kremlin.
    Le moment décisif sera tout de suite après « les élections », en mars, lorsque les sentiments d’injustice, d’impuissance, de manque d’espoir, seront au maximum dans la société russe, qui va se rendre compte encore une fois que le pouvoir politique ne peut pas être changé de manière pacifique en Russie.
    À ce moment-là une révolte va probablement éclater quelque part et « les légions des russes libres », qui se préparent déjà depuis longtemps en Ukraine, vont entrer en Russie pour soutenir la révolte, en étant massivement soutenues par les ukrainiens, qui ont tout l’intérêt qu’ils réussissent à renverser le régime de Poutine (c’est déjà leur but déclaré). Lorsqu’ils vont entrer en Russie, personne ne va regarder leurs passeports, pour voir s’ils sont russes. De toute façon, selon Poutine les ukrainiens sont en réalité des russes. L’agression de Poutine contre l’Ukraine a commencé en 2014 par une guerre hybride, lorsque Poutine a prétendu que l’armée russe n’était pas impliquée. L’Ukraine va maintenant répondre avec la même monnaie.

    L’occident n’a pas aidé l’Ukraine pour gagner la guerre mais pour provoquer d’énormes pertes à l’armée russe, pour créer les conditions nécessaires à l’éclatement de révoltes dans l’armée et dans la société russe, pour bien préparer le terrain pour le moment décisif qui viendra bientôt. Une guerre civile va commencer en Russie.

    Le but de l’occident n’est pas de gagner la guerre en Ukraine mais de changer le régime au Kremlin, la seule solution véritable du problème. Un nouveau régime, qui va condamner la guerre de Poutine, va aussi retirer les troupes d’Ukraine. Je suis certain que ça a été le but de l’occident (au moins des États-Unis et de quelques autres pays) depuis le début.

    Il y a plus d’un an, lorsque l’Ukraine avait réussi à libérer plusieurs territoires, un journaliste a posé à Biden une question concernant la fin de la guerre. Biden a commencé à répondre par « La guerre va se terminer lorsque l’Ukraine… », il s’est brusquement arrêté en se rendant compte que ce n’était pas le message qu’il voulait transmettre et a continué « …lorsque la Russie va se retirer de toute l’Ukraine ».
    Le but est donc (ou moins était à ce moment-là) que la guerre se termine par une décision politique du Kremlin de retirer les troupes d’Ukraine, une décision qui représenterait implicitement une reconnaissance du fait que l’invasion de l’Ukraine a été une erreur, ce que normalement seulement un nouveau régime pourrait admettre.

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    1. « une révolte va probablement éclater quelque part et « les légions des russes libres », qui se préparent déjà depuis longtemps en Ukraine, vont entrer en Russie pour soutenir la révolte »
      C’est du rêve éveillé, du wishful thinking.

      Avez-vous jamais mis les pieds en Russie ? Lisez-vous le russe ? Connaissez-vous des russes de la Russie profonde (pas des russes occidentalisés de Moscou ou Saint-Pétersbourg) ? A minima, avez-vous étudié l’Histoire de la Russie (depuis 1905, voire la Révolte Décabriste) ?

      Pour mieux comprendre la Société civile russe, je vous suggère de visionner les vidéos-trottoir de la chaîne YouTube 1420, et les vidéos de la chaîne YouTube Inside Russia (un opposant à Poutine exilé à Tachkent).

      Fabrice

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