Trump met fin à la guerre en Ukraine en trahissant ses alliés, que faire désormais ?


La guerre en Ukraine va se terminer très vite par une « victoire » de Poutine grâce à Donald Trump

La situation est désormais « pliée » même si cela est particulièrement pénible de l’accepter. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky n’a plus d’autres choix que d’accepter le cessez-le-feu décidé par le président américain Donald Trump qui donne la « victoire » à celui qui se rêve en tsar, Vladimir Poutine.

Le président américain a brutalement suspendu les livraisons d’armes à l’Ukraine mais bien pire encore, il a stoppé l’accès aux « renseignements américains », ces données essentielles qui ont seules permis aux Ukrainiens de ne jamais se laisser surprendre par les attaques russes en trois années de guerre. Ce sont grâce à ces renseignements par exemple que les Ukrainiens ont pu parer la menace de nouvelles attaques venant de Biélorussie sans avoir à disperser leurs forces ou empêcher un raid des forces spéciales russes de décapiter leur gouvernement à Kiev au tout début de la guerre en février 2022.

Certes, les Ukrainiens pourraient résister encore pendant des années avec leurs propres moyens et ceux que continueraient à leur fournir les Européens enfin mobilisés pour leur sécurité. Mais construire l’équivalent du système global de renseignement américain, capable de surveiller l’intégralité d’un champ de bataille et son environnement, prendrait des années et nécessiterait surtout un projet politique commun, j’y reviendrai.

Sans accès au renseignement américain, qui n’a pas d’équivalent, les Ukrainiens se retrouvent en danger immédiat

Ce système de renseignement, remarquable et sans aucun équivalent en Europe, repose sur un ensemble de dispositifs de détection, d’interception et d’analyse. Il permet de voir, d’écouter et surtout d’anticiper l’essentiel des actions de guerre menées par la Russie. Ce système a notamment pour intérêt d’alerter les Ukrainiens de l’arrivée des missiles et des drones qui sont tirés quotidiennement par la Russie de Poutine et d’anticiper leurs routes. En l’absence, chaque attaque russe est plus meurtrière encore.

De même, seul ce système global est en capacité de déterminer les trajectoires qui permettent de passer à travers les dispositifs de brouillage et de défense sol-air russes. « Ne plus voir arriver », ne plus prévoir ce qui va se passer est d’autant plus handicapant pour l’armée ukrainienne qu’elle est nettement moins nombreuse que son envahisseur russe et épuisée par le manque de bras face à un agresseur 5 fois plus peuplé qu’elle.

Aujourd’hui, l’Ukraine ne manque pas d’armes mais de combattants. Dans cette situation d’infériorité numérique, elle ne peut pas se permettre de perdre sa capacité à voir et à anticiper, ce dont elle avait bénéficié des Américains durant toutes ces années, tout comme les pays de l’OTAN. Le président américain Donald Trump, en coupant l’accès de la résistance ukrainienne à ce système de renseignement, met un bandeau noir sur les yeux d’un boxeur sur le ring… Goliath peut le remercier, David n’est plus en mesure de lui résister. Et tous les alliés en ont des sueurs froides.

Trump condamne l’Ukraine à céder et à concéder la victoire à l’empire chancelant de Poutine

Dans ces conditions, et pour peu que l’infâme Elon Musk propose de couper l’accès au réseau satellitaire Starlink qu’il avait opportunément « offert » aux Ukrainiens avant de le faire payer par le contribuable américain, le front ukrainien qui fait plus de 1,200 km est devenu incroyablement vulnérable : le risque de percées est évident et la capacité pour les Ukrainiens de réagir de manière appropriée est réduite d’autant. Autrement dit, Trump étrangle la résistance ukrainienne et Zelensky n’a plus d’autres choix que d’accepter les conditions imposées par Trump. Cette guerre est terminée, ce n’est plus qu’une question de semaines.

Ce sera un cessez-le-feu au détriment de l’Ukraine et le gel de la ligne de front, voire la concession d’une partie supplémentaire de territoires à la Russie de Poutine pour éviter une défaite totale… Car sinon le risque est pour l’Ukraine de voir le front déstabilisé avec une débâcle à la clef. La situation inverse de ce que les Ukrainiens espéraient lors de leur contre-offensive en 2023, déstructurer le dispositif militaire russe.

Lire aussi : Ukraine, la bataille du « triangle », porte de la digue russe

Du fait de l’absence de renseignement américain, la poche de Koursk conquise par les Ukrainiens en territoire russe lors de l’été 2024 va être reprise par les armées de Poutine, provoquant au passage des pertes importantes et un risque d’encerclement.

Situation Koursk au 7 mars 2025 (ISW)

En perspective, de courageuses unités militaires ukrainiennes risquent d’être capturées par les Russes et torturées pendant des mois conformément aux usages poutiniens de faire violence à toutes les lois, en particulier celles de la guerre. Sur ce point, on peut d’ailleurs se demander si Trump ou Netanyahou sont vraiment différents de Poutine ? Les lois et la morale n’ont aucune place chez ces dirigeants, ce qui les rend particulièrement dangereux pour nos démocraties.

Avec sa trahison de la résistance ukrainienne, Donald Trump offre à Poutine une victoire inespérée

Les négociations devront être très rapides pour éviter une capitulation complète du fait de la trahison de Trump que plus aucun contre-pouvoir aux Etats-Unis ou dans le monde ne peut arrêter. La garantie de sécurité grâce à une adhésion future à l’OTAN est interdite par Trump et la tête de Zelensky offerte sur un plateau. Ce dernier était le héraut de cette résistance que Poutine exige en symbole de sa victoire. Une victoire que trois années de guerre ne lui avaient pas permise et que Trump lui offre désormais. Trump permet à Poutine de gagner la guerre en Ukraine, sur le dos de ceux qui ont résisté et de leurs alliés.

Lire aussi : Le clash, Zelensky chassé de la Maison Blanche, par Trump ou par Poutine ?

Dans l’esprit de ce « brillant » négociateur, l’armée russe stoppera la guerre puisque Trump a la parole de Poutine, le chef mafieux qui dirige le Kremlin, et entre mafieux la parole suffit. Les Européens stupéfaits essaient enfin de réagir – ce qu’ils auraient pu anticiper depuis trois années  – en mobilisant des ressources et surtout les esprits sur le fait que le temps des « dividendes de la paix » était révolu. L’ancien chancelier allemand avait regretté « d’avoir cru que nous n’avions plus d’ennemis », les Européens découvrent avec Trump qu’ils n’ont plus d’amis.

Les Européens ne peuvent rien faire à court terme pour empêcher Trump d’agir ainsi, mais ils viennent de réaliser qu’ils étaient en grand danger : ils sont désormais menacés par l’empire de Poutine (qui va de plus disposer de temps pour se réarmer) et par la faillite de ce qu’ils estimaient être leur assurance-vie, la protection plus ou moins acquittée des Etats-Unis au sein de l’OTAN, ce club de défense qui repose d’abord sur la confiance entre ses membres.

500 millions d’Européens demandent à 300 millions d’Américains de les protéger contre 140 millions de Russes

Entre un empire menaçant et une Surpuissance livrée à un populiste délirant, les Européens sont obligés de constater combien ils sont faibles désormais. Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, le résume remarquablement avec cette formule saisissante : 500 millions d’Européens demandent à 300 millions d’Américains de les protéger contre 140 millions de Russes. Notre monde s’est inversé du fait de notre aveuglement et de notre naïveté, probablement liés à notre prospérité. Trop occupés à négocier le sort de nos retraites et à blâmer notre besoin mal assumé d’immigration, nous n’avons rien vu de ce qui nous menaçait réellement ou plutôt nous n’avons pas voulu le voir.

Pour se défendre, pour assurer simplement notre propre sécurité, des centaines de milliards d’investissement dans l’armement ne seront pas suffisants si nous – Européens – n’avons pas d’abord un projet politique qui rende crédible cet effort de défense. Notre plus grande faiblesse militaire aujourd’hui n’est pas le niveau de dépense mais le fait qu’elle soit dispersée entre 30 armées différentes (27 membres de l’Union européenne plus la Grande-Bretagne, la Norvège et la Suisse). Si les États-Unis d’Amérique avaient 50 armées différentes, leur armée ne risquerait pas d’être comme aujourd’hui la plus puissante du monde.

La plus grande faiblesse militaire de l’Europe aujourd’hui n’est pas le niveau de dépense mais le fait qu’elle soit dispersée entre 30 armées différentes

De fait, face à ces menaces qui sont maintenant évidentes, les Européens ont besoin en premier lieu d’une entité politique globale qui leur permette d’unir leurs forces. Cela n’est pas incompatible avec des unités militaires qui gardent une identité nationale (comme dans l’armée britannique) tandis que les États membres conserveraient une large autonomie sur les aspects sociaux et culturels (comme aux Etats-Unis). Pour se protéger efficacement, les Européens ont besoin de lancer enfin la constitution des Etats-Unis d’Europe, afin de réunir les armées de puissances moyennes qui prises séparément ne peuvent pas dissuader les agressions ou les pressions auxquelles nous devons faire face… collectivement.

L’autre défi auquel les Européens sont confrontés et pour lequel l’Union européenne – qui est principalement une association de commerçants – constitue dans ce domaine une organisation adaptée est de constituer des Airbus de la Défense, des groupements européens d’entreprises capables de fournir à des échelles industrielles et non plus artisanales les systèmes d’armes dont nous avons besoin pour se réarmer ensemble. Je détaille tout cela dans ce texte publié chez Autrement, « petites leçons sur la guerre. Comment défendre la paix sans avoir peur de se battre » que je recommande pour sa simplicité face à la complexité de cette situation.

Les dépenses militaires actuelles de plusieurs pays de l’Europe constituant des « Etats-Unis » seraient déjà suffisantes pour former la deuxième armée du monde, à condition qu’elle soit unie et dirigée par un(e) président(e) reconnu(e). Cela est à notre portée, j’espérais même que le président français Emmanuel Macron qui se voit en « fer de lance » de la défense de l’Europe le proposerait enfin. Mais est-il assez audacieux pour le faire ?

Se servir des faiblesses de Trump et de Poutine

Dans cette période de grande incertitude, nous devons aussi nous rappeler nos points forts qui sont les faiblesses de nos ennemis et de ceux que nous croyions être nos amis.

L’armée de Poutine est dans un état lamentable, elle a beaucoup gagné en expérience opérationnelle pendant la guerre contre l’Ukraine, mais elle s’est largement consumée dans ce conflit de haute intensité. L’armée russe n’a jamais été aussi faible et c’est elle qui devrait craindre aujourd’hui un engagement européen auquel elle ne pourrait pas résister.

Poutine va être réintégré dans le concert des grandes nations par Donald Trump, sommes-nous obligés de participer pour autant (et sans jeu de mots) à cette farce internationale qui se prépare ? Exactement comme Trump aura éliminé de la scène internationale Volodymyr Zelensky, les Européens peuvent obtenir le départ de Poutine s’ils en font une condition au retour de la Russie dans les affaires de notre immense et incontournable marché européen. Trump pense disposer de « toutes les cartes », mais son affirmation crâne est loin de la réalité.

Donald Trump, en trahissant l’Ukraine et les Européens, mérite le prix Nobel de la lâcheté

C’est là un des plus importants points de faiblesse de Donald Trump dans sa mentalité d’affairiste sans scrupules : une partie de son économie et tout particulièrement celle de son industrie de défense est dépendante de l’Europe. De ce fait, Trump ne peut pas sortir les Etats-Unis (d’Amérique) de l’OTAN, ce club de défense où ces derniers se comportent en maître à bord, car l’OTAN – tout spécialement dans ces circonstances – est un marché essentiel pour les industriels américains.

L’autre faiblesse de Donald Trump est son ego, aussi gonflée que sa chevelure artificielle. Il nous appartient de faire le récit à nos amis américains et du monde entier que la seule « performance » de Trump, dans ce qui aurait dû être une négociation difficile pour Poutine, est sa tragique trahison de la résistance ukrainienne. Trump a fait gagner Poutine alors que ce dernier était enlisé dans sa guerre contre l’Ukraine, Trump devient ainsi le premier président américain qui trahit l’histoire des Etats-Unis pour courir après d’hypothétiques business et un dérisoire prix Nobel de la paix devenu celui de la trahison et de la lâcheté.

Quant à la Chine, puissamment silencieuse dans cette affaire que Trump croit mener à son encontre en se liant avec la Russie de Poutine, elle vient de réaliser que les États-Unis pourraient tout aussi bien abandonner Taïwan…




Pour approfondir,

Entretien avec Stéphane Audoin-Rouzeau, grand historien des conflits armés (La Croix)


Face à Donald Trump et Vladimir Poutine, les Européens décidés à prendre en main leur sécurité, sans rompre avec les Etats-Unis, par Philippe Jacqué (Le Monde)



En savoir plus sur Guillaume Ancel - Ne pas subir

Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.

43 commentaires sur “Trump met fin à la guerre en Ukraine en trahissant ses alliés, que faire désormais ?

  1. Vous enterrez bien vite le soldat Zélensky. A mon avis , vous anticipez ce qui ne se passera pas. Zélensky a fait tout ce qui est imaginable pour sauver l’essentiel : le soutien US. Il a avalé toutes les couleuves et manoeuvré avec agilité. Maintenant, il revient par la fenêtre. L’aide suspendue est débloquée. Comment ? d’abord, il a toujours la confiance et l’estime de sa population et de son armée. Les tentatives en gros sabots de Trump pour trouver un Quisling en sont une belle preuve. Choux blanc pour Trump. Ensuite, je ne peux croire que les généraux américains aient validé sans bronché le retournement d’alliance de Trump . 80 ans de guerre froide et trois ans de guerre incandescente créent des réflexes et des obligations qui ne s’effacent pas en trois tweets.

    On ne sait pas si le retrait de Koussk a été imposé par Trump comme préalable ou négocié contre on ne sait quoi mais il est maintenant évident que c’est un retrait organisé et non une débacle . Remarquons au passage qu’elle permet à Poutine de crier victoire (en treillis) et de sauver la face vis à vis de ses extrémistes, lui laissant plus de libertés pour céder sur autre chose et se sortir de ce guêpier. Il ne le dit évidemment pas mais il doit bien connaître les difficultés qui s’accumulent dans le pays et dans l’armée. Utilisera-t-il l’opportunité ? Bien malin qui peut le certifier.

    Rattaquer dans quelques années , une fois l’armée rétablie ? Il y a huit ans entre le vol de l’Ukraine et l’opération spéciale, déclenchée à l’insu de sa propre population . Pas si simple de faire marcher un pays vers la guerre. Fabriquer des missiles, des drones et des canons est possible. Mais pour les quelques centaines de milliers de morts, d’estropiés et leurs familles, comment va-t-il expliquer qu’il faut y retourner ?

    Et nos dirigeants ne seront pas assez stupides pour être surpris une fois de plus !

    sincères salutations

    J’aime

    1. comment va-t-il expliquer qu’il faut y retourner ?

      Les enfants et adolescents russes sont déjà endoctrinés à cet effet, cf. militarisation de l’enseignement depuis la rentrée 2022, amplifiant le mouvement Younarmiya (Armée de la Jeunesse développée à partir de 2015). Le Régime poutinien est cohérent pour qui sait l’entendre.

      Fabrice

      J’aime

      1. je suis conscient du problème mais je serai moins affirmatif que vous. Je vous invite à lire le livre de Navalny, surtout la première partie. Il a mille annecdotes et réflexions savoureuses qui montrent comment la population s’habitue et se défend contre le bourrage de crâne. L’annecdote du coussin sur le téléphone est inoubliable

        J’aime

  2. Pour répondre à la question du titre, il est clair qu’il faut faire sans les américains et donc réorienter tous les autres participants de l’OTAN à une nouvelle alliance, non pas contre les EU mais contre la Russie de VP. Pour reprendre l’idée de mon vieux professeur Moïsi, il faut ré-associer le RU, voire l’Écosse et pourquoi pas le Canada (et pas seulement le Québec), avec bien sûr le Groenland, à l’UE sous l’article de défense commune et pas seulement à but mercantile. Je ne pense pas que l’on puisse associer la Corée du Sud ou le Japon, comme sans doute la Turquie d’Erdogan tant que le sort de Chypre n’est pas réglé, mais il vaut mieux passer des accords commerciaux avec tous les pays prêts à jouer le jeu et exclure de l’OMC tous les protectionnistes dont les EU et la Chine.

    Pour revenir au sujet de la défense commune, il faut bien sûr incliner nos partenaires à arrêter d’acheter des armes américaines qui se révèlent de bois et si la Pologne veut bénéficier de notre parapluie nucléaire ou même de vecteurs, il est urgent qu’elle se dote de Rafales ou même de SCAF à terme si elle est maintenant environnée d’engins tactiques par Koenigsberg et la Biélorussie. Les EU n’ont pas nos valeurs, qu’ils laissent gazer les syriens ou participent au massacre israélien de Gaza sous les démocrates ou au dépeçage russe de l’Ukraine sous les républicains car DT n’est pas seul à défendre cette politique inique, soit isolationniste soit impérialiste selon leurs intérêts qui ne sont pas ceux des peuples (ni même du leur) mais de quelques oligarques.

    A plus court terme, faute de l’avoir fait plus tôt, il faut renforcer notre alliance avec l’Ukraine car elle en aura encore plus besoin maintenant et exiger du nouveau chancelier allemand un accord d’emploi des Taurus, au moins contre la Crimée (qui peut aussi servir de monnaie d’échange plutôt que Koursk) et surtout contre le Dombass. La Moldavie, comme peut-être la Géorgie, sera la prochaine proie de l’ogre et il est donc urgent d’enfin se réveiller, au lieu de macroner en rond.

    J’aime

  3. Bonjour Guillaume, avez vous visionné le documentaire :  » Opération Trump  » ? Sans donner dans le complotisme , il a le mérite d’offrir un autre prisme de lecture sur ce dénouement annoncé . Quant à la construction d’une entité européenne de défense , pour les raisons que vous évoquiez : bon courage ! Je ne puis m’empêcher de penser que le discours anxiogène et sa rhétorique guerrière ont pour objectif inavoué le consentement aux politiques d’austérité …

    J’aime

  4. Pas difficile de prévoir la suite:

    • Les russes vont refuser l’accord USA-Ukraine, et tout accord qui permettrait à l’Ukraine de continuer à se défendre, sous prétexte que leurs intérêts soi-disant « légitimes » ne sont pas pris en compte. « Ce qui est à nous est à nous, ce qui est aux Ukrainiens est négociable ».
    • Krasnov va suivre la voie de la moindre résistance et dire « qu’il faut comprendre les russes » et que c’est aux Ukrainiens de faire plus de concessions. La propagande MAGA fera le reste. Rubio sera mis sur la touche comme Kellogg, ou viré, à moins qu’il retourne à nouveau sa veste (en pays MAGA c’est en général bien accepté, voyez Kennedy, Vance, etc.).
    • Pour faire pression sur les Ukrainiens, Krasnov va à nouveau interrompre (ou menacer d’interrompre) l’aide et le renseignement aux Ukrainiens. Voire faire tout pour que les Ukrainiens capitulent rapidement (levée des sanctions contre les russes, menaces contre les alliés de l’Ukraine, etc.).
      Bref, bientôt retour à la case départ.

    Le seul espoir des Ukrainiens (et donc le nôtre) serait alors que, en dépit des obstacles politiques et autres, et des menaces russes, des soldats européens soient envoyés en Ukraine pour la soutenir. Difficile d’être optimiste.

    J’aime

  5. Qui sont les libertariens ? Pour répondre à cette question, nous évoquerons l’histoire du libertarisme (ou libertarianisme).

    Deux libertariens, qui sont aussi des conservateurs populistes, viendront compléter cette étude : Donald Trump, le président des États-Unis, réélu triomphalement en novembre 2024, et Elon Musk, l’homme le plus riche du monde. Considéré comme un chef d’entreprise hors-pair et un ingénieur génial, il a été nommé par D. Trump ministre de l’efficacité gouvernementale. Nous verrons dans quelle mesure ces deux personnages font partie des « ingénieurs du chaos », concept inventé par le politologue Giuliano da Empoli.

    Origines du libertarisme

    Qui a inventé le libertarisme ? C’est un néologisme qui vient du mot « libertaire » (ou anarchiste), créé par le militant et écrivain anarchiste Joseph Déjacque, (1821-1865), en opposition au terme « libéral ». C’est en 1847 qu’il commence à s’intéresser aux idées socialistes, avant de composer des poèmes dans lesquels il appelle tout bonnement à la destruction de toute autorité par la violence. L’idée de ce concept n’est pourtant pas nouvelle puisqu’elle trouve ses racines chez les penseurs des Lumières, comme John Locke (1632-1704). Dans le « Second Traité du gouvernement civil » de 1689, J. Locke considère que l’État est le « fruit » d’un contrat social noué pour protéger deux idées libérales fondamentales : 1) La liberté économique, c’est-à-dire le droit d’avoir et d’utiliser la propriété ; 2) La liberté intellectuelle (liberté d’expression et liberté de conscience). Sa théorie des droits naturels, qui sont essentiellement la vie, la liberté et la propriété, est le précurseur de la conception moderne des droits de l’homme, malgré le primat que J. Locke accorde au droit de propriété sur le droit du citoyen. Précisons que l’idée des droits naturels a joué un rôle clé dans la justification idéologique des révolutions américaine et française et dans le développement ultérieur du libéralisme. Si le libertarisme trouve sa source dans le libéralisme et l’anarchisme, il se distingue notamment de l’anarchisme par son attachement à la liberté du marché, et du libéralisme, par sa conception très minimaliste de l’État.

    Le libertarisme américain

    Prenons l’exemple des États-Unis où le libertarisme a réellement pris forme dans les années 1960, au carrefour de l’anti-communisme viscéral des Républicains, de la contre-culture libertaire, et des économistes de l’École de Chicago. Les libertariens américains prônent la liberté en toute chose. Ils peuvent ainsi se battre pour l’abolition de l’impôt et la fin des banques centrales, le mariage gay et le port d’arme, la défense de la vie privée et la légalisation de la prostitution ou des drogues, la fin des frontières et le droit à la discrimination, et bien évidemment, la privatisation de tous les services gouvernementaux, mises à part quelques fonctions régaliennes. Si la philosophe Ayn Rand, figure tutélaire du mouvement et papesse spirituelle de la Silicon Valley a toujours la cote, les libertariens n’ont aujourd’hui plus de grandes figures intellectuelles de son aura, -ou de celle de Murray Rothbard, (1926-1995), selon le politologue Sébastien Caré. En revanche, de plus en plus de stars revendiquent cette appellation. Les idées libertariennes passent désormais plus à travers la pop culture qu’à travers l’intelligentsia.

    Donald Trump et Elon Musk, des libertariens au service de leurs intérêts financiers

    D. Trump et E. Musk, n’adhèrent pas vraiment à une philosophie politique. D’après le journaliste Emmanuel Botta, ce ne sont pas des idéologues mais des hommes d’intérêts. Cependant, nous pouvons nuancer cette assertion en faisant remarquer que ces conservateurs populistes sont aussi des libertariens. De plus, on pourrait parler dans leur cas de libertarisme nationaliste au service de leurs intérêts financiers, leur croyance principale étant que le marché est meilleur que n’importe quelle politique étatique. Cela amène D. Trump à démanteler en partie l’État fédéral. Avec l’aide d’E. Musk, D. Trump procède à une grande purge dans l’Administration américaine : au total, 2, 4 millions des salariés des agences fédérales (soit 10 % de l’ensemble des fonctionnaires), ont reçu une offre fin janvier 2025, leur permettant de démissionner immédiatement tout en continuant à percevoir leur salaire et leurs avantages sociaux jusqu’au 30 septembre 2025. La date butoir pour se prononcer du 6 février 2025 a été suspendue par un juge, les syndicats ayant saisi le tribunal fédéral du Massachussetts pour demander un report de date, estimant que ces offres de démission enfreignent la loi. D’après les syndicats, ces indemnités ne sont pas forcément garanties. De plus, des licenciements massifs sont prévus pour les personnes qui n’acceptent pas les « démissions différées ». En fait, l’objectif est d’obtenir que 5 à 10 % des effectifs démissionnent, ce qui permettra de réaliser des économies de 100 milliards de dollars a précisé E. Musk via son compte X. A ce jour, (13 mars 2025), 75 000 fonctionnaires fédéraux ont déjà signé dans le cadre du plan de départs volontaires. La mission d’Elon Musk, qualifiée par D. Trump de « projet Manhattan de notre époque » vise 2000 milliards de dollars d’économies sur les 6800 milliards de dépenses fédérales d’ici le 4 juillet 2026, jour où la mission d’E. Musk prendra fin. Rappelons que le montant de la dette américaine en dollars est abyssal : il atteint 35 460 milliards de dollars, soit 125 % du PIB américain. Cette dette sera bientôt insurmontable et pourra provoquer une nouvelle crise économique. Elle peut causer de graves dommages aux entreprises, -qui vont cesser d’investir- et à la confiance des consommateurs ; les coûts d’emprunts à court terme pour les contribuables vont augmenter et pénaliser la cote de crédit des USA. C’est la raison pour laquelle la thérapie de choc qu’E. Musk a utilisée pour révolutionner l’automobile et le spatial, est appliquée à la bureaucratie fédérale, E. Musk prévoyant de réduire les agences fédérales de 441 à une centaine. Il s’agit là d’un pari car la question qui se pose est la suivante : Peut-on appliquer au secteur public les mêmes méthodes que dans le secteur privé, sachant que les agences fédérales sont nécessaires au bon fonctionnement de la démocratie américaine ? En outre, comment réorganiser des services qui ont perdu au moins la moitié de leurs effectifs et des compétences indispensables aux agences fédérales ? E. Musk et son équipe, le DOGE, (Commission pour l’efficacité gouvernementale), cherchent à « dégraisser » les agences fédérales « à l’aveugle », sans tenir compte de véritables critères de sélection pour éliminer le personnel incompétent ou inutile. En dehors des offres de démissions tous azimuts ou de licenciements secs sans indemnités, E. Musk s’est contenté d’envoyer un courriel au personnel du Pentagone et du FBI en février 2025, exigeant que les fonctionnaires fédéraux justifient leurs activités. Il précisait que l’absence de réponse serait considérée comme une démission. Mais la direction du Pentagone et du FBI ont demandé de ne pas répondre au courriel d’E. Musk. Une chose est certaine : l’alliance de D. Trump et d’E. Musk, personnalités brutales et disruptives, menace les fondements de la démocratie américaine. Cependant, celle-ci dispose de garde-fous, notamment les juges, les catégories intermédiaires, comme les syndicats, mais également, la Constitution américaine, les médias, -et les agences fédérales assez puissantes pour défendre leur personnel. Ce n’est pas le cas en revanche de l’agence fédérale pour le développement internationale (USAID), qui finance l’aide au développement et la gestion des catastrophes : plus de la moitié de son personnel a été limogée, soit 5800 fonctionnaires licenciés, et elle a vu ses financements gelés. L’Ukraine, qui est bombardée tous les jours par les Russes, a perdu l’aide médicale fournie par l’USAID !

    La vérité selon Elon Musk et Donald Trump

    E. Musk, qui a racheté le réseau social X (ex-Twitter) en 2022, l’a transformé en produit de l’idéologie libertarienne des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), où l’État n’a pas son mot à dire en matière de régulations. Il utilise X comme un moyen d’information et de désinformation suivant une démarche populiste qui prend appui non pas sur la raison, mais sur les angoisses et les réflexes primaires de la société. Ainsi, D. Trump a instrumentalisé des thèmes complotistes, en publiant sur X des messages mensongers en septembre 2024, en prétendant que les démocrates voulaient ouvrir la frontière pour gagner le vote des immigrants en situation irrégulière. Plus récemment, il a osé affirmer que Volodymyr Zelinsky est un dictateur !… Quant à E. Musk, l’algorithme de X favorise le milliardaire qui impose ses messages sur Tesla, sur Space X ou sur D. Trump. Il attaque aussi l’Europe et dans ses tweets, il soutient que l’AFD, parti de l’extrême droite allemande, est le seul parti capable de sauver l’Allemagne !… Tout cela est bien sûr illégal grâce à Thierry Breton, le commissaire européen qui était chargé entre autres, du numérique, de la politique industrielle et de la défense de l’UE. Il fut à l’origine du DSA (Digital Services Act) en octobre 2022, texte qui a pour but de responsabiliser les grandes plateformes en les contraignant à modérer les contenus publiés sur leurs espaces, mais aussi à coopérer avec les autorités. En cas d’infraction, les délits doivent être signalés avec la même célérité que dans l’espace physique. E. Musk considère la législation européenne comme une attaque au premier amendement américain qui garantit la liberté d’expression. Entre les deux hommes, les échanges ont été d’une agressivité inédite allant des insultes d’un côté et de la part de T. Breton, des menaces de fermer X en Europe, -ce qu’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne n’aurait pas accepté. D’ailleurs, en septembre 2024, T. Breton, cet excellent commissaire européen a dû donner sa démission. Il avait parlé à propos d’U. Von der Leyen, de « gouvernance douteuse ». Il s’était permis par ailleurs, de critiquer la nomination d’un poste hautement rémunéré d’un eurodéputé allemand du parti populaire européen, (droite allemande), car ce dernier avait apporté son soutien à un second mandat de Mme von der Leyen. Manifestement, les ambitions politiques de cette dame, -qui n’a aucune vision d’avenir pour l’Europe-, priment l’ intérêt des États-membres de l’UE. (Il faut ajouter qu’elle gère plus son image que la réalité : comme ministre de la défense d’Angela Merkel, elle fut incapable de réorganiser l’armée allemande, et elle dilapida 100 millions d’euros pour payer des consultants privés. Son premier mandat européen a brillé par son incompétence. En raison de l’attentisme d’U. Von der Leyen, T. Breton a dû attendre deux ans avant de pouvoir proposer un plan de défense de 100 milliards d’euros en février 2024, pour augmenter significativement notre base industrielle de défense, mais également pour développer des infrastructures communes de sécurité. Enfin, U. von der Leyen partage avec le Conseil européen, la responsabilité de ne pas avoir mis l’UE en économie de guerre dès le 24 février 2022. Avec pour conséquence l’impossibilité de mobiliser les moyens financiers nécessaires, pour fabriquer entre autres, des obus en quantités suffisantes à destination des Ukrainiens). Enfin, depuis l’élection de D. Trump, ni U. von der Leyen ni la vice-présidente de la Commission chargée du numérique, ne sont intervenues pour faire respecter le DSA, notamment contre les ingérences récurrentes d’E. Musk dans la campagne des législatives allemandes, car « il ne faut pas nourrir le débat » !

    Donald Trump a conclu un pacte « faustien » avec le parti libertarien

    D. Trump, non content de favoriser le marché et la liberté d’expression, a promis le 25 mai 2024, à la Convention du parti libertarien, de faire libérer Ross Ulbricht, le fondateur de Silk Road, le plus grand site de ventes en ligne de drogues de 2011 à 2013, (cannabis, cocaïne, LSD, drogues de synthèse…), s’ils votaient pour lui en novembre 2024. R. Ulbricht avait été condamné à perpétuité car il avait vendu pour 200 millions de dollars de drogues. Les libertariens ont en général voté pour D. Trump, même s’ils n’apprécient pas son autoritarisme. D. Trump a tenu parole et a fait libérer R. Ulbricht en janvier 2025, alors qu’il s’était engagé auprès de ses électeurs traditionnels à imposer la peine de mort aux trafiquants de drogues. Nul doute qu’A. Rand, -réputée pour sa morale intransigeante et admirée par D. Trump-, n’aurait pas apprécié son amoralisme et son mépris total des lois et de la justice américaines. Elle aurait certainement aussi détesté l’origine en partie frauduleuse de sa fortune. Dès les années 1970, il a eu des relations « commerciales » avec des personnages sans scrupules, qui mélangent les affaires immobilières légitimes, le racket, les escroqueries à l’assurance, la contrefaçon etc. Enfin, d’après Sergueï Jirnov, ancien officier supérieur du KGB, D. Trump a vendu une grande partie des appartement de ses tours à New York à des mafieux russes établis aux USA, ce qui leur permettait de blanchir leur argent. (Cf. Le Point du 27 février 2025). Sa fortune personnelle, évaluée à 4, 3 milliards de dollars, lui a permis de briguer avec succès deux mandats présidentiels.

    Quel avenir imagine E. Musk pour le monde ? Passionné de science-fiction, il espère un jour coloniser Mars, que l’astrophysicien Francis Rocard avait qualifiée il y quelques années de « planète morte ». Si E. Musk s’intéressait plus à la connaissance de l’univers qu’à sa conquête, il tiendrait compte des réalités de la planète Mars : – 133 ° la nuit, énormément de radiations et un air irrespirable composé en grande partie de gaz carbonique, sans compter le temps « astronomique » qu’il faudrait pour qu’un vaisseau spatial puisse s’y rendre. Par ailleurs, E. Musk a créé au Texas une ville du futur, dédiée à la science et à la technique, « Starbase », où les salariés de ses entreprises se sont installés. On devrait bientôt y voir des antivaccins, côtoyer des climatosceptiques, des amateurs d’armes à feu, tous libertariens, mais aussi des populistes et des suprémacistes blancs. Curieusement, cette ville rêvée par E. Musk, évoque le roman d’anticipation politique, « Nous », d’Evgueni Zamiatine, qui critiquait la société communiste totalitaire. Dans ce livre, l’humanisme bolchevique, adorateur de la machine, fait du contrôle, de la manipulation et du mensonge ses principes « animateurs ». C’est très exactement ce qu’E. Musk a fait. 1) Il a instauré un contrôle « dictatorial » sur les fonctionnaires américains. Une juge fédérale a autorisé E. Musk et son équipe à accéder aux données d’agences fédérales et à licencier les fonctionnaires, malgré le recours en référé de quatorze États. Ils demandaient à la juge de l’empêcher d’accéder aux données du Bureau de Gestion du personnel, des ministères de l’Éducation, du Travail, de la Santé, de l’Énergie, des Transports et du Commerce. Ces États faisaient valoir que les vastes pouvoirs accordés à E. Musk violaient les sections de la Constitution portant sur les nominations. 2) E. Musk a mis en place depuis quelques années aux USA, avec son réseau social X, un système de manipulation de la vérité. La fiction d’E. Zamiatine décrit la société du XXXème siècle, soumise à l’État unique gouverné par le « Bienfaiteur ». Nous empruntons à G. da Empoli un autre mot pour qualifier E. Musk -et D. Trump-, qui rêvent de réaliser une société sans État et un réseau social hyperpuissant. G. da Empoli, dans son livre, « La peste et l’orgie », parle du culte des Orixas, les dieux de la religion Yoruba au Brésil : « Avec l’avènement du christianisme, Exu, le dieu orixa de la « communication et des illusions », a pris l’apparence du  diable ».

    Le 13 mars 2025.

    J’aime

  6. « c’est plié pour l’Ukraine », après avoir était encourager par la propagande azimuté de la Russie à sortir de l’oeil du cyclone malgrés cette « bad ending » se serais peut être l’occasion pour moi de retourner à ma préçieuse stabilité… Toutefois bouger un peu de temps en temps n’est pas si désagréable je risque d’y avoir pris goût!

    Au delà de ces considérations personnelles nous sommes pour reprendre le titre de blog de Michel Goya dans « la pacte des flous ». En sabordant l’accord sur les terres rares les loups de la maison blanche on clairement indiquer qu’ils preferaient la Russie à l’Ukraine, mais toute la question est à quelle point cette orientation est-elle représentative de la position des USA? Pour le moment peut d’élément ont filtré quand au résultats de l’acord de césser le feu entre l’Ukraine et les Etats Unies d’Amérique, on sait qu’il doit encore être valider par la Russie, Koursk est certainement une concession des Ukrainniens… Reste à savoir si l’Ukraine et l’Europe ont pu faire entendre leur voix et à qu’elle point cela se retrouvera dans l’accord, puis voir se que feront la Russie et les US par la suite, car s’il était accepter encore faudrait-il qu’il soit respecter. Salutation, Ludovic Melin.

    J’aime

    1. Soyez précis. Les Usa ne sont pas en guerre contre la Russie, seulement facilitateur dans les négociations. Un cesser le feu ne peut exister que si les deux belligérants l’acceptent et l’appliquent réellement. Ce n’est pas encore fait. Et personne en Ukraine n’envisage une réddition !

      Par ailleurs je ne crois pas qu’il n’y ait aucune opposition interne à Trump. Que les militaires ne s’expriment pas publiquement, c’est naturel mais je ne les vois pas accepter passivement, cautionner une victoire offerte sur un plateau à Poutine et une déroute ukrainienne alors qu’ils n’ont pas encore digéré celle d’Afganistan. Le délire trumpien d’une alliance potentielle avec la Russie contre la Chine doit les faire rigoler ou vomir, je ne sais

      J’aime

  7. Voyons plus loin que les négociations actuelles …Toute signature d’un quelconque accord ( terres rares, abandon de souveraineté sur des territoires ukrainiens, démilitarisation ,etc… ) obtenu  au profit de Poutine , avec ou sans la complicité de Trump, devra être soumis au et ratifié par le Parlement Ukrainien  démocratiquement élu et attentif aux exigences et attentes de sa population. BREF :   » Trump n’ a pas  toutes les cartes en main et l’affaire n’est pas encore pliée ».

    J’aime

  8. Bonjour Monsieur Ancel,
    Merci pour votre article.
    Trump réclamait une hausse des budgets des membres de L’OTAN. Il a finalement gain de cause…
    Pensez-vous que les Européens vont jouer la carte Européenne pour les achats d’armes ?
    Sur le front poutine n’a t’il pas intérêt à poursuivre l’offensive malgré une armée désuète mais supérieure en nombre et en munition ?
    Pourquoi les pays Européens n’interviennent ils pas tant que poutine semble être affaibli ?
    Merci d’avance
    Eric

    J’aime

      1. sans l’appui US, en particulier dans le renseignement

        Et sans le soutien affirmé des opinions publiques… Cela n’aide pas face à une puissance nucléaire intimidante et menaçant quasi chaque jour quiconque s’interpose.

        Fabrice

        J’aime

  9. L’Histoire se rappelle à nous bien tristement.

    80 ans que l’Europe n’avait pas connu la guerre sur son sol mis à part en ex Yougoslavie où des casques bleus français y ont été comme troupes de maintien de la paix. N’est ce pas Mr Vance ? Encore un sinistre individu qui refait l’histoire de France à sa sauce.

    Une armée européenne ? On en parle, on en parle mais rien de se profile à l’horizon.

    Il faudrait que chaque pays possède les mêmes armements et procèdent à des exercices militaires communs et bien rodés. Nous en sommes loin. Mais chacun fabrique son matériel dans son coin tout en continuant à acheter aux Etats Unis, notre seul point commun à 27.

    Une garde nationale comme vous l’avez évoquée dimanche soir sur BFMTV ? Pourquoi pas ? mais le temps presse et nous n’en avons pas.

    Trump sert la tête de Zelensky sur un plateau à Poutine et il est à craindre qu’il ne finisse comme Navalny.

    L’Europe a à supporter Trump durant 4 ans puis peut-être Vance à sa suite sauf si le peuple américain se réveille.

    Quant à Poutine encore quelques décennies et comme il n’y a pas d’opposition en Russie, les successeurs seront du même acabit.

    Il est trop tard pour pleurer dans les chaumières sur l’avenir de l’Europe.

    Relevons la tête. Retroussons nos manches pour NE PAS SUBIR les rodomontades Est Ouest.

    S Cazeneuve

    Aimé par 1 personne

  10. La suite dépendra entièrement de la réponse à la question suivante :Eutelstat peut-il remplacer Starlink , pour que l’armée ukrainienne continue à tenir dans les mêmes conditions ?
    Quel est votre avis technique ?

    J’aime

  11. Bonjour Guillaume et merci encore pour cette excellente analyse.je suis convaincu que l’atteinte portée à l’honneur des américains par Trump va lui coûter cher, et peut être beaucoup plus vite qu’on ne peut le penser.Au regard du traquenard à la maison blanche, d’avoir suspendu le soutien et d’avoir rendu aveugles les ukr, de toutes ses décisions et réactions et ce, sans compter la dette personnelle qu’il a envers la Russie qui lui a déjà sauvé la vie au moins 2 fois, il ne fait plus aucun doute que Trump a passé un deal avec Poutine pour lui permette de récupérer la région de Koursk, privant l’Ukraine de toute monnaie d’échange et enlevant une épine du pied à Trump dans son initiative de pseudo négociation de paixL’histoire, ni les américains d’ailleurs, ne l’épargneront pas sur ce sujet un jour ou l’autre.Toujours est-il que cependant je ne partage pas entièrement votre avis D’abord j’espère que Zelenski refusera l’accord sur les terres rares encore une fois: à quoi bon si, même en le signant, à priori Trump ne lèvera pas ses sanctions de renseignement et militaires à l’égard de l’Ukraine?En outre, par ce deal odieux, Trump crache au visage des alliés et cela est absolument inacceptable. Les alliés doivent le dénoncer publiquement, pointer clairement Trump du doigt et prendre des mesures inédites: protection du ciel, renforcement des sanctions, soutien militaire accru, espérons que même l’Allemagne fournisse enfin des Taurus.Est ce que les alliés peuvent acheter du renseignement américain pour les transmettre aux ukrainiens? l’Europe et la GB ont les moyens d’aider l’Ukraine et doit dire NON à la paix sauce Trump.Ne pas céder, pour ne pas subir!!!J’espère de tout coeur que nous suivrons cette voie, ma seule possible pour mettre fin à cette guerre… De manière définitive.

    J’aime

  12. Bonjour Monsieur Ancel. Plus que la paix, la livraison de l’Ukraine à Poutine n’est-elle pas l’offrande de Trump afin de garantir le rééquilibrage de la relation des deux pays face aux accords sino-russes dont on ne connait pas tous les tenants et aboutissants ? La Russie se réarmant rapidement, ne sera-t-elle pas tentée de reprendre son offensive en Europe avant la fin du mandat de Trump ?

    Aimé par 1 personne

  13. Bonjour,

    Analyse très intéressante et très percutante. Cependant, je me pose une question. Sauf erreur de ma part, avant cette guerre « russo-ukrainienne », la communauté internationale semblait d’accord pour dire que l’Ukraine était un des pays les plus corrompus de la planète. Si je comprends bien la plupart des intervenants, l’Ukraine s’est donc rachetée une « virginité » en 3 ans, au point de rejoindre l’UE et l’OTAN.??? Je reste dubitatif…. Je sais déjà que l’on va me dire que la Russie est également corrompue, dans ces conditions que l’on établisse un classement des pays les plus corrompus, en n’oubliant pas ceux qui nient l’être.!!!

    Quant aux accords de Minsk, Hollande et Merkel ont reconnu qu’il s’agissait d’une forfaiture.

    Après tout cela, j’ai beaucoup de difficultés à croire, « rubis sur l’ongle », la parole de nos décideurs.

    Cordialement,

    J’aime

    1. Au moins, votre expression « guerre russo-ukrainienne » au lieu de « invasion de l’Ukraine par la russie » annonce la couleur…

      Donc, vous avez beaucoup de difficultés à croire que la russie a envahi l’Ukraine? Qu’elle veut la recoloniser? Qu’elle détruit ses villes et qu’elle tue les Ukrainiens?

      Vous maintenez que c’est juste une « opération spéciale » de « dénazification »? Que la russie arrêtera de dépenser 40% de son PIB en armements dès qu’on agitera un drapeau blanc?

      En revanche, apparemment, vous n’avez aucune difficulté à croire qu’on ne doit pas se défendre. Qu’on ne doit pas aider les Ukrainiens, qui se font tuer en se defendant, et en NOUS défendant, « parce qu’il y a de la corruption » (nonobstant que le président ukrainien a été élu pour lutter contre la corruption, contrairement au « président » russe…). Que le seul moyen d’avoir la paix avec la russie, c’est de s’aplatir devant elle et de la laisser vous faire tout ce qu’elle veut (mais peut-être que vous aimeriez ça…). Qu’il vaut mieux capituler d’avance et collaborer. Ah, Vichy, le Maréchal, ces cinq années d’amitié franco-allemande sans limites, c’était quand-même le bon temps, hein?

      Vous parlez des accords de Minsk, merci de nous rappeler que les russes ne respectent les accords qu’ils ont signés que tant que ça les arrange. Comme Krasnov.

      Le classement des pays les plus corrompus est facile à trouver sur internet (https://www.transparency.org/en/cpi/2024) pour quiconque a un cerveau qui fonctionne et qui n’a pas peur de lire, même s’il n’aimera pas ce qu’il lira.

      J’aime

      1. 40% de son PIB en armements

        40% du budget fédéral russe, pas du PIB (6-8% selon estimation du PIB réel). Pour le reste, j’adhère à vos critiques.

        Fabrice

        J’aime

  14. Bonjour et merci pour ce billet.

    Une question que je me pose depuis plusieurs mois : malgré ce revers, la Russie a t-elle encore les moyens de ses ambitions et peut-elle encore véritablement gagner ?

    Par « gagner », j’entends par rapport à ses objectifs initiaux : le contrôle global de l’Ukraine, soit par une occupation totale, soit par une occupation au moins jusqu’à Kyiv et Odessa et éventuellement via un reste d’état fantoche à sa botte plus à l’ouest. Même si elle n’a jamais véritablement admis cet objectif, il est clair depuis le départ que le but est là : contrôler par la force un état qui s’éloignait politiquement d’elle. Comme l’avait justement dit Michel Yakovleff, la Russie n’a pas lancé cette invasion pour réaliser une opération immobilière à Marioupol.

    Admettons que demain les lignes de front ukrainiennes s’effondrent, laissant les soldats russes progresser jusqu’à ces objectifs de Kyiv et Odessa. C’est une chose d’avancer après avoir percé les lignes de tranchées, cela en est une autre de contrôler ensuite de vastes territoires avec une logistique défaillante et une population excessivement hostile et très armée vu la quantité d’armes qui circule depuis trois ans.

    Pour faire un parallèle certes bancal mais qui a le mérite de donner un précédent : les russes auraient laissé quelque chose comme 25000 morts dans l’occupation de la Tchétchénie, qui était peuplée avant la guerre d’environ un million d’habitants.

    Admettons un chiffre prudent de 30 millions d’habitants à contrôler sous occupation : une simple règle de trois par rapport au chiffre de Tchétchénie nous emmènerait à 750000 morts russes. Si on rajoute la quantité de matériel militaire à dispositions et de nouveaux items pouvant facilement être exploités dans des opérations de résistance (drones), objectivement, je ne vois pas comment les russes pourraient espérer maintenir le terrain plus que quelques mois.

    Et en tout état de cause, pour garder ce contrôle, la Russie devrait donc mobiliser de manière permanente une quantité d’hommes et de matériels qui lui feront défaut pour lancer une opération ailleurs, vers les pays baltes.

    Avez-vous un avis éclairé sur cette capacité de la Russie à contrôler in fine l’Ukraine après sa potentielle et pas encore acquise victoire militaire ?

    J’aime

  15. Bonjour Guillaume,

    Merci pour ces analyses qui permettent de rester en lien avec une actualité trépidante, tout en prenant du recul.

    Je ne partage toutefois pas la conclusion concernant la Chine et Taïwan.

    Taïwan est une tête de pont « occidentale » aux portes de la Chine, tout comme le Japon et la Corée du sud. A cause des supra conducteurs mais aussi de sa position stratégique, il est très peu probable que Washington offre ce somptueux cadeau à un pays qui est son réel adversaire pour le siècle à venir.

    Trump met fin à une guerre qui ne pouvait être gagnée ni par les uns, ni par les autres, mais qui ruinait tout le monde (ce constat pourra paraître odieux, cynique, etc., mais il me semble seulement tristement réaliste). Et surtout, à présent que la Russie est affaiblie pour 10 ou 15 ans, elle ne constitue plus un enjeu prioritaire pour les Etats-Unis. Si l’on considère que son « vrai » combat est contre l’émergence de la puissance chinoise, Trump ne fait actuellement que « pacifier » ses arrières en « éteignant » les conflits en Ukraine comme au Proche-Orient. Il le fait sans états d’âmes, et sans y mettre les formes, comme le veut son personnage. Mais plutôt que de s’arrêter au « comment », nous devrions plutôt nous interroger sur le « pourquoi ». Plutôt que de vouloir maintenir les Etats-Unis dans un conflit dont ils veulent sortir, ce que nous n’avons pas les moyens de faire, nous devrions participer aux négociations pour obtenir les meilleures conditions possibles pour l’Ukraine et son peuple dans cette sortie de guerre. Il y a peut-être là une possibilité d’action positive.

    Nous allons donc probablement voir se développer dans les prochains mois:

    • une politique américaine visant à « récupérer » la Russie, ou tout au moins à la « neutraliser » en s’efforçant de priver la Chine d’un allié stratégique. Les négociations avec Poutine ne sont qu’un avant-goût et il est probable que l’Ukraine n’est que le 1er alinéa d’un accord qui en comportera bien d’autres. C’est la raison principale qui motivera ce rapprochement, pas les « sympathies » que peuvent avoir Trump et Poutine l’un pour l’autre. Je crois qu’entre l’hyper-businessman et l’héritier de l’Union soviétique il ne peut pas y avoir de « sympathie », juste une collusion d’intérêts reconnue de part et d’autre. Ne mettons pas d’affect là où il n’y en a pas, cela biaise nos perceptions et fausse nos analyses. La Chine reste silencieuse? Evidemment, parce qu’elle sait que ce qui se concluera ne sera pas à son avantage. Elle observe donc, et attend de voir tout en agissant peut-être en coulisses à Mocou, ce qui est le plus sage à faire de son point de vue.
    • se développer peu à peu un nouveau courant au sein de l’UE, évidemment sous l’impulsion américaine, qui défendra ce point de vue, tout comme le courant actuel s’est développé lorsque la Russie était jugée par Washington comme un danger sur ses arrières

    Le poids de l’économie fera le reste. Lorsque les entreprises américaines réintègreront en masse le marché russe, que feront les Européens? La dogma actuelle inciterait à penser qu’ils bouderont et préfèreront voir leurs concurrents prendre les places qu’ils occupaient avant 2022. Une approche plus pragmatique serait de croire que l’économique va reprendre la main et conduire le politique à mettre un peu de réalisme dans son vin.

    Certains parmi nous se souviennent des déclarations fracassantes qui ont suivi le carnage de la place Tien An Men. Que reste-t-il de ces serments de ne plus jamais commercer avec la Chine? Ce qu’il restera dans 35 ans des certitudes actuelles concernant la Russie (si la planète est encore là pour voir ça).

    Tout ceci ne se fera pas en un jour. Mais des jalons sont en train de bouger. Les Européens peuvent rester figés dans leurs justes rancoeurs ou admettre que faute d’avoir l’intelligence ou la simple capacité de s’unifier, ils pèsent moins, bien que 500 millions, que les 140 millions de Russes ou les 300 millions d’Américains.

    Ce constat amène à la recherche d’une autre voie. On dit que « gouverner, c’est prévoir »; on pourrait ajouter que « prévoir, c’est faire preuve d’imagination ». Or le dogme tue l’imagination, et c’est ce qui explique la pauvre performance de nos dirigeants, ballotés par-ci, ballottés par-là…

    Nous avons subi Poutine, nous subissons à présent Trump. Quand cesserons-nous de subir, quand reprendrons-nous l’initiative? Mais y a-t-il vraiment un « nous » européen… ?

    Idée disruptive que je soumets en forme de boutade: si l’alliance américaine vacille contre une Russie menaçante, il n’est que temps de forger une alliance de revers avec la Chine, qui aurait le mérite de faire remonter l’Europe dans l’évaluation de la « Balance of power » faite depuis Washington, tout en pouvant calmer la Russie, si l’on espère que l’influence chinoise a augmenté à Moscou depuis 3 ans.

    Cette idée audacieuse – qui s’apparenterait à l’alliance formée en son temps par François Ier avec la Sublime Porte – est évidemment totalement politiquement incorrecte à l’heure actuelle (puisque la Chine est elle aussi « méchante »), et les Etats-unis s’efforceront de tuer dans l’oeuf toute velléité dans cette direction. Ce qui ne serait pas « mal » de leur part, mais le service de leurs intérêts bien compris.

    Nos dirigeants mettent du coeur là où il ne faudrait qu’une froide réflexion. Ce sont des poètes voulant faire croire qu’ils savent jouer aux échecs. Nous n’avons toujours pas guéri du syndrôme de Fontenoy.

    J’aime

    1. Contrairement à ce qui est affirmé depuis si longtemps, est-ce que la Chine est vraiment un adversaire (autre que commercial) pour DT, au moins à brève échéance ? Que valent la Corée du sud, voire même Taïwan pour ses semi et pas encore supra-conducteurs (qui auparavant étaient plutôt américains), quand on voit comment il s’accommodait avec Kim lors de son précédent mandat ? L’alliance avec le Japon est peut-être plus stable, mais il se désintéresse même de l’Allemagne, presque vassale des EU il n’y a pas si longtemps, mais coupable maintenant de trop exporter de voitures. L’affrontement avec la Chine me semble essentiellement économique, sauf si elle agressait trop rapidement Taïwan (avec un scénario à l’Ukrainienne) puisque elle n’est même pas reconnue au niveau international.

      Contrairement à ce que vous écrivez à propos d’éteindre les conflits au MO, je pense que la prochaine cible de DT sera l’Iran, après Gaza et peut-être le Liban, ne serait-ce que par soutien à son alter ego Netanyahu tant qu’il conservera son rang. Il l’a déjà menacé et n’en restera pas là, ne serait-ce que pour venger l’ancienne prise d’otages de l’ambassade et exploiter sa rupture de l’accord antinucléaire en 2018. Où est d’ailleurs actuellement la flotte américaine; dans le détroit de Formose et pas en méditerranée ou dans le golfe persique ?

      N’oubliez pas que les EU ont l’habitude d’exploiter, voire de susciter les erreurs adverses comme en 1917 pour le Lusitania ou le Viligentia et la dépêche Zimmerman ou ensuite Pearl Harbour en 1941, voire les twin towers de 2001, pour affronter des adversaires sérieux en entrant vraiment en guerre, les guerres de Corée et du Vietnam n’étant aussi que des réactions à des agressions.

      J’aime

    2. S’en prendre maintenant aux houthis du Yémen en menaçant l’Iran me parait très significatif de ne pas vouloir « éteindre les conflits du Moyen Orient » mais au contraire d’y faire place nette, en contentant l’Arabie Saoudite, les EAU, l’Égypte et bien sûr Israël.

      Même si le golfe persique est moins critique économiquement qu’autrefois pour les EU, le canal de Suez doit être pacifié, y compris par la guerre.

      J’aime

    3. Après les Houthis, c’est à nouveau Gaza bombardée, même après avertissement.

      La politique de Trump c’est celle de la canonnière quand ce n’est pas la trahison de ses alliés comme au temps de l’Amgot, de la crise du canal de Suez (à rapprocher maintenant de sa revendication sur celui de Panama !), le financement des rebelles du FLN , puis de l’OAS, la livraison d’armes au Maroc et en Tunisie, comme cela a été fait au Vietnam et en Afghanistan…

      Il est vrai qu’on éteint des puits de pétrole en flamme à l’explosif et donc celle des conflits au MO se fera par toujours plus de morts que cet irresponsable prétend déplorer en Ukraine.

      J’aime

  16. Pour ma part, j’espère que le discours de Claude Malhuret sera vu et, surtout, entendu par tous les dirigeants de l’Europe et du reste du monde qualifié encore (peut-être plus pour longtemps) de « libre ».

    Il est plus que temps de renverser le syndrome de Munich, afin d’éviter que les années 2025-2032 soient le reflet des années 1938-1945.

    J’aime

    1. reflet des années 1938-1945

      Nous sommes déjà en 1939, guerre active, avec l’Ukraine désormais dans la situation de la Pologne de 1939, coincée entre un agresseur déclaré (Russie poutinienne) et un supposé allié défenseur (les Etats-Unis trumpiens). Munich, c’était à Minsk.

      Nota : pour la Chine, la IIe guerre mondiale a commencé en 1937, voire même en 1931 avec l’invasion de la Mandchourie.

      Fabrice

      J’aime

  17. Je ne partage pas du tout votre analyse…

    1. Starlink en Ukraine est payé par la Pologne et Oneweb (Eutelsat) est prêt à remplacer Starlink
    2. La guerre sans le renseignement américain peut durer encore 12 à 20 mois, certes au prix de lourdes pertes civiles… et d une explosion de l émigration des civils (de 6 à 22 mio, soit 50% de la population ?)
    3. Cette émigration explosive, et de nouveaux crimes de guerre russe, donneront enfin la force aux Européens de s opposer à Putine.
    4. L Ukraine n acceptera jamais la destruction de sa culture et la russification forcée, Elle organisera des mouvements de résistance comme elle a su le faire en 1945.
    5. Si la trahison des USA continuent, l UE peut arrêter la flotte fantome russe en Baltique (70% des exportations de son petrole)
    6. Il faut tenir jusqu’à novembre 2026, élections de mi mandat, que Trump va perdre, avec la hausse de l inflation et la destruction des agences federales
    7. D ici à Novembre 2026, le National Wealth Fund sera asséché… et la Russie devra empreter sur les marchés internationaux (bonne Chance !)
    8. En ssynthèse, un peuple menacé de morts sera encore plus créatif… et féroce.

    Aimé par 1 personne

  18. C’est sur le retournement d’alliance des USA nous fait mal aux dents, c’est un coup très dure à nos démocratis et à notre sécurité. Au point même d’avoir eclipsé la guerre en Ukrainne… Mais malheureusement ça n’annonce en rien une trève pour les Ukrainniens, voyez y un dénie de réalité, étant tétu comme une mule c’est possible, mais personnellement j’estime qu’un cesser le feu dans c »est condition serait encore plus dangereux que la poursuite du combat.

    Evidemment aussi frustré que je soit par la situation j’ai des raisons de soutenir cette affirmation, tout d’abord comme vous l’avez dit l’armées Russe et fortement dégrader, le risque de perçée majeur de fantassin et bien moindre qu’une armée Russe renforçer et réarmées après quelques mois de trève. Car croire que si l’Ukraine suit Trump il y aurait un retour à la normale serait pour moi une grave errreur! Ensuite bien que bien moins puissant il y a d’autre source d’infos pour les Ukrainiens ne serais-ce que leurs drones et leur propre service de renseignement!

    Pour ce qui est du retour au passé, j’en doute ; La croisade contre les dépenses publiques au USA, elle semble soutenue par une volonté de « ne plus payés d’impots » mais une dépenses et avant tout la mobilisation d’une force de travaille qu’elle soit publique ou privé n’y change rien, ainsi en voulant ne pas dépensé et accumulé les subsides sur son compte, il s’oppose tout autant à l’achat d’une voiture qu’au paiment d’un loyer… En réalité ne pas payès revient surtout à paraliser l’économie en reniant ça fonction première : façilité les échanges. Je m’égare? Non, dans cette inclinaison à casser l’économie, il risque fort de cassé la puissance Américaine et au passage les services de renseignement Américain…

    Vous avez remarqué qu’il n’hésite pas à metttre en périle toute l’industrie de défense des USA en décrédibilisant la confiance qu’on peut avoir dans un vendeur d’arme qui n’accepte de fournir que quand on n’ a pas besoin de les utilisés… Dans ce contexte le temps joue contre nous si nous espérons pouvoir nous appuyer sur nos ançienne habitude pour sortir de cette crise… Même s’il le voulait Donald Trump sera bientot incapable de soutenir qui que se soit, il convient donc de rapidement nous fabriquer nos propres béquilles, sans doute moins performante que les prothèses Américaines, mais au moins à porter de main, et pas sceller derrierre une belle vitrine dont la cadena n’a plus de serrure… Salutation, Ludovic Melin.

    J’aime

  19. Bonjour Guillaume,

    En septembre 2023 déjà l’affrontement dans la zone Robo-Novo-Verbo vous conduisait à nous prévenir car vous disiez je cite:

    « Aucune paix durable n’est donc envisageable sur notre continent tant que Poutine est encore au pouvoir. Je le redis en particulier pour tous ceux qui croient ou qui prient pour ne pas être concernés par ce conflit. Qu’ils se rappellent notamment qu’après l’Ukraine, la Russie s’attaquera à ses voisins qui sont membres de l’OTAN. Dès lors – que nous le souhaitions ou pas –, nous aurons à nous engager aux côtés de nos alliés, avec une armée inadaptée et une conscience trop éloignée de ce qui procède en réalité de notre propre sécurité. »

    Devant la technique du casse-noix qui porte bien son nom, la prise de conscience est plus que d’actualité.

    Caricature de lui-même, n’obéissant qu’à une seule règle, à savoir la domination qui l’a créé, le président Trump a abaissé le niveau du plafond à son plus bas dans le bureau oval ; la folie communiquée stupéfiante du PB Vance en a ajouté à une ambiance oppressive face à laquelle le Président Ukrainien Volodymyr Zelensky a su rester digne de confiance et réactif tout en restant à la hauteur de sa fonction. C’est lui qui devrait avoir le Prix Nobel de la Paix.

    En 2135, peut-être.

    J’aime

  20. Bonjour Mr Ancel,

    merci pour cette analyse pertinente et éclairée.

    Il est quasi certain que l’immonde Elon Musk va arreter l’accés des ukrainiens à Starlink, surtout si se sont les citoyens américains qui le paient. ça lui permettra de faire bonne figure apres l’echec de sa fusée SpaceX et de se faire passer pour un bienfaiteur du contribuable US

    Trump, par ses coupures de budget, notamment dans la recherche, est en train de renvoyer les USA, 200 ans en arriere. Et cela ne va toucher simplement la culture et l’environnement mais aussi l’économie, dont la retraite par capitalisation des citoyens depend.

    Ajouté à cela une fuite des cerveaux US vers l’UE, et l’oeuvre du « moron » Trump sera achevée.

    J’aime

  21. Je ne suis pas un spécialiste militaire, mais l’Europe pourrait fournir quelques moyens supplémentaires pour « limiter » les avancées de l’armée russe.

    Pourquoi les Allemands ne fournissent pas leur missiles TAURUS d’une portée de 500 km. Cela permettrait de « taper en profondeur » les concentrations de dépôts de munitions, vivres et carburant. Sans ravitaillement les forces russes ne pourraient plus avancer. ( Ces dépôts ont dû être identifiés depuis longtemps et on ne déménage pas des centaines de tonnes de munitions en claquant des doigts)

    A ma connaissance, Les Ukrainiens ne disposent que d’UNE ou DEUX BATTERIES DE MAMBA SAMP/T. ( Portée 60 à 100 km). Pourquoi la France et l’Italie ne fournissent pas davantage de ces batteries ? Je sais la France n’en a que HUIT et en donner une autre à l’Ukraine, risque de faire grincer des dents dans les Etats Majors. ( L’Italie n’en que SIX )

    Mais on est en état de guerre ou pas ? Il faudrait au moins essayer de « sauvegarder » les quelques unités encore capable de produire de l’électricité..

    En attendant le sacrifice des Ukrainiens, les Européens produisent beaucoup de mots !

    J’aime

      1. Selon Mykhaïlo Podoliak, le conseiller spécial de Zelensky, les drones Ukrainiens  » ont intégré 8 millions de références de cibles militaires ». Sources le Point 2743 p.39

        Qu’est ce que les Ukrainiens attendent pour taper des cibles prioritaires ? Ou est ce qu’ils ont assez de missiles pour ce genre d’opération. En attendant les Allemands sont toujours aussi discrets quand à la livraison de missiles Taurus.

        J’aime

Répondre à Septentrio Annuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.