« Petites leçons sur la guerre. Comment défendre la paix sans avoir peur de se battre »

Présentation, conférences et dédicaces, débats et critiques

Je publie dans la collection Autrement (Flammarion) ce texte simple pour parler de la guerre, de l’armée et de tout ce que notre société a un peu trop vite oublié.

Ancien officier et chroniqueur de guerre, je fais partie de ces rares militaires qui parlent publiquement (mon livre précédent s’intitulait d’ailleurs « Saint-Cyr, à l’école de la Grande Muette »). Je passe beaucoup de temps et d’énergie dans les médias francophones, notamment en France, en Suisse et Belgique et au Canada pour expliquer et décrypter la guerre à une société qui a cru pendant au moins trois décennies qu’elle n’était plus concernée…

Avec la guerre en Ukraine depuis 2022, puis celle au Proche-Orient depuis 2023, cette réalité nous revient en pleine figure et, malheureusement plus que jamais, nous sommes concernés par la guerre.

Ce livre est donc destiné à ceux qui veulent comprendre ce qui se passe, sans termes techniques ni noyade politique sur ces « théâtres de guerre ». Je parle de la guerre, avec des mots simples et je l’espère une dose de bon sens, je parle des organisations militaires comme l’OTAN ou l’armée française, je parle des dangers auxquels nous sommes confrontés, en particulier de la peur que nous ressentons. Peur du nucléaire, peur des armes de guerre, peur aussi d’être désinformés dans une société surinformée.

J’explique aussi comment nous pouvons nous défendre contre ces empires menaçants, comment l’Europe nous aiderait à constituer une défense à l’échelle de notre prospérité et comment nous pouvons nous préparer afin de « ne pas subir » ces situations, pour défendre la paix et ce à quoi nous sommes attachés.

C’est un texte pour comprendre de quoi la guerre et les militaires sont faits, un texte pour ne plus avoir peur. 


Conférences et dédicaces

Si vous souhaitez un livre dédicacé, merci de le commander à la librairie Compagnie (75005), je passerai le signer avant qu’elle ne vous l’envoie


Mercredi 26 novembre 2025, je vous retrouverai (avec plaisir) à l’Université Jean Moulin à Lyon, pour une conférence sur la capacité à se battre pour défendre la paix, la guerre en Ukraine et la défense européenne




Débats,

« Ukraine, avons-nous oublié la guerre », Interview de Stephane Audoin-Rouzeau sur France Culture

La formation des élites militaires : rencontre avec Guillaume Ancel et Stephane Audoin-Rouzeau (conférence organisée par l’IRSEM à l’Ecole militaire de Paris, le 3 février 2025)




Critiques et avis

« Petites leçons sur la guerre », de Guillaume Ancel : savoir défendre la paix, article de Benoît Hopquin (Le Monde)


Interview par Nadir Djennad sur Radio Africa


Petit précis de la guerre par Nicolas Roquejeoffre (Dernières Nouvelles d’Alsace)


Géopolitique : « Si tu veux la paix, comprends la guerre », par Benoît Lasserre (SUD OUEST)


Remède à l’inculture militaire, par Aurélie Marcireau (La Tribune Dimanche)


Pour un savoir militaire de base, par Diego Chauvet (L’Humanité)


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35 commentaires sur “« Petites leçons sur la guerre. Comment défendre la paix sans avoir peur de se battre »

  1. Monsieur,

    Dans ce livre, vous avez réussi à mêler témoignage personnel de la guerre, histoire de la guerre, analyse des conflits en cours, propositions politiques et militaires pour « ne pas subir » et critique de cette culture du silence persistante, « la grande muette », en employant un vocabulaire accessible, simple, à la portée de tous. Tant de sujets qui au final ne mènent qu’à un seul, la guerre. Cette chose souvent tabou, et pourtant si proche, voir déjà là, dans notre société, dont vous n’avez pas peur de parler, d’exposer, dans son intégralité, et sans détours.

    Quand on écoute ou lit certains officiers, encore actifs ou à la retraite, les discours sont souvent les mêmes, comme s’ils avaient une ligne éditoriale à suivre. Mais vous lire est si passionnant, il en ressort une telle liberté de penser, une fierté de libérer la parole, de libérer la vérité, dans un domaine où celle-ci est souvent obstruée, cachée, déformée. Vous apportez un autre regard sur tous les sujets que vous traitez, un regard qui dérange certains, car un regard d’ancien officier qui bifurque du sentier tracé par la grande muette. C’est cet aspect qui me passionne chez vous, défendre vos valeurs, vos principes, vos idées, face à ceux qui voudraient vous faire taire, et c’est aussi (voir surtout) ça, se battre.

    Sincèrement,Célia

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  2. Monsieur Ancel,

    J’ai lu avec grand intérêt votre livre « Petites leçons sur la guerre », tout comme j’écoute vos commentaires lorsque vous êtes invités au cours d’émissions télé.

    Vieux pacifiste (mes excuses au militaire) de soixante-treize ans, j’ai été profondément ébranlé par l’invasion de l’Ukraine. J’avais déjà détesté d’autres agressions, comme celle de G.W. Bush en Irak en 2003. Mais de la part de la Russie, attaquer un « peuple frère » je n’y croyais pas. Au cours de ces trois années, j’ai appris que je n’étais pas le seul à avoir vu « mon » monde s’écrouler.

    Plusieurs lectures au cours de ces trois ans m’ont aidé à soutenir le choc, et, malgré les horreurs, remettre en contexte la guerre lancée contre l’Ukraine. Votre livre arrive à point nommé. Comme vous l’écrivez, « La guerre relève d’une rationalité étrangère à celle que connaît notre société au quotidien ». C’est cela que j’ai le plus de mal à encaisser, que la guerre soit un « phénomène consubstantiel à l’humanité»(p. 14). Votre livre m’aide à le reconnaître.

    Il y a cependant un point sur lequel je souhaite exprimer mon désaccord. La scène de la tête coupée que vous évoquez en page 151, et la réaction patibulaire de la femme, pour moi, ne montre pas une adaptation à une scène d’horreur ; c’est plutôt un trauma non résolu.
    Deux autres extraits : « ….l’incroyable capacité de toute société à absorber les chocs les plus terribles… » – page 177, haut – . Et, page 178, « l’expérience montre que la société continue à vivre, quand bien même cette dernière rentre en guerre. »

    J’ai des doutes et, pour les exprimer, je me réfère à l’expérience de ma grand-mère maternelle qui a connu la première guerre mondiale comme enfant et la seconde comme jeune femme, à l’issue de laquelle elle s’est retrouvée veuve, devant élever seule sa fille, ma mère.
    Les témoignages – décousus – de sa vie au cours de ces deux conflits m’ont amenés à penser que, par deux fois, son monde s’était écroulé, que sa société au quotidien avait failli. Il lui en est resté des cicatrices durables, que je ne pouvais comprendre à l’époque. Pour les victimes de conflits actuels comme pour ma famille, des traumatismes profonds continuent à peser sur les populations. Surtout lorsqu’elles sont tues, les souffrances se transmettent aux descendants.

    Tant de gens ont dû continuer à vivre, plutôt à survivre, dans de telles conditions qu’ils ont dû abandonner une part d’eux-mêmes dans l’épreuve. De la sorte, la société qui émerge d’une guerre n’est plus la même que l’ancienne ; elle est composée de nombreux mutilés, physiques et psychiques, et la place qu’on leur fait, la parole qui leur est accordée par les générations qui suivent sont primordiales pour que les fantômes du passé cessent de nous hanter.
    Dans le cas du Rwanda, vous avez vous-même éprouvé cette impression pénible d’une présence sourde. De là, le devoir de mémoire.
    Qu’en pensez-vous ?

    Bien sincèrement,
    Charles Delétrain

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  3. Le discours de guerre et le discours de politique ne font qu’un.

    Claude Lefort.

    J’ai relevé deux points essentiels dans votre livre « Petites leçons sur la guerre » :

    1) Avons-nous la volonté de nous opposer à Poutine ou de nous défendre ?

    2) La nécessité de créer une Garde européenne.

    1. Vous écrivez que « notre capacité de résistance dépend moins des moyens dont nous disposons que de notre détermination à nous battre pour ce qui nous importe. » Prenons l’exemple du général de Gaulle. Dans son discours du 18 juin 1940, il reconnaissait l’évidence de la défaite, mais affirmait sa volontéde poursuivre la guerre au nom de l’espérance et par solidarité avec Churchill et la Grande-Bretagne. Ce discours du général de Gaulle aura peu d’impact car rares furent les hommes politiques à le rejoindre à Londres. Le philosophe Michaël Foessel précisera même dans son livre, « Récidive. 1938. », qu’un seul parlementaire, républicain de droite, a rejoint le général de Gaulle à Londres. Le général de Gaulle, qui en 1934, avait publié un livre « Vers l’armée de métier », où il conseillait au gouvernement de Léon Blum de fabriquer des chars, car il préconisait de créer 6 divisions cuirassées dotées chacune de 500 chars. Il voulait aussi constituer une armée d’engagés volontaires professionnels. Ces recommandations furent suivies « à la lettre » par le général allemand Guderian. Quant à Léon Blum et les partis de gauche, ils reprochèrent au général de Gaulle « de sortir de son rôle » et de vouloir créer une armée pour réaliser un coup d’État. Dans ses « Mémoires de guerre », le général de Gaulle écrit qu’ « il n’a pas l’ombre d’une force, ni d’une organisation à sa disposition », et en 1944, selon la philosophe Cynthia Fleury, il constatera à nouveau que « seules, 3 500 personnes le suivent ». Malgré tous ces obstacles, (peu d’hommes et de matériel militaire), il a ignoré son devoir de réserve et n’a pas hésité une seconde à entrer en résistance.

    J’écoute régulièrement les interventions des militaires hauts-gradés sur BFMTV, 28 minutes ou C dans l’air, pas un seul n’évoque la nécessité d’aller se battre aux côtés des Ukrainiens, -sauf vous Monsieur Ancel. (Cependant, le général Jean-Paul Paloméros s’est exclamé en juin 2022 dans l’émission C dans l’air que « si nous n’allons pas en Ukraine, c’est Poutine qui reconstruira l’Ukraine ! » Et récemment, à un téléspectateur qui s’étonnait -une fois de plus- du refus d’intervenir militairement en Ukraine, il a rappelé que c’était la décision des chefs d’État de l’Europe de l’Ouest). Alors que nous sommes une puissance nucléaire, (grâce à de Gaulle), et avons une armée de militaires professionnels. Sans compter que si E. Macron engageait l’armée française en Ukraine, il serait certainement suivi par les Suédois, les Finlandais et les Républiques baltes, qui se tiennent prêts à intervenir militairement depuis quelques mois. Le Point du 13 mars 2025 évoque le problème des chars : faire voyager un char lourd à travers l’Europe relève de l’exploit : limites de poids des ponts, normes de sécurité ou réglementations qui freinent le transit frontalier de matériels de guerre… Mais pourquoi ne pas utiliser des avions cargos qui peuvent transporter jusqu’à 400 tonnes de fret ? Autre obstacle : les matériels de guerre ne sont pas identiques. Mais que font les Ukrainiens depuis trois ans qui ont dû s’adapter et combattre les Russes avec des équipements ou des matériels d’origines diverses ou pas toujours très fiables. (Cf. les vieux chars allemands Leopard 1 livrés aux Ukrainiens et qui tombaient souvent en panne sans pièces détachées de rechange). Tous ces obstacles n’ont pas empêché l’armée ukrainienne de devenir la première armée du monde.

    Par ailleurs, nous livrons des armes aux Ukrainiens mais en quantités insuffisantes, car nous ne sommes toujours pas en économie de guerre, -ce qui traduit bien le manque de volonté politique d’E. Macron de s’impliquer réellement dans le conflit russo-ukrainien. De plus, les Ukrainiens consacrent en 2025 60 % de leur PIB au budget de la défense, et la France, seulement 2, 10 %, -comme la plupart des 26 États-membres de l’UE. Même si les choses s’améliorent concernant la livraison d’obus, (et cela pour l’ensemble des pays de l’UE), il y a encore beaucoup de problèmes. Ainsi, en France, l’entreprise « Les Forges de Tarbes » qui est le seul centre de production de corps creux nécessaires à la fabrication d’obus, rencontre des difficultés de recrutement, à propos notamment des chaudronniers, des forgerons et des soudeurs. Cela est bien sûr le résultat de la désindustrialisation de la France qui a commencé en 1970, les entreprises ayant préféré délocalisé leurs usines, et cela ne s’est pas arrangé avec la rigidification du droit du travail sous François Mitterrand. Quant aux Mirage 2000, nous avons formé des aviateurs ukrainiens seulement à partir de juin 2024. Et nous leur avons livré 6 Mirages 2000 le 6 février 2025 ! Concernant les Rafale, ils ne seront livrés qu’en 2026. Alors que la France est le deuxième exportateur mondial d’armes en 2024, après les USA et avant les Russes. Quels sont ses clients ? L’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis, l’Égypte, le Qatar et l’Inde, auxquels la France livre des avions de combat Rafale, des sous-marins et des frégates. Nous livrons au compte-gouttes des avions de combat aux Ukrainiens trois ans après le début de la guerre en Ukraine, et nous fabriquons et vendons ces mêmes avions à des dictatures ou des quasi-dictatures !

    Le général Pierre de Villiers, chef d’État- major d’E. Macron a dû démissionner en juillet 2017 alors qu’il réclamait à juste titre une augmentation du budget de la défense, car le président de la République voulait poursuivre la réduction de ce même budget, -objectif, à l’époque, de la plupart des chefs d’État européens. On pense à ces dirigeants successifs de la ville de Florence dont parle Machiavel dans ses « Discours de la première décade de Tite-Live », qui ont préféré jouir des avantages présents plutôt que de travailler à fonder leur sûreté et à faire pour toujours le bonheur de leurs États »… Et dans « Le Prince », Machiavel enfonce le clou en écrivant qu’il n’est pas de bon gouvernement qui ne sache associer sagesse politique et puissance militaire ; que les rapports entre les États sont, en premier lieu, des rapports de forces, que ce ne sont pas les traités, mais les armes qui garantissent la parole donnée. Nous pouvons évoquer ici le mémorandum de Budapest signé en 1994 par l’Ukraine, la Russie, les USA, la Grande-Bretagne, -et plus tard par la France et la Chine-, qui engageait les signataires à faire respecter l’indépendance de l’Ukraine, sa souveraineté et ses frontières existantes en échange de sa dénucléarisation. Dès le 24 février 2022, les USA, la Grande-Bretagne et la France auraient dû combattre aux côtés des Ukrainiens.

    Une autre question s’impose : Avons-nous le courage de nous opposer à Poutine ou de nous défendre ? Donald Trump ayant affirmé que l’Amérique ne serait plus la garante de la sécurité européenne, des réunions de chefs d’État européens ont eu lieu en mars 2025. A cette occasion, le criminologue Alain Bauer s’est exclamé le 28 mars dans l’émission C dans l’air, que « ce n’était que du baratin qui dissimulait notre lâcheté. » On ne saurait mieux dire. Prenons l’exemple de la France. Emmanuel Macron, après avoir affirmé en février 2024, qu’il faudrait envoyer des troupes européennes en Ukraine, écrivait en mai 2024 sur les réseaux sociaux : « Non, on ne va pas partir en guerre et je voudrais ici vous rassurer… » A. Bauer ajoute dans son livre, « Au commencement était la guerre », qu’E. Macron, voulant rassurer la population, considérait qu’il était impossible pour la France d’utiliser l’arme ultime en cas de frappe tactique nucléaire de la Russie en Ukraine ! E. Macron est un diplomate, ce n’est pas un chef de guerre. Et c’est la même remarque pour l’ensemble des pays occidentaux : aucun dirigeant politique n’a le courage d’un de Gaulle, d’un Churchill ou d’un Zelensky, que Bernard-Henri Lévy comparait en 2022, à juste titre, à Churchill.

    Outre le manque de volonté et de courage des chefs d’État occidentaux, Alain Bauer précise dans son livre « Au commencement était la guerre »  que ceux-ci se sont paralysés eux-mêmes à force d’asséner que leurs guerres sont toujours justifiées, parfaitement nettes et très peu létales pour leurs troupes. Ce qui les rend concrètement incapables de s’engager directement et rapidement dans un conflit de haute intensité. Les démocraties se croient « vertueuses », mais elles sont en fait souvent pusillanimes, hypocrites et égoïstes. Ainsi, en décembre 2024, un général de l’armée de l’air s’est offusqué de la méthode utilisée par les Ukrainiens pour éliminer un général russe. Ils avaient piégé une trottinette électrique qui a explosé lorsque le militaire est sorti de son immeuble. Celui-ci était responsable de la mort de milliers d’Ukrainiens, des soldats et des civils (dont des enfants), car il utilisait entre autres un gaz toxique interdit, la chloropicrine qui étouffait les victimes. La morale est du côté des Ukrainiens. Les monstres existent, contrairement à ce que pensaient Jean-Paul Sartre et Henri Leclerc, qui fut avocat pénaliste et président de la Ligue des droits de l’homme. Le général de l’armée de l’air aurait préféré traduire ce criminel de guerre devant la Cour pénale internationale qui n’est pas reconnue par la Russie de Poutine. En fait, il risquait de s’enfuir et de reprendre son œuvre mortifère, (ou d’être libéré plus tôt que prévu), surtout s’il avait été emprisonné en France étant donné le laxisme et le surpeuplement des prisons françaises : le Conseil de l’Europe recensait 735 évasions en France en 2021, et la décision de Christiane Taubira, ministre de la Justice de François Hollande d’annuler en 2012 la construction de 8 000 places sur les 13 200 places supplémentaires programmées par son homologue Rachida Dati en 2008, n’a pas arrangé les choses. La justice démocratique est parfois douce envers les criminels et impitoyable à l’égard des victimes ou des futures victimes.

    1. Vous écrivez à propos de la Garde européenne qui viendrait soutenir l’armée professionnelle, qu’elle serait constituée en grande partie de réservistes et animée au quotidien par des soldats professionnels en nombre beaucoup plus restreint. Les réservistes seraient donc des volontaires qui ne consacreraient que quelques semaines par an à leur entraînement et ne seraient bien sûr mobilisés que si la situation le nécessitait. Cette Garde présenterait l’intérêt notable de créer et d’entretenir une culture militaire dans toute la société, du fait même de sa composition principalement constituée de membres du monde civil. Chaque région aurait sa Garde, mais fonctionnerait sur le même modèle dans toute l’Union européenne. Il faudrait former annuellement de 30 000 à 90 000 personnes.

    Cette proposition pourrait être rapidement mise en place notamment dans les pays voisins de la Russie, comme la Finlande, la Suède et les pays Baltes où existe déjà dans chacun de ces pays une armée de réservistes. En France, les 45 000 réservistes actuels pourraient être intégrés à la Garde européenne. Mais la Russie paraît bien lointaine aux Français, plus souvent préoccupés par leurs vacances, leur pouvoir d’achat et leur retraite que par la guerre en Ukraine ou par la défense de leur pays. Et le problème du recrutement de volontaires risque de se poser d’ici quelque temps. D’après une enquête de Futuribles du 11 mars 2025, sur les 57 % des jeunes de 18 à 25 ans qui seraient prêts à s’engager en cas de guerre dans le pays, 22 % répondent « oui, c’est certain » et 35 % répondent « peut-être ». Ce qui veut dire que seulement 22 % des jeunes sont déterminés à se battre.

    Les « négociations de paix » en cours sont peu crédibles et la seule question qui se pose est de savoir s’il y a un pilote dans l’avion en Europe de l’Ouest : la Grande Bretagne et l’UE ont été incapables d’imposer un émissaire face à Poutine et à Trump. Négociations de paix pendant lesquelles Poutine continue à tuer ou à blesser chaque jour des dizaines de civils ukrainiens.

    Ce serait le moment ou jamais de bombarder les lignes russes avec des Rafale qui peuvent emporter des charges explosives très importantes, sans oublier l’artillerie et l’utilisation de missiles longue portée pour continuer à détruire les centres énergétiques et les stocks d’armes et de munitions en Russie- , car Le Point du 13 mars 2025 nous apprend que l’armée russe est épuisée. Les Russes continuent à envoyer des hommes à la mort sans logistique ni soutien de l’artillerie. Ils montent parfois au combat sans casque ni gilet pare-balles ! Ils courent par-dessus les cadavres des fantassins qu’on laisse pourrir. Ils subissent des pertes considérables et n’évacuent plus ni morts ni blessés. Par ailleurs, Poutine est un lâche qui ne connaît que les rapports de forces. Si nous continuons la « politique de l’autruche », c’est-à-dire si nous n’allons pas combattre aux côtés des Ukrainiens, nul doute que les négociations de paix leur seront défavorables, et que le Donbass et la Crimée resteront la propriété des Russes. Sans compter que dans deux ou trois ans, lorsque Poutine aura reconstitué ses stocks d’armes et de munitions, il attaquera à nouveau l’Ukraine. E. Macron et les autres chefs d’État européens devraient méditer cette maxime du Cardinal de Richelieu : « La politique est l’art de rendre possible ce qui est nécessaire. »

    Le 28 avril 2025.

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  4. L’écriture limpide et didactique dans ce livre de Guillaume Ancel, s’adresse à tous, particulièrement à ceux chez lesquels la culture militaire était quasi inexistante, ce qui est mon cas.

    L’idée d’une Garde européenne m’a paru bien défendue. Par ailleurs la question de la dissuasion nucléaire, largement évoquée par l’auteur, m’a permis de sortir quelque peu d’un brouillard mêlé d’inquiétude.

    La dernière et treizième leçon du livre, poignante à bien des égards, nous emmène dans des réalités qui nous échappent, quant à l’irrationnel de certaines situations rencontrées sur les terrains de guerre et de décisions parfois très difficiles à prendre, pour ne pas dire cornéliennes. Un tout autre univers, avec d’autres logiques que celui du monde civil où nous vivons, pour la plupart d’entre nous. J’imagine la difficulté de naviguer de l’un à l’autre, ce qui doit faire appel à une autre forme de courage que celui dont on doit faire preuve sur le terrain quand on est menacé.

    Bravo à l’auteur d’avoir également pensé à insérer en fin de livre un lexique utile, et un récapitulatif chronologique de deux actuels conflits mondiaux. Précieux, tout comme l’ensemble de ce livre nécessaire !

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  5. « Rien ne sert de cacher la guerre, elle imprègne la terre sur laquelle nous essayons de vivre ».

    Dans ce dernier ouvrage de Guillaume Ancel, on retrouve non sans émotions une forme d’élixir de ses précédents récits, pour rejoindre une déroutante actualité, toutefois guidés par son calme impressionnant et son invitation à s’armer du courage qui nous est propre.

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  6. Bonsoir Guillaume

    Je viens de lire ton dernier ouvrage. Merci à toi de nous encourager à nous emparer en tant que citoyen d’un sujet qui ne doit en aucun cas être un domaine réservé,  d’ouvrir ainsi notre réflexion et de corriger nos ignorances. J’espère qu’enfin se construise une Europe qui n’embrasse pas que le domaine du marché. J’aimerai  qu’on débatte de ce sujet dans cette dimension globale . Je l’ai fait en son temps en étant objecteur de conscience et en m’interrogeant sur les vertus et les limites de la non violence. Elle a connu des victoires en Inde comme en Afrique du Sud quoi qu’on dise. Jamais elle ne doit pour autant être un renoncement ou une faiblesse.

    Je crois comme tu le dis  que nous ne savons pas ce qu’est la guerre, nous qui ne l’avons ni faite ni vécue.  Comment le pourrions nous ? Nous savons au moins ce qu’est la peur. Merci pour ce chapitre qui nous la fait approcher, ressentir, qui nous interroge sur le bouleversement des valeurs et des références morales qu’elle enfante.

    Curieusement j’ai toujours aimé voir des films sur la guerre – Apocalypse Now est mon film préféré. Je ne sais pas si il rend fidèlement compte de ce qu’elle est concrètement mais il me semble qu’il nous propose de discerner ce qu’elle ronge dans les coeurs et meurtrit dans les âmes. 

    Jean-Jacques

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  7. Bonjour, je viens d’acheter le livre sur Kobo. J’epère avoir autant de plaisir et d’informations que je n’en ai eu à lire vos précédent ouvrages ( le Cambodge et le Rouanda).

    A propos du Cambodge que je viens de visiter, y compris le musée sur la paix dédié aux casques bleus, la belle forêt omniprésente dans votre livre a quasiment été rasée , remplacée par des plantations sans fin ou des cultures. Il faut dire que les cambodgiens sont des travailleurs infatigables.

    Sincères salutations

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  8. Je viens de finir le dernier ouvrage de Guillaume Ancel, la vision qu’il a de l’institution et des militaires et particulièrement juste. Quand à son analyse de la situation sur le conflit entre l’Ukraine et la Russie mérite d’être lu.

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  9. Bonjour et merci pour toutes vos actions. 

    Pour ne plus avoir peur, il me semble également qu’il faudrait de la transparence dans l’information. Sur LCI hier était affirmé que plusieurs responsables militaires « sous couvert d’anonymat » estimaient récemment que l’Europe sans les États-Unis ne pourrait tenir que « quelques semaines » face à la Russie. Et ce, à contrepied des discours volontaristes ambiants. Que penser de tout cela ? Comment se sentir confiant et dissuasif ?

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  10. J’ai entendu votre entrevue sur votre dernière publication à l’émission du jeudi 6 mars de David Pujadas. Votre propos était clair, précis, original et convaincant. Bravo!

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  11. Cher Guillaume,
    Félicitations pour la sortie de ce dernier né, voilà qui mérite très certainement d’être lu dans le contexte géopolitique actuel.
    Bien amicalement
    Isabelle

    Isabelle MALIVOIR
    Rédactrice en chef adjointe
    TV5MONDE


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