Le clash : Zelensky chassé de la Maison Blanche, par Trump ou par Poutine ?

Le 28 février 2025, alors que le président Donald Trump avait annoncé qu’il était tout proche de trouver un accord sur l’Ukraine, le président ukrainien Volodymyr Zelensky est venu à Washington pour le rencontrer. Le prétexte – car il en faut un désormais pour que le président américain daigne le recevoir – était de signer un accord économique portant sur l’exploitation des richesses minières de l’Ukraine, un contrat qui accorderait une large partie des bénéfices (la moitié comme dans les empires coloniaux) au profit des Américains. Pour un pays en guerre totale depuis 3 ans, se voir ainsi amputé d’une partie de ses revenus futurs ressemble à une extorsion de fonds, ou plutôt à un contrat de « protection » que même la mafia n’aurait pas osé proposer.

Ce contrat sur les « terres rares » cache mal la tentative du président ukrainien « d’investir » le seul champ d’importance pour Donald Trump, celui du business. Zelensky espérait obtenir en contrepartie des « garanties de sécurité » qui protègeraient l’Ukraine contre la Russie, cette puissance en mal d’Empire qui a déclenché une guerre d’agression directe en 2022 après avoir semé le chaos depuis 2014. Zelensky a feint d’ignorer que Trump avait probablement négocié l’équivalent avec Poutine, l’opportunité de co-exploiter ces minerais sur les territoires envahis par l’armée russe en Ukraine même.

Le mot « accord » ne résonne pas de la même manière dans l’esprit du président américain

En face, le mot « accord » ne résonne pas de la même manière dans l’esprit du président américain : Trump veut, avant tout autre chose, montrer sa puissance en arrêtant cette guerre. Il veut montrer aux Américains, comme au reste du monde, que lui seul est assez fort pour arrêter un tel conflit.

Donald Trump s’est déjà entendu avec Vladimir Poutine sur les principes, d’arrêter la guerre par un simple cessez-le-feu là où elle en serait, en figeant le front qui deviendrait ainsi une ligne de démarcation. S’en suivront des pourparlers de paix qui établiront une nouvelle réalité, la paix serait probablement compliquée à établir dans ces conditions, mais qu’importe, Trump pourra se vanter d’avoir stoppé la guerre en passant un deal avec Poutine (ce qui est déjà fait) et en imposant à Zelensky des conditions qui permettent de geler le conflit (l’objet même de cet entretien).

Lire aussi : Trump veut plier la guerre en Ukraine… sur le dos des Ukrainiens et des Européens

Trump veut donc un arrêt des combats, qu’il est assuré d’obtenir du côté russe pour la simple raison que Poutine a besoin d’une victoire partielle et surtout de temps pour reconstruire son armée particulièrement abîmée par ces 3 années de guerre. Pour obtenir l’accord de principe de Poutine, il a suffi à Trump de lui concéder… tout ce qui se trouve sur la table de négociation : la reconnaissance du pouvoir que Poutine incarne (en mettant fin à son ostracisation et sa marginalisation), l’acceptation formelle que les territoires occupés par les armées russes lui reviennent (moyennant quelques ajustements à la marge, notamment pour le territoire russe de Koursk conquis par les Ukrainiens), le refus que l’Ukraine puisse obtenir une garantie de sécurité collective telle que l’adhésion à l’OTAN et enfin la tête de Volodymyr Zelensky, héraut de la résistance ukrainienne.
Ce dernier devra laisser sa place à un candidat proche de la Russie, pour faire la paire avec la Hongrie où Viktor Orban ne cesse de répéter que « Trump est le grand défenseur de la paix que le monde attendait »… dans ces conditions, son adhésion à l’Union européenne n’en sera que plus destructrice.

Trump veut un accord pour cesser la guerre tandis que Zelensky refuse la soumission à la Russie

La rencontre du 28 février tourne mal, elle se transforme en collision entre deux approches difficilement réconciliables, et Volodymyr Zelensky tombe dans un traquenard à la Maison Blanche : Trump l’attend dans le bureau ovale et met en scène sa marginalisation, Zelensky est dans le coin inconfortable quand Trump trône au milieu, appuyé par son vice-président JD Vance qui lui interdit tout répit. L’ambiance se raidit dès le début, un journaliste interroge le président Zelensky sur sa tenue quasi militaire et Trump de lui lancer « qu’il est particulièrement élégant » pour l’occasion (Trump se trouve imposant et élégant tout à la fois).

Lire aussi : le verbatim de l’escalade verbale entre Trump et Zelensky (Le Monde)

Il est trop tard quand Zelensky réalise qu’il est tombé dans un traquenard, devant les caméras des médias américains. Il essaye de reprendre le débat, son pays attaqué par Poutine, la volonté des Ukrainiens de se défendre, son besoin d’aide pour résister à ce Goliath hérité tout droit de l’époque soviétique.

Mais Trump révèle très rapidement son parti : il a déjà pris parti et il partage la vision de Poutine, cet « homme fort » du même acabit que lui. Trump ne va donc pas s’embarrasser plus longtemps d’un looser comme Zelensky : soit ce dernier comprend qu’ « il n’a plus de cartes en main » et s’en remet au tout-puissant président américain et à son art du deal, soit il sera écarté et son pays écartelé sur la place publique. Le président ukrainien doit accepter le deal Trump-Poutine ou il disparaîtra dans les limbes de l’histoire, celle des faibles dont personne ne retiendra le nom.


Trump a clairement pris le parti de Poutine et nous devons en tirer les conclusions

Cela aurait pu constituer un mauvais épisode supplémentaire du sitcom The Apprentice où Donald Trump se complaisait à conclure par « you are fired » (vous êtes viré) aux candidats qu’il voulait écraser. La mise en scène du clash avec Zelensky le 28 février est odieuse, le résultat implacable : écraser tout obstacle sur la route d’un Donald Trump triomphant de la guerre en confondant l’arrêt des combats avec l’établissement d’une paix durable, en soutenant un authentique dictateur qui règne par la terreur, Vladimir Poutine, et en le réintégrant dans la normalité des relations internationales.

Lire aussi : L’Europe et l’Ukraine vont-elles se faire Trumper ?

Cette guerre en Ukraine étant dans une impasse militaire, il était attendu de cette élection américaine que le nouveau président sonne l’heure de la diplomatie et cherche une sortie de crise. Mais personne n’avait imaginé que Trump lâcherait ainsi tout à Poutine, qu’il lui offrirait ce que 3 années de guerre ne lui avaient pas permis d’arracher. En chassant – devant les caméras de télévision – le président Ukrainien, Trump formalise en réalité le choix qu’il a fait, probablement depuis plusieurs mois voire plusieurs années.

Nous assistons à une mauvaise pièce de théâtre écrite par Trump et Poutine, qu’ils sont en train de dérouler sous nos yeux effarés. La guerre doit s’arrêter, à leurs conditions, parce que Poutine a assez gagné et Trump veut triompher dans le seul registre qu’il connaisse : la loi du plus fort.

Et la fréquentation de Poutine fait de Donald Trump un affairiste aux méthodes de plus en plus mafieuses : il rackette l’Ukraine en guise de remboursement d’un argent qu’il n’a jamais dépensé, dans un contrat indécent qui pille les ressources d’un pays dont toute une partie a été ravagée par son ami Vladimir Poutine.

La seule question qui demeure est de déterminer si cette alliance de Donald Trump avec Vladimir Poutine est d’opportunité ou bien s’ils font désormais équipe pour imposer leur volonté ?

La seule réponse de taille est celle de l’Europe, qu’elle s’unisse enfin pour prendre en main sa destinée en même temps que sa sécurité.




Pour rire jaune,

Chronique d’un drame annoncé, l’Ukraine 2022-2025

Ce n’était pas vraiment une guerre, mais une simple opération militaire spéciale destinée à défendre la Russie contre la menace de l’OTAN. Heureusement, les Américains avaient élu un président tellement fort – Donald Trump – qu’il a pu imposer dès son élection la « paix » en obligeant Volodymyr Zelensky qui était alors le président de l’Ukraine à cesser ce conflit et à rembourser aux États-Unis d’Amérique ce qu’ils avaient trop gracieusement prêté à ce pays corrompu et un peu lâche. 

Pour remercier le sympathique Vladimir Poutine et faire oublier toutes les accusations odieuses portées contre lui, Donald Trump est venu assister à la grande fête de la victoire le 9 mai 2025 à Moscou, une victoire contre le nazisme (sans rapport avec les saluts d’un bras tendu vers le ciel des amis de Trump) qui renouvelle l’exploit de l’URSS en 1945, quatre-vingt années auparavant. 

Vladimir Poutine va d’ailleurs bientôt retrouver son ami au cours du G2, la réunion des deux seules grandes puissances qui ont su imposer la loi du plus fort après cet épisode woke de « l’état de droit » où des juges appliquaient bêtement des règles inappropriées. 

Sur les réseaux sociaux libérés de toute entrave, en particulier de cet ennemi de la liberté que sont les journalistes, le vote en direct pour le prix Nobel de la paix a enfin pu se tenir en ligne. Elon Musk a ainsi fait gagner du temps (à tout le monde) et de l’argent (à lui) en proposant un vote par acclamation du lauréat de la paix sur son réseau dédié à la liberté de son information.

Certes les candidatures étaient nombreuses cette année, Kim Jong Un pour avoir aidé la Russie à retrouver la paix, le régime iranien pour avoir fourni des drones qui ont sauvé la vie de nombreux et courageux pilotes russes, sans compter le remarquable tandem Benyamin Netanyahou – Hamas qui a su entretenir durant toute l’année 2024 le nettoyage de la bande de Gaza (presque terminé). 

Mais, sans attendre le résultat de ce plébiscite qui risquerait sinon de dépasser les 100%, le réseau X – bientôt rebaptisé Z – est heureux d’annoncer que Donald Trump va remporter le prix SpaceX de la paiX. 

Elon Musk fera aussi la promotion de la saga Trump-Netanyahou qui sera produite sans acteur ni scénariste – seulement un peu d’Intelligence artificielle – pour raconter en toute vérité (et qu’importe la réalité) « La fantastique concurrence immobilière qui fait rage à Gaza, la Riviera » mais aussi « Comment j’ai transformé la Cisjordanie en paradis ».

Une série incroyable pour faire rêver dans ce monde qui serait tellement angoissant sans ces illustres figures du 21° siècle, celles que nous allons léguer à nos descendants virtuels.

Non, vous ne rêvez pas, ce n’est pas un cauchemar, c’est notre avenir si nous ne nous réveillons pas. 


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43 commentaires sur “Le clash : Zelensky chassé de la Maison Blanche, par Trump ou par Poutine ?

  1. Vous dites « La seule réponse de taille est celle de l’Europe, qu’elle s’unisse enfin pour prendre en main sa destinée en même temps que sa sécurité. »
    Sécurité contre qui?
    * Poutine ne veut pas envahir l’Europe, cela n’a aucun intérêt pour lui. La Russie préfère que l’Europe soit un partenaire commercial, plutôt qu’une colonnie.
    * Les pays arabes? Le Maghreb n’a absolument pas les moyens d’attaquer l’Europe, et dans quel but?

    Le temps des guerres doit s’arrêter Mr Ancel. Les peuples veulent la paix, les pays veulent une coopération, des échanges commerciaux.
    De quel côté êtes vous?
    Ceux qui veulent encore des morts, de la souffrance?
    Ou ceux qui veulent la paix et agissent dans ce sens?

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  2. franchement, c’est tellement absurde. Les usa demandent à l’Ukraine de se laisser envahir. Oui dans ce cas effectivement c’est facile de faire la paix… et dommage que Biden n’est pas voulu que l’Ukraine gagne on n’en serait pas là.

    j’en reste à ma première idée il suffirait que nous les civils nous allions sur la ligne de front. C’est pacifique et économique. Il n’y a pas besoin de milliards. Il faut un peu d’organisation, qq leader connus pour faire connaître le projet, informer les médias qui devraient être présents (ils en seraient très heureux…) des gymnases pour faire l’accueil (pour dormir eau nourriture sanitaires) je ne pense pas qu’un passeport soit necessaire, l’Ukraine ouvrirait la frontière, et pour le retour on a nos CI européennes. Qu’on puisse monter gratuitement dans les trains depuis la France et autres pays jusqu’à destination. Ça serait une présence des volontaire. Mais il faut être très nombreux et là encore les médias feraient le travail. Ce n’est pas du suicide ni une idée suicidaire. Devant les caméras du monde entier en direct, est-ce que poutine et Trump voudraient nous bombarder ? Des civils pacifistes ? Alors je crois que ça vaut la peine. On obligerait les agresseurs à reculer. Ça me semble le plus simple, pour l’Ukraine et pour notre sécurité.

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  3. L’arrogance du président Trump et de son vice président Vance vendredi 28 février 2025 vis à vis du président Zelensky a réveillé l’Europe et d’autres pays.

    Le 1er ministre britannique Keir Starmer a rapidement réagi en organisant en urgence ce dimanche 2 mars 2 mars 2025 un sommet sur l’Ukraine avec la participation du Canada et de la Turquie.

    Le roi George III a reçu les président Zelensky. Une façon silencieuse mais très visible de marquer son soutien à l’Ukraine.

    L’expansionnisme de Trump vers le Canada fait peur ainsi que les visées de Poutine sur la Mer Noire.

    L’émotion du président Zelensky était palpable et il n’avait pas troqué sa tenue de chef des armées pour un costume cravate. Il maintient le cap envers et contre tous.

    Qui se serait permis d’apostropher le président de la république française Charles de Gaulle quand il portait certaines fois son uniforme de général, képi vissé sur la tête ? Personne. Le respect existait à cette époque.

    Les médias n’avaient pas les mêmes pouvoirs que maintenant et la guerre froide nous maintenait dans une relative paix.

    L’Europe se réveille tardivement et fait front face à Trump et Poutine mais il faudra l’aide des Etats Unis pour arriver à un traité de paix acceptable par tous sachant que les zones conquises par les Russes, Crimée et Donbass, ne seront jamais rendues à l’Ukraine.

    Faisons confiance à tous ces dirigeants qui oeuvrent pour la paix en Ukraine et donc pour l’avenir de l’Europe.

    Quant à  » Rire jaune « , Trump sur la Place Rouge le 9 mai 2025, c’est une possibilité envisageable mais restons dans l’utopie.

    S Cazeneuve

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  4. La scène de la vidéo est bien transcrite.

    Cette scène révèle (apocalypse) clairement la position de Trump. Zelensky a proposé un accord contre une garantie de sécurité, Trump accepte cet accord d’exploiter les terres rares, sans accepter la contrepartie. Pour lui les terres rares seraient la contrepartie de l’aide accordée par Biden. Mais il n’a pas clairement informé Zelensky qu’il refusait la garantie de sécurité, car de toute évidence elle contredit son accord avec Poutine. Zelensky semble avoir pensé qu’il arracherait cet accord sur place et s’est fait rembarré, il n’a pas cédé. C’est de la « bonne télévision » de ce point de vue.

    Je passe sur l’arrogance démesurée de la goujaterie « trumpienne » de la scène, ses énormes mensonges et sur sa « vancetitude ». Elle montre clairement que Zelensky est leur ennemi et Poutine leur ami. C’est l’aspect affectif. Poutine a « entubé » un Trump complètement corrompu, et les américains qui l’adulent, et à travers eux toute l’alliance atlantique.

    Peut-on espérer que les citoyens US se réveilleront plus vite que les citoyens russes devant les manipulations de leurs dirigeants ? Comment peut-on avoir l’arrogance de croire qu’on peut régler un conflit en excluant radicalement l’un des belligérants ? Comment les américains peuvent-ils penser que les succès de la résistance ukrainienne ne sont dues qu’aux armes américaines ? Dans cette affaire tous les concours sont indispensables. Mais sans la volonté Ukrainienne rien n’aurait été possible.

    Trump a choisi la solution de facilité. Elle est complètement irréaliste. C’est l’Ukraine qui décidera de son avenir et pas la lourdeur de personnages falsificateurs dans le confort d’un bureau de Washington.

    Comme tout le monde le dit, c’est aux européens de comprendre le message et d’en tirer les conséquences.

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  5. Puisque trump/vance utilisent des méthodes de caniveau, plutôt que d’essayer de ramper encore plus bas pour « réparer » la fracture, je serais d’avis d’utiliser des méthodes similaires. J’attends qu’un média de masse mette en première page: « TRUMP SOUTIENT L’INVASION RUSSE ET REFUSE DE NEGOCIER AVEC ZELENSKY PARCE QU’IL NE PORTE PAS UN BEAU COSTUME. »

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  6. Bonjour Monsieur Ancel,

    Plusieurs questions :

    Quand avons-nous vu le dernier tir de missile intercontinental français, ou européen ?

    Quand avons-nous assisté à la démonstration de leurs dernières armes antisatellites, ou non conventionnelles ?

    Quand a eu lieu le dernier test nucléaire, ou même la dernière démonstration publique de technologie de pointe ?

    Depuis plus de 20 ans, les démonstrations de force militaire de la France et de l’Europe se font rares, presque invisibles.

    Les avions que nous vendons volent, les bombes sont simulées ou testées en sous-sol (elles ne doivent pas être bien grosses, alors), les sous-marins naviguent dans le silence, et les technologies de réentrée atmosphérique restent confinées à des cercles restreints.

    Pourtant, aucune grande démonstration, aucun article de propagande, aucune mise en scène spectaculaire pour rappeler à l’ennemi notre capacité de dissuasion.

    Rien. Le siècle est-il devenu trop discret, ou simplement trop prudent ?

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  7. bonjour,

    un grand merci pour toutes ces analyses que je lis assidûment ainsi que celles du Colonel Goya.

    Quelques points me chiffonnent notamment sur le fait que si les États Unis cessent les sanctions , nous allons droit à la catastrophe , car la Russie arrivera à dégager de nouveau de gros profits dont Scholz , M.Rutte et mais D. Tusk qui semblait depuis quelques temps ne pas vouloir se laisser faire .

    Quand nos dirigeants comprendront que le divorce est consommé ? Inquiétant ce déni de réalité .

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  8. Bonsoir Guillaume,

    J’avais écrit que j’espérais que le peuple américain « corrige » l’attitude de Trump et sa clique.

    Ça commence, le vice-président américain J.D. Vance, qui s’est montré particulièrement virulent vendredi à l’égard du président ukrainien Volodymyr Zelensky, a été accueilli dans le Vermont ce samedi 1er mars par des manifestants pro-Ukraine, rapportent des médias américains, dont Fox News et le New York Post.

    Ce n’est qu’un petit début car n’oublions pas que les USA ont été peuplés par des immigrants venus du vieux continent et les communautés polonaises, ukrainiennes….. y sont nombreuses.

    Un des anciens conseillers à la défense de Trump a déclaré que celui-ci avait commis une erreur historique. Je ne pense pas vraiment que ce fût une erreur mais plutôt la bêtise de dire ouvertement ce qu’a toujours été là politique américaine vis-à-vis des pays européens. Des vassaux, des consommateurs, des moins que rien mais jamais des partenaires. Le réveil est brutal pour les pays qui n’avaient jamais adhéré à cette vision des choses. Que dire de Taïwan, de la Corée du Sud et de tous les autres pays de cette région du monde ? Ils avaient pensé qu’ils étaient à l’abri, protégé par l’oncle Sam. À mon avis, ça doit mouliner dur dans les états-majors de ces pays.

    Un dernier point que personne n’aborde: la Bombe a montré qu’elle mettait à l’abri. Il y a quelques dizaines d’années c’était l’Ukraine qui était principalement à la manœuvre pour ce qui est de la maintenance de l’arsenal nucléaire de l’Est. Un petit coup de collier pour retrouver cette capacité trop vite sacrifiée aux promesses de nations qui hier garantissaient sa sécurité et aujourd’hui, pour certaines, veulent se la partager ???

    Ségolène avait un jour parlé de Médiocritude. Elle était simplement un peu trop en avance car Trump en est un magnifique exemple.

    Amicalement

    Albert

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  9. Il ne faut pas oublier que plus de la moitié des Américains ont voulu d’un ‘gouvernement’ de dictature à partir de 2025. C’est le retour de l’impérialiste américain pure et dur. Dont on recommence au niveau mondiale avec une série d’empire : Russe, Chine et Américain. L’histoire nous dit que les empires ne durent pas mais cela peut exister quand même pendant plusieurs génération. Donc les 100 prochaines années ne se présentent pas très pour une vie relativement en paix qu’importe où l’on soit sur la planète. On n’avait vraiment pas besoin de cela, on a amplement d’autres problèmes mondiaux à régler.

    Mais ce qui me fascine le plus c’est que la guerre commence quand un dirigeant dit à son peuple que le peuple du ‘voisin’ n’est pas bon et qu’il faut le tuer qu’importe la raison. C’est con mais c’est comme ça. Aujourd’hui en tant que Canadien, je perçois maintenant (et je ne suis pas le seul) mes ‘vieux amis américain’ comme des gens auxquels il faut maintenant se méfier beaucoup. Et à ce moment là, la signification du mot ami ne s’applique plus….Donc j’ai maintenant un fort sentiment négatif envers la moitié des américains. C’est comme ça que cela commence, on commence à se détester parce qu’un dirigeant te dit que ton prochain doit être éliminer. Et je me rends compte que je rentre dans l’engrenage…..Par contre, j’ai toujours et encore plus d’estime pour l’Europe.

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    1. Bonjour,

      Étant moi-même un Canadien, je suis d’accord avec vous.

      Je commence à détester la moitié de nos « chers » (dans les deux sens du terme) voisins et j’ai juré de ne pas retourner les visiter tant que l’Agent Orange sévirait. De fait, nous avions prévu un voyage en famille à New York pour août prochain, mais j’ai annulé la réservation… Nous resterons au pays ou, peut-être irons-nous sur le vieux continent.

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    2. N’idéalisez pas non plus l’Europe car elle comporte non seulement beaucoup de partis politiques divergents, mais dont certains sont au pouvoir comme en Hongrie ou en Slovaquie, sans parler même de l’Italie. D’une certaine façon, l’avantage des dictatures est de n’avoir qu’une seule tête, même si elle peut apparemment changer d’avis d’un jour sur l’autre.

      Ici et même au pouvoir, on peut avoir des discours divergents, sur l’Algérie par exemple qui peut sembler moins critique. Après, on peut penser que chacun joue un rôle différent selon sa fonction, ou même selon la situation, comme par exemple en expliquant un jour qu’il n’y avait pas consensus sur l’envoi de troupes en Ukraine, comme si certains l’avaient au moins évoqué, voir proposé, puis en le niant tout à fait.

      Avec le nouveau Trump et sa nouvelle équipe sans nuances, on est entré dans le bluff de communication verbale et/ou non verbale pour ne plus se rappeler son qualificatif de dictateur des quelques jours précédents et pour systématiquement évoquer des cartes ou des atouts en relation avec de faux nombres de morts ou en mentant sur des budgets ou dépenses.

      Qu’attendre d’engagements de tels personnages, sinon de tenter la réciproque, mais bien plus difficile à exercer à plusieurs, surtout s’il faut mettre dans la confidence certains faux-frères (ou sœurs) ?

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  10. J’ai assisté en direct à l’entrevue du 28-02-2025 et ma réaction a été :  » Mais c’est formidable, les masques de Trump et de Vance tombent en direct à la vue du monde entier , qui plus est dans le saint des saints du Bureau Ovale !  » Première réflexion : imaginons le général de Gaulle reçu par Trump ….Ce dernier lui aurait-il fait des réflexions déplacées au sujet de pellicules sur sa veste ou sur le port de son uniforme militaire ? Seconde réflexion : inutile de gloser sur le plan de Trump pour l’Ukraine et des supposées concessions faites à Poutine : nous n’en savons encore  rien ! Troisième réflexion : qui manque de respect à qui ? Trump qualifie le Président de l’Ukraine de dictateur  et insulte le courageux peuple ukrainien. Quelques jours plus tard , il ne se souvient plus de rien…Je me pose de sérieuses questions sur les capacités physiques et mentales de Trump à diriger son pays ! Quatrième réflexion : Trump nous ( à  l’Europe )  offre une chance inouïe de prendre notre destin militaire et stratégique en main. Aux pays européens à prendre la balle au bond et de faire l’Histoire depuis plus de cent ans ! 

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  11. Voyons le verre à moitié plein : il est clair que la défense de l’Europe par les États-Unis dépendra de l’humeur versatile d’un homme d’affaires, élu Président à qui nous ne pouvons pas faire confiance.

    Je pense très sérieusement qu’il ne pouvait rien arriver de mieux à notre « vieux continent ». Messieurs Trump et Vance se sont lâchés devant la terre entière en reprenant les thèses russes.

    Je pense aux  » sorcières », femmes civiles ukrainiennes, qui ont appris à tirer pour éliminer les drones russes, et je me dis que : Oui, nous pouvons conserver l’Ukraine libre et notre liberté pour le peu que nous le voulions.

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    1. Désolé je ne suis pas Elon Musk : je retire des commentaires ce qui me paraît grossier ou injurieux, déplacé ou irrespectueux. Pour le reste, je ne crains pas les débats, il me semble l’avoir montré à de nombreuses reprises et vous trouverez dans ces commentaires de nombreuses qui ne sont pas les miennes et s’y opposent avec intelligence.

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  12. Bonjour Monsieur Ancel,

    Dans une réponse à un commentaire de Laurent, vous écrivez ceci :

    « Non l’Europe n’a pas les moyens de se substituer complètement aux USA…. malheureusement. »

    Pourtant, l’Europe avec la Grande-Bretagne et, je l’espère, le Canada, n’auront pas le choix de trouver une solution au chaos que promettent les dictateurs Poutine et Trump. Bon. D’accord, Trump n’est pas encore « officiellement » de la famille des dirigeants russe, nord-coréen et chinois, mais il semble que ça ne saurait tarder.

    En parrallèle, il faut savoir que la majorité, voire la totalité, des républicains qui, pour le moment, soutiennent toujours l’Agent Orange considère toujours la Russie comme un adversaire, sinon un ennemi. Cela pose un problème évident.

    De fait, tant aux États-Unis qu’au Canada et en Europe, de plus en plus de gens, dont je suis, sont persuadés que le « dealer en chef » ne peut pas n’avoir que les intérêts économiques de son pays et une admiration pour Poutine en tête. Ils se posent donc la question de savoir ce que les Russes ont exactement sur Trump pour le corrompre ou le faire chanter. J’ai même lu quelque part que les Russes « cultivaient » Trump depuis environ quarante ans.

    Qu’en pensez-vous?

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      1. Merci pour votre réponse .

        Ce revirement de perspective aussi radical de la part d’un Américain est tout de même « renversant » pour employer un euphémisme.

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  13. Désormais on sait que Trump et son successeur DJ Vance, n’ont que faire des conventions internationales et du respect des frontières. Ce temps là est révolu. ce qui compte c’est la LOI DU PLUS FORT.

    Cela veut dire que Taïwan sera sacrifié sans l’ombre d’un doute.

    La Corée du Sud va certainement suivre le même chemin. Elle sera envahie par la Corée du Nord. ET les USA ne bougeront pas le petit doigt. (Trump va « négocier » car il ne veut pas de guerre)

    Les seules puissances militaires dans cette partie du monde sont le Japon et l’Australie. Le Japon ne pourra pas utiliser ses F 35. La Marine Australienne atteindra son apogée en…2040. Et les sous marins, promis par les Etats Unis seront disponibles en …2032 ( si aucun incident de production n’intervient). Pour l’instant ses 6 sous marins survivants sont à bout de souffle !

    Bref XI jing Ping et Kim Jong Un sont en train de préparer leurs plans d’invasion, avec délectation. La France avec son UNIQUE PA ne fera que des ronds dans l’eau ! Bloub, bloub…

    Ensuite Trump annexera la canal de Panama, tout en repoussant – gentiment – les protestations téléphoniques de Macron. Puis ce sera le tour du Groënland.

    Poutine débarrassé du poids de l’Europe s’emparera de la Moldavie puis des pays Baltes. Pendant le même temps les dirigeants Européens seront toujours en train de discuter sur l’opportunité de répondre à Poutine.

    Enfin la France risque de se retirer de tout cela, si Marine Le Pen est élue en 2027. Elle doit tant à Poutine !

    L’Europe se dirige vers son implosion fatale !

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  14. Très difficile d’ajouter quelque chose de pertinent à votre analyse, Monsieur Ancel.
    Personnellement je reste perplexe devant l’insistance de ceux qui (notamment Mark Rutte) insistent pour qu’on essaie de recoller les morceaux du pot que trump-vance viennent de casser joyeusement sur la tête de Zelensky.
    Il était clair, depuis le début de la campagne électorale, et même de l’invasion, que trump, s’il revenait au pouvoir, lâcherait les Ukrainiens. Et il était également très clair, depuis que trump avait tout promis à poutine, qu’il n’y aurait aucun accord avec l’ukraine. Mais c’est vrai qu’on s’attendait plutôt à une « rupture des négociations » traditionnelle qu’à un grotesque show de télé-réalité. On oublie trop vite que, tel un Berlusconi, sa vanité exige des projecteurs et des caméras. Heureusement (si j’ose dire), sur le fond, la manière ne change rien. Maintenant que les masques se sont fracassés sur le sol, peut-être aura-ce un petit effet bénéfique (réveiller les consciences de ceux qui n’osaient pas avoir un avis sur trump et préféraient lui donner le bénéfice du doute – mais ils doivent être rares).

    Conclusion: quoi qu’on imagine que trump puisse faire, il faut toujours partir du principe qu’il fera pire.
    Après le soutien politique (ONU), il faut donc maintenant s’attendre à ce que trump soutienne poutine économiquement (levée des sanctions, investissements en russie, etc.) et militairement (renseignement militaire fourni aux russes et plus aux ukrainiens, plus de starlink, etc.). Et donc partir du principe qu’il fera pire (aider la russie à renverser ou assassiner Zelensky, à fomenter des troubles en Europe, etc.). Et donc qu’il fera encore pire, etc.

    Puisque c’est un blog politique et que c’est la journée du rire jaune, j’ai une question: maintenant que les USA sont passés dans l’autre camp, que vont faire maintenant les inconditionnels du « non-alignement » de la France avec les USA? Les anti-OTAN et autres idiots utiles? Vont-ils retourner leur veste et subitement devenir pro-USA? Ou vont-ils assumer leur « anti-impérialisme américain » proclamé? Je ne pense pas que nous serons très surpris par la réponse…

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  15. Bonjour,
    Est-ce que l’Europe souhaite vraiment prendre son destin en main, et plus particulièrement la France ?
    Quand on voit que des actifs stratégiques (défense, sécurité, santé, énergie…) partent un par un vers l’étranger, et notamment les USA, comment peut-on penser une indépendance stratégique ? Et encore plus envers les USA.
    Un pays solide, ce n’est pas seulement une armée. C’est aussi la santé, l’éducation, la recherche, l’énergie, l’alimentation… C’est pouvoir s’assumer sans pression trop forte de pays qui ne sont pas (ou ne sont plus) nos alliés.

    N’allons-nous pas finir comme les Ukrainiens, mais à bas bruit, sans que nous nous en rendions vraiment compte. Vassalisé avec beaucoup de nos actifs les plus importants qui ne seront plus sous notre contrôle.

    Bon courage, merci pour votre travail.

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  16. La guerre frappe à ma porte, est-ce que je la laisse entrer? Ce n’est pas toujours ma faute si les chose sont cassées… (Natacha Saint Pier « un ange frappe à ma porte » modifié).

    Coté positif Donald Trump ne s’est pas vraiment cacher de son opposition à l’Ukraine et de son admiration pour Vladimir Poutine donc pas trop d’effet de surprise.

    Coté négatif ; on aurait tous apréçiais l’agréable surprise d’un soutient inconditionnel de Donald Trump à l’Ukraine et à l’Europe…

    Plus gros problème actuellement : on espererait sans sortir avec une Amérique neutre, mais désormées on s’interroge sur la profondeur de son allégeance à la Russie…

    Conséquences possibles : double sciseaux Russie/Etats Unies. Vas-t-on devoir cassées le sciseau?

    Salutation, Ludovic Melin.

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  17. il y a une coquille dans le texte

    : Mais personne n’avait imaginé que Poutine lâcherait ainsi tout à Poutine, qu’il lui offrirait ce que 3 années de guerre ne

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  18. Bonjour Mr Ancel,

    il semblerait qu’ il y ait une coquille, je vous cite « Mais personne n’avait imaginé que Poutine lâcherait ainsi tout à Poutine »

    Ou alors vous faites un lapsus révélateur.

    Concrètement, la seule solution qui est offerte à nous autres Européens, vu le lâchage d’un président étasunienne lamentable, est aidée immédiatement l’armée ukrainienne sans restrictions.

    À t’on la capacité ?

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      1. Vous dites que l’Europe n’a pas la capacité. Donc doit-on en déduire que cette guerre est perdue?et que rien n’arrêtera le petit ex lieutenant-colonel du kgb a redessiner les frontières des pays alentours, je pense aux pays baltes ou à la Moldavie et autres…

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  19. Bonjour et merci pour votre analyse, toujours au cordeau. Petite coquille remarquée dans le cinquième paragraphe avant la fin: « Mais personne n’avait imaginé de (Poutine ou plutôt Trump ?) ». Terrifiante prospective Mad Maxienne en fin de texte.

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  20. Bonjour,

    merci et bravo pour votre blog et tous ces articles hier interessant.

    Dans cet article une petite ‘coquille’ 😉

    « Mais personne n’avait imaginé que Poutine lâcherait ainsi tout à Poutine, qu’il lui offrirait c.. » Vous voulez dire Trump je suppose 😉

    Bien à vous

    S.D.

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  21. L’Europe accuse un retard significatif dans sa capacité à rivaliser avec la Russie. Sans le soutien des États-Unis, elle serait contrainte de mobiliser près de 300 000 soldats pour faire face à la menace russe.

    La Russie, quant à elle, a pris une avance considérable dans des domaines clés comme l’efficacité des drones et le développement d’armes hypersoniques.

    Si les États-Unis venaient à couper l’accès à Starlink en Europe, les conséquences pourraient être dramatiques. Dans un tel scénario, Poutine pourrait bien se retrouver en position de force, au point de « payer les musiciens » à la fin du bal.

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  22. Z chassé par T, acolyte et PORTE PAROLE DE Putin , devot du diable, qui fait jouer ses marionettes sans se salir les mains

    pauvre Z courageux. Téméraire comme son peuple

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  23. « Mais personne n’avait imaginé que Poutine lâcherait ainsi tout à Poutine, qu’il lui offrirait ce que 3 années de guerre ne lui avaient pas permis d’arracher. »

    Lapsus révélateur ?

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