Ukraine, Proche-Orient, ces guerres harassantes qui s’arrêteront en 2025

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Alors que l’année 2024 s’achève, deux conflits majeurs, l’Ukraine et le Proche-Orient, auront occupé ces analyses hebdomadaires parmi les 52 guerres recensées par Courrier International. J’ai pleinement conscience de ce choix arbitraire et subjectif, non que je néglige l’importance et les dégâts de ces autres conflits, mais j’assume la nécessité de se concentrer.


Ukraine, la capacité de résistance contre le pouvoir de nuisance de Poutine

La guerre en Ukraine date en réalité de 2014, mais elle a connu un épisode d’une rare violence avec l’invasion par la Russie déclenchée par Poutine en février 2022.
Sous le prétexte de dénazifier un régime qui mettrait en danger les minorités russophones d’Ukraine et de lutter contre « l’expansion de l’OTAN » – une organisation qui s’est bien au contraire renforcée par cette agression –, « l’opération militaire spéciale » de Poutine était prévue de durer quelques jours, au plus quelques semaines, le temps de décapiter le pouvoir présidé par Volodymyr Zelensky.
Mais presque trois années plus tard, cette guerre a provoqué un véritable séisme dans toute l’Europe, transformant ses préoccupations et son avenir.

Le premier aspect structurant de ce conflit armé est d’être industriel, renouant avec la guerre totale que l’on croyait disparue depuis la deuxième guerre mondiale. Affrontement massif de centaines de milliers de soldats, bombardements sans fin sur le front comme sur toutes les grandes villes du pays, la guerre de la Russie contre l’Ukraine a provoqué des pertes colossales, probablement plus d’un million de morts et de blessés, des centaines de milliards € de dégâts et une génération de jeunes ukrainiens et russes marquée à vie par ce conflit.

La guerre en Ukraine met l’Europe face à ses errements

Le second aspect crucial de ce conflit en Ukraine est d’avoir montré aux pays européens médusés combien ils avaient négligé leur propre sécurité, obnubilés qu’ils étaient par leur seule prospérité. La protection militaire historique des Etats-Unis au sein d’un club de défense – l’OTAN – les avait progressivement éloignés de la conscience même qu’ils étaient menacés, notamment par cet empire russe que Poutine reconstituait sous leurs yeux et souvent avec leur aide…

Enfin, cette guerre russe contre l’Ukraine ramène les belligérants à l’impasse qu’un conflit armé peut engendrer : l’Ukraine depuis l’échec de sa contre-offensive de 2023 a compris qu’elle n’avait pas les moyens de gagner dans la durée cette guerre contre la Russie puisque celle-ci dispose de cinq fois plus de ressources humaines. Quant à la Russie, malgré les rodomontades de Poutine qui se prend pour un tsar, elle n’a pas les moyens de soumettre l’esprit de résistance d’un peuple qui ne comprend pas cette volonté de domination et de nuisance de ceux qu’ils croyaient être des frères.

Durant l’année 2024, l’armée russe – au prix de pertes colossales – a réussi à conquérir seulement 0,5% du territoire ukrainien : à ce rythme il lui faudrait deux siècles pour achever sa conquête.

L’arrivée de Donald Trump au pouvoir le 20 janvier 2025 change radicalement la donne puisque ce dernier refuse la guerre – un « bad business » – et veut imposer un arrêt des combats à défaut de parvenir à un accord de paix. Son équipe a commencé à négocier et il est probable que 2025 voit l’arrêt de cette guerre, au détriment d’une Ukraine épuisée mais plus que jamais en résistance.

Lire aussi : Ukraine, la guerre va probablement se terminer en 2025, mais à quel prix ?


Aucun game changer n’a modifié le cours de cette guerre

Constatons d’abord qu’aucune arme n’aura été un game changer dans cette guerre, aucune gesticulation même nucléaire n’aura permis à Poutine d’imposer sa volonté, pas plus que l’arrivée de milliers de soldats nord-coréens prêtés par son ami Kim Jong-un, avec l’accord de la Chine. Le monde en ressort particulièrement perturbé, et l’état de droit largement affaibli par ce recours à la violence armée qu’aucune institution mondiale comme l’ONU n’aura su juguler.

Si aucun système d’arme n’a été un game changer dans ce conflit, plusieurs événements auraient pu changer la donne. Le premier d’entre eux aurait été l’implication directe d’une force militaire internationale : l’Ukraine étant envahie par l’armée russe, l’intervention d’une armée multinationale comme cela avait été le cas lors de l’invasion du Koweït par l’Irak aurait évidemment fait basculer le conflit. Mais les pays européens tout comme les Etats-Unis ont toujours eu peur de rentrer en confrontation directe avec la Russie puissance nucléaire qui n’a pourtant pas hésité à utiliser la guerre pour soumettre son voisin (et non pour se protéger).

La peur de la Russie fonde l’essentiel de son pouvoir

Est-ce que ce conflit étendu aurait pu dégénérer en affrontement nucléaire ? Cela est peu crédible dans la mesure où le mandat de cette force internationale se serait strictement limité à défendre l’Ukraine sans jamais menacer l’intégrité du territoire russe. Là encore, le pouvoir de Poutine repose bien plus sur la peur qu’il inspire que sur la capacité militaire réelle de la Russie.

Un armement massif de l’Ukraine aurait pu aussi changer la donne s’il avait été effectif. Mais il n’a jamais eu lieu, par méconnaissance de la guerre plus que par prudence. La constitution d’une armée de l’air moderne pour l’Ukraine était ainsi à la portée des Etats-Unis, qui dispose de centaines d’avions F16 en réserve et de nombreux pilotes chevronnés dans le monde entier qui auraient volontiers contracté pour une entreprise « intermédiaire ». Mais cela n’a as été fait.

Armer l’Ukraine pour résister, mais pas pour gagner

De fait, les Etats-Unis de Joe Biden ont armé la résistance ukrainienne mais ils n’ont jamais souhaité mettre en péril le pouvoir de Poutine en lui faisant infliger une défaite militaire. Paradoxalement, depuis l’élection américaine de novembre 2024, les deux équipes (Biden et Trump) se sont mises d’accord pour un approvisionnement massif, mais bien tardif, de l’Ukraine afin de faciliter la négociation de sortie de guerre, menant à une autre étape de ce conflit.

Un game changer aurait probablement été que l’Ukraine mobilise massivement sa jeunesse pour se défendre, au lieu de reposer d’abord sur des volontaires que trois années de guerre ont épuisés. Aujourd’hui, l’Ukraine manque de bras pour se défendre, bien plus que d’armes et de munitions. Ce choix politique aura consommé son échec militaire à repousser la Russie hors de ses frontières, même si l’Ukraine a vaillamment réussi à éviter sa soumission.

Un acteur majeur de ce conflit aurait enfin pu être l’Europe, mais ses 27 voix discordantes – sans compter la position de la Grande-Bretagne – font de l’Union européenne une « puissance inexistante » alors qu’unie, elle pourrait causer d’égal à égal aussi bien avec les Etats-Unis qu’avec la Russie.

Seuls les Etats-Unis peuvent aujourd’hui mettre fin à cette guerre en Ukraine

De fait, seuls les Etats-Unis paraissent en mesure de trouver une solution en direct avec la Russie, confortant ainsi le pouvoir de nuisance de Poutine et sa volonté de déstabiliser l’ordre mondial actuel, tandis que la Chine se réjouit discrètement de l’affaiblissement de tous ces « partenaires ».

Trump imposera sans réelle difficulté en 2025 un arrêt des combats sur la ligne de front pour stopper la guerre au détriment de l’Ukraine (qui perdra 18% de son territoire), de la sécurité de l’Europe (en actant les prises de guerre de Poutine) et enfin au détriment dramatique du respect du droit sur lequel nos sociétés croyaient s’être bâties.

Un accord de cessez-le-feu soulagera temporairement les Ukrainiens que trois année de guerre ont épuisés. Cet accord ravira Poutine qui pourra l’habiller en grande victoire « patriotique » en mai 2025, obtenant par là même du temps pour reconstruire son armée trop abîmée pour continuer. Enfin, ce cessez-le-feu plongera dans un tourment sans fin les pays européens qui voudront protéger cette paix précaire plutôt que prolonger cette guerre. Aussi devrions-nous éviter de nous réjouir d’un arrêt très probable des combats en Ukraine, mais sans perspective de paix à la clef.

Gaza / Liban / Syrie / Iran / Yemen, ces guerres qui rassurent Israël et maintiennent Netanyahou au pouvoir

L’autre conflit majeur pour les Européens se tient à 2,000 km de l’Ukraine : il s’agit bien sûr de la guerre au Proche-Orient dans laquelle Poutine n’est pas pour rien. On se souvient en particulier de la visite de Lavrov son ministre des Affaires étrangères aux chefs du Hamas un an avant le déclenchement de leur attaque terroriste contre Israël, le 7 octobre 2023, au moment même où la contre-offensive ukrainienne aurait pu percer et déstabiliser le dispositif militaire russe.

Toute la région du Proche-Orient s’est alors enflammée, opposant Israël à une coalition d’organisations et de pays autour de l’Iran : du Hamas dans la bande de Gaza au Hezbollah dans le Liban voisin, de la Syrie livrée à la tyrannie des Assad depuis 50 ans et bien sûr aux autres alliés de l’Iran, en Irak et au Yemen.

L’année 2024 s’achève sur une profonde déception face à l’échec – pourtant prévisible – d’un cessez-le-feu sur Gaza, cette guerre qui est au cœur des affrontements actuels au Proche-Orient. Pas de cessez-le-feu donc pour Gaza, alors qu’il était annoncé comme imminent… depuis plus d’un an.

L’échec du cessez-le-feu, une déception immense et pourtant prévisible

La déception est immense en premier lieu pour les habitants de Gaza qui continuent à être bombardés quotidiennement depuis 15 mois alors qu’il n’y a plus aucune cible militaire qui justifie ces frappes destructrices. La population gazaouie se demande si elle va périr par les explosions, les blessures ou la faim… dans un carnage devenu tellement « ordinaire » que les médias ne le relaient même plus, il ne fera désormais l’actualité que lorsque cette dévastation systématique cessera.

Je rappelle aux supporters de Netanyahou – qui font semblant de n’avoir aucune culture militaire – qu’un bombardement est destiné à détruire une cible durcie ou d’ampleur, pas pour tuer deux miliciens présumés qui se déplacent dans un camp de réfugiés, en provoquant des dégâts collatéraux « hors de proportion », même si ce terme a perdu tout sens dans cette guerre qui relève du carnage bien plus que de l’affrontement armé.

Et quand ces mêmes supporters de Netanyahou relayent son mantra, « bombarder jusqu’à ce que le Hamas relâche les otages », je rappelle aussi que ce ne sont pas les Palestiniens de Gaza qui les détiennent mais une organisation terroriste que Netanyahou a fait prospérer sur ce territoire palestinien. Pire encore, lorsque l’armée israélienne bombarde la bande de Gaza, elle bombarde de même les otages qui y sont détenus. Chaque jour de bombardement supplémentaire augmente la probabilité d’avoir tué ces otages dont Netanyahou n’a en réalité jamais rien eu à faire.

Des otages israéliens qui n’ont jamais compté pour Netanyahou

Car l’autre déception est évidemment pour une large partie de la société israélienne qui veut sortir de la guerre, et plus terrible encore pour les proches des otages israéliens détenus sur Gaza depuis octobre 2023 et qui pouvaient espérer en sauver quelques-uns.

Il est absurde d’entendre Trump « promettre l’enfer » au Hamas s’il ne libère pas les otages avant son arrivée au pouvoir le 20 janvier, alors que cet enfer est déjà largement achevé, pour tous les Gazaouis et les otages aussi.

Rappelons qu’en septembre dernier, le ministre israélien de la défense Yoav Gallant a été limogé par Netanyahou pour avoir soutenu la conclusion d’un accord de cessez-le-feu global qui aurait permis de stopper cette guerre contre Gaza, contre le Hezbollah au Liban, contre les Houtis au Yémen et surtout de récupérer les otages. Rappelons aussi que Benyamin Netanyahou est poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, tout comme le président russe Vladimir Poutine…

Lire aussi :  Cessez-le-feu au Liban, première étape d’une paix incertaine au Proche-Orient ?

En cela, l’échec de ces négociations était prévisible : elles durent en effet depuis… décembre 2023 et elles « réunissent » deux protagonistes dont l’un est une organisation terroriste qui a déclenché un carnage contre Israël ainsi que contre la bande de Gaza, et l’autre protagoniste est un dirigeant qui a viré à l’extrême droite et qui se maintient au pouvoir grâce à la guerre. Les conséquences de ces guerres sont devenues secondaires pour ce Premier ministre, tant qu’il peut se maintenir au pouvoir et avancer dans son dessein idéologique de composer un « grand Israël » débarrassé pour l’essentiel des Palestiniens.

Netanyahou rêve d’un « grand Israël » débarrassé pour l’essentiel des Palestiniens

Le seul succès réel dans cette guerre au Proche-Orient est l’effondrement du régime Assad qui a martyrisé la Syrie et pillé son pays pendant 50 ans. La fin de la tyrannie Assad n’est pas due aux guerres menées tout azimut par Netanyahou, mais à l’échec mal camouflé de la Russie de Poutine obligée de rapatrier les moyens militaires consacrés à briser les rebellions anti-Assad pour alimenter sa guerre contre l’Ukraine. Poutine avait déclenché ce deuxième front au Proche-Orient pour détourner une partie de l’aide militaire américaine, mais cette nouvelle guerre a disloqué la pièce centrale (géographiquement) de cette coalition. Avec l’effondrement du régime Assad en Syrie, le Hezbollah et le Hamas sont désormais séparés physiquement de l’Iran.

En fait, Netanyahou n’acceptera un cessez-le-feu qu’au plus proche de l’investiture de son ami Donald Trump parce qu’il a besoin de tout son soutien pour ne pas avoir de comptes à rendre à la société israélienne, sinon il terminerait sa vie en prison. Il est donc très probable que cette guerre devenue quasiment globale au Proche-Orient prendra fin début 2025, là encore avec l’arrivée de Trump au pouvoir aux Etats-Unis. La guerre s’arrêtera sans pour autant que la paix ne soit rétablie, la paix étant probablement un processus trop complexe pour le nouveau président américain et son allié sans limites.

Pablo Picasso, La Paix, 1952. Huile sur bois, isorel, 4,70 m x 10,20 m, musée national Pablo Picasso, La Guerre et la Paix. Photo © RMN-GP © succession Picasso, 2021.


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12 commentaires sur “Ukraine, Proche-Orient, ces guerres harassantes qui s’arrêteront en 2025

  1. Bonsoir et Bonne année. Je ne partage pas votre pessimisme concernant l’Ukraine. La promesse de « régler le problème en 24 H » n’est qu’une vantardise avant élection de Trump, donc qui ne l’engage en rien. Trump 1 avait dit à peu près la même chose concernant l’Afghanistan et a mis 4 ans pour arriver à cet accord bancal et catastrophique. On peut aussi parler de ses déconvenues avec Roquetteman qui se sont terminées en guignolade. La façon désastreuse dont Biden a subi la déroute afghane doit aussi le faire réfléchir (ou au moins ses généraux). N’oublions pas que cette guerre est un excellent exercice de remise à niveau pour l’armée américaine , sans y risquer la peau d’un seul G’is et un marché en or pour son industrie militaire. Tout comme Biden soutient l’Ukraine juste assez peu pour que la Russie ne soit pas vaincue, Trump commencera des négociations tout en continuant à approvisionner les Ukrainiens. Aidé en cela par un Poutine enfermé dans ses certitudes et qui n’exige rien de moins que la réddition sans condition de l’Ukraine (sans le dire).

    Je trouve très exagérée votre affirmation que l’Europe ne compte pour rien , même s’il serait souhaitable qu’elle fasse beaucoup plus.

    Et n’oublions pas Zélensky qui n’a rien des pantins comme ceux que les US ont créés puis jettés en Afghanistan ou en Irak

    J’aimerais beaucoup avoir votre avis sur la stratégie de l’armée ukrainienne. Il est infiniment plus simple de détruire un ennemi qui se déplace dans un champ dégagé ou qui monte à l’assaut que de le débusquer dans ses fortifications et de ce point de vue, l’armée ukrainienne semble maîtriser la méthode. On le voit en particulier à Koursk où les Russes lancent sans cesse depuis des mois des attaques qui butent sur des pièges ukrainiens. Peuvent-ils faire mieux ou autrement ?

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    1. La posture défensive donne un avantage relatif, mais les Ukrainiens sont très gênés par la puissance de bombardement des Russes, artillerie et terribles bombes planantes, qui empêche de construire des ouvrages de défense plus importants. Ils sont contraints de reculer, même très progressivement, et ont perdu plus de la 1/2 du territoire conquis en août dans la région russe de Koursk

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  2. Ces guerres ne s’arrêteront que par l’éviction ou l’élimination de leurs responsables Putin ou Netanyahou, et sans doute pas en 2025. Même s’il y a accalmie provisoire ou destruction totale comme à Gaza ou sur la ligne de front ukrainienne, les guerres se refroidiront peut-être mais, les causes n’étant pas éradiquées, il y a malheureusement peu de chances de paix durables avec d’autres perspectives d’affrontements en Asie, sans parler d’Afrique dont on se soucie assez peu jusqu’aux prochaines crises.

    Certes, il peut y avoir pire que Poutine au pouvoir de la Russie mais comment envisager une prise de conscience de sa société ou de ses nouveaux dirigeants du désastre et de l’inutilité de cette guerre tant que le despote conservera son pouvoir de nuisance, surtout quand il continue à bénéficier de soutiens internationaux, même par hostilité d’adversaires communs ? Seule la mort de Staline, malgré l’incurie de tant de ses successeurs a pu modérer l’appétit de l’US et qu’aurait-il fait à la place de Khrouchtchev lors des crises de Berlin et Cuba ?

    Par mensonge, surprise ou épuisement et même si les conséquences en sont incontrôlées en Irak, Libye ou Syrie, je crains malheureusement que les changements de politiques (dont les guerres ne sont que des prolongements) ne peuvent s’amorcer et s’accomplir qu’avec le changement des dirigeants qui les ont justifiées, créées et soutenues. Sera-ce le cas en Iran, Chine, voire Corée du nord à partir de 2025 et est-ce que nous ou nos alliés ne vont pas persévérer dans l’attentisme ou verser dans le populisme ?

    Meilleurs vœux cependant à Guillaume Ancel et à tous les commentateurs !

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    1. qu’aurait-il fait à la place de Khrouchtchev lors des crises de Berlin et Cuba ?

      Pour le blocus de Berlin (1938-1949), Staline était aux commandes… mais sans la bombe atomique, ce qui devait le réfréner. Pour Berlin 1953 et Budapest 1956, Krouchtchev n’a pas fléchi. Sa modération était plus de façade que d’action. A son époque, Cuba 1962 était… un coup trop loin.

      Fabrice

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  3. En espérant que l’année 2025 apportera la paix aux millions de personnes qui en ont besoin pour vivre sereinement.

    Vous nous aidez à garder le moral avec votre blog et vos interventions dans les médias.

    Bonne fin d’année 2024 et à l’année prochaine.

    S Cazeneuve

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  4. De fait, les Etats-Unis de Joe Biden ont armé la résistance ukrainienne mais ils n’ont jamais souhaité mettre en péril le pouvoir de Poutine en lui faisant infliger une défaite militaire.

    Comme vous le dites si bien, c’est encore Poutine qui sort grand vainqueur de l’année 2024. En effet il n’a pas écrasé l’Ukraine, malgré trois ans de guerre, des milliers de pertes en blindés, pièces d’artillerie et autres transports de troupes. Le bilan humain se monte à plusieurs dizaines de milliers d’hommes, mais Poutine n’en a cure : son réservoir est intarrissable

    Une fois l’armistice signé, Poutine qui a engagé ses dépenses militaires de l’ordre de 8,7% du PIB, va relancer sa machine militaire pour se re-équiper. Les prochaines victimes seront la Pologne et les pays Baltes, d’ici 2/3 ans.

    Poutine a gagné car l’Europe ne s’est pas réunie sous un commandement unique. Il ne faudra pas compter sur l’OTAN, si Poutine envahit la Pologne ou les pays Baltes ! L’armée française ne tiendra pas le choc et n’est pas calibrée pour une guerre de haute intensité, elle ne serait capable de tenir qu’un front de 80 km de large ( sachant qu’il faut 6 000 hommes et 1 500 véhicules armés pour tenir 20 kilomètres de front. Avec 25.000 hommes la France opposera un front de 80 km face à la Russie). De même, nos stocks de munitions nous permettraient de tenir « plusieurs dizaines de semaines ». ?!?

    Poutine a gagné car il a semé le souk au Moyen Orient en encourageant les ennemis d’Israël. Il a gagné car il a bouté le France hors d’Afrique. Maintenant il va signer des accords de « coopération » avec les régimes africains pour mettre la main basse sur leurs richesses minières ! Et ceux ci son tellement contents d’voir « expulsé » leurs anciens maîtres, qu’ils ne voient pas que les nouveaux slaves seront encore moins hypocrites et plus sans pitié.

    Voilà comment, les Etats Unis ont abandonné le Vieux Monde. Mais ce dernier se révèle INCAPABLE de répondre à la menace russe ! Tant pis pour nous ! Et jamais le slogan « VAE VICTIS » ne s’appliquera aussi bien !

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    1. Alex Tartenpion, votre vision des évènements est si carricaturale et si pessimiste qu’elle sombre dans le ridicule. Poutine n’a pas perdu mais il n’a pas gagné non plus. Aucun armistice, aucun cesser le feu ne sont signés. L’Europe n’a pas été vaincue, elle ne s’est pas encore battue. La Russie envahissant la Pologne et déboulant sur les Champs Elysée ? c’était déjà la fable récurente de la guerre froide. Je vous invite à visionner la dernière vidéo de Tylmann qui nous fait découvrir le canon automoteur russe standard . Si c’est avec cela qu’il veut envahir l’Europe ! Je suis d’accord que l’armée française n’est pas équipée pour refaire la guerre de 14 mais je ne crois pas que ce soit l’objectif. Comme vous l’avez sans aucun doute constaté, les méthodes ont totalement changées.

      C’est absurde d’affirmer que Sinouar a déclenché l’attaque du 7 octobre pour soulager Poutine. Il l’a fait selon ses calculs (stupides) personnels . Poutine en profite par hasard comme il essaie de profiter du replis militaire français en Afrique, qui a lui aussi sa propre dynamique. Là aussi, dire que les Africains ont expulsé leurs anciens maître, c’est utiliser le logiciel version 1960/70 de la décolonisation . Une mise à jour s’impose

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  5. Monsieur Ancel,

    Le nouveau billet que vous avez publié aujourd’hui sur votre blog « Ne pas subir _», que je lis régulièrement depuis, je pense, ses premiers « _posts » et toujours avec reconnaissance et un plaisir renouvelé, est lucide, même s’il est triste pour l’Ukraine et désespérant pour l’Union européenne.

    Par contre, la tribune « La trahison de l’Ukraine signerait l’arrêt de mort du projet européen » [12] que, selon mon ami Jean Marsia, vous avez, pour moi fort étrangement, cosignée dans Le Monde du 26 décembre (je ne suis cependant pas parvenu à trouver votre nom dans la liste des signataires publiée par Le Monde) ne consiste, hélas, qu’en une énumération de « yakafaucons » sans conviction, semble-t-il destinée avant tout à donner bonne conscience à ses auteurs. Ce genre d’exhortation restera inutile aussi longtemps que l’Union européenne s’entêtera dans sa dyspraxie institutionnelle. Indéfiniment, l’UE se contente d’attendre négligemment sa sécurité extérieure des dispositions emberlificotées de traités internationaux établis entre États européens jaloux de leur souveraineté nationale, et délibérément conçus pour empêcher à tout prix, comme si l’on pouvait s’en passer, l’émergence d’un État européen. Dans l’immédiat et dans bien des domaines, nous restons suspendus et soumis au bon vouloir hypothétique des gouvernements états-uniens.

    Mais, on n’a jamais vu de « Marché unique » disposer d’une défense collective et, sauf erreur de ma part, il ne peut catégoriquement pas exister de défense européenne par les Européens sans une chaîne de commandement démocratiquement légitime, c’est-à-dire démocratiquement placée sous la responsabilité collective d’un vrai gouvernement, ce que l’OTAN ne peut remplacer. Cela appelle impérativement un État européen de plein exercice dans certains domaines régaliens encadrant notre bien commun, auquel, parmi d’autres, appartient incontestablement notre sécurité, garante de notre avenir et de notre destinée communs. La procrastination est aujourd’hui proprement devenue criminelle.

    En conséquence, si l’on ne peut encore attendre de tous les États membres de l’UE qu’ils en comprennent toute l’urgence, qu’au moins un groupe d’avant-garde ose se donner, lucidement et courageusement, une constitution fédérale qui, au-delà des discours lancinants de certains politiciens, conditionne notre initiative et notre autonomie décisionnelles. Depuis plus de deux ans, nous sommes plusieurs, dont certains qui vous connaissent personnellement, à nous acharner patiemment, calmement, à l’expliquer en toute occasion à divers auditoires. Mais il n’y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Pour notre confort putatif à court terme, à défaut de notre sécurité future, l’UE a déjà trahi l’Ukraine. Et l’année 2025 ne s’annonce pas sous de bons auspices.

    Je me permets ici de solliciter un entretien avec vous dès que possible afin de consolider l’argumentaire et, peut-être, d’envisager des actions efficaces à mener ensemble.

    Avec mes cordiales salutations.

    François Mennerat

    +33 685 335 595 franceois@mennerat.eu http://www.eud-fr.eu [13] adhérent de la Société européenne de défense

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  6. Bonjour, c’est un tableau très proche de ceux que l’on peut observer actuellement. Cependant le jeu des Républicains est trouble : soutient des pro-russe en Géorgie, de l’AFD en allemangne, « humour » proposant d’imiter Vladimir Poutine et Benjamin Netanyaou au USA, avec des visés clairement expenssionniste intégrant le Canada et le Groelandes au Etats-Unies…

    Gestes de bonnes volontés visant à façilités les négoçiation ou menace face à une négoçiation qui patine de choisir la troisièmes guerre mondial? Blocage au niveau de l’Allemagne est pression pour faire accepter son mervéilleux plan de paix? A part ouvertement soutenir la Russie et par là-même montrer son amitié à Vladimir Poutine, je ne vois pas très bien ses objectifs.

    De mon point de vue Donald Trump apparait un piétre négoçiateur, mais ne partageant ni c’est orientation politique ni son amour pour les mensonges éhontés j’ai de grande chance de me trompé, même si les résultats en Afganistan ne me semble pas vraiment digne d’éloge et une référence sur son CV… Salutation, Ludovic Melin.

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