Poutine nous menace directement, sommes-nous capables de résister à son offensive plus psychologique que militaire ?

Depuis que le futur président des États-Unis, Donald Trump, a annoncé qu’il stopperait la guerre en Ukraine « en 24 heures » – à partir de son investiture le 20 janvier prochain –, nous assistons à une nette accélération des évènements en Ukraine, probablement liée à cette perspective d’arrêt.

Alors que la décision était attendue depuis des mois, le président américain actuel Joe Biden donne enfin l’autorisation aux Ukrainiens d’utiliser leurs armes pour riposter sur le territoire russe contre des cibles militaires : ils ne s’en privent pas, même si leurs tirs restent sous contrôle des États-Unis.


Accélération des évènements avant arrêt des combats

Les Ukrainiens détruisent d’abord un important dépôt de munitions (bombes planantes, missiles et obus d’artillerie) dans la région de Bryansk. Le jour suivant, ils attaquent un poste de commandement réellement important dans la région de Belgorod, un PC nettement plus pertinent que les innombrables « centres de commandement » que Netanyahou voit un peu partout à Gaza pour justifier de bombarder les camps de réfugiés. Enfin, dans la région de Koursk, les Ukrainiens visent un autre poste de commandement avec des missiles britanniques Storm Shadow qui font des dégâts y compris parmi les officiers nord-coréens qui supervisent leur engagement dans la guerre contre l’Ukraine.

Outre le fait que les défenses antiaériennes russes n’ont pas été en mesure de protéger ces cibles, qui sont nombreuses et très dispersées, le président Vladimir Poutine se voit fragiliser quand il aurait voulu faire une démonstration de force avant l’arrêt prévu des combats dans 8 semaines maintenant.

Le maître du Kremlin doit à tout prix réagir pour montrer qu’il reste le « maître »… Il donne l’ordre de tirer un missile balistique normalement destiné à emporter une charge nucléaire contre une petite ville de l’Ukraine, Dnipro, sans utiliser de bombe nucléaire, mais bien plutôt une « charge psychologique » destinée en premier lieu aux alliés de l’Ukraine qui osent lui résister.

Ce n’est pas un avertissement, mais une menace explicite et répétée de Poutine

Ce n’est pas un avertissement, mais bien évidemment une menace directe dans la mesure où pour la première fois depuis 1000 jours de guerre en Ukraine, le président russe s’est exprimé lui-même et à deux reprises pour « expliquer » cette attaque frontale : il affirme être prêt à attaquer des cibles militaires dans les pays qui fournissent des armes à l’Ukraine et l’aident à se défendre. La menace est explicite, et elle renvoie dans leur niche tous ceux, de Mélenchon à Le Pen, qui ont essayé de nous expliquer que nous n’étions aucunement concernés par cette guerre en Ukraine, et que nous pouvions dormir tranquille avec Poutine au pouvoir à Moscou.

D’ailleurs, le premier ministre hongrois, Viktor Orban, s’empresse de nous rappeler avec véhémence « qu’il faut prendre très au sérieux » les propos de Vladimir Poutine dont il est le principal relais dans les dirigeants européens. C’est ensuite le porte-parole du Kremlin qui se charge de réexpliquer, avec l’entourage de Poutine, les propos du président russe : il faut vraiment le prendre au sérieux, parce qu’en effet il est difficile de le croire.

Des menaces russes sans crédibilité

Le missile balistique, appelé « Orechnik », qui a été tiré sur Dnipro n’a en effet rien de révolutionnaire. Par rapport aux missiles balistiques (à capacité nucléaire aussi) utilisés couramment par la Russie contre l’Ukraine (Iskander, Kinjhal, kh101…), la seule différence est sa taille liée au fait qu’il a plusieurs milliers de km de portée. C’est donc un missile lourd, probablement plus d’une dizaine de tonnes, et emportant plusieurs têtes (des bombes séparées) comme la plupart des missiles balistiques nucléaires des arsenaux américains, britanniques (ce sont les mêmes) et français.


Une charge plus psychologique que militaire

Évidement ce missile Orechnik (noisetier en russe) n’emportait pas de charges nucléaires – ce qui se serait immédiatement ressenti – et probablement même pas de charges explosives, les déflagrations observées ressemblant plus à l’impact des têtes qu’à des explosions. Autrement dit, Poutine a fait tirer un missile dix fois plus coûteux que ceux utilisés au quotidien contre l’Ukraine (120 missiles tirés le 17 novembre) et en emportant une charge plus psychologique que militaire.

Quant à son hyper vélocité citée avec fierté par Poutine, elle ne présente que peu d’intérêt dans la mesure où l’interception des missiles balistiques est très difficile, seuls quelques missiles Patriot ont pu le faire dans des périmètres et avec des taux de réussite réduits.

Pour résumer, le missile Orechnik tiré par la Russie contre Dnipro ne présente que peu d’intérêt militaire, il fait partie de la gamme étendue des missiles capables d’emporter des armes nucléaires et qui, dans une utilisation classique, ne font pas plus de dégâts que ces milliers de missiles déjà utilisés contre l’Ukraine.

L’objectif de ce tir de missile n’était évidemment pas militaire mais psychologique, faire peur aux alliés qui soutiennent l’Ukraine et dissuader l’utilisation de leurs armes contre le territoire russe : le président Poutine revendique le droit de faire la guerre sans que son adversaire ne puisse riposter, une conception très personnelle du droit et de la volonté de soumission.

Une menace nucléaire sans utilité

Cela fait maintenant plus de 110 fois que Vladimir Poutine évoque, ou fait évoquer, la menace nucléaire depuis qu’il a déclenché cette guerre contre l’Ukraine. En 1000 jours de combat, cela lui confère une régularité de métronome qui décrédibilise totalement cette menace.

De fait, les armes nucléaires ne sont pas conçues pour faire la guerre, mais pour détruire massivement, pour suicider les territoires concernés. À titre de comparaison la plus petite arme nucléaire russe est 20 000 fois plus puissante qu’un missile américain ATACMS utilisé pour détruire des cibles militaires en Russie. Si Poutine utilise une seule de ses armes nucléaires, il perd la guerre, il perd le soutien de ses alliés y compris de la Chine, et il s’expose à une menace déjà tracée par l’OTAN qui consiste à détruire, avec des armes classiques, tout ce qui reste de son armée en Ukraine.

Poutine oserait-il s’attaquer aux Etats-Unis ou à l’OTAN avec une armée abîmée et fragilisée ?

L’autre menace, explicite, de Poutine est de bombarder des sites militaires sur les pays qui auraient fourni des armes pour l’Ukraine contre la Russie. Mais sur ce point, Poutine, qui manie les vérités alternatives avec le même brio que Donald Trump, sait pertinemment que son armée est en piteux état. Après 33 mois de combat en Ukraine, le matériel manque, les 500 000 hommes engagés peinent sur le front à avancer autrement qu’à pas de fourmi. Et les soldats russes n’ont pas réussi à conquérir plus de 18 % de l’Ukraine en deux années et demie de guerre. C’est avec cette armée que Vladimir Poutine compte attaquer la Grande-Bretagne, membre de l’OTAN, ou mieux encore les États-Unis ?

Certes, Poutine sait qu’il peut compter sur le désir de désengagement des États-Unis, dont Trump est une manifestation criante. Mais pour autant, compte tenu de l’imprévisibilité de ce dernier, le président russe prendrait de grands risques à vouloir le provoquer. En effet, si Trump a promis de stopper la guerre en 24 heures, il pourrait tout aussi bien être tenté de lui flanquer une raclée mémorable en Ukraine en disloquant son armée d’invasion.

Quelle sera l’étape suivante ?

Il reste désormais huit semaines avant l’arrivée au pouvoir du président Donald Trump. L’accélération des évènements en Ukraine, avant l’arrêt programmé des combats, va continuer. Après des tirs destructeurs contre l’armée russe et nord-coréenne, puis la riposte très psychologique de Vladimir Poutine, qui ne dispose pas de moyens militaires classiques lui permettant d’aller plus vite ou plus loin qu’il ne le fait actuellement, il faut s’attendre à de nouvelles actions et réactions.

La balle est désormais dans le camp occidental : le pouvoir de Poutine repose essentiellement sur la peur qu’il inspire. Est-ce que les occidentaux vont plier et n’oseront plus déclencher d’attaques sur le sol russe ? Ou vont-ils au contraire continuer à pousser Poutine dans ses contradictions, tout cela dans un agenda très limité ?

Concrètement, allons-nous assister dans les jours prochains à de nouveaux tirs de missiles ATACMS, Storm Shadow ou Scalp (car les Français devraient suivre cette même logique) ? Ou allons-nous subir le spectacle affligeant d’une Europe désunie qui n’aurait pas compris qu’ensemble, elle peut largement résister à l’empire menaçant de Poutine ?

La reconquête de la région de Koursk et les attaques hybrides

Dans ce contexte, Poutine va très vraisemblablement lancer son offensive pour récupérer la région de Koursk dont plus de 600 km2 sont aux mains des Ukrainiens depuis août 2024. Il est probable aussi que Poutine va multiplier contre les alliés de l’Ukraine les attaques « hybrides » qui complètent le champ militaire mais auxquelles il nous a habitués : attaques informatiques, sabotages d’installations comme les câbles sous-marins, tentatives de déstabilisation de nos sociétés…

Du côté américain, Donald Trump réagit le moins possible à des actions qui sont décidées par Joe Biden sans qu’il puisse s’y opposer, et il attend avec plus ou moins de patience d’arriver au pouvoir le 20 janvier. L’équipe présidentielle actuelle agit donc avec une marge de manœuvre beaucoup plus importante qu’elle ne l’avait jusque-là, puisque les conséquences seront finalement pour Trump. Espérons que nous saurons montrer dans cette période charnière notre capacité à résister aux menaces de ce dictateur russe, pour marquer notre détermination face aux futurs empires menaçants qui ne manqueront pas de lui succéder.

Netanyahou et le dirigeant militaire du Hamas poursuivis pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité

Pendant ce temps, au Proche-Orient, le premier ministre israélien d’extrême droite Benyamin Netanyahou continue « tranquillement » de ravager la bande de Gaza et de dévaster le Liban. La seule pression exercée par les États-Unis consiste à opposer leur droit de veto lorsque l’assemblée générale des Nations unies a proposé à une quasi-unanimité une délibération appelant à cessez le feu immédiat.

Et lorsque la cour pénale internationale lance enfin un mandat d’arrêt contre Netanyahou, son ministre de la défense, et bien sûr le dirigeant militaire du Hamas, il est navrant de constater combien sont nombreuses les personnes estimant dans nos sociétés que le droit ne s’applique pas à tous. Défendre l’avenir d’Israël passe certainement par une condamnation ferme et énergique des crimes de guerre, et probablement des crimes contre l’humanité, commis par Netanyahou au motif d’avoir fait l’objet d’une attaque terroriste.

L’avenir est incertain, nul besoin de sombrer dans une violence aveugle et démesurée, ni de plonger la tête dans le sable dans l’espoir que d’autres règlent à notre place nos sujets de sécurité. Se défendre et défendre le droit sont essentiels pour garantir l’avenir de nos générations futures et des valeurs qui fondent nos sociétés.

Lire aussi : L’Europe se mobilise pour l’Ukraine, mais personne pour stopper la boucherie de Netanyahou au Proche-Orient ?




Pour compléter et approfondir,

Le verbatim du discours de Poutine


Les confessions d’un agent repenti de la « désinformation » et des « messages haineux » de Wagner en Centrafrique, par Morgane Le Cam (Le Monde)


Analyse de l’Institute for Study of War (ISW)

Le président russe Vladimir Poutine et les dirigeants militaires russes continuent d’exalter le missile balistique que les forces russes ont lancé en Ukraine le 21 novembre, probablement dans le but de gonfler artificiellement les attentes des capacités russes et d’encourager l’auto-dissuasion occidentale et ukrainienne. Poutine a tenu une réunion le 22 novembre avec les dirigeants du ministère russe de la Défense (MoD), des représentants de la base industrielle de défense russe et des développeurs de missiles russes, félicitant l’armée russe pour avoir effectué un test « réussi » du missile balistique Oreshnik en réponse à « ceux qui essaient de faire chanter » la Russie. Poutine a souligné que le missile Oreshnik n’est pas une modernisation d’un ancien missile soviétique et a affirmé que des concepteurs russes l’ont créé « sur la base de développements modernes et de pointe ». Poutine a réitéré les affirmations selon lesquelles il n’existe aucun système pour se défendre contre l’Oreshnik et a rapporté que la Russie prévoyait déjà de sérialiser sa production. Le commandant des forces de missiles stratégiques russes, le colonel Sergei Karakayev, a déclaré à Poutine que l’Oreshnik peut frapper des cibles à travers l’Europe et a souligné qu’il n’y a pas d’analogues de l’Oreshnik nulle part dans le monde.


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18 commentaires sur “Poutine nous menace directement, sommes-nous capables de résister à son offensive plus psychologique que militaire ?

  1. Bonjour Guillaume

    La possible mise sur pied d’une telle coalition est indispensable

    Voilà une idée qui est excellente mais je ne voudrais pas qu’elle se termine comme en 1920 -1922 ou les franco-anglais ont aidé les Polonais, les Baltes et les Ukrainiens contre ces saloperires de bolchéviques. Polonais et Baltes parce qu’ils avaient crée leur propre pays et les Ukrainiens parce qu’ils étaient viscéralement anti rouges. Rappelons que les Ukrainiens ont toujours fournis les plus gros contingents de soldats aux Tsars. Donc, forcément…

    Malheureusement, comme l’Europe a une grande tradition de lâcheté, en 1922, on a lâchement abandonnés Ukrainiens, Polonais et Baltes à la vengeance des rouges

    J’ai bien peur qu’on ne refasse la même connerie aujourd’hui. N’avons-nous pas déjà en 1938 sacrrifés les Sudètes, sans consulter les Tchèques, pour assouvir les envies de Môssieur Hitler. On a vu le résultat : 62 millions de morts, et on va faire pareil avec l’autre résidu de bidet du kremlin

    Bonne soirée

    Olivier

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  2. Poutine tente de « montrer ses muscles  » pour nous impressionner mais cela ne donne pas l’idée à l’Europe d’une coalition militaire et diplomatique forte. Nous parlons et agissons toujours et encore dans le désordre.

    80 ans sans guerre sur notre vieux continent.

    Seuls les enfants du baby boom y croyaient. Nous avons eu tord de faire confiance à nos dirigeants et de ne pas s’opposer à la chute du mur de Berlin et à la réunification de l’Allemagne entraînant de facto l’implosion de l’URSS. Mes parents avaient des craintes. Je les comprends maintenant.

    Nous en payons les conséquences, qui peuvent devenir lourdes si Poutine met ses menaces à exécution.

    S Cazeneuve

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  3. Bonjour,

    Vladimir Poutine a-t-il exclu explicitement au cours de ces derniers mois d’attaquer l’Europe ?
    La Douma russe travaille (a-t-elle terminée ?) à l’annulation de la reconnaissance de l’indépendance des pays Baltes.
    Ces deux arguments ne devraient-ils pas être suffisants pour que l’Europe (et nos concitoyens) prennent vraiment consciences du danger que représente Vladimir Poutine aujourd’hui ? Pourquoi alors aussi peu de mobilisation ?

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  4. Le choix des mots est important et l’offensive de Putin si on ne retient pas que son verbiage est quand même plus militaire que psychologique pour nos alliés ukrainiens. D’ailleurs sont-ils vraiment nos alliés ou les victimes d’un ennemi commun qui a longtemps amadoué nos amis allemands ou perverti notre camarade hongrois ?

    Entendre que nous-même pratiquerions une escalade alors que nous livrons si chichement des moyens de défense ou de contre-frappe classiques en regard de provocations successives évoquant le nucléaire mais destinées à masquer un échec relatif de cette agression (obligeant à solliciter en matériel et personnel d’autres états voyous) devient assez lassant.

    Si vraiment Putin a fait prévenir les E-U de l’envoi de ce missile sur l’Ukraine (car d’Astrakan ou même d’un poste de tir plus proche il aurait pu frapper un pays de l’OTAN voisin et donc susciter une contre-frappe nucléaire) et surtout si ses MIRV étaient inertes, cela démontre la fébrilité qui doit être la sienne.

    Bien sûr ce type de missile est très difficile à intercepter mais qui peut garantir d’intercepter des salves de tous les autres, y compris de missiles ou drones à charge unique moins puissants, sans parler de nos propres missiles stratégiques, même inertes ?

    Je viens enfin d’entendre notre ministre des affaires étrangères évoquer la présence de nos troupes au sol après les déclarations si ambiguës et si peu stratégiques de notre président. C’est depuis longtemps ce que nous aurions dû faire, même seuls ou avec les Polonais, ne serait-ce que pour éviter d’attendre Donald et pouvoir prendre part en alliés européens aux futures négociations de paix.

    Il faut réagir à chaque provocation, par exemple détruire les communications avec Kaliningrad si nos câbles de la Baltique sont sabotés et surtout envoyer des contingents en Ukraine en regard des coréens pour dissuader l’escalade adverse avant qu’elle ne devienne trop difficile à suivre.

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  5. On voit bien que Poutine qui se veut plus « grosse » que la vache, est en fait une énorme baudruche, remplie de …vide ! La Corée du Nord lui a expédié 8 millions d’obus ( 122 et 152 mm), des missiles anti char Bulsae 4 + son véhicule de lancement, des missiles balistiques à courte portée Kn 23 le tout à l’intérieur de 3 à 4.000 containers.

    J’ai du mal à ne pas parler de la « livraison » d’au moins deux obusiers de 170 mm, datant des années 50: M1989 Koksan. A la capacité INCROYABLE de 2 tirs toutes les 5mn ! Autre problème, même les russes ne disposent plus de ce type de munitions. Fermeture de la parenthèse.

    Idem pour les livraisons venant des Iraniens avec les milliers de drones Shaed , des missiles à courte portée Fath-360 ( 200 ?)

    Les 10/12.000 soldats Nord Coréens, déjà présents, devrait être renforcés par un véritable Corps expéditionnaire ( jusqu’à 100.000 hommes ?)

    Mais ce qui permet à Poutine de tenir debout c’est l’indécision des Européens. Qui ont été UNANIMES dans leur soutien psychologique mais radins dans les moyens livrés : Une centaine de chars AMX10 ( avec un blindage nettement insuffisant) des VAB en fin de course après 40 années de bons et loyaux services, une trentaine de chars Léopard 1 ( dont la moitié a déjà été détruit) et une quinzaine de chars challenger ( dont le calibre 120 n’est pas compatible avec l’Otan).

    Pourquoi ? « Pour ne pas déplaire à Poutine » ! C’est aussi simple que cela ! Car si les alliés avaient voulu stopper le maître du Kremlin, Biden aurait donné depuis LONGTEMPS l’autorisation d’allonger le rayon d’action des ATACMS ! Idem pour les Storm Shadow et Scalp ( On parle de 245 cibles potentielles en Russie: de combien de missiles disposent les Ukrainiens ? Macron a livré 40 missiles Scalp, Les Anglais environ 200) Idem l’Allemagne aurait livré ses missiles Taurus !

    J’imagine Poutine privé du quart ou du tiers de ses dépôts de munitions, grâce aux Atacms/Scalp/Storm Shadow) Il fanfaronnerait beaucoup MOINS !

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  6. Le verbatim de Poutine : « Nous avons toujours été prêts […] à résoudre tous les problèmes par des moyens pacifiques ».

    Cela fait quelque temps que nous sommes au fait des hypersoniques, entre autre. Mais concernant cette phrase:

    ….pourriez-vous nous donner quelques exemples de ce qu’entend la puissance agressive russe par ce genre de moyens…? Accepter de se soumettre en abandonnant les territoires pour mieux se faire agresser? Subir encore et toujours? Quoi d’autre?
    Rire nerveux devant son idée de la paix.

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  7. Comme toujours, l’analyse est pertinente. Ce qui me stupéfie est l’apathie de nos « dirigeants » face cet impérialisme belliqueux. Cela me rappelle furieusement ce qui s’est passé dans les « années 30 » au début du XXème siècle. A quoi servent les traités d’assistance s’ils ne sont pas respecté ? L’intégrité territoriale de l’Ukraine l’était pourtant et rien, en terme de rapport de force, ne s’est passé en 2014 ou si anecdotiquement. Je suis atterré pour les mois et année qui viennent, les gouvernements de la parole ne suffiront pas à stopper ces « fous furieux », pas plus eu Europe, qu’au proche et moyen Orient et en Afrique, sauf erreur de ma part.

    Merci encore pour vos analyses.

    Jean-Luc PEPIN.

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  8. Merci beaucoup pour vos commentaires à la fois précis et engagés.

    J’ai une question : pourquoi dites-vous que si Poutine utilise l’arme nucléaire, ses alliés le lâcheront ? N’étant ni stratège ni compétente en géopolitique, je ne saisis pas.

    Merci d’avance de votre explication.

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      1. Merci, votre réponse appelle deux autres questions :

        1)les alliés en question sont-ils plus crédibles avec leur « ligne rouge » que ne l’ont été les nombreux chefs d’Etats ayant utilisé cette expression avant eux et qui n’ont guère réagi aux franchissements de cette soi-disant ligne, Poutine compris ?

        2) la Russie a-t-elle vraiment besoin de ces alliés, objectivement et selon son propre point de vue ?

        (oui, d’accord, ça fait trois questions, en fait)

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      2. La question des menaces, y compris les « lignes rouges » reposent sur leur crédibilité en effet. Mais attaquer directement un pays allié de l’Ukraine serait pour la Russie défaire la volonté de ces derniers de ne pas s’impliquer directement dans ce conflit. Cf l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l’OTAN.
        Quant aux soutiens de la Russie, bien sûr qu’elle s’en passerait, mais son ambition ne pourrait plus être alors de recomposer l’ordre mondial

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      3. Je comprends. Mais du coup, guère de danger stratégique pour la Russie d’utiliser l’arme nucléaire en Ukraine, et j’espère qu’ils ne feront pas ce raisonnement.

        Quant à l’intention prêtée à Poutine de recomposer l’ordre mondial, est-on sûr que c’est bien de ça qu’il s’agit ? J’ai toujours l’impression en lisant ce genre de propos qu’on parle d’Olrik, outre qu’il est toujours hasardeux d’interpreter les intentions de quelqu’un. Mais je suis peut-êrre naïve…

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