Comme le souhaitait le Hamas, Netanyahou instaure un état de guerre permanent au Proche-Orient : qui pourra l’arrêter ?

Frappes sur la banlieue sud de Beyrouth, au Liban, le 4 octobre 2024. ADRIENNE SURPRENANT / MYOP POUR « LE MONDE »

Une guerre qui n’a plus de limites

Avec son attaque terroriste du 7 octobre 2023, le Hamas revendiquait « d’instaurer un état de guerre permanent avec Israël ». Contrairement aux objectifs affichés et modifiés en permanence par le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, comme la libération des otages ou le retour des Israéliens obligés de fuir le nord du pays du fait des bombardements du Hezbollah, les objectifs du Hamas n’ont jamais varié. Ses porte-paroles l’avaient expliqué au tout début de cette guerre qui a ravagé la bande de Gaza après une année complète de bombardements intensifs et systématiques.

Lire aussi : Netanyahou s’installe dans la guerre

Après un an de guerre, force est de constater que Netanyahou a effectivement installé Israël dans un état de guerre permanent. Je me souviens encore du grand rabbin de France me disant en novembre 2023 que l’opération contre Gaza ne devrait durer que quelques mois, le temps pour les Israéliens abasourdis par l’attaque du 7 octobre de sortir du deuil…

Tandis que le carnage sur la bande Gaza continue consciencieusement – au quotidien – Netanyahou a lancé en septembre 2024 une nouvelle guerre contre le Hezbollah assimilé au Liban, alors qu’il avait déjà ouvert un front avec la Syrie, l’Irak, le Yémen et surtout l’Iran (90 millions d’habitants).


Une guerre sur 7 fronts + 1

Avec Gaza et la Cisjordanie, ce sont pas moins de 7 fronts sur lesquels sont engagées les forces israéliennes auxquels il faut rajouter un front qui s’étend à l’ensemble du territoire israélien et même pour ses ressortissants à l’étranger : le terrorisme. Car ce sont des légions de terroristes que ces multiples guerres sont en train de former et qui menacent la sécurité d’Israel pour des années, comme vient de le rappeler l’attentat revendiqué par le Hamas ce 1° octobre à Jaffa (7 morts).

Pourtant, Netanyahou défend encore l’idée qu’il peut s’attaquer et détruire tout ce qui menace Israël… sans autre option que la guerre, une guerre sans limites, sans règles, l’attaque terroriste du Hamas justifiant à ses yeux de ne plus rien respecter, même du droit le plus élémentaire de la guerre. Bombarder une cible n’est plus limité par les dommages collatéraux qui deviennent tellement importants que l’on peut se demander si ces civils n’en sont pas devenus les cibles principales.

Le bunker du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, se trouve sous 6 immeubles d’habitation en plein Beyrouth ? Qu’à cela ne tienne, Netanyahou l’a fait intégralement imploser, tuant Nasrallah ainsi que probablement une cinquantaine de personnes dont le seul crime était d’habiter dans un quartier chiite. Les bombardements israéliens ne ressemblent en rien à des opérations ciblées comme ce fut pourtant le cas avec l’élimination du chef du Hamas, Ismael Haniyeh, tué le 31 juillet à Téhéran la capitale de l’Iran. Ces opérations militaires relèvent de la dévastation sans plus aucune règle, sans plus aucun respect pour la vie des autres, elles ouvrent un gouffre d’inhumanité.


Plus de 1,000 morts déjà depuis le lancement de l’opération « Flèche du Nord » qui vise le Hezbollah, bras armé de l’Iran au Liban, avec au moins 3/4 de dommages collatéraux puisque Israël affiche avoir « neutralisé » 250 membres du Hezbollah dans ces opérations de destruction menées par des bombardements aériens qui n’épargnent rien : écoles, immeubles d’habitation, centre de secours… même les secouristes sont ciblés, quant aux familles elles ne comptent plus. Qu’importe les dégâts pourvu que la guerre prospère.


L’attaque iranienne du 1° octobre a compromis la sécurité d’Israël

Le 1° octobre, après avoir subi de multiples humiliations dont l’élimination dans leur propre capitale de leur invité d’honneur, Ismaël Haniyeh, l’Iran finit par riposter et lance une attaque massive de missiles contre Israël. Elle ne ressemble en rien à l’attaque « chorégraphiée » d’avril dernier qui n’était alors qu’une démonstration de force bien orchestrée.

Lire aussi : Attaque chorégraphiée par l’Iran, riposte calibrée d’Israël pour désescalader

Cette fois-ci l’attaque de l’Iran est massive, même la Russie a rarement lancé autant de missiles d’un seul coup sur l’Ukraine qui est pourtant 35 fois plus vaste. Facialement, Israël affiche des dégâts limités, et seulement un mort et deux blessés. Mais la réalité est toute autre, loin des discours triomphalistes et de la propagande dont la guerre est si friande.



Sans les Etats-Unis, les missiles iraniens auraient commis de lourds dégâts contre Israël

Sans les Etats-Unis qui ont repéré et alerté Israël juste à temps, la population n’aurait pas eu le temps de se mettre à l’abri et le bilan se compterait en dizaines de morts et 3,5 fois plus de blessés. En effet, c’est le dispositif américain (navires et avions de combat, plus quelques Britanniques et Français) qui a intercepté une large partie de la salve. Un dispositif dont rêverait l’Ukraine…

Et sur la centaine de missiles qui sont arrivés sur Israël, entre 20 et 40% ont frappé son territoire, saturant le « dôme de fer » (constitué en réalité de trois dispositifs superposés) peu adapté à ces missiles trop nombreux et dont certains étaient « hypersoniques » (plusieurs fois la vitesse du son).

Netanyahou ne peut pas protéger Israël sans l’aide américaine et cela – pour la première fois depuis le début du conflit – est peut-être de nature à calmer (un peu) sa fuite en avant dans la guerre. Sans l’allié américain, qu’il défie pourtant depuis un an maintenant, Israël serait en train de panser ses plaies suite à l’attaque Iranienne. C’est probablement pour cette raison aussi que l’Etat hébreu n’a pas pu riposter immédiatement et plus violemment encore contre l’Iran, comme Tsahal l’avait pourtant annoncé tard dans la nuit du 1° octobre

Netanyahou s’estimait une fois encore « légitime » de riposter, oubliant ses propres provocations, peut-être pour attaquer des installations nucléaires iraniennes ou plus vraisemblablement des usines d’armements et des dépôts de missiles qui pourraient mener d’autres attaques contre Israël. Une spirale de violences sans fin menant à une (très) dangereuse escalade qui mettrait une partie de la région « à feu et à sang », même si l’Iran n’a pas de frontière directe avec Israël.

Lire aussi : Netanyahou ivre de guerres

Les Etats-Unis ont-ils enfin obtenu de Netanyahou qu’il n’escalade pas le conflit en l’empêchant de riposter immédiatement, tout en affirmant participer à la défense d’Israël ce qui est une réalité incontournable à ce moment du conflit ? Ce sont en effet les Américains qui fournissent la quasi-totalité des munitions nécessaires pour les guerres de Netanyahou, mais aussi la protection de son territoire et notamment le renseignement qui a été crucial une fois encore pour déterminer le danger qui menaçait Israël.

La meilleure riposte d’Israël serait de signer un accord de cessez-le-feu pour Gaza…

L’Iran, notamment pour préserver son régime que fragiliserait plus que jamais une confrontation militaire d’ampleur et pour protéger aussi son programme d’arme nucléaire qui n’est manifestement pas achevé, a envoyé des messages très clairs pour signifier qu’il préférerait en rester là dans cet engrenage de violences, et qu’il n’entend pas « rentrer en guerre » contre Israël.

Désormais, c’est la riposte de Netanyahou qui sera déterminante pour la suite du conflit : il continue à matraquer le Hezbollah au Liban avec son cortège de pertes civiles et de réfugiés (plus d’un million), à bombarder Gaza et la Cisjordanie (des dizaines de morts au quotidien), mais il n’a pas riposté contre l’Iran. Moment de réflexion ou de retenue obligée par les Etats-Unis ?

La riposte la plus habile, celle qui surprendrait tous ses adversaires et mettrait probablement fin à ce conflit, consisterait à annoncer un cessez-le-feu à Gaza qui est la clef de cette guerre et qui permettrait aussi à Israël de récupérer enfin les quelques otages encore vivants aux mains du Hamas.

Peu crédible ? Le Hamas pas plus que le Hezbollah ne tiendraient leurs promesses de stopper ici la guerre ? Il ne coûterait pas grand-chose à Israël d’essayer… mais Netanyahou perdrait irrémédiablement le pouvoir, lâché par sa coalition d’extrémistes et sans espoir de voir revenir son ami Donald Trump à la tête des Etats-Unis. Seraient-ce les principales raisons de son obstination à s’installer dans la guerre ?

Post-Scriptum : Et pendant ce temps, la Russie de Poutine continue d’avancer dans le Donbass, tandis que nos regards sont monopolisés par cette crise d’une extrême gravité au Proche-Orient. L’Ukraine voit d’ailleurs son approvisionnement en munitions baisser depuis que Netanyahou s’est attaqué au Hezbollah, priorité oblige que les Européens seraient bien avisés de ne pas négliger…




Pour approfondir :


Au Liban, les bombardements israéliens ont fauché des familles entières : « J’ai perdu mon épouse, mon fils, ma maison. Ma vie est brisée » par Hélène Sallon dans Le Monde


« Les frappes de l’Iran sur Israël ont illustré les forces et les faiblesses militaires de la République islamique » par Elise VincentChloé Hoorman et Ghazal Golshiri dans Le Monde


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24 commentaires sur “Comme le souhaitait le Hamas, Netanyahou instaure un état de guerre permanent au Proche-Orient : qui pourra l’arrêter ?

  1. « Netanyahou a effectivement installé Israël dans un état de guerre permanent » : Vous semblez manquer cruellement d’information (et c’est une interprétation optimiste) :
    Vous oubliez que depuis le 7 octobre 2023, le Hezbollah a envoyé 8 000 drones et missiles sur Israël, vidant le nord du pays de ses 60 000 habitants, qui ont rejoint les 80 000 résidents du sud ayant subi les pogroms nazislamistes du 7 octobre. Ils se sont réfugiés dans des hôtels et Airbnbs au centre du pays. Les Israéliens du nord ont dû patienter un an avant que l’armée ne commence à faire le travail que ni les Libanais, ni les Nations du Monde, ni même la nation sœur (la France) n’ont eu le courage d’accomplir. Un général français a rappelé que la FINUL s’est débarrassée de tous ses blindés et armes lourdes en 2011, sous la pression du Hezbollah.

    « Il avait déjà ouvert un front avec la Syrie, l’Irak, le Yémen et surtout l’Iran (90 millions d’habitants) » : Sérieusement ? Vous osez suggérer qu’Israël est responsable de l’implication de l’Iran et de ses proxies ? Vous êtes certainement le seul « analyste » à ne pas savoir que l’Iran finance, arme et commande le Hezbollah ainsi que les Houthis, et qu’il a ordonné l’attaque du 7 octobre. Pouvez-vous me rappeler de quand date l’ouverture du front yéménite par Israël ?

    « Car ce sont des légions de terroristes que ces multiples guerres sont en train de former et qui menacent la sécurité d’Israël pour des années » : C’est la rhétorique munichoise de ceux qui veulent faire croire que la diplomatie a la moindre chance quand on a affaire à des terroristes. Si ce que vous dites était vrai, alors vous pourriez me citer les légions de terroristes allemands que la destruction de l’Allemagne par les Alliés aurait engendrées. Vous pourriez me citer les légions de terroristes japonais et leurs attentats après Hiroshima, ou les légions de terroristes vietnamiens, ou encore les légions de terroristes anglais après les bombardements nazis. Vous pourriez me citer les hordes de terroristes serbes ou croates.
    La vérité est que ce ne sont pas les guerres qui créent le terrorisme, mais la politique et l’éducation. Dans le cas des nations arabes, vous devriez comprendre pourquoi la stabilité s’accompagne toujours de dictature dans ces cultures qui vénèrent la force, pas le compromis. L’Europe et l’ONU financent des programmes éducatifs palestiniens qui effacent Israël de la carte du monde, organisent des spectacles de fin d’année incitant des enfants de 5 ans à devenir martyrs et à poignarder des Juifs, et des camps d’été qui entraînent les enfants à se comporter comme des combattants contre les Juifs. Tout cela est parfaitement documenté, et les parents palestiniens en sont tellement fiers qu’ils postent des vidéos sur YouTube et les réseaux sociaux.

    « La meilleure riposte d’Israël serait de signer un accord de cessez-le-feu pour Gaza » : De quoi parlez-vous ? Un cessez-le-feu n’est jamais une fin en soi. Sans garantie de démilitariser le Hamas et de lui couper ses financements, cela ne servirait qu’à lui permettre de se réarmer pour « recommencer le 7 octobre encore et encore ». Ce n’est pas une spéculation, mais des propos tenus par les chefs du Hamas encore en vie sur les chaînes de télévision turques et jordaniennes.

    Enfin, je reste sans voix face à la froideur de votre phrase « qui permettrait aussi à Israël de récupérer enfin les quelques otages encore vivants aux mains du Hamas ».

    Je n’ai ni le temps ni l’énergie pour corriger toutes les approximations et erreurs factuelles qui parsèment votre papier (je ne sais même pas comment le qualifier).

    En tout cas, bravo pour cet excellent exemple de la « France donneuse de leçons ». Un ancien président de la France a dit que le pays devra « soit passer par une guerre civile, soit par une scission » à la libanaise.
    Si la France accepte ce type de scénario, Israël, sa sécurité et ce qu’elle représente pour la sécurité des Juifs partout dans le monde, ne peut se le permettre.

    Bien à vous.

    Henry

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      1. Des génocides qui concernaient des États opérant à l’intérieur de leurs frontières pour en éliminer une partie de la population, laquelle population s’entretuait au sein même des familles. Sans rapport avec la Shoah dont le but était de tuer tous les juifs, demi-juifs, quart de juifs… de la planète. Une obsession qui ne tarit pas.

        Imagine-t-on les Israéliens et les terroristes se réconcilier à la manière des Tutsis et des Hutus, les victimes accordant le pardon à leurs bourreaux ? J’entends bien que tous les Gazaouis ne sont pas des terroristes, mais les a-t-on obligés à cracher sur le corps de la jeune otage transportée à l’arrière d’un pick-up à la manière d’un trophée de chasse, à frapper sa dépouille ? Les a-t-on obligés à se réjouir des atrocités commises, à ériger leurs auteurs en héros ?

        « Enfin, je reste sans voix face à la froideur de votre phrase « qui permettrait aussi à Israël de récupérer enfin les quelques otages encore vivants aux mains du Hamas ». »  Je suis moi aussi frappée par cette froideur. Ces otages sont des humains, il y a parmi eux des enfants, des dépouilles emportées pour être marchandées contre des vivants, et deux Français oubliés par une grande partie de leurs compatriotes. L’analyse distanciée ne devrait pas confiner au cynisme.

        Pourquoi ceux qui ont été choqués quand ont été révélées des conversations de mères russes encourageant leurs fils à violer les Ukrainiennes nient-ils la dimension sexuelle des crimes commis le 7 octobre et n’ont-ils pas un mot pour les femmes encore otages à Gaza ? Myopie, indifférence ou satisfaction secrète que les juifs souffrent ?

        On parle sans cesse de guerre de territoires, en mettant à l’arrière-plan la dimension religieuse. Pourtant les ennemis d’Israël ne cachent pas que le but qu’ils poursuivent est l’élimination des juifs. Comment, en France où le nombre d’actes antisémites explose, peut-on croire qu’il ne s’agit que de terres ?

        Ce qui est en jeu, c’est la disparition d’Israël, pays-refuge pour les juifs du monde entier. Et après cette disparition, celle des juifs eux-mêmes. Et cette fois encore, il y aura du monde pour les traquer où qu’ils soient.

        À deux reprises ces derniers mois, en plein cœur de Paris, j’ai été prise à partie par des jeunes filles me sommant de dire qu’elle est ma religion et de me prononcer sur le conflit en cours… parce que je lisais des auteurs juifs, tranquillement installée en terrasse comme n’importe quelle retraitée qui profite de la vie et du soleil.

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  2. Merci pour ce billet qui nous oblige à réfléchir sur l’avenir du Proche Orient et le nôtre aussi.

    Israël bombarde à tout va Gaza, le sud Liban et va même jusqu’au Yémen sans se soucier de l’impact sur les populations et ni de celui sur le monde occidental.

    Le terrorisme s’exporte et nous en avons fait les frais sanglants en 2015..

    Ne cautionnons plus Bibi et sa folie meurtrière et dévastatrice.

    Israël a le droit de vivre en paix et les pays qui l’entourent également mais comment faire respecter des frontières quand on voit ce qui se passe entre l’Ukraine et la Russie.

    L’ONU n’est pas moribonde comme certains le laissent entendre afin de faire ce qu’ils veulent. Des négociations se font certainement en coulisse et dans la plus grande discrétion pour trouver des accords de paix acceptables par tous. Le temps nous le dira.

    S Cazeneuve

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    1. Excuser les juifs de ne pas se laisser « génocider » comme dans les années 40 sans se soucier de l’impact sur le monde occidental !
      Le monde occidental s’est réveillé avec une gueule de bois le 7 octobre 2023 et a réalisé que ce qui relevait de « stigmatisation » ou de « fantasmes » est la réalité de la plupart des pays d’Europe du Nord et de l’Ouest.
      Le « vivre ensemble » fait place au « vivre à côté » si ce n’est au « vivre contre »…

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  3. L’Iran est en capacité technique de pulvériser Israël n’importe où, n’importe quand. Toutefois, ils n’en feront rien : l’Iran, lui, ne se prend pas pour Dieu. Il craint Dieu. Parce que la Russie et l’Iran craignent fondamentalement Dieu, ils opèrent en vertu d’une décence et d’un respect de la sacralité de toute existence humaine, même celle de l’ennemi, que le monde civilisé appelle communément LA LIMITE.

    La limite est ce sens de la retenue qui fait que pour un Russe, un Ukrainien reste un être humain, et que pour un Iranien, un sioniste reste un être humain, dont la dignité demeure imprescriptible et non négociable. L’inverse est-il vrai ? Si les Iraniens voulaient véritablement faire perdre la face à Israël, ils l’auraient fait depuis des lustres. Saluons l’éthique du combat, le respect de la dignité de l’adversaire, la patience, et les procédures d’auto-contention des pays victimes du sionisme, qui prennent sur eux et sur le sang de leurs populations, pour ne pas donner le change et exercer des représailles implacables.

    Stéphane Hessel, intellectuel juif, disait en janvier 2009 : « S’ils voulaient la paix, ils négocieraient avec le Hamas très facilement. Le Hamas serait tout disposé à revenir aux frontières de 1967, il l’a dit à de nombreux interlocuteurs […] Israël n’a pas d’intérêt réel pour la paix. Ils veulent garder les colonies, ils veulent garder l’occupation. C’est ça qui est contraire au droit international. »

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    1. L’Iran respecte la vie ?
      https://www.hrw.org/news/2024/08/20/iran-alarming-surge-executions

      Le Hamas prêt a revenir aux frontières de 1967 ? Même Arafat n’etait pas d’accord !

      « Les Palestiniens recevront tout territoire qu’Israël leur remettra, puis l’utiliseront comme tremplin pour procéder à d’autres gains territoriaux jusqu’à ce qu’ils obtiennent la « libération totale de la Palestine » Arafat – Septembre 1993

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  4. Bonjour Guillaume Ancel !

    Etant un de vos fidèles lecteurs , je me permets de vous envoyer mon avis au sujet de votre dernier article.

    Bibi s’allierait avec le diable si ce dernier lui permet d’éviter la case ‘prison’: c’est ce qu’il a fait en s’alliant avec les partis extrémistes de son pays.

    Quant au nombre de victimes innocentes que vous citez, cela ne correspond pas à la réalité car de très nombreux terroristes font partie des morts. Méfiez vous de vos sources: par exemple, souvenez vous de cet hôpital de Gaza soit disant bombardé par un missile Israélien qui aurait causé 500 morts en détruisant une partie du bâtiment alors que la réalité était bien différente ! Une roquette palestinienne avait raté son décollage et était tombée sur un parking de l’hôpital causant la mort d’une dizaine de personnes (et encore: ce nombre semble exagéré). Aucun dommage à l’hôpital .

    De nombreux édifices publics sont des repaires à terroristes remplis d’armes, même des hôpitaux !

    TSAHAL prévient les habitants que des bombardements ciblés vont avoir lieu et qu’ils doivent s’écarter des bâtiments visés car ils abritent des munitions. Vous en connaissez beaucoup, vous, des armées qui font pareil ?

    Vous sous-estimez la dangerosité de l’Iran et ses proxys aidé par poutine: ce n’est pas tant Bibi qui est à l’origine de la diversion américaine vis à vis de l’Ukraine mais … poutine !!!

    Et parlant de génocide, n’oubliez pas que les mollahs ont juré d’éradiquer le peuple d’Israël: Bibi le futur taulard n’a jamais évoqué son envie de supprimer le peuple Iranien ! Que du contraire !

    Les commentaires de joellealuce et de Jean Michel AMAR sont d’une extrême lucidité.

    Cordialement .

    Roland MARTIN

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  5. Monsieur Ancel, Merci encore une fois pour votre analyse.

    En 1938, les gens se demandaient où le monde allait… Et 86 ans plus tard, on s’interroge encore… Et plus que jamais!

    Un des problèmes à l’époque, un des plus grave, c’était que le droit international n’était d’aucune aide à l’époque et, malheureusement, malgré la création de l’ONU et la ratification de nombreux instruments (traités) internationaux, le droit international n’a jamais paru plus inutile que maintenant. Certains, dont je suis, pensent même qu’il est mort ou, du moins, à l’agonie (à cause, notamment de Poutine et de Netanyahou).

    Quand le secrétaire général de l’ONU est devenu « persona non grata »… Peut-on descendre beaucoup plus bas?

    Alors qu’après la création de l’ONU, on a cru à la venue de la paix mondiale, tout espoir est maintenant dissipé. Tant que les dirigeants mondiaux feront en sorte de favoriser, volontairement et involontairement, l’extrême-droite, nous ne pouvons que craindre pour l’avenir.

    J’ai peur que ce ne sera pas plus rose après le 5 novembre, date qui arrive à grands pas. L’équipe de Donald Trump, au lieu de se concentrer sur la campagne et tout faire pour gagner, que fait-elle? Elle se concentre sur la formation d’une armée d’avocats qui préparent, en ce moment même, la contestation des résultats de l’élection. En outre, le 6 janvier 2021 n’était peut-être qu’un coup de semonce. Que deviendra ce qui reste de la démocratie américaine? Quelles seront les répercussions dans le monde? Et si jamais il gagne, je ne suis pas certain que nous verrons un monde meilleur…

    Décidément, je ne peux que continuer à dire et écrire sans cesse ce qui suit : l’Histoire se répète, mais, malheureusement, les gens ne la connaissent pas et n’en apprennent pas les leçons.

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  6. Cher Guillaume,
    Comme je vous admire d’arriver encore a parler de ce pays fasciste et génocidaire sans employer d’injures et d’insultes. Moi je n’y arrive plus la haine a gagné. J’espère qu’ils perdront un jour et que les palestiniens retrouvent leur pays.
    Merci pour vos analyses toujours justes et mesurées.
    Bien a vous.

    Abderrahmane BOUAZZA
    06 24 71 71 41


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  7. C’est comme si vous écriviez qu’en 1940, comme le souhaitait hitler, Chrurchill avait instauré un état de guerre totale en Europe en lui résistant.

    Vous oubliez que, loin de s’engager dans une guerre permanente, Israël était sur la point de signer les Accords d’Abraham avec ses voisins Arabes les plus hostiles (y compris l’Arabie Saoudite qui souhaitait y prendre part).

    Mais voyant celà d’un très mauvais oeil, en perdant ainsi de sa main mise sur le Moyen-Orient, l’Iran a manipulé ses vassaux locaux pour faire capoter ces accords. D’où le progrom palestinien du 07/10/2023 sur de paisibles kiboutz et une soirée musicale de jeunes Israéliens.

    Cordialement.

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  8. Bonjour Mr Ancel,

    merci pour cet écrit éclairé et intéressant.

    Il est clair que Netanyahou est engagé dans une fuite en avant et a pour objectifs d’entrainer le monde occidental dans son délire guerrier et mystique. Tsahal est gangréné par des membres extrémistes religieux, croyant en des prophéties bibliques et voyant dans ce conflit la réalisation de l’Armageddon et la venue future d’un hypothétique messie.

    Et, occupée à protéger les folies de Nettanyahou, l’occident délaisse l’Ukraine et l’avancée russe.

    De toute façon, ce n’est pas le petit zodiac France qui va pouvoir intervenir dans ces conflits, empêtrés que nous sommes dans une dette abyssale.

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  9. « Il ne coûterait pas grand-chose à Israël d’essayer… »

    Il lui en a coûté cher, déjà, de faire confiance. Très cher. Trop cher.

    C’est justement parce que Netanyahou a prôné une politique de prudence et de retenue (« Le calme répondra au calme ») pendant près de dix ans que le 7 octobre a pu avoir lieu, parce que le Hamas n’a jamais renoncé à ses plans et qu’une grande partie de la population était convaincue que la dissuasion suffisait, que Tsahal pouvait se contenter d’une position défensive…

    C’est bel et bien Netanyahou qui a refusé de valider l’opération d’élimination des chefs du Hamas réunis dans la bande de Gaza, en 2016. Parce qu’il craignait de provoquer une guerre générale au Proche-Orient.

    C’est pour cela aussi qu’il a fait la sourde oreille aux doléances des Israéliens proches de la bande de Gaza, cibles des ballons incendiaires et des roquettes. Pour cela aussi qu’il a laissé les Gazaouis empiéter peu à peu, jusqu’à l’habiter, le no man’ land le long de la barrière de sécurité.

    Netanyahou a favorisé l’augmentation du nombre de Gazaouis travaillant dans les kibboutz, or certains de ces travailleurs en ont fourni les plans détaillés au Hamas. Des témoignages montrent que dans un kibboutz au moins les terroristes avaient des listes, maison par maison, de noms, jusqu’à la composition exacte des familles…

    En novembre 2018, c’est encore Netanyahou qui privilégie le cessez-le-feu, une retenue qui provoque une crise politique. Pendant tout ce temps, le Hamas peaufine son opération dont les objectifs sont depuis le début bien définis : tuer, violer, kidnapper, détruire. Et pendant tout ce temps, les ministres et les chefs militaires israéliens se déchirent, entre les adeptes de la retenue et ceux qui veulent en finir avec le Hamas.

    La politique de retenue de Netanyahou est alors probablement un des seuls points sur lequel se retrouvent ceux qui le décrient et ceux qui l’acclament.

    Cette retenue s’est avérée une erreur.

    Un même homme commettrait-il deux fois la même erreur ?

    « … l’opération contre Gaza ne devrait durer que quelques mois, le temps pour les Israéliens abasourdis par l’attaque du 7 octobre de sortir du deuil… »

    Pour qu’un deuil se fasse, il faut du temps, et du partage. Or quiconque vit en France dans un quartier où les portraits des otages ont été affichés sait combien d’heures ils sont restés visibles, affiches arrachées puis recouvertes de visages d’enfants gazaouis qui eux n’ont pas été déchirés et sont toujours là.

    Comment faire son deuil quand la personne morte est effacée ?

    Pire, quand de victime elle devient aux yeux de certains responsable de la mort de l’enfant dont on colle le visage sur le sien ?

    Ce deuil n’est pas seulement celui des Israéliens. Ce deuil est celui de tous les juifs, où qu’ils vivent, car ils sont peu nombreux sur la planète et tous ont été frappés de plein fouet par cette attaque. Tous connaissent quelqu’un qui est affecté par l’assassinat d’un proche, le viol d’une amie, le kidnapping d’un collègue…

    La société israélienne peut paraître fracturée, divisée, mais je doute que les juifs en tant que peuple le soient, notamment face à la possibilité de voir Israël disparaître.

    Netanyahou « ivre de guerres » et désespérément accroché au pouvoir ? Ou Netanyahou miné par la culpabilité qui est la sienne, que lui renvoient les rescapés du 7 octobre qui témoignent de l’inertie d’une partie de Tsahal, comme ces 500 soldats postés devant l’entrée d’un kibboutz où se déroulent des atrocités mais n’y pénètrent pas faute d’ordre ? Ou encore cette unité qui tarde à intervenir parce qu’on cherche la clé du hangar où sont stockés les matériels ? Comment en arrive-t-on à un tel degré d’obéissance imbécile et de manque d’initiative sinon parce que les plus hautes autorités civiles et militaires sont occupées depuis trop longtemps à se disputer ?

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      1. Ce n’est pas une « présentation » mais un constat, Netanyahou a opéré un virage radical (opportunisme ou conviction profonde ?), il est passé de celui que nombre de ses compatriotes  y compris de gauche ont longtemps appelé « l’adulte responsable » persuadé que « le calme répondra au calme », à celui qui, lors de sa dernière campagne électorale, était plus proche du « œil pour œil, dent pour dent ».  

        Quand on lit les témoignages des survivants, dont beaucoup étaient favorables à une solution à deux états, aidaient les Gazaouis… on ne peut que constater qu’ils ont perdu confiance. Certains savent qu’ils ont été trahis par ceux-là même qu’ils avaient employés – tout en sachant que les trois-quarts du salaire qu’ils leur versaient étaient reversés au Hamas –, et ils devraient être sans rancune ?

        Je me demande si nous réalisons vraiment bien l’impact des attaques du 7 octobre sur la société israélienne ; 364 civils assassinés au festival Nova, rapportés à la population française, ça ferait combien de milliers de personnes ? Et nous en sortirions sans haine ?

        Le 14 novembre 2015 au petit matin, j’ai dû me rendre dans un hôpital du 11e arrondissement. J’ai vu des gens blessés, anéantis, sidérés, hébétés. Mais ils ont pu retrouver leur maison, leur lit, la sécurité dans leur pays.

        Est-ce qu’on peut faire l’effort de réfléchir à ce que ressentent les Israéliens qui ont vu les leurs tirés de bon matin de leur lit et assassinés de façon effroyable ?

        Je n’ai pas de réponses, que des interrogations, et parmi celles-ci une qui me taraude, pourquoi exigeons-nous des Israéliens ce dont nous ne serions probablement pas capables ?

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    1. Réussir à faire passer Netanyahou pour un modéré victime de son désir de paix, c’est du grand art. En contradiction avec moult de ses déclarations et décisions, un détail sans doute, même si très dérangeant pour quelqu’un qui craignaient pour Israël en octobre 1973.

      Fabrice

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      1. Il ne vous est peut-être pas aisé de concevoir qu’un homme – a fortiori politique – a bien souvent plusieurs visages, plusieurs facettes, plusieurs discours contradictoires, que la vie ne change jamais aucun humain.

        Pour ma part, je préfère la réflexion personnelle et la perception des nuances, quitte à me tromper en exposant mes interrogations, mes doutes, quitte à être moquée par un anonyme sans argumentaire planqué derrière un pseudo.

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  10. Personne, malheureument
    De Gaulle avait parfaitement analyser le risque d’un “peuple sur de lui meme et dominateur” en october 1967
    mais aujourd’hui ui nous somment diriges par des pantins
    En France Dominique de Villepin est le seul capable d une pensée stratégique
    Voir le suicide de l’Europe en direct est pénible

    Francis Ghiles
    Senior Researcher
    Barcelona Centre for International
    Affairs
    Member of the Frontier Energy Network

    fghiles@cidob.orgfghiles@cidob.org
    T +33 6 28 40 43 11
    skype: francis.ghiles
    https://www.cidob.org/en/experts/francis_ghiles

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    1. La rigueur ne nuit jamais au débat !

      En 1967 De Gaule ne parle pas d’Israel mais des juifs. La citation complète est :
      « Certains même redoutaient que les Juifs, jusqu’alors dispersés, mais qui étaient restés ce qu’ils avaient été de tout temps, c’est-à-dire un peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur, n’en viennent, une fois rassemblés dans le site de leur ancienne grandeur, à changer en ambition ardente et conquérante les souhaits très émouvants qu’ils formaient depuis dix-neuf siècles. »

      Après avoir été accusé d’antisémitisme, en autre, par le directeur du Monde (c’était décidemment une autre epoque !) Dans ses Mémoires, écrites deux ans plus tard, de Gaulle regrettera de s’être emporté :  « J’aurais dû, même en cet instant, garder la tête froide… Je suis émotif, passionné de nature ! « 

      Je ne ferais pas de commentaire sur l’ambassadeur du Qatar dont la « pensée stratégique » est de relayer la propagande frériste de ses employeurs.

      L’Europe ne se suicide pas, elle se laisse tuer par ‘stratégie munichoise’, par dénie et surtout par manque de courage politique. Les Mélenchon et autres Villepin auront leur noms dans la liste des responsables de la chute de l’Occident.

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  11. Bonjour,

    Merci pour vos analyses toujours pertinentes.J ai une question concernant le rôle du couple de la Chine et de l Iran qui semble ne pas intéressé les observateurs mais qui selon moi est fondamental

    car on ne touchera pas aux infrastructures pétrolières de l Iran sans un risque majeur de réaction de la Chine au delà des aspects de l économie globale de l énergie dans le monde

    la riposte Israélienne n est pas retenue par Biden ni autre mais par la menace chinoise qui est beaucoup plus radicale en terme de soutien technologique….

    cordialement

    hocine Djaouk

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