Dangereuse banalisation de la guerre en Israël ou évolution de l’opération militaire ?

People stand on the edge of a crater caused by an Israeli bombardment as they inspect the destroyed building (L) of Palestinian journalist Adel Zorob, who was killed overnight, in Rafah in the southern Gaza Strip on December 19, 2023, amid continuing battles between Israel and the Palestinian Hamas militant group. Twenty Palestinians were killed in a bombing in Rafah on December 19, according to Hamas. Among them were four children and journalist Adel Zorob. (Photo by Mahmud HAMS / AFP)

Les (joyeuses) fêtes de fin d’année se prêtent peu à une analyse stratégique par nature angoissante, et la tentation est forte de tirer un voile pudique sur ces deux guerres en particulier qui ne peuvent que nous inquiéter : celle que mène Israël contre le Hamas sur la bande de Gaza, et celle que mène la Russie contre l’Ukraine depuis presque deux années maintenant.

Du côté israélien, après un étalage de force revendiqué par le gouvernement Netanyahou, la communication a changé depuis quelques jours : disparition des déclarations démonstratives sur le nombre et la puissance des bombardements menés par Tsahal contre le Hamas au milieu d’un camp de réfugiés palestiniens, et affichage au contraire d’une « volonté » de retenue pour limiter les victimes collatérales, conformément aux souhaits d’une partie de la société israélienne et surtout de l’indispensable allié américain.

De moins en moins d’informations ou de bombardements ?

Est-ce une réalité pour autant ou une réorientation médiatique seulement ? Difficile de le dire, alors que les journalistes sont quasiment empêchés de faire leur travail sur la bande de Gaza, qu’Internet est coupé en quasi-permanence, et que j’ai choisi d’écarter les informations diffusées par le Hamas, après son attaque bestiale du 7 octobre dernier contre Israël. 

Il est impossible dans ces conditions de savoir si les frappes, les bombardements et les destructions israéliennes sur la bande de Gaza ont réellement diminué en intensité et en fréquence.

Situation militaire sur la bande de Gaza au 22 décembre 2023, les zones en bleu et en vert sont sous contrôle de l’armée israélienne (ISW)

La carte de la situation opérationnelle sur la bande de Gaza montre que désormais Tsahal contrôle plus des deux tiers de la partie nord qu’elle a investie. Quant au sud de la bande de Gaza, l’armée israélienne continue de mener des opérations limitées, raids terrestres autour de Khan Younes et bombardements « ciblés » qui n’épargnent aucune zone en réalité, mais dont l’intensité n’a rien à voir avec ceux menés dans les semaines précédentes, notamment dans le nord de Gaza dont les deux tiers des immeubles sont détruits. Une zone dévastée. 

Tandis que l’armée israélienne communique sur un registre moins violent, évidemment sur ordre du gouvernement Netanyahou, la chaîne américaine CNN révèle que des centaines de bombes de très grande puissance ont été utilisées. Il s’agit probablement de bombes d’une tonne, dont le pouvoir de destruction est phénoménal, en particulier dans une zone très densément peuplé comme la bande de Gaza. Rappelons en point de comparaison qu’une bombe de 250 kg est destinée à détruire un immeuble de trois étages, celles dont nous parlons ici sont 4 fois plus puissantes…

CNN avance que des centaines de ces bombes ont été utilisées. Des sources internes de Tsahal m’ont affirmé qu’il leur fallait utiliser ce type de munitions pour attaquer les réseaux souterrains du Hamas… Cela n’est pas sans faire penser aux bombardements américains pendant la guerre du Vietnam et confirme l’absence totale de précautions prises sur les dégâts collatéraux, comme l’indique le bilan estimé de cette opération qui se situe au minimum entre 25 et 35,000 morts après 10 semaines d’offensive. Cela correspond d’ailleurs aux chiffres indiqués par l’administration de la bande de Gaza (contrôlée par le Hamas) qui est de plus de 20,000 morts et 8,000 disparus. 

Voir aussi : Destructions massives avec l’emploi de plusieurs centaines de bombes d’une tonne (CNN en anglais)

Un changement dans cette offensive et une réorientation à venir ?

Les États-Unis et une partie du gouvernement Netanyahou visaient manifestement une trêve dans cette campagne militaire dévastatrice pour obtenir la libération d’otages, qui jusqu’ici n’a pu être effectuée que par des interruptions de cette offensive (une semaine de trêve fin novembre).

Vu la nature des échanges et des déclarations, il est probable que les États-Unis ont menacé Netanyahou d’interrompre leur soutien militaire, mais ils auraient mis en danger l’existence même d’Israël qui reste une nation menacée par des voisins puissants et foncièrement hostiles.


Qu’est-ce que Netanyahou a réellement pu mettre dans la balance pour ne pas céder aux injonctions américaines, au-delà de limiter les dommages collatéraux ?

Probablement de pouvoir terminer la prise de contrôle de la partie nord de la bande de Gaza, où quelques semaines devraient suffire désormais pour « réduire » les 30 % de ce territoire qui ne sont pas encore sous le contrôle de Tsahal.

Situation sur le Nord de la bande de Gaza au 22 décembre, en bleu la zone contrôlée par Tsahal (ISW)

Peut-on espérer pour autant une diminution en intensité suivie d’une sortie de cette opération militaire dont nous avons déjà décrit d’une part, la faiblesse des résultats obtenus jusqu’ici, et d’autre part, les puissants leviers qui poussent à l’arrêter ?

Lire aussi : Israël contre le Hamas, un carnage y compris pour les otages ?


Une opération israélienne qui profite d’abord au Hamas et à Vladimir Poutine

Le principal argument qui milite pour sortir de cette opération militaire israélienne contre la bande de Gaza est qu’elle profite principalement au Hamas et à Vladimir Poutine.

Le Hamas, dont le but affiché est d’entretenir un état de guerre avec Israël et d’être ainsi l’acteur incontournable de la représentation politique des Palestiniens, entretient soigneusement la continuation de cette offensive en tirant par pure provocation quelques roquettes au quotidien contre Israël.

Pure provocation, car ces roquettes sont globalement inefficaces, interceptées par le dispositif « dôme de fer » de protection de l’espace aérien israélien, mais elles mettent manifestement en rage le gouvernement Netanyahou qui voit dans chacun de ces tirs la dénégation de sa propre capacité à « détruire les capacités militaires du Hamas ».

Le Hamas est ainsi l’artisan principal de cette offensive militaire dévastatrice pour les Palestiniens et maintenant de sa continuation. 

Poutine bénéficie de cette guerre au Proche-Orient, en serait-il aussi le parrain ?

Vladimir Poutine, quant à lui, a du mal à cacher plus longtemps qu’il est le grand bénéficiaire de cette guerre au Proche-Orient. Il ne serait pas étonnant qu’il en soit aussi le parrain, on se souvient notamment de la visite de son ministre des Affaires étrangères aux dirigeants du Hamas, il y a un an, le temps nécessaire pour préparer l’attaque du 7 octobre ?

Cette guerre en Israël permet à Poutine de réinvestir la scène internationale et d’apparaître en force dans le conflit ukrainien qu’il n’a pourtant pas su emporter à cette date, comme le souligne l’analyse de l’Institute for Study of War. 

« Le Kremlin continue de se positionner comme un arbitre neutre dans la guerre entre Israël et le Hamas malgré sa récente rhétorique anti-israélienne croissante. Le président russe Vladimir Poutine a eu une conversation téléphonique avec le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas le 22 décembre pour discuter des questions liées à l’escalade « sans précédent » du conflit israélo-palestinien, principalement dans la bande de Gaza. […] Poutine et Abbas auraient appelé à la fin des combats et à la reprise d’un règlement politique entre Israël et la Palestine. Les responsables russes ont proposé le 22 décembre que le Conseil de sécurité des Nations Unies modifie une résolution sur l’aide humanitaire pour appeler à une « cessation urgente et durable des hostilités ». Le Kremlin s’est régulièrement positionné comme un acteur neutre prêt à soulager la souffrance humaine et à réduire le conflit depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas. Le Kremlin a toutefois exprimé une position beaucoup plus anti-israélienne ces dernières semaines, et ce cadrage de moins en moins neutre signale un soutien accru aux intérêts iraniens dans la région et une volonté russe d’antagoniser Israël. »
[ISW 22 dec]

Avec son allié iranien, Poutine a pu jouer un rôle clé dans le déclenchement de cette agression d’Israël par le Hamas, alors que le front en Ukraine début octobre était sur le point de basculer, aboutissement d’une offensive d’été que les troupes russes épuisées avaient de plus en plus de mal à stopper.

La guerre en Ukraine ne peut pas être gagnée sans une implication autrement plus importante de l’Union européenne et de ses membres

La guerre en Ukraine interroge désormais notre capacité à soutenir dans la durée un conflit par procuration, notre implication étant loin d’être suffisante pour renverser le front contre un empire aussi menaçant que la Russie de Poutine.

Plusieurs pays européens, comme la Pologne, comprennent de mieux en mieux le danger que court l’ensemble de l’Europe si par malheur Poutine parvenait à envahir l’Ukraine. Mais il est assez désarmant de constater que des pays comme la France, qui se veulent éclairés, n’ont toujours pas compris que le niveau de mobilisation et de réarmement indispensable se situait à l’échelle de l’union européenne, et pas seulement d’une nation. 

Lire aussi : Ukraine, comment sortir de l’enlisement ?


Certains députés français, comme Frédéric Petit, n’hésitent pas à le dire. 

Le haut représentant des Affaires étrangères de l’Union européenne, Josep Borrell, l’a parfaitement compris quand il affirme que c’est dans notre capacité à peser sur ces deux conflits que dépend notre sécurité et donc notre avenir.


PS : Dans ce contexte, souhaitons que des publications de référence, comme le « Live » du journal Le Monde sur la guerre en Israël, reprennent au plus vite…




Pour approfondir,

L’Europe se crispe contre les opérations militaires d’Israël dans la bande de Gaza (Le Monde)



Pour suivre la situation sur le front en Ukraine avec Macette @escortert


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17 commentaires sur “Dangereuse banalisation de la guerre en Israël ou évolution de l’opération militaire ?

  1. bonjour Monsieur je vous ai « decouvert » il y a peu de mois sur un plateau tv, « c dans l’air ». j’ai aime vos propos clairs, sans haine et pedagogiques pour expliquer cette situation effrayante au moyen orient.depuis lors je suis devenue une de vos « followers ». (je ne suis pas certaine de l’appellation) aujourd’hui je vous adresse mes remerciements pour l’effort que vous deployez pour expliquer ce conflit, comme celui de l’ukraine.  je suis convaicue que votre « lecture » de la situation est fine, precise, intelligente  et claivoyante. merci pour votre blog, vos interventions tv .je souhaite vraiment que bp de gens vous soutiennent et comprennent vos positions, et qu’il y en ait bien evidement parmi les politiques. voilà, continuez à nous eclairer, c’est indispensable à mes yeuxcordialementtherese vincensini dans les hautes-pyrenees

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  2. Vu de Sirius, on a l’impression que l’ambiance pesante du petit monde médiatique parisien vous oblige à maudire les événements du 7 octobre au lieu de les analyser froidement, comme s’il fallait « donner le change » pour dénoncer les massacres israéliens !
    Alors qu’il y aurait tant à dire sur ces événements. Tout pointe vers une complicité machiavélique :
    1) le mur qui était ultra-surveillé 24h/24 mais ce jour-là, panne fortuite…
    2) l’absence de réaction de Tsahal pendant 6 heures (!)
    3) l’application de la « directive Hannibal » qui consiste à tirer sur l’ennemi (obus, balles), même si des Israéliens sont pris en otage, et qui est la cause directe de la mort d’une partie non négligeable des « 1200 »
    4) les cibles (Kibboutznik et festivaliers) qui ne sont pas la sociologie du gouvernement en place.

    Le 7-octobre n’est qu’un écran de fumée, un piège dialectique visant à réduire toute résistance palestinienne armée en terrorisme, y compris… sur son propre territoire.
    S’il ne doit plus y avoir de groupes armés à Gaza, alors l’affaire est pliée, et on donne un blanc-seing à Tsahal pour coloniser toute la zone.

    Hamas sert d’épouvantail, et ceux qui restent enferrés dans cette dialectique, se font mener en bateau par les maîtres de la dialectique et du vice.

    S’il faut faire un parallèle avec l’Ukraine, ce serait le bataillon Azov. On peut penser ce qu’on veut, sur le terrain Azov a une valeur égale sinon supérieure (avantage du fanatisme). D’ailleurs on voit mal comment une nation sans État fonctionnel (Ukraine, Gaza) peut se passer de groupes armés fanatiques pour sa défense. C’est tellement plus facile d’être le fanatique d’un État impérialiste… ça, non, ce n’est pas barbare !

    Un génocide, rappelons-le, ce n’est pas un massacre barbare, c’est un programme moderne, étatique. Très bien illustré par l’annonce des Israéliens de la dispersion programmée des Gazaouis qui devront se réfugier en Occident, Tsahal envisageant de pousser les civils au martyr ou à l’exode en mer.

    Tout ça nous dit qu’il y a un repartage du monde, en vue d’une nouvelle étape de la mondialisation, « multi-polaire ». Des pans de l’hégémon américain partent à la découpe et des élites complices la revendent aux mafias – de Pékin, de Moscou, et surtout d’Israël dont les agents sont si puissamment intégrés au pouvoir américain, qu’on ne peut même pas les dénoncer publiquement.

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  3. Vous avez parfaitement raison d’affirmer que certains pays comme la Pologne sont davantage conscients du danger. C’est à mon sens le cœur de notre problème : notre population peine à définir le contour de la menace, certes peu servie par les alarmistes (qui parlent fin du monde à tout va) et les relativistes persuadés à tort que Poutine s’arrêtera au Dombass.
    Il faudrait donc, pour faire avancer la conscience collective, être clairs sur les risques qui menacent la France et la population française, sans les exagérer ni les minimiser. Alors, qu’est ce qui nous guète si l’OTAN est contrainte de prendre part au conflit ? Des prix d’énergie qui s’envolent ? Des coupures énergétiques ? Des pénuries ? Des hackings de nos hôpitaux, de nos banques ? Des bombardements conventionnels sur Paris, Strasbourg, Marseille ? Une mobilisation forcée de nos jeunes homme, y compris civils, sur le front de l’Est ? Voilà ce que doivent savoir les français pour prendre conscience. Et surtout : à quel horizon temporel ?

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  4. La banalisation du mal ordinaire se développe au moment où le monde occidental irrigue tous les discours, dans toutes les sphères, d’une Bientraitance »vendue » comme seul horizon possible pour tous.

    Un baume qui cache une violence sans limite.

    « Une perversité » politique et sociétale qui ne dit pas son nom.

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  5. On danse le tango à deux (It takes two to tango) et il semble que le Hamas soit un partenaire idéal pour Israël et vice-versa. Personnellement, je m’attendrais à ce que les dirigeants d’un groupe subissant une offensive miliaire (le Hamas) se préoccupent davantage du sort de la population sous sa responsabilité que ne le fait le gouvernement et l’armée du pays ennemi. On exige de ce dernier plus de retenue et de vertu que du premier.

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  6. Les vingt-sept pays de l’UE avaient été capables de voter un emprunt de 750 milliards d’euro pour faire face à la pandémie du Covid il y a quatre ans.
    Aujourd’hui, nous savons que l’UE n’est pas prête à aider l’Ukraine à gagner la guerre contre la Russie de Poutine.
    Elle n’en prend pas le chemin en effet avec le nouveau pacte financier adopté à Bruxelles.
    Ses plafonds d’endettement ne permettront pas de construire cette économie de guerre qui va manquer en 2024. sans l’aide américaine. tant à l’Ukraine.
    Ce constat signifie que l’UE laisse le temps long à Poutine.

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  7. Merci pour ces eclaircissements.
    J’ai 2 questions :
    Maintenant que les Israeliens occupent l’hopital Al Shifa, ont ils présenté de preuves qu’il servait de base militaire pour le Hamas comme ils le prétendaient. Et d’une manière général, les Israeliens sont ils en cacacité de prouver que le Hamas utilisait la population comme boucliers humains ?
    Comment expliquez vous que la France face si peu pression sur Israel pour préservr la vie des otages français bi nationaux et des franco-palestiens qui subisssent les bombardements. Est ce le signe que la France a oublié ses ressortissants (il n’y a d’ailleurs aucun hommage pour les victimes françaises d cette guerre)
    Bonnes fetes malgré tout

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  8. Merci pour ces eclaircissements.
    J’ai 2 questions :
    Maintenant que les Israeliens occupent l’hopital Al Shifa, ont ils présenté de preuves qu’il servait de base militaire pour le Hamas comme ils le prétendaient. Et d’une manière général, les Israeliens sont ils en cacacité de prouver que le Hamas utilisait la population comme boucliers humains ?
    Comment expliquez vous que la France face si peu pression sur Israel pour préservr la vie des otages français bi nationaux et des franco-palestiens qui subisssent les bombardements. Est ce le signe que la France a oublié ses ressortissants (il n’y a d’ailleurs aucun hommage pour les victimes françaises d cette guerre)
    Bonnes fetes malgré tout

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  9. Je trouve surprenant et regrettable qu’en tant qu’analyste éthique, vous excluiez complètement les informations provenant du Hamas. Bien que leurs actions aient été violentes, cela ne diminue pas nécessairement la fiabilité des informations qu’ils fournissent. La valeur d’une source d’information n’est pas toujours déterminée par sa moralité. En ne prenant en compte que les informations de l’armée israélienne, vous choisissez délibérément un biais dans vos analyses. Et c est précisément ce que je trouve regrettable.

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      1. J’aurais apprécié moi aussi une meilleure réponse de votre part, bien plus solide et robuste, je pense…

        Les « infos » du Hamas et de Tsahal, c’est kif-kif, c’est la guerre de l’information.

        Vous Guillaume, vous ne citez pas souvent vos sources….

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      2. Finalement il est très difficile de comprendreà qui profite ce conflit israëlo-palestinien et pour combien de temps encore? Car ces deux ennemis parlent la même langue!

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  10. Force est de constater l’absence totale de préoccupation du gouvernement Netanyahou pour la population de Gaza et pour les otages du Hamas sur lesquels il fait l’impasse.
    Poutine et Netanyahou ont un point commun: le mépris des vies humaines.
    Tout à fait d’accord avec votre point de vue selon lequel l’aide à l’Ukraine doit s’organiser à l’échelle européenne.

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