Une élection américaine déterminante pour la suite des conflits en Ukraine et au Proche-Orient. La Corée du Nord à l’aide de la Russie. Les efforts de Netanyahou et de Poutine pour que Trump soit élu

Donald Trump, Benyamin Netanyahou, Vladimir Poutine

L’actualité internationale est tellement dense que je vais essayer de relier ces différents sujets, montrer d’abord en quoi l’élection présidentielle américaine va jouer un rôle crucial pour la suite de ces conflits et inversement. Explorer pourquoi Poutine recourt à des soldats de la Corée du Nord pour faire la guerre aux Ukrainiens et montrer enfin comment le maître du Kremlin essaye, tout comme le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, d’aider Trump à revenir au pouvoir. En creux, l’absence de l’Union européenne sur ces sujets est plus que « regrettable ».

L’élection présidentielle américaine va jouer un rôle crucial pour la suite de ces conflits et inversement

Il faut malheureusement constater que seuls les Etats-Unis sont aujourd’hui en mesure de jouer un rôle clef dans ces conflits, en Ukraine comme au Proche-Orient : leur puissance militaire, économique et diplomatique est sans égale du côté occidental. Les Etats-Unis ont ainsi empêché la Russie de Poutine de soumettre l’Ukraine, mais ils n’ont pas donné les moyens à l’Ukraine de la vaincre pour autant, tellement les Américains craignent de déstabiliser cet empire menaçant et nucléaire…

Il est pourtant peu probable qu’une paix durable puisse s’instaurer en Europe tant que Poutine sera au pouvoir. Quelle étrange situation où le droit voudrait que Poutine soit défait dans son agression contre l’Ukraine, où les Etats-Unis empêchent celui-ci de vaincre et où les Européens sont incapables, faute de mobilisation collective, de fournir les moyens militaires qui manquent à l’Ukraine pour renverser une armée russe pourtant beaucoup plus fragile qu’il n’y paraît.

Avec Donald Trump l’Ukraine est perdue, avec Kamala Harris son issue est discutable

Donald Trump n’a jamais caché qu’il était opposé à la guerre (qu’il qualifie de « bad business ») et que – s’il revenait au pouvoir – il solutionnerait la question de l’Ukraine « en 24 heures ». Il a clairement en tête une négociation immédiate avec la Russie, en imposant à l’Ukraine de faire les concessions dont Poutine a besoin pour ne pas avoir à assumer l’échec de son armée qui, en une année de combat intensif, n’a pas réussi à conquérir plus de 2,500 km2 (l’Ukraine en fait 600,000).

A l’inverse, si Kamala Harris gagnait cette élection, et que Trump ne déclenchait pas une guerre civile en contestant jusqu’à l’extrême le résultat des urnes, nul ne sait quelle suite elle donnera au soutien américain à l’Ukraine. Son entourage est indécis sur le sujet, empêtré par la guerre au Proche-Orient et probablement plus concentré sur la relation/confrontation avec la Chine qu’avec la Russie de Poutine.

Pourtant le sort militaire de ce pays courageux, l’Ukraine, dépend intégralement du soutien américain tant l’aide des Européens reste morcelée et militairement limitée. Dans les mois qui viennent, les Européens auront ainsi livré péniblement quelques dizaines d’avions de combat F16 et Mirage2000, tandis que les Etats-Unis en possèdent des centaines d’exemplaires en réserve…

Il est possible qu’au mieux Kamala Harris donnerait les moyens aux Ukrainiens de se constituer quelques cartes de négociation en autorisant l’utilisation du matériel américain pour frapper en Russie et obliger Poutine à discuter, sans que ce dernier puisse espérer une capitulation. Quant à défaire le pouvoir russe, il n’est pas du tout évident que cela soit sa priorité.

Au Proche-Orient, Trump soutiendra Netanyahou, mais Harris pourrait l’obliger à cesser ses ravages

Au Proche-Orient, l’aide américaine n’est pas prépondérante comme en Ukraine, mais elle est tout simplement centrale, existentielle même : ce sont en effet les États-Unis qui fournissent pratiquement toutes les munitions à l’armée israélienne, qui les financent (sans quoi Israël serait ruiné depuis longtemps), qui protègent concrètement Israël des ripostes iraniennes (ils ont détruit la moitié des missiles balistiques de l’attaque iranienne du 1° octobre). Et surtout, ce sont les Etats-Unis qui fournissent le soutien et les renseignements cruciaux à la conduite de toutes ces opérations (guerre électronique, défense sol-air), à commencer par la diffusion de l’alerte lorsque les missiles iraniens ont été tirés et qui seule a permis de protéger la population israélienne…

Autrement dit, Israël ne peut pas mener une guerre d’ampleur – comme elle le fait actuellement contre Gaza, le Hezbollah au Liban, en Cisjordanie, en Syrie, en Irak, au Yémen et contre l’Iran – sans les Etats-Unis.

Le président Biden, et a fortiori la vice-présidente Kamala Harris candidate à la présidentielle, se retrouvent dans cette situation totalement paradoxale de critiquer un conflit et tout spécialement la manière dont le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou le conduit, alors que ce dernier ne peut concrètement rien faire sans leur aide. Les Etats-Unis de Joe Biden désapprouvent cette guerre mais n’empêchent pas Netanyahou de la poursuivre…

Cette ultra-dépendance d’Israël aux États-Unis explique néanmoins la frappe limitée contre l’Iran menée par Israël en riposte à l’attaque subie le 1° octobre. Alors que Netanyahou défendait une attaque massive…

Mais ce succès de Biden devait se concrétiser par l’obtention d’un cessez-le-feu pour Gaza – qui est au cœur de cette guerre – et pour le Liban qui est au bord de l’effondrement. Kamala Harris a déjà dit publiquement à Netanyahou, lors de son dernier déplacement à Washington, qu’elle ne l’entendait pas de cette oreille et « qu’elle était sensible au sort du peuple palestinien ».

Lire aussi : Riposte mesurée d’Israël contre l’Iran, un succès pour le président Biden ?

Après plus d’une année de ravage de Gaza et un mois et demi de destructions intenses au Liban, le président Biden fait figure aux yeux des Américains de celui qui n’a pas les moyens d’arrêter cette guerre et encore moins d’empêcher de la voir escalader au risque d’embraser toute la région.

« Arrêtez tout de suite sinon j’envoie à nouveau Antony Blinken »

Paradoxalement là aussi, Donald Trump apparaît comme celui qui pourra imposer la volonté des Etats-Unis, qui stoppera la guerre dans les faits, mais sans jamais désavouer Netanyahou malgré la politique de terreur que ce dernier mène actuellement.


Netanyahou comme Poutine font de leur mieux pour favoriser l’élection de Trump

Pour ces raisons, Netanyahou fera tout pour empêcher qu’un accord de cessez-le-feu puisse être signé avant l’élection américaine du 5 novembre, afin d’éviter que cet accord ne soit porté au crédit de l’administration Biden dont Kamala Harris est la vice-présidente.

Tant pis pour otages israéliens (que Netanyahou a sacrifié depuis longtemps), tant pis pour les centaines de victimes quotidiennes de ces bombardements, tant pis pour son état-major pourtant convaincu de la nécessité de sortir désormais de cette guerre qui ne peut plus apporter aucun semblant de succès militaire, mais abîmer au quotidien l’image d’Israël et de son armée.

Dans peu de temps, des soldats démobilisés commenceront à raconter les dévastations qu’ils ont menées en particulier sur Gaza. Ce sera terrible pour la société israélienne qui devra les écouter, assumer malgré les dénégations de ses propagandistes. Israël sera marqué par ce carnage commandité, bien pire que ne le furent les Etats-Unis par la longue crise des vétérans après la guerre du Viet-Nam.

Empêcher tout cessez-le-feu avant l’élection est un cadeau de Netanyahou à son ami Trump qui en échange lui évitera (peut-être) la prison, la place pourtant que ces deux hommes mériteraient… dans un monde où le droit primerait encore sur la violence et la brutalité. Et le président russe Vladimir Poutine n’est pas en reste sur ce sujet, loin s’en faut.


Pourquoi Poutine recourt-il à des soldats de la Corée du Nord pour faire la guerre contre les Ukrainiens ?

A 2,000 km d’Israël, un homme sanguinaire et particulièrement menaçant se régale : Vladimir Poutine, qui a déclenché depuis 32 mois une opération de soumission de l’Ukraine par la force et la terreur, peut ainsi mettre en évidence les contradictions qui déchirent le camp occidental, ou plutôt celui des États de droit qui estiment indispensable d’aider l’Ukraine à résister.

Les pays alliés qui soutiennent l’Ukraine lui imposent en effet de multiples contraintes et lui interdisent notamment d’attaquer le sol de la Russie avec les armements livrés, à l’exact inverse de ce que font leur leader militaire, les Etats-Unis, sur le sol du Proche-Orient où ces derniers acceptent tout de Netanyahou, alors même qu’ils fournissent et financent globalement cet armement.

Grand bénéficiaire de cette guerre qui ensanglante le Proche-Orient et qui déchire les alliés de l’Ukraine, Poutine a néanmoins besoin de sortir de cette confrontation qu’il a lui-même déclenchée contre l’Ukraine mais que son armée n’est pas en mesure de gagner en l’état. Il est avéré désormais qu’il a fait appel à un important contingent de soldats de la Corée du Nord pour consolider ce front plus fragile qu’il n’y parait.

Cette première vague de soldats nord-coréens est de l’ordre de 10,000 hommes, soit en termes militaires une division complète. Des informations non confirmées avançaient qu’ils seraient habillés en soldats russes et camouflés dans des unités constituées de soldats issus des régions asiatiques comme les Bouriates. Mais cela poserait en réalité des problèmes complexes de commandement sachant que les Nord-Coréens parlent rarement le russe et réciproquement.

Il est plus vraisemblable qu’un tel contingent de forces soit venu avec son équipement et son armement d’origine (qui fait maintenant défaut aux unités russes reconstituées) et qu’il soit employé en « corps constitué », c’est-à-dire comme une unité militaire autonome. Cela relève donc d’un engagement militaire direct de la Corée du Nord qui avait déjà fourni un soutien matériel considérable à la Russie de Poutine en lui livrant en particulier des millions d’obus depuis l’automne 2023.

Un engagement direct de la Corée du Nord contre les Ukrainiens

Ces soldats nord-coréens seront vraisemblablement engagés dans un premier temps sur le territoire russe pour reconquérir la zone dont s’est emparée l’armée ukrainienne dans la région de Koursk. Leur nombre en ferait un « atout » de poids dans cette bataille où les unités russes peinent à repousser les Ukrainiens, essentiellement parce que Poutine a refusé que le front le plus actif, celui du Donbass dans le sud-est de l’Ukraine, se voit retirer des unités pour batailler à Koursk, ce qui était probablement l’intention initiale des Ukrainiens en pénétrant sur le territoire russe : soulager le front du Donbass.

Lire aussi : L’Ukraine frappe là où Poutine ne l’attendait pas et ça fait mal !

Pour repousser les Ukrainiens qui ont conquis moins de 1,000 km2 dans la région de Koursk et qui sont probablement de l’ordre de 20,000 soldats, il faut en effet une force au moins trois fois supérieure, soit plus de 60,000 militaires du côté russe qui ne peuvent pas être prélevés sur les 1,100 km de front en Ukraine sans créer des fragilités que les Ukrainiens exploiteraient aussitôt.

Dans ce cadre, 10,000 soldats bien équipés, armés et commandés – ce qui n’est plus le standard des unités russes très abîmées par ces deux années et demie de guerre – constituent une ressource précieuse sans pour autant pouvoir « renverser » le front en Ukraine, où Poutine prendrait un risque considérable à engager les Nord-Coréens dès à présent.  

Cet engagement étranger en dit long sur l’état réel de l’armée russe qui a souffert de pertes disproportionnées (entre 200 et 300,000 morts) pour conquérir moins de 20% de l’Ukraine, et une société russe qui feint l’indifférence, mais qui souffre forcément de cette guerre particulièrement meurtrière contre un peuple frère. Cette question du recrutement est d’ailleurs partagée par les Ukrainiens dont les soldats volontaires sont épuisés par la durée de cette guerre. Après plus de deux années d’un conflit intense, la première génération de combattants est « éreintée ».


Poutine internationalise cette guerre et la remet sur le devant de la scène juste avant l’élection américaine

Par ailleurs, il est peu probable que l’agenda de cette affaire soit fortuit, à quelques jours de l’élection présidentielle américaine. Une manière aussi pour Poutine de montrer que les Démocrates aux Etats-Unis sont incapables de faire cesser un conflit, tandis que Trump serait « l’homme de la situation », et surtout le plus à même de s’entendre avec lui, tout spécialement dans leur curieuse conception partagée de l’Etat de droit.

Screenshot

L’engagement sur le front – qu’il soit en Russie même ou en Ukraine – ouvrira à son tour une brèche sur l’implication de nouveaux acteurs. Si la Corée du Nord participe directement à cette guerre, pourquoi les pays européens qui le souhaitent s’empêcheraient-ils de le faire à leur tour, ne serait-ce que pour soulager les arrières ukrainiens et surveiller à leur place les frontières sensibles avec la Biélorussie ? Cette ligne rouge de l’implication directe, soulevée par le président Macron en 2023 et qui semblait jusqu’alors infranchissable, ne vient-elle pas d’être effacée par la Russie elle-même ?

Mais cette situation en Ukraine où le front souffre au quotidien rappelle à notre esprit qu’un seul acteur majeur peut en changer la destinée, il s’agit bien sûr des États-Unis. Encore une fois, l’élection présidentielle américaine va jouer un rôle clef pour la suite de ce conflit et l’entrée sur scène d’un nouveau protagoniste n’est pas anodine.


Absence cruelle de l’Europe et rôle partagé de la « terreur »

Tout en observant jusqu’au dernier instant l’aspect imprévisible et inquiétant de cette élection présidentielle américaine, les Européens pourraient aussi se questionner sur leur propre volonté de diminuer leur dépendance à cette puissance américaine en construisant – comme ils l’ont fait remarquablement sur le plan économique et culturel – une « puissance européenne » capable de peser dans un conflit, qu’il soit à nos portes ou au Proche-Orient.

De fait, l’élection présidentielle américaine sera déterminante pour la suite des conflits en Ukraine et au Proche-Orient. Et Benyamin Netanyahou comme Vladimir Poutine font de leur mieux pour que Donald Trump soit élu dans une inquiétante conjugaison d’intérêts et une approche assez similaire sur le rôle de la terreur comme instrument politique : terreur dans la manière de faire contre l’Ukraine, terreur dans la dévastation de la bande de Gaza, terreur dans les termes employés par Donald Trump. Le point commun de ces dirigeants politiques est de submerger l’Etat de droit par le règne de l’arbitraire et de la terreur, une menace commune pour l’ensemble de nos sociétés.




Pour approfondir,

La prodigieuse histoire d’amour entre Trump, Poutine et Nétanyahou par Marwan Bishara (dans Orient XXI)


Guerre au Proche-Orient : « La politique du “deux poids, deux mesures” rend nos pays inaudibles à l’échelle de la planète », tribune collective dans Le Monde


La présence de troupes nord-coréennes aux côtés de la Russie illustre les nouvelles ambitions globales de Pyongyang, par Philippe Pons (Le Monde)


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17 commentaires sur “Une élection américaine déterminante pour la suite des conflits en Ukraine et au Proche-Orient. La Corée du Nord à l’aide de la Russie. Les efforts de Netanyahou et de Poutine pour que Trump soit élu

  1. Merci pour cette analyse à laquelle le hasard n’échappe pas, nous n’avons pas encore réponse à toutes les questions mais vous faites la preuve qu’on peut d’ores et déjà questionner les réponses.

    À part les très expressives photos et cartes ci-dessus, deux observations, pourtant issues de deux textes différents, se suivent assez bien et retiennent mon attention dans les articles pour approfondir:

    « Benyamin, Donald et Vladimir s’apprécient et se félicitent mutuellement. Ils peuvent avoir des passés et des styles différents, mais ils sont faits dans le même moule. Ces trois « vieux hommes blancs » sont des nationalistes populistes et machistes, avec une tendance à la méchanceté. Ils sont généralement considérés comme des personnages trompeurs et diviseurs, qui ont le coup de main pour agir en toute impunité. »

    « Les deux Corées se tiennent en respect dans la péninsule de part et d’autre dans la zone démilitarisée qui les sépare, et ne se sont jamais combattues frontalement depuis la guerre fratricide (1950-1953), à l’issue de laquelle aucun traité de paix n’a jamais été conclu. Elles sont donc, en théorie, toujours en état de guerre. En Ukraine, elles pourraient un jour être face à face. »

    Déplacer les conflits larvés est bien la meilleure illustration qu’on dresse les gens les uns contre les autres à mon sens. Voilà précisément ce que je trouve pénible à subir (rien qu’en le constatant, alors sur le terrain cela doit donner lieu à des situations roquambolesques). Je refuse de m’y habituer.

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  2. A propos guerre du Liban  , je suis partage :d un
    cote trop de degats « co-lateraux »de l autre,sont un danger permanent
    ;jamais les troupes onusiennes ne se sont confrontees aux Hezbollahs
    -organisation terroriste a la botte de l Iran des Mollahs -seule
    Tsahal aux ordres de N.fait face … Quant a la bande de GAZA JE SUIS
    POUR UN CONTROLE ATTENTIF A LA FRONTIERE EGYPTO-GAZAOUITE .IL FAUT
    EMPECHER LE HAMAS DE SE REARMER: A BIENTOT ;pATRICK:-

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  3. Moncolonel ,

    Il y a près de 170K-190K Russo-Coréens ou  » koryo-saram  » en Russie . Quand même pas 1/2 million comme l’affirme Barynia Sylvie Bregman mais c’est déjà pas mal. Il faut y rajouter environ 80K690K Coréens stricto sensu . 500K c’est le nombre total de koryo-saram estimés en URSS en 1991. Elle devrait mettre à jour ses tablettes avant de pérorer sur LCI.

    Après le 22/02/2024 c’est la minorité la plus fidèle au  » régime  » puisque contrairement aux Arméniens par exemple la quasi totalité , à quelques personnes près , sont TOUS restés en Russie. C’est à comparer aux quelques 6000-8000 koryo-saram Ukrainiens dont plus de la moitié a fui le pays au premier coup de feu.

    Ces koryo-saram sont historiquement les descendants de Coréens habitant le nord de la péninsule et ils parlent pour certains trois dialectes de Coréen ( koryo-mar ; Hamgyŏng et Coréen  » standard  » ) dont le  » standard  » est plus proche du  » Nord-Coréen « . ( J’ai mis des guillemets car le  » Nord-Coréen  » n’existe pas stricto sensu )

    Ce sont eux qui servent actuellement de traducteurs pour les forces armées Russes . Les militaires Nord-Coréens n’ont pas besoin de se faire passer pour des  » Bouriates  » comme vous avez pu le lire :  » Coréen  » est une  » case  » lors des recensements en Russie et ils peuvent très bien avoir des documents militaires Russes avec la mention de nationalité  » Coréenne  » . Figurez vous que presque 1/3 des troupes du général Joukov étaient Nord-Coréennes au Khlakin-Gol en plus des unités Mongoles et cela ne semble pas avoir impacté le cours de la bataille . Pas plus le 80 ré

    Enfin vous pensez que les Russes sont si bêtes et leur industrie est si arriérée qu’il ne sont pas capable de mettre un traducteur intégré à un smartphone ? Que les gestes tactiques n’existent pas ?

    Ps : La MAE Nord-Coréenne a parlé de  » soutien au peuple et à l’armée Russe et à leur Guerre Sacrée  » Cela a été censuré en France Renseignez-vous sur la signification de cette expression .

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    1. Il est également probable que certains utilisent le chinois comme langue passerelle, comme l’anglais pour nombre d’Européens.

      Je suis un peu gênée par notre propension à sous-estimer les capacités des autres, et plus encore celles des populations des régimes autoritaires.

      Du point de vue linguistique, il y a des minorités et des unions mixtes dans ces pays-là également, et dans les écoles on y apprend des langues étrangères, comme partout ailleurs. En Russie, le chinois et le coréen sont à la mode comme ils l’ont été en France il y a une quinzaine d’années, c’est un phénomène qui suit les ouvertures-fermetures des pays. Et il y a des échanges éducatifs avec des Nord-Coréens qui étudient un peu partout dans le monde, y compris en France, donc a fortiori en Russie.

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      1. Je ne doute pas des capacités des uns ou des autres, mais intégrer dans une unité militaire des soldats (nord-coreens) qui ont été formés très différemment et qui ne pratiquent pas la langue de l’unité hôte est difficile. C’est pour cela qu’il semble très probable que les unités nord-coréennes seront utilisées en « corps constitués » plutôt qu’en renforts individuels…

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      2. dans les écoles on y apprend des langues étrangères

        Certes, mais hormis une élite de haut niveau (surtout à Moscou et Saint-Pétersbourg), la masse de la population comprend le russe et… rien d’autres. Ce fut mon expérience de voyageur indépendant en 2017, et c’est pourquoi la Russie compte parmi les pays considérés comme exigeant de passer par un tour organisé. Cela explique aussi pourquoi la population est peu perméable aux informations étrangères. Ne serait-ce qu’à cause de l’alphabet latin vs cyrillique.

        Fabrice

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    2. @FabGreg Le chinois a été introduit dans les années 2010 de manière obligatoire dans l’enseignement des lycéens russes.

      Quant à l’aptitude à l’apprentissage des langues étrangères, j’ai suivi un oulpan avec des Russes. Ils étaient redoutables. Alors que les Français se retrouvaient pendant les pauses et les repas pour bavarder en français, eux répétaient inlassablement tout ce que l’on venait d’étudier. Rien d’étonnant à ce qu’en Israël ils soient si nombreux dans l’administration.

      Diplômée entre autres en didactique du FLE, j’ai enseigné bénévolement à de nombreuses nationalités différentes et me suis spécialisée dans les groupes d’apprenants hétérogènes peu ou pas scolarisés dans leurs pays d’origine. Ce faisant, j’ai étudié des méthodes d’apprentissage de l’anglais et du français destinées aux militaires africains. Maîtriser les bases de compréhension et d’expression orales d’une langue à visée professionnelle, opérationnelle, en quelques semaines, avec de telles méthodes, c’est tout à fait possible, y compris pour des apprenants qui ont un niveau scolaire très bas, voire inexistant.

      Pour ce qui est des différences d’écriture, outre le fait qu’on ne demande pas aux combattants de faire des dissertations mais de reconnaître un minimum de mots et de déchiffrer des noms, l’alphabet cyrillique s’apprend en une journée, le hangul a quant à lui été créé pour alphabétiser toute une partie de la population jusqu’alors illettrée, c’est un alphabet très intuitif, surnommé « l’alphabet d’une matinée ». A l’INALCO, nous l’avons appris en deux heures.

      Je doute fort que l’envoi des soldats nord-coréens se soit fait dans l’improvisation, sans préparation. Ne parlons pas de la « motivation » dans ces armées-là…

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  4. Rien de neuf sous le soleil.

    Trump déclare aider intensivement Israël à se défendre contre l’Iran belliciste et ses relais islamo-terroristes. Bien évidemment que Netanyahou lui est favorable.

    Trump déclare ne plus vouloir aider l’Ukraine à se défendre contre l’invasion russe. Cela ne peut que plaire à Poutine.

    CQFD

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  5. combien de temps encore la toute puissante amerique imposerat elle ses volontees un peu partout sur la planete? selon l,histoire,tout les empires ont fini par s,ecrouler.l,histoire se repeteras surement.ce n,est qu,une question de temps pour cet empire qui se prend pour le chien de guarde de cette planete…

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  6. Monsieur,

    Si la frappe iranienne n’a pas fait de victimes civiles, ce n est pas grâce à l’intervention américaine comme vous le dites mais par choix iranien de cibler des infrastructures militaires. Ce choix militaire de l’Iran est une signe de la rationalité du régime et de sa mesure dans l escalade. J aurais pensé qu un expert militaire libre comme vous aurait souligne ce fait révélateur à contre-courant des média mainstream.

    Merci tout de meme pour vos chroniques honnêtes et indépendantes. Tellement difficile de le rester tout en gardant une exposition médiatique.

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  7. Encore une fois une analyse très avisée de la situation par Guillaume Ancel ! Toujours un plaisir de te lire. Pour une fois qu’un Français analyse la campagne présidentielle US avec clairvoyance, il faut le souligner.

    je vous renvoie aussi à la chaîne YouTube de William Reymond : « Maintenant Media », ultra pointue sur le sujet. https://www.youtube.com/@MaintenantMedia. Ainsi qu’à son compte X : https://x.com/WilliamReymond

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  8. « Dans peu de temps, des soldats démobilisés commenceront à raconter les dévastations qu’ils ont menées en particulier sur Gaza. Ce sera terrible pour la société israélienne qui devra les écouter, assumer malgré les dénégations de ses propagandistes. »

    J’ai quelques doutes quant à la remise en question de la société israélienne sur ce point. D’une part, parce que le choc produit par le 7-Octobre a détruit une partie de sa capacité d’empathie, d’autre part parce que nous avons un précédent avec le documentaire Censored Voices qui en 2015 a rendu public l’intégralité de témoignages jusqu’alors censurés mais n’a rien changé sur le fond.

    Le mythe d’une armée israélienne tout à la fois invincible et irréprochable n’a alors été qu’égratigné. Probablement parce qu’en Israël chacun est militaire a un moment de sa vie et que condamner ces actes est une chose, pointer la responsabilité individuelle de ses enfants en est une autre.

    Et comment croire que ce sera une révélation pour la société israélienne ? En 2024 ? Ce qu’il était possible de nier en 1967 ne l’est plus aujourd’hui.

    L’éthique et le droit de la guerre, qu’en reste-t-il quand on est attaqué sur son sol, dans sa maison, jusque dans son lit ?

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  9. merci infiniment Monsieur pour votre blog tellement utile pour avoir une meilleure compréhension de toutes ces situations terribles.Merci aussi pour vos interventions courageuse sur les plateaux des chaînes d’info au milieu d’un panel d’intervenants tous favorables aux actions criminelles d’Israel. Je vous souhaite une pleine réussite.

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