
Sur le désastre français du rôle que nous avons joué au Rwanda, sur le soutien apporté aux nazis qui ont commis le dernier génocide du XX° siècle, M.Védrine répond en affirmant des contre-vérités, il croit peut-être qu’il a encore le pouvoir de camoufler la réalité derrière quelques droits de réponse et des attaques en justice contre ses « contempteurs ».
Il a même exprimé dans une revue à droite de l’extrême-droite, Éléments, sa « nostalgie » de l’époque où les journaux étaient « mieux tenus » et où tout cela « n’aurait duré que quelques minutes ».
Hubert Védrine a en effet beaucoup de mal à accepter la contradiction, surtout lorsqu’elle ouvre un questionnement béant sur le rôle qu’il a lui-même joué dans cette affaire du soutien apporté aux génocidaires du Rwanda.
Non content d’avoir cautionné une politique désastreuse en la matière, il soutient depuis trois décennies des thèses transformant les victimes en bourreaux : les Tutsi seraient à l’origine de leur propre génocide, ils auraient assassiné le président de l’époque en sachant que cela allait déclencher cette monstruosité, ils auraient même infiltré les milices qui les massacraient (thèse empruntée ou soufflée à une investigatrice canadienne qui confond ses cauchemars avec la réalité). Ces Tutsi, ennemis de l’Elysée, seraient aller ensuite génocider leurs agresseurs, sa « fameuse » thèse du double génocide que M.Védrine tente d’attribuer désormais à un prix Nobel de la paix.
Car évidemment Hubert Védrine n’est responsable de rien, il était bien secrétaire général de l’Elysée d’où cette politique était pilotée, mais lui n’aurait joué aucun rôle alors même qu’il se vante d’avoir été au « cœur du pouvoir ».
Peut-être n’a-t-il rien vu, rien entendu et surtout rien écrit en dehors de ces quelques HV que l’on retrouve ici ou là pour rappeler qu’il ne faut pas arrêter les organisateurs du génocide malgré la demande des envoyés de la France sur place.
S’il avait été un peu conseillé en matière de communication, il aurait sans doute agi comme Alain Juppé, écrire un début de doute sur cette politique qui fut en réalité un désastre et se faire discret sur la suite, pour se faire oublier par l’impitoyable mouvement de la reconnaissance historique.
Mais il n’en est manifestement pas capable, peut-être aussi parce qu’il est désormais en première ligne des responsables politiques de l’époque (quoique M.Védrine récuse volontiers la notion de responsabilité dès lors qu’elle n’est plus à son avantage) et qu’il se sent désormais menacé, abandonné progressivement par ceux qui ne veulent pas sombrer dans les tréfonds de l’histoire pour avoir nié l’évidence et pire encore, avoir tenté d’inventer une vérité alternative.
Hubert Védrine se met à l’écart des rencontres photographiques d’Arles, contraint par une pétition qui rappelle son attitude nauséabonde sur le sujet, et par l’absence de courage politique d’un homme qui a toujours évité la sanction de l’élection.

Aujourd’hui, pour avoir par trop attiré l’attention sur sa modeste personne, il est confronté à ses propres contradictions : soit il n’a joué aucun rôle dans cette affaire du soutien de l’Elysee aux génocidaires, mais pourquoi défendre alors cette politique qualifiée de désastreuse s’il n’en était pas ? Soit il était bien au cœur du pouvoir, ainsi qu’il aime se présenter, et comment peut-il se prétendre la victime d’un indispensable devoir de mémoire qui concerne désormais l’ensemble de la société française puisque l’Elysée agissait en son nom ?
Par ses discours et par son comportement, Hubert Védrine s’inscrit lui-même dans la « responsabilité accablante » qu’a démontré le rapport Duclert sur le rôle de l’Elysée dans le dernier génocide du XXeme siècle, le génocide contre les Tutsi au Rwanda, le seul que nous aurions pu empêcher.
hubert Vedrine finit par admettre qu’ « Elements », son utilisation contre certains médias est une erreur.
La politique de France dans au Rwanda entre 1976 et 1994 est aussi un leg du passe colonial. Dans une interview donne ne au Monde,
L’historien Vincent, Duclert explique en effet que cette politique ignorait la réalité du pays en plaquant des schémas neocoloniaux et des lectures ethnicistes. En venir à bout de cet héritage colonia exige selon moi la prise de conscience collective d’une vision globale de de l’ histoire coloniale et ses faits de vérité.
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